Chapitre 22:
Silence.
Une chose qui mettait mal à l'aise certains.
Une chose qui en apaisait d'autre.
Pour Barrock, c'était la seconde. Et alors qu'il se tenait face aux jardins du palais, sous l'arche, les mains croisées derrière lui, il se laissa envahir par ce sentiment de calme qu'il ne trouvait que dans le silence. Les arbres remplis de sagesse et d'histoires, les buissons taillés en des formes géométriques sèches et froides, les fleurs aux parfums et aux couleurs multiples, les quelques fontaines à l'architecture délicate ; tous ces éléments qui siégeaient devant sa vue n'étaient qu'un supplément à ce sentiment qu'il appréciait tant.
Et c'était dans cet état d'esprit que Barrock réfléchissait le mieux. Il se confinait dans ses pensées, revoyait et analysait tout ce qui s'y trouvait : il ne laissait rien passer. Et dans ce fouillis parfois confus, parfois clair, il réalisait avec une certaine surprise qu'un élément revenait bien plus souvent que d'autres : une sensation de satisfaction.
Barrock était satisfait.
Et c'était une chose qui arrivait peu souvent.
Tout se déroulait exactement comme son roi l'avait prévu. Les Yuuzans, dont la délégation était arrivée une semaine auparavant, allaient être couronnés, et les Draconiques s'étaient alliés aux Enfants de Gaïa. Au palais, la nouvelle d'une telle alliance n'était pas encore connue et cela serait un véritable avantage pour les Draconiques lors des prochains combats.
L'effet de surprise serait de taille.
Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre.
Attendre de nouvelles directives de son Roi. Attendre que la guerre commence. Attendre que les choses bougent une bonne fois pour toute.
C'était tout ce que Barrock pouvait faire pour le moment.
Il savait que le premier coup serait celui des Draconiques. Et il savait également que ce serait un événement mémorable, qui briserait cet air de confiance dans lequel l'Empire s'était enveloppé depuis la mort de leur Empereur.
L'Empire devait craindre ce conflit qui gonflait petit à petit et qui finirait par exploser, écrasant et détruisant tout ce qui se trouverait en travers de son chemin par la même occasion.
L'Empire n'en avait juste pas encore conscience.
« Elitz ? »
Barrock sortit de ses pensées, légèrement hagard, et se concentra sur celui qui l'avait interpellé.
Un vieux visage ridé, rempli d'expérience et de connaissances lui fit face.
Welkim.
« Oui ? »
Le vieux Fée de la Nuit l'observa attentivement un instant, ses sourcils argentés se plissant imperceptiblement.
« Dors-tu bien en ce moment ? Tu as une petite mine. », observa-t-il simplement, son visage reprenant son apparence de marbre habituel.
Le Démon prit un air préoccupé et se passa la main dans les cheveux.
« Eh bien... je dois avouer que non. Je fais des cauchemars, voyez-vous... Des cauchemars où je revois Elayne alors qu'elle est possédée par cette abomination... »
Welkim posa une main qui se voulait réconfortante sur l'épaule du Démon.
« Je comprends. Mais avec votre deuil, vos cauchemars disparaitront, lui apprit le Conseiller avec une voix chaleureuse.
-Je l'espère. », souffla Barrock avec tristesse.
Extérieurement, le Démon semblait désespéré. Intérieurement, c'était une autre affaire.
Il jubilait.
C'était si facile de les duper tous ! Même ce vieux renard de Welkim !
Trop facile, parfois.
Dans des circonstances comme celles-ci, Barrock ne pouvait pas s'empêcher de penser que le vieux bougre avait remarqué quelque chose et faisait mine d'être berné. Et c'était une pensée terrifiante.
A la dérobée, le Démon observa attentivement le vieux Fée de la Nuit.
Toujours ce même visage de vieillard, avec des épaules tendues et un dos légèrement vouté. Des rides qui parsemaient sa peau en la fripant comme une vieille pomme, aux coins des yeux, sur son front, ses mains ; partout. Un regard chargé d'expérience, dans lequel Barrock pouvait percevoir une légère lassitude, mais aussi, une douce chaleur aimante.
Welkim était un homme qui était en tout point ce à quoi il ressemblait : un bon vieux grand-père aigri par la Vie.
Non.
Barrock ne décelait aucun signe belliqueux, aucune suspicion, dans l'attitude du Conseiller.
Chose impossible à cacher s'il avait su ce qu'il était réellement.
Welkim lui sourit paternellement et Barrock lui sourit également en retour. Et sur ce dernier geste, le vieux Fée de la Nuit le dépassa et le laissa seul sous les arches, seul à ses pensées et à sa contemplation.
Une fois le conseiller parti, Barrock fit disparaitre le sourire stupide qui pendait sur ses lèvres.
Le Démon n'avait pas totalement menti à Welkim. Il dormait effectivement extrêmement mal. Pour être exact, il ne dormait quasiment plus. Mais pas pour les mêmes causes qu'il lui avait données. En fait, il passait presque la majeure partie de ses nuits à faire des recherches, à espionner et à fouiner dans le palais. Il récoltait des informations et faisait des rapports à son Roi. Et cela commençait à se voir sur le visage de son hôte.
Des cernes et des poches noires sous ses yeux et un teint maladif, qui donnaient à sa peau foncée de Fée de la Nuit une pâleur anormale.
Heureusement, il avait l'excuse parfaite.
« Elitz ! »
De nouveau, on le tira de ses pensées. Il se retint de claquer avec agacement sa langue contre son palais.
Signiayn se trouvait devant Barrock, le souffle court et les mains sur les hanches.
« Je t'ai cherché partout ! », s'expliqua-t-il sous le regard interrogateur du Démon.
La Fée de la Nuit respirait profondément et avait du mal à reprendre son souffle. Et malgré son agacement, quelque chose dans ses yeux interpella le Démon.
« Calme-toi et explique-moi ce qu'il se passe. », lui intima Barrock avec une voix douce, qu'il espérait rassurante.
Signiayn acquiesça silencieusement. Ce fut après avoir repris son souffle qu'il s'exclama, la voix secouée par la panique :
-Une délégation humaine vient de se présenter devant la porte du palais ! Ils demandent à nous rencontrer nous et les Yuuzans, pour avoir un entretien! Neymar est avec eux en ce moment et tu dois absolument allait l'aider à gérer cette situation !
Barrock ne put retenir un rictus de fleurir sur ses lèvres. Depuis le temps qu'il attendait ce moment !
« Je ne vois pas ce qui te fais sourire ! s'indigna la fée de la Nuit. C'est très grave ! »
Le Démon balaya sa remarque d'un geste de la main.
« Au contraire, c'est une excellente nouvelle ! »
L'autre le regarda comme s'il était fou.
« Mais oui ! Les Humains sont surement venus pour s'allier avec nous ! », fit Barrock en s'éloignant.
« Comme sa Majesté l'avait prévu ! », pensa le Démon.
« Si tu le dis, fit le Fée de la Nuit, visiblement peu convaincu. Sais-tu où est Welkim ? Je dois le mettre au courant, lui aussi !
-Il était avec moi il y a peu ; juste avant que tu viennes. Il ne doit pas être très loin ! », lui jeta par-dessus son épaule Barrock, en accélérant le pas.
Hors de question de faire attendre davantage ces invités de marque...
∞
Une foule s'était amassée devant l'entrée du palais. Des gardes qui surveillaient l'entrée, mais aussi des curieux. Ils murmuraient entre eux, d'un air inquiet, haineux, surpris : animé. Barrock dû jouer des coudes pour se frayer un passage. Une fois arrivé à hauteur du barrage fait par les gardes, l'un d'entre eux l'arrêta :
-Je suis désolé monsieur, mais vous ne pouvez pas passer.
Le Démon l'examina de haut en bas, un air dédaigneux aux coins des lèvres. Il perdait déjà suffisamment de temps ainsi !
« Soldat, je suis le conseiller Elitz. Je vous ordonne de me laisser passer. », tonna-t-il d'une voix imposante.
Cette fois, ce fut le soldat qui l'examina de la sorte.
« J'en doute, monsieur. »
Le Démon failli exploser de rire. Mais au fond de lui, l'impatience commençait à pointer. Il s'apprêtait à lancer une pique venimeuse au soldat quand soudain, Neymar apparut derrière celui-ci. Son regard s'alluma d'une lueur soulagée, et il lança au Démon:
-Ah, Elitz ! Ce n'est pas trop tôt ! C'est la folie ici !
Barrock jeta un coup d'œil mauvais au soldat, qui avait blêmi et qui ouvrait la bouche et la refermait sans qu'aucune parole ne s'en échappe, comme un poisson hors de l'eau. Cocasse. Mais le Démon reporta aussitôt son attention sur Neymar.
«J'ai fait aussi vite que j'ai pu. », se défendit-il en rejoignant Neymar.
Ce dernier l'observa brièvement.
« Tu as une tête affreuse. Ça t'arrive de dormir ? », plaisanta Neymar, une pointe d'inquiétude dans la voix.
Barrock grimaça. Etait-ce la raison pour laquelle le soldat ne l'avait pas reconnu ? Avait-il une tête si horrible à cause du manque de sommeil ? Cela n'irait pas. Il ne fallait pas qu'il attire trop l'attention sur lui. Pas de cette manière.
Peut-être devrait-il ménager davantage son hôte...
« Ne t'inquiète pas, je vais bien. Alors, que se passe-t-il ? Explique-moi rapidement les enjeux de l'affaire. », éluta-t-il en plantant son regard dans celui de son collègue et en avançant vers le Grand Portail, porte principale du palais.
Neymar se gratta la tête. Un tic qu'il avait lorsqu'il était nerveux : chose rare. La situation devait être préoccupante. Le Démon le connaissait désormais assez bien pour le savoir.
« Ils sont arrivés il y a un peu moins d'une heure. Ils se sont présentés devant nos gardes, devant le Grand Portail et ont demandé à voir un responsable. Comme les gardes ne les ont pas pris au sérieux, la situation a failli dégénérer et ils sont restés une bonne demi-heure à poireauter devant nos portes... Une fois les choses éclaircies, comme j'étais le plus proche, c'est moi que l'on est allé trouver. Dès que j'ai été mis au courant de la situation, j'ai demandé à ce qu'on aille te chercher et à ce que le conseil soit réuni pour avoir un entretien avec eux.
-Combien sont-ils ?
-Une vingtaine. Mais ceux qui comptent réellement ne sont que trois. Les autres ne sont que des sous fifres.
-Laisse-moi deviner : un Constructeur, un Viscal et un Spectral ? », fit-il avec amusement.
Neymar hocha la tête tout en se faisant ouvrir la porte par les gardes les plus proches.
« Ils se sont présentés comme des ambassadeurs envoyés par les différents chefs de leurs castes. Et tu ne devineras jamais qui ils sont ! »
Barrock n'eut pas le temps d'y réfléchir. Dans un long grincement, une des portes, encastrée dans le Grand Portail pour les allées et venue des habitants du Palais, s'ouvrit, et les deux Fée de la Nuit se retrouvèrent face aux trois ambassadeurs.
Deux hommes et une femme. Et pas des moindres, puisqu'il s'agissait de trois des Humains les plus fameux du moment.
Les Viscals avaient choisi d'envoyer Al'Kedan, un humain d'une trentaine d'année qui s'était illustré par ses hauts faits. On lui attribuait notamment la mise à mort d'un Désastre, la première depuis des siècles.
Il était typé Viscal : de grande taille, le teint mâte, les cheveux bruns et les yeux noisette. Il avait les cheveux très courts, la mâchoire bien dessinée et un nez droit. Il était plutôt bel homme. Seul son regard, féroce, qui se faisait menaçant à chaque fois qu'il se posait sur une personne, pouvait rebuter. Il portait, selon l'habitude de son peuple, une très légère armure. Si on pouvait qualifier d'armure ce qui semblait être un demi-plastron et des genouillères... Même avec ses vêtements, on arrivait à déceler sa musculature hors du commun et de nombreuses cicatrices parcouraient son corps. Et il était recouvert d'armes. Deux longues épées battaient sa jambe côte à côte et des poignards ornaient sa ceinture. A ses chaussures de cuire, on pouvait voir des couteaux de botte dépasser. Et Barrock se demanda combien de lames exactement le Viscal possédait sur lui.
A croire que les Dieux l'avaient créé pour ce seul but : combattre.
C'était une machine de guerre. C'était souvent ce que l'on se disait lorsque l'on voyait un Viscal.
Chez les Constructeurs, c'était le célèbre Lawrence Runal que l'on avait envoyé. Terriblement ingénieux et intelligent, il avait aidé à l'ascension de l'espèce humaine ces dernières années avec ses inventions incroyables et cela, alors qu'il était seulement âgé de vingt-quatre ans. Il était l'inventeur de sorts à la puissance extraordinaire, mais aussi d'armes toutes les plus destructrices les unes que les autres. La rumeur courait qu'il était la réincarnation du Bâtisseur... et qu'il était incroyablement orgueilleux.
D'assez petite taille, les cheveux blonds bouclés et les yeux bleus− couleur de tous les yeux des Constructeurs−, il n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de beau, mais quelque chose chez lui, lui donnait un charme indescriptible. Peut-être était-ce à cause de son sourire désarmant, qu'il affichait à tout va et en toute circonstance. La rumeur lui donnait également une réputation de coureur de jupons invétéré. Et ce n'était pas difficile à imaginer, avec un sourire pareil.
Et le meilleur pour la fin : la délicieuse Myrr Crisalde pour les Spectrals. Du haut de ces cent-vingt-cinq ans, c'était la plus âgées des trois ambassadeurs, même si elle paraissait en avoir trente. Et c'était également la plus époustouflante par sa beauté. De taille moyenne, elle se distinguait par sa taille de guêpe et son visage. Sa longue chevelure brune aux mèches vertes, rouges et blanches cascadait dans son dos. Mais le plus remarquable chez elle, était son regard; hypnotique. Le blanc de ses yeux était complètement noir et ses pupilles, d'un vert éclatant. Le teint pâle mais les pommettes roses, les lèvres noires mais pulpeuses, Myrr Crisalde représentait parfaitement le paradoxe qu'était les Spectrals : des être liés à la Mort, mais qui par ce lien, semblaient plus vivants que jamais. Car chez les Nécromanciens, plus on était proche de la Mort, plus on était fort, et plus la durée de sa vie était grande.
Et cette femme était très puissante. Elle avait à son service une armée de morts vivants qui comptait quelques personnages célèbres et surtout, un Faucheur. C'était la seule, mis à part le légendaire Nécromancien du mythe originel, à avoir réalisé un tel exploit.
Des trois Humains, c'était surement la plus influente et la plus impressionnante.
Barrock s'était attendu à ce que les Humains envoient des émissaires importants, mais il devait avouer qu'il ne s'était pas attendu à ce que ce soit ces trois-là. Ils avaient voulu marquer les esprits ; c'était réussi.
« Je suppose que les présentations n'ont pas besoin d'être faites de notre côté, le salua Lawrence en souriant.
-En effet, confirma le Démon en lui rendant son salut de la même manière. Je suis Elitz, membre du Conseil Impérial. Je vous prie de me suivre, s'il-vous-plait. »
Neymar, à ses côtés, lui jeta un regard reconnaissant. Il était soulagé qu'il s'occupe de gérer ces trois-là.
Barrock n'attendit pas de les voir réagir et s'engouffra dans le palais. Il nota avec plaisir que la place devant l'entrée avait été vidée et que les soldats s'étaient rangés en un pelleton ordonné. Bien. Il s'agissait de faire bonne impression.
Il pénétra dans les somptueux bâtiments du palais et entendis les pas de Neymar et des Humains juste derrière lui. Barrock allait doucement. Il n'était pas pressé et voulait faire attendre leurs prochains alliés. Savoir se faire attendre était un art chez les Démons. Barrock sourit à cette idée.
« Nous sommes surpris par votre arrivée, vous vous en doutez. », commença le Démon avec jovialité.
Mentalement, il se reprit en main. Il ne devait pas sembler trop heureux de la situation. Etant donné la réputation des Humains, cela pourrait lui porter préjudice.
« Nos chefs ont voulu jouer sur...l'effet de surprise. », répondit Lawrence en se portant à ses côtés, de l'amusement et une autre émotion, plus sombre et qu'il ne parvint pas à identifier, dans la voix.
Lawrence Runal prenait bien trop plaisir au chaos qu'ils avaient créé en déboulant ainsi au Palais. Barrock retint un sourire. Si jeune. Si arrogant. Si enjoué. Ils l'étaient tous au début. Mais avec le temps... Encore quelques années, peut-être des décennies, et il était certain que le Lawrence Runal qui marchait à ces côtés à cet instant serait bien différent. Physiquement, et surtout, mentalement. La vie avait ce petit effet sur chacun : elle les meurtrissait.
« Nos relations avec l'Empire ne sont pas assez bonnes pour être sûr d'être reçus en bonnes et dues formes si nous avions eu à vous prévenir de notre arrivée. Nos supérieurs ont donc préféré jouer la carte de la surprise. Ainsi, aucun risque de recevoir un accueil immédiatement réfractaire, et surtout, préparé à recevoir dans la violence. Nous souhaitons, après tout, éviter que cette affaire, qui se veut conventionnelle, ne se finisse dans le sang et les larmes. », expliqua Myrr de sa voix sirupeuse.
Un frisson de délice traversa le dos du Démon. Il reconnaissait de telles paroles... Il jeta un coup d'œil à la Nécromancienne par-dessus son épaule. L'expression solennelle et fermée, elle marchait d'une façon aérienne et féline, ses hanches se balançant d'une façon élégante. Leurs regards se croisèrent à ce moment-là, et elle le tint sans hésitation et sans orgueil. Et ce qu'il y aperçut lui suffit pour savoir que Myrr Crisalde, au contraire de son jeune collègue Lawrence, avait été déjà bien meurtrie par la vie.
« Ou par la mort... », songea-t-il.
De la dureté et du sang froid. Le regard d'une personne qui avait vécu son lot d'horreurs. Et qui s'en était sorti.
Le regard d'une combattante. D'une survivante.
Avec un imperceptible sourire, il se retourna et reprit :
« Pourtant, en arrivant si soudainement, vous êtes loin de vous être faits des amis. En ces temps, nous ne sommes sûrs de rien. Alliés ou ennemis ? Etant donné vos antécédents avec les Draconiques, je pencherais plus vers la première, mais tous ici ne sont pas de mon avis, et auraient tendance à vous ranger dans le même sac que nos adversaires.
-La chose me semble logique, Monsieur le Conseiller, répondit Lawrence avec une pointe de dédain. Mais peut-être que tous ici ne partagent pas la même logique que nous. », lança-t-il, les yeux remplis de défi.
Une élégante façon de sous-entendre la stupidité de ceux qui pensaient que les Humains étaient leurs ennemis sur ce coup.
Cette fois, Barrock eut du mal à cacher le rire qui menaçait de le prendre. Lawrence Runal était bien comme la rumeur le décrivait : il ne tenait pas sa langue dans sa poche. A ces côtés, Neymar se racla la gorge avec embarras.
« Nous venons en paix. Pas en guerre. Ne voyez rien d'agressif dans la brusquerie de notre venu. », déclara soudainement Al'Kedan, avec calme et mesure.
Nouveau coup d'œil en arrière de la part de Barrock.
Le Viscal se tenait sur ses gardes. Le corps tendu et la main trainant près de l'une des épées qui battaient son flanc. Mais là encore, rien de surprenant. C'était un Viscal. Toujours prêt au combat, quoiqu'il arrive. Sa prise de parole, par contre, était surprenante. Le Viscal semblait plus être une personne à écouter une conversation, pas à y participer.
Barrock devait garder à l'esprit qu'Al'Kedan n'avait pas été envoyé pour rien. Les Humains avaient voulu impressionner, mais le choix de leurs représentants ne jouait pas que sur ce point.
« J'en suis persuadé, répondit le Démon avec un petit sourire avenant. Mais ce n'est pas moi qu'il faudra convaincre aujourd'hui, expliqua-t-il en détournant son regard. La réputation des Humains ne joue pas en votre faveur. »
Lawrence renifla de dédain.
« Et cela, nous ne l'ignorons pas, Conseiller Elitz, rétorqua Myrr. Et nous espérons que durant le conseil à venir, vous soutiendrez comme vous le faites à présent notre proposition. »
Le Démon s'arrêta à ces mots.
Comme il l'avait craint, Barrock s'était laissé guider par ses émotions. Il avait quitté son rôle de Conseiller des Fées de la Nuit, qui devait détester les Humains tout autant que ses pairs. En agissant aussi amicalement avec eux, il risquait d'attirer les soupçons sur lui. Et si Myrr pensait trouver en lui un allié, et le disait ainsi à voix haute, aux yeux de tous, c'est qu'il avait bien trop relâché son attention. Neymar ne le soupçonnait pas, ne le soupçonnerait pas pour si peu, si naïf qu'il était, mais il en serait différent pour un autre.
Un autre comme Welkim.
C'était une erreur de débutant.
Neymar, remarquant son air préoccupé, l'observa avec inquiétude. Elitz l'ignora. Lentement, le Démon se retourna, son sourire de façade quittant son visage. L'air sévère, il observa chaque Humain un à un, faisant passer dans ses yeux un message qui se voulait clair : « N'outrepassez pas vos limites. ». Il nota un mouvement du coin de l'œil. Al'Kedan. Il avait la main à l'épée.
Plutôt réactif, même pour un Humain.
« Nous verrons cela lors du conseil. », leur déclara froidement Elitz, avant de reprendre la route, mettant fin à la discussion.
Prêt de lui, il entendit Neymar grommeler quelque chose qui ressemblait à « Ces Humains... Quel culot ! ».
Enfin, après avoir marché un long moment en silence, ils arrivèrent devant la salle du conseil. D'une pirouette, le Démon se retourna et fit face aux Humains. Il reprit un sourire courtois, faisant mine d'oublier la conversation précédente.
«Je suppose que vous comprenez que seulement vous trois entrerez, déclara-t-il aux ambassadeurs.
-Evidemment, acquiesça Myrr.
-Bien. Oh ! Une dernière chose : je vous demanderez de nous remettre toutes vos armes. »
Le Viscal grimaça. Apparemment, se débarrasser de l'armurerie qu'il devait porter sur lui ne lui plaisait pas. Mais malgré son visible désaccord, −Barrock n'oublierait jamais les regards qu'il lui avait lancé.− il s'exécuta.
Neymar, ainsi que les autres gardes observèrent avec stupéfaction Al'Kedan sortir un à un les nombreux poignards, stylets et dagues qui se trouvaient sur lui, en plus des deux épées qui battaient son flanc. Ce fut en dernier qu'il les donna à un de ses semblables, avec un regret immense lisible dans ses yeux. Barrock se doutait que le Viscal devait au moins cacher une lame sur lui, mais il préférait ne pas insister. Le fait que l'Humain se soit dépouillé ainsi était déjà une grande chose en soit. Le titiller davantage serait inutile.
Quant aux deux autres, ce fut beaucoup moins spectaculaire. Le Constructeur ne portait aucune arme et la Nécromancienne n'avait qu'un poignard, qu'elle remit dignement à un autre Spectral.
La chose était plus symbolique que nécessaire. L'arme principale d'un Nécromancien tenait de la magie, et il en était de même pour le Constructeur. Et même sans armes à proprement parler, un Viscal restait extrêmement dangereux.
Une fois dépouillés ainsi de leurs « armes », ils purent pénétrer dans la chambre du conseil.
Tous les conseillers et les Yuuzans étaient présents : il ne manquait plus qu'eux. Welkim présidait la séance, l'air toujours aussi sage.
« Il ne cache même plus le fait que c'est lui qui commande ici.», songea le Démon avec ironie avant de prendre place sur son siège.
Les ambassadeurs s'assirent également aux sièges qui leur étaient proposés.
« Je ne vais pas y aller par quatre chemins : que voulez-vous ? », fit brutalement Welkim.
Manifestement, le vieil homme haïssait les Humains. Et il n'était pas le seul : presque toutes les personnes dans la salle dévisageaient avec antipathie les trois ambassadeurs. Les choses commençaient mal. Le Démon ricana intérieurement. La séance promettait d'être divertissante.
« Nous avons cru que ce serait avec les Yuuzans que nous nous entretiendrions, déclara simplement la Spectral en posant son regard sur Welkim.
Le vieux Fée de la Nuit fronça les sourcils.
« Le gouvernement Yuuzan n'est pas encore arrivé et nous avons réunis tout les dignitaires importants qui séjournent actuellement au palais. De plus, je dois vous rappeler que tant que la reine des Yuuzans n'a pas été sacrée Impératrice, nous continueront de gouverner. »
« Ou comment remettre quelqu'un à sa place. », pensa Barrock, son regard pétillant de malice et d'amusement.
La Nécromancienne se mordilla les lèvres. Elle ne s'était pas attendue à cela.
« Soit, ce n'est pas le plus important. Ce qui l'est, c'est que nous voulons vous proposer une alliance, expliqua-t-elle en reprenant un air impassible.
-Et pourquoi devrions-nous avoir besoin de votre aide ? », s'exclama un des conseillers.
Plusieurs murmures approbateurs lui répondirent.
Et c'était parti ! Les choses commençaient à devenir intéressantes...
Cette fois, ce fut le Constructeur qui s'exprima :
-Oh, je ne sais pas ! Peut-être parce que vous avez un sérieux problème sur les bras. Un problème qui est plus sérieux que ce que vous pensez.
Barrock grimaça. Très mauvais coup. Avec cette réplique, le jeune Lawrence allait sans aucun doute retourner le conseil contre lui. La réaction ne se fit d'ailleurs pas attendre : un tonnerre de protestations s'éleva aussitôt. La situation était partie pour s'envenimer. Parfait !
Le brouhaha fut brisé lorsque le Viscal écrasa son poing sur la table, provoquant ainsi le silence.
« Lawrence s'est mal exprimé. Il a pu paraître impoli, mais il faut excuser son arrogance. C'est le plus jeune d'entre nous, et il lui manque encore beaucoup d'expérience.», expliqua Al'Kedan en pliant son poing meurtri.
A ces paroles, le jeune Humain leva les yeux au ciel.
« C'est ça ! Vous manquez tous d'expérience par rapport à nous ! N'oubliez pas que nous peuplions ce monde avant même que vos ancêtres ne naissent !», fit un autre conseiller avec colère.
Et le brouhaha reprit de plus belle. C'était hilarant ! Cette fois, les Humains y prenaient part. La Spectrale s'était levée et avait l'air furieuse. Barrock était sûr qu'il en fallait peu pour qu'ils s'entretuent tous ici. Un autre Démon serait arrivé au même résultat en semant la zizanie, mais le meilleur, –ou le pire selon les opinions− était qu'ils n'avaient eu besoin d'aucune influence extérieure pour arriver à un tel résultat ! A ce niveau là, c'était du grand art ! Barrock ne savait pas s'il devait être admiratif ou horrifié.
Il resta un moment absorbé, à observer ce spectacle. Mais toute bonne chose avait une fin. Car, c'était bien beau de les voir se déchirer les uns les autres de cette manière, mais si Barrock ne faisait rien, une alliance ne serait plus possible.
Il était temps qu'il agisse.
Il se leva ; personne ne le remarqua. Eh bien ! Ils étaient vraiment concentrés sur leur dispute !
« Arrêtez ! », hurla-t-il.
De nouveau, le silence se fit.
Barrock se rassit d'un air pâteux dans son siège et se coula à l'intérieur. Il se passa la main sur le visage et se massa les tempes, imitant une profonde fatigue.
« Bon... commença-t-il, Avez-vous fini de faire les imbéciles ? fit le Démon avec une fausse lassitude.
-Ce sont eux qui _ tenta de se défendre Signiayn.
- Ce sont eux rien du tout, oui, l'interrompit Barrock durement. Ils nous offrent une aide, et vous leur crachez dessus. C'est ce que j'appelle se comporter comme des imbéciles. Pire encore, vous venez de me prouver que vous sous-estimez grandement nos adversaires. Dois-je-vous rappeler à qui nous avons affaire ? Ce ne sont plus seulement les Draconiques, mais également les Draconiaques ! Et avec ces derniers, il faut s'attendre à ce que le reste des forces démoniaques les suivent ! Maintenant, je ne vais pas vous faire l'affront de vous expliquer à quel point le roi des Démons, et son armée, est à prendre au sérieux. Alors, j'espère que vous comprenez à quel point une telle alliance serait bénéfique.
-Mais ce sont des Humains ! On ne peut pas leur faire confiance ! », lança une Yuuzan dans la salle.
Barrock se concentra. C'était là qu'il devait prendre des gants et faire attention à ses paroles.
« Des Humains, oui, admit-il. Plus doués pour détruire que pour construire. »
Il vit Lawrence ouvrir la bouche pour protester, mais Al'Kedan l'en empêcha d'une main sur l'épaule.
« Mais en y réfléchissant, ce sont les meilleurs alliés que nous pourrions avoir dans ce conflit. », ajouta-t-il en plantant son regard dans celui de Welkim ; celui qu'il voulait, devait, convaincre.
Le seul qui comptait réellement.
« lls haïssent les Draconiques. Peut-être plus que nous, car ce sont les Humains qui ont le plus souffert de la main de ces bêtes lors de leur apparition. Les Draconiques sont leurs ennemis tout autant qu'ils sont les nôtres.
Il attendit un moment pour voir l'effet de ses paroles. Ce qu'il vit le satisfit. Le doute. Le doute chez Welkim, qui se traduisit par un froncement de sourcils.
« Nous haïssons les Humains, exliqua Barroch pour enfoncer le clou, mais ne détestons-nous pas davantage les Draconiques ? Ne vaut-il mieux pas allier notre haine commune pour écraser une bonne fois pour toute ces créatures ? Ne vaut-il mieux pas accepter toute l'aide que l'on nous propose pour affronter les combats à venir ? Ne vaut-il mieux pas oublier toutes nos rancunes le temps de ce conflit ? Notre ennemi est grand, puissant, si les Enfers se joignent à lui. Et nous sommes en désavantage.
Quelques murmures réprobateurs s'élevèrent.
« Notre Empereur est mort, lâcha Barrock avec tristesse. Nous sommes en pleine reconstruction. Le moment parfait pour frapper. Pour nous atteindre en plein cœur avant que nous ne nous relevions. Alors pourquoi refuser aussi catégoriquement une main qui se tend pour nous aider à nous remettre sur pieds ? »
Et il se tut, son visage prenant un air affligé.
Le silence envahit la salle. Tous réfléchissaient.
Et Barrock, en fermant les yeux et en comptant les secondes dans sa tête, prit le temps de l'apprécier à sa juste valeur.
« Vos chefs, que veulent-ils exactement ? Quelles sont leurs conditions ? », demanda Welkim, la voix lasse.
Barrock ouvrit les yeux, les fixant sur le vieux renard. Le Fée de la Nuit semblait abattu. Le Démon cacha un sourire vainqueur en s'appuyant sur sa main. La victoire avait un goût exquis, et il ne s'en lasserait jamais. Distraitement, il réalisa qu'il lui faudrait contacter son Roi pour l'informer de ces nouvelles.
« Aucune. », lâcha Al'Kedan, le tirant brusquement de ses pensées.
Tous se retournèrent vers le Viscal, l'abasourdissement se lisant sur eux.
Et pour une fois, Barrock n'eut pas à simuler.
Il était tout aussi surpris que les autres.
Ce n'était pas dans le plan.
« C_Comment ? bafouilla Neymar.
-Aucune condition, répéta le Viscal, ses mâchoires serrées et ses lèvres tirées en un trait sévère.
-Impossible ! cria Signiayn. Vous voulez toujours quelque chose ! les accusa-t-il en les pointant du doigt.
-Et pourtant, c'est la vérité, affirma avec dédain Lawrence, les bras croisés sous sa poitrine.
-Pourquoi ? », demanda Barrock, avec suspicion.
Ce n'était pas dans le plan.
« Nous n'avons rien à gagner dans cette alliance, rien, si ce n'est justice. », expliqua Myrr, une lueur froide et menaçante passant dans ses yeux.
Ce n'était pas dans le plan.
« Je ne comprends pas. », insista le Démon.
Etait-ce de la nervosité dans sa voix ?
« A quoi bon leur cacher plus longtemps ? ricana froidement Lawrence à ses compatriotes. Autant le leur dire, que les choses soient mises au point !" Il se tourna vers les Conseillers et les Yuuzans, une lueur de défis et de colère brillant dans son regard. "Les chefs de nos trois castes ont été assassinés, une semaine auparavant. Nous l'avons gardé secret, seuls quelques personnes sont au courant. », leur apprit-il, les mots sortant difficilement de sa bouche, comme si cette vérité l'horripilait et le répugnait.
Un silence flotta sur la salle.
Morts. Les trois membres les plus influents de l'espèce humaine. Envolés. Disparus. Barrock aurait dû ressentir de la joie, de l'amusement, rire intérieurement de cette situation qui tombait plutôt bien en y réfléchissant.
Mais il ne ressentait qu'un sentiment désagréable, qui voilait ses pensées et qui lui tordait les tripes.
De la peur.
Et à voir les expressions de tous les autres présents dans la pièce, il n'était pas le seul.
Ce n'était pas dans le plan.
Barrock fut le premier à reprendre ses esprits :
-Comment est-ce arrivé ?
- Des Draconiques, lâcha le Viscal, sa main filant sur une cicatrice sur son bras, qu'il caressa presque religieusement.
Il y eut des exclamations choquées.
Ce n'était pas dans le plan. Ce n'était pas dans le plan. Ce n'était pas dans le plan.
« Vous êtes sûrs ? », insista Neymar, un tremolo agitant sa voix.
Personne n'aimait ce qu'impliquait une telle réponse.
« Parfaitement, fit la Nécromancienne. J'ai pu interroger les spectres de nos hauts dignitaires. Ils sont formels : les coupables sont des Draconiques. Un pour chaque tête. Assassinés la même nuit, dans leur propre maison, au même moment. Sous notre nez, sans pouvoir faire la moindre chose. Un message. Une déclaration de guerre. »
Barrock se passa une main tremblotante dans la nuque et serra les mâchoires.
Ce. N'était. Pas. Dans. Le. Foutu. Plan.
« Nos raisons vous satisfassent-elles ? demanda Lawrence avec arrogance, les défiant de répondre à la négative.
-Largement, répondit Welkim en s'enfonçant dans son siège, les yeux encore légèrement écarquillés.
-Bien. Alors, continuons, je vous prie. Car nous avons beaucoup à discuter, fit Myrr.
-Beaucoup, oui... acquiesça doucement Barrock, le regard planté sur la table.
Le Démon releva la tête et prit un air désespéré. Et il n'eut pas à faire grand-chose, contrairement à d'habitude.
« Je...Je suis désolé, mais je demande l'autorisation de me retirer. Je...Cette nouvelle m'a bouleversé, et je crois bien que je ne suis pas en état pour assister davantage à ce conseil.», souffla-t-il doucement.
Il entendit vaguement que Welkim lui donnait l'autorisation et se leva silencieusement, ignorant les regards inquiets que les autres lui jetaient. Il ne s'inquiéta pas du fait qu'une telle attitude pouvait paraître suspecte, ni qu'elle pouvait être prise comme signe de faiblesse.
Il ne voyait qu'une chose : ce n'était pas dans le plan.
Une fois sortit de la salle, il s'avança lentement dans le couloir. Ses jambes le portaient tout seul. Un pas après l'autre.
Vers sa chambre.
Vers son miroir.
Vers son Roi.
Le Diable avait tout prévu. Le Diable savait tout. Le Diable ne se trompait jamais.
Le plan était clair.
Juste.
Parfait.
Alors pourquoi cela n'était-il pas dans le plan ?
Barrock devait informer son Roi.
Il y avait un problème.
Et l'intuition du Démon lui soufflait que c'était grave.
Ce n'était pas dans le plan !
Et il n'aimait pas cela.
Pourquoi cela n'était-il pas dans le plan ?
La réponse lui apparut, brutalement, tandis qu'il posait la main sur la poignée de sa chambre.
Pourquoi cela n'était-il pas dans le plan ?
Car le Roi était passé à côté d'un détail lors de la conception de son plan.
Et Barrock était terrifié par cette nouvelle.
Note: Salut à tous :D ! Oui, oui, me revoilà :) ! Je vous ai manqué ? Non ? Vilains '3' !
Je risque de reprendre un rythme habituel d'un chapitre toutes les deux semaines, car j'ai enfin réussi à me mettre d'accord avec moi-même :) (si c'est pas ti bô toussa !)!
Lorsque j'avais parlé de la réécriture, j'avais dit que je terminerai le tome 1 en parallèle. Sauf que j'ai changé d'avis :D ! Je ne terminerai pas le tome 1. Par contre, je ne vous laisserez pas sur un chapitre qui se finit par une action ou en plein milieu d'une partie (je ne sais pas si je suis claire...). Donc, ne vous inquiétez pas, pas de suspens :D ! De toute manière, là où je compte m'arrêter, c'est presque la fin du tome 1 :") (une dizaine de chapitre environs). Je compte aussi vous dire que la réécriture ne sortira pas tout de suite :) ! J'ai (enfin !)pondu un prologue qui me plait énormément, et je compte mettre sur papier tout ce que j'ai dans la tête, pour bien organiser tout ça et avoir une idée claire et générale de ce que je veux :) ! Et ça prendra un petit peu de temps. Mais bon, j'ai déjà commencé, donc, avec un peu (beaucoup !)de chance lorsque j'aurais terminé de poster cette version, mon organisation sera terminée :D ! Souhaitez-moi bonne chance, car j'ai du boulot x") !
Pour en venir à ce chapitre, je l'ai quasiment réécris en fait... Il sera sûrement comme tel dans la réécriture XD ! J'y ai passé l'aprem ^_^ ! Et je me suis rendue compte que j'adorais écrire ce qui se passait dans le Palais ! Avec des complots à venir, des coups tordus et tout un tas de truc que j'ai hâte d'écrire :D ! Alors, je vous préviens, vous le verrez bien plus souvent dans la réécriture ;) (surtout qu'il s'y passera des choses importantes :p !)!
Aussi, dans ce chapitre, je parle de l'arrivée des Yuuzans. En fait, il faut savoir que je compte écrire la scène de l'arrivée de la délégation impériale... Elle se passera juste après le chapitre 14, pendant la deuxième ellipse. J'ai longtemps hésité à l'écrire et à l'ajouter dans cette versions, mais j'ai finalement opté pour l'écrire pour la réécriture :/. Ce sera l'occasion d'apprendre tout un tas de truc sur les Yuuzans, et comme vous ne l'apprendrez pas dans cette version, ça vous fera une jolie surprise pour la réécriture :D !
J'adore Myrr Crisalde, Al'Kedan et Lawrence Runal. Ce sont des personnages qu'ils me tardaient de vous présenter :D ! Jusqu'à la fin de cette version, vous ne les verrez plus, mais j'espère vraiment que j'arriverai à les mettre davantage en scène dans la réécriture, car ces loulous me passionnent (surtout Myrr et Al' :3 !). En dehors de la Révolte des Dragons, vous en entendrez parler, car je compte bien m'en servir encore :D ! Comme Al' par exemple. Mais bref, je blablate (mais j'aime bien blablater avec vous '3' !).
Et on retrouve Barrock ! J'adore ce filou. Au début, ce coco ne me plaisait pas plus que ça. Mais plus j'écris sur lui, plus je m'y attache à ce bougre ! Normalement, vous ne le verrez plus dans cette version... Donc, bye bye Barrock :D !
Il faut savoir qu'à l'origine, la révélation de cette fin de chapitre avec la mort des trois chefs des principales castes humaines n'était pas prévue... Mais bon, pour rendre ce chapitre plus agréable à lire, j'ai préféré l'ajouter :D ! Elle y aurait été au final, dans la réécriture, donc bon x") !
Walla, walla...J'ai rien de plus à dire :D (ce qui était déjà beaucoup...), donc, place aux questions mes amis :3 !
-Que pensez-vous de Barrock dans ce chapitre ?
- Et qu'en est-il des Fée de la Nuit ?
- Comment avez-vous trouvé les Humains ?
- Une petite pensées sur la révélation de la fin et sur ce que ça implique ?
-Un petit truc à rajouter sur vos impressions de ce chapitre? (je ne mord pas :D !)
-Est-ce que je vous ai man_ *se fait censuré par une personne lambda*
Sur ce, je vous dis à dans deux semaines :D ! Gros poutou !
Ps: bon, ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas posté que je me suis lâchée sur la note :/. Oups !
Ps2: je me suis relue, mais là encore, je sais que des fotasses (les affreuses !) m'ont échappées ! Alors, pour chaque faute trouvée, vous aurez droit à un cookie :D !
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