Chapitre 26 (partie 1):
Foutue Dragonne.
Les bras tremblants, la respiration saccadée et un mince filet de transpiration coulant dans son cou, Drakaïs n'en finissait pas d'insulter sa guide de tous les noms possibles et imaginables.
Par les Six, qu'elle regrettait de lui avoir demandé de l'aide !
La tête tournée vers le bas et ses bras ancrés dans le sol de moquette, la Draconique se demandait ce qui avait bien pu lui passait par l'esprit ce jour-là.
"Apprendre la magie te semblait une récompense plus que satisfaisante.", rit la Dragonne.
Drakaïs serra les dents.
"Il te reste dix minutes.", lui apprit son mentor, non sans une pointe d'humour dans la voix.
La jeune fille pesta. Dix minutes représentaient une éternité dans cette position !
"Et redresse-moi ces pieds, tu veux bien ? Droite comme un piquet, n'oublie pas."
La Dragonne était définitivement une sadique.
S'exécutant avec difficulté, Drakaïs força son esprit à se tourner vers un autre chemin de pensée.
Le Passage était ouvert depuis quatre jours.
Et mis à part cette avancée, la situation était au point mort.
Drakayn, Fergon, Achoura, Akhal et Yls restaient cloîtrés dans la même pièce, celle des réunions, jour comme nuit, à chercher des solutions à leurs problèmes.
Sin, lui, suivait la Draconique comme une ombre.
"Je ne sais pas comment tu fais pour supporter cette torture. ", lui fit le jeune homme en lui jetant un bref coup d'œil par dessus son livre.
Pour toute réponse, Drakaïs se contenta d'un grognement.
Parfois, Sin se prêtait lui aussi à l'exercice, préférant cependant s'adonner à différentes tâches.
Il fallait dire qu'avec de tels équipements mis à leur disposition par Yls, s'entraîner était tentant.
Distraitement, la Draconique jeta un regard aux alentours.
La salle était vaste, tapissée de tapis rembourrés nacrés. Seul un carré, large de huit mètres, laissait apparaître le sol marbré, noir comme la nuit et froid comme la glace.
De nombreux instruments trônaient dans la salle, visant à muscler et assouplir le corps, renforcer le cœur et accélérer les réflexes.
Sur les murs éclatants, des armes, souvent inconnues à la Draconique, attendaient d'être utilisées.
La salle d'entraînement.
La salle parfaite pour l'apprentissage du meurtre et la création d'assassins efficaces.
Parfois, des membres de la guilde l'occupaient. Dans la majorité des cas, ils ignoraient Drakaïs et Sin. Lorsqu'ils daignaient leur accorder de l'attention, c'était pour leur jeter un regard méprisant, ou plus rarement, quand Firma et Enzo venaient, leur donner un conseil avisé.
Elle prenait alors le temps de les observer fugacement. Et chaque fois, elle était ébahie.
Drakaïs prenait conscience qu'elle ne ferait pas long feu lors d'une combat contre l'un des assassins.
Il s'agissait toujours de la même routine: exercices d'échauffement, acrobaties, endurance, combats à mains nues puis à l'arme blanche.
Ils échangeaient les coups sans effort apparent, avec une vivacité incroyable et une force écrasante. Si le coup portait, aucun grognement de douleur ne lui répondait.
Non, Drakaïs ne faisait pas le poids face à eux.
Le combat et le meurtre n'avaient aucun secret pour les assassins de la guilde des Mercenaires Sanglants.
En comparaison, Drakaïs était un chaton. Les griffes acérées et piquantes, mais la plupart du temps innofensive.
A chaque fois qu'un assassin venait s'entraîner, les deux Draconiques réalisaient pleinement leur manque d'expérience.
C'était décourageant.
Mais ce jour-là, ils étaient seuls.
"Je pense avoir une piste pour Seth.", reprit Sin, son livre désormais au sol.
Depuis sa rencontre avec le mystérieux vagabond, Sin était plus motivé que jamais à trouver de nouvelles réponses.
Il avait plusieurs fois tenté de remettre la main sur le voyageur; en vain. Ne lui restait qu'une solution: faire l'usage de ses méninges.
Drakaïs l'invita à continuer d'un grognement.
"Si nous le connaissons tous sans en avoir conscience, c'est qu'il doit être suffisamment important et puissant pour influencer l'Histoire. Une force à la fois abstraite et universelle."
Drakaïs fronça les sourcils. Oui, la chose lui paraissait correcte.
"Il doit être une figure majeure, à l'esprit de tous tout en étant dans l'ombre de notre société. En cherchant attentivement, je pense que les candidats collant à une telle description ne doivent pas être nombreux. "
Elle sourit. En effet, Sin était sur une piste prometteuse.
"Il ne me reste plus qu'à fouiller tous les livres d'histoire à ma disposition, maugréa-t-il. Youpi..."
Mais malgré son agacement, Drakaïs savait que Sin était emballé à l'idée d'autres découvertes: le sujet le fascinait tout autant qu'elle.
"Tu penses que c'était vraiment lui ?", lâcha-t-il brutalement.
Drakaïs expira lentement, avant de marmonner entre ses dents:
- Je n'en sais rien, Sin.
Non, personne n'était sûr de l'identité du vagabond.
Il ne s'agissait que d'une supposition. Tous pensait la même chose. Mais pas un seul n'osait émettre à voix haute l'hypothèse collective.
Onyx.
Sa réapparition pourrait être la meilleure nouvelle possible pour leur lutte.
Ou au contraire, la pire.
Drakaïs revit la tête de Drakayn, lorsque Sin lui avait remis la lettre.
" De la famille, à ce qu'il paraît.", avait répondu Sin face aux interrogations du Draconiaque.
Elle n'oublierait jamais l'expression du Démon.
Hargneuse et remplie d'une amertume glaçante.
Les réactions d'Idris et d'Idras face à ces nouvelles ne devaient pas avoir été différentes.
"Je me demande si Drakayn a lu sa lettre...", songea Sin, de la curiosité dans la voix.
Drakaïs savait que non.
Les rares fois où elle l'avait aperçu, Drakayn tenait l'enveloppe dans ses poings serrés, son regard fixé sur le papier sale avec une intensité terrifiante.
Il la rangeait toujours en tremblant dans sa poche, l'humeur plus sombre que jamais.
"A sa place, je l'aurais lue à l'instant même où je l'aurais eue entre mes doigts.", affirma Sin avec aplomb.
Il fit une pause, en pleine réflexion. Seuls les halètements de Drakaïs venaient briser le silence.
"Ou peut être pas...", admit-il finalement.
Drakaïs, elle, était sûre qu'elle aurait agi comme Drakayn.
Onyx s'était évaporé depuis des siècles. Pas de nouvelles ou de signes de vie.
Rien.
Son absence sonnait comme un abandon pour leur peuple.
Pour sa famille, sa disparition devait être la source d'une rancœur profonde.
Drakaïs elle même ne savait pas quoi penser d'Onyx.
En toute honnêteté, elle préférait ne pas s'attarder sur l'euphorie qui lui serrait le cœur à l'idée du retour du Dragon.
Car après tout, cette brève apparition, hypothétique, n'avait aucune réelle signification.
Alors, comme Drakayn avec sa lettre, elle attendait.
Elle attendait que l'espoir devienne certitude.
Note: Hey ! Je n'avais pas écris depuis longtemps, fiou ! Pour ma défense, j'ai été occupée, notamment avec le bac blanc et un exposé de philosophie :") !
Mais me revoilà !
J'ai conscience que dans cette partie, il ne se passe pas grand chose (mis à part l'idée sur l'identité du vagabond et de Seth, ainsi que la reaction de Drakayn face à la lettre. Mystère, mystère.). L'intérêt de ce chapitre réside dans les deux autres partie, qui ne devraient pas tarder ;) !
J'espère tout de même que ce segment vous aura plus :) !
N'hésitez d'ailleurs pas à me faire part de votre avis :D !
Oh, j'ai essayé de faire court, encore une fois, et je vais essayer de me tenir à ce format pour les deux autres parties (même si ça risque d'être difficile).
Gros poutou ♥ !
Ps: petite note pour un petit chapitre !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top