Chapitre 21 (partie 2)

La salle dans laquelle Drakaïs et Drakayn se trouvaient était magnifique. Elle devait servir pour les grandes occasions. C'était la seule pièce qu'elle avait vue qui n'était pas que noire et rouge. Ces couleurs étaient certes toujours présentes, mais les meubles étaient en bois lustrés et il y avait de nombreux portraits aux cadres dorés suspendus sur les murs. De plus, on retrouvait aux coins et au plafond des dorures et des peintures stylisées représentant la Mort, Faucheurs et autres assassins.

Au centre, trônaient des canapés et des fauteuils qui entouraient une table basse.

« C'est ici qu'ils reçoivent les clients.», apprit Drakayn à la jeune fille.

Ainsi, la beauté du lieu s'expliquait. Après tout, il s'agissait de faire bonne impression...

Drakaïs se coula dans un fauteuil et reposa sa tête sur un oreiller. Elle ferma ses paupières et somnola légèrement quand la sensation d'être observée la força à ouvrir les yeux avec exaspération. Elle rencontra le regard amusé de Drakayn. Il s'était assis sur le siège en face du sien et la contemplait, adossé sur l'accoudoir.

« Fatiguée ? lui demanda-t-il avec un petit sourire.

-Ça va... C'est toujours mieux que tout à l'heure. Au fait... J'ai dormi longtemps ?

-Une douzaine d'heures, je dirais... Et étant donné que nous sommes arrivés à la guilde très tôt le matin, on doit être en début d'après midi.

-Déjà ? »

Elle avait l'impression d'être en pleine matinée.

«Et oui." Il lâcha un retentissant bâillement."J'ai moins dormi que toi, lui expliqua-t-il en voyant son air amusé. Je devais réfléchir à ce que j'allais dire à Idras et Idris. Après, j'ai essayé de te trouver.»

«Et ton bras ? »

Elle avait remarqué qu'il utilisait normalement son membre cassé.

« Ah, ça ?" Il leva son bras et le gigota devant elle."Comme tu peux le voir, c'est guéri. Enzo s'en est occupé. Il est très doué: un petit sort de guérison de sa part a suffi.

-Tant mieux. »

Un silence pesant s'installa entre eux après ces paroles. En fait, Drakaïs mourrait d'envie de lui poser tout un tas de questions mais se retenait avec peine. Elle estimait que si Drakayn ne lui avait pas parlé de son passé de lui-même, c'est qu'il ne voulait pas y faire allusion. Et elle respectait cela. Elle même, elle avait tu de nombreuses choses...et en taisait encore certaines. Alors, elle prenait sur soi. Mais c'était très difficile. A chaque fois qu'ils parlaient, elle n'avait qu'une idée en tête : l'interroger.

Aussi désagréable soit-il, elle préférait donc ce silence plutôt qu'une conversation. C'était suffisamment dissuasif.

Drakayn avait remarqué sa gène et son intérêt. Et ce fut avec un soupir résigné, accompagné d'un petit sourire, qu'il lui annonça:

-Puisque tu en meurs tant d'envie : vas-y. Pose moi tes satanées questions !

- Tu es sûr ?

Elle ressentait une immense excitation, mais ne voulait pas le forcer à parler.

Le Démon lui adressa un regard amusé et s'exclama d'un air exaspéré :

- Puisque je te dis que oui !

Elle réfléchit soigneusement, pendant un court moment, aux questions qu'elle allait lui poser. Il fallait qu'elle les choisisse correctement et avec jugement. Pour une fois que l'on allait lui répondre ! Elle ne devait pas gâcher une occasion pareille.

« Tu as dis que cette guilde était celle d'assassins. Tu peux être plus précis ? », commença Drakaïs.

Voilà, tout en douceur. Elle ne devait pas débuter par des questions trop intrusives.

Drakayn haussa les épaules.

« Je peux difficilement être plus précis que ça, tu sais... Il s'agit de la guilde des Mercenaires Sanglants. On fait appel à elle lorsque l'on veut éliminer quelqu'un et que l'on veut être sûr que le travail soit fait de la meilleure des façons. C'est la plus connue dans le milieu. Mais avec l'éducation que tu as reçue, ça ne m'étonne pas que tu n'en ais pas entendu parler...»

Drakaïs prit le temps d'enregistrer ces informations et ignora sa remarque quant à son éducation.

« Les assassins les plus reconnus du moment font tous parti de la guilde. L'Acteur, l'Observateur, le Voleur, l'Araignée, la Marionnettiste... Tu en as déjà rencontré deux, d'ailleurs... ajouta-t-il avec un petit rictus. Chacun a sa spécialité. Chacun est mortel. Pas dangereux, tu m'entends ? Mortel,  », insista-t-il en appuyant sur chaque mot.

Drakaïs acquiesça lentement de la tête.

« Et tu en faisais partie, n'est-ce pas ? ».

Le Draconiaque continua d'afficher un air neutre. Quand on y réfléchissait, on avait du mal à croire qu'ils parlaient d'un sujet si épineux.

« Oui. En fait, techniquement, j'en fait toujours partie."Drakaïs fronça les sourcils." Ne me regarde pas comme ça...J'ai réagi de la même manière. Pour moi, la guilde fait partie de mon passé. Mais Yls ne semble pas en penser de même...

-Je ne l'aime pas.», rétorqua Drakaïs en parlant du maître de la guilde.

Drakayn sourit à pleines dents.

« Yls n'est pas une personne que l'on aime. On la respecte, l'admire, la craint. Et c'est tout ce qu'il veut.

-Quelque chose me dit que ce n'est pas le cas pour toi. »

Cette fois, Drakayn s'esclaffa.

« Bien deviné. Tu me connais trop bien. Effectivement, je ne le respecte pas, ni ne l'admire et je suis loin de le craindre. D'ailleurs, ça ne lui plaît pas, crois-moi. Il aime tout contrôler. Mais ne t'y trompe pas Drakaïs, il est très dangereux. Et je suis peut-être stupide de ne pas avoir peur de lui.

-Voyons, tu sais bien que les conneries te sont réservées ! »

Le Draconiaque afficha un sourire en coin.

«Tout à fait. Question suivante, exigea-t-il en se mettant en tailleur.

-Comment es-tu entré dans la guilde ? »

Il se frotta un moment le menton et finit par lâcher :

-Un jour, j'ai reçu une invitation. Un homme est venu me voir. Il m'a dit de me présenter à cette adresse à telle heure de tel soir. C'est ce que j'ai fait.

-Pourquoi as-tu accepté ? »

Cette fois, il mit plus de temps à répondre. Il semblait réticent à lui expliquer ses raisons.

« Tu n'es pas obligé de me le dire, tu sais... », lui expliqua-t-elle.

Il secoua la tête.

« Non, non. J'ai dit que je répondrai à tes questions. Je m'y tiens. »

Il prit une pause et se passa la main dans les cheveux.

« J'ai accepté car c'était ce que je voulais. C'était ce que je cherchais à faire en arrivant dans cette ville : me faire repérer par les Mercenaires Sanglants en me forgeant une réputation et les rejoindre. Pourquoi ? Car il y avait une personne chez eux que je rêvais de tuer :Ancenne Detroi. C'était le plus efficace, le meilleur des membres de la guilde.

-...était ? »

Les yeux de Drakayn se firent plus froids et féroces, ses lèvres fermées en une ligne sévère.

«Mort de ma main. La raison pour laquelle j'ai quitté la guilde. Le meurtre entre membres n'est pas autorisé. »

Il dut lire sur son visage sa prochaine question, car il reprit, la voix plus glaciale que jamais :

- C'était l'assassin de mon père. Enfin, celui qui a porté le coup fatal..." Son regard se perdit dans le vide."L'un des nombreux hommes à être coupable de sa mort..." Il serra les poings." Il n'en reste quasiment aucun à présent... Seul l'instigateur reste pour le moment hors de ma portée... siffla-t-il.

Le Démon, en cet instant, était méconnaissable. Les traits ravagés par une haine qu'elle ne lui connaissait pas, et ses yeux brillant d'une teinte plus cramoisie que jamais. Et derrière cette rage, elle voyait une tristesse suffocante.

Elle et ses fichues questions ! En quelques pas, elle fut à ses côtés, une main rassurante sur son épaule.

« Je...Je suis désolée, bégaya-t-elle.Je n'aurais pas dû_ »

Aussi rapidement que la fureur avait transformé son visage, elle s'envola, et ce fut avec un sourire rayonnant qu'il observa soudain la Draconique. Mais Drakaïs trouvait qu'il manquait un petit quelque chose à ce sourire qui, d'habitude, suffisait à lui en faire éclore un sur ses lèvres rosées.

« Drakaïs ! "Il rit avec force. "Ne t'inquiète pas, je vais bien !»

Malgré ces mots qui se voulaient rassurants, il ne lui enlèverait pas l'idée de la tête que non, il n'allait pas bien. A présent, elle le voyait clairement. Ce désespoir immense, d'une force monstrueuse, qui se cachait derrière cette façade joyeuse. Et ce sourire qu'il exposait à tout va n'était qu'une maigre protection contre le malheur qui l'accablait.

Et en le faisant parler ainsi, elle sentait qu'elle avait fissuré ce bouclier.

Elle s'insulta de tous les noms. Non vraiment, elle et ses stupides questions ! Drakayn avait le regard lointain : hanté par les fantômes de son passé.

Le même qu'elle avait lorsqu'elle pensait à Drags et sa mère. Avec en plus, une culpabilité qui lui coupa le souffle.

Ses bras bougèrent d'eux même, comme mus par une force qui la dépassait.

Elle le serra dans ses bras.

Elle le serra dans ses bras comme sa mère le faisait quand elle avait un cauchemar. Elle le serra dans ses bras comme sa sœur le faisait quand elle pensait à son père. Elle le serra dans ses bras comme Cerbère le faisait lorsque son passé l'étouffait.

Et lentement, Drakayn répondit, presque timidement, à son étreinte, son nez plongé dans sa nuque.

Il n'y avait rien de plus à ce moment.

Plus rien à part eux deux.

Ils n'étaient pas un Draconiaque, ni une Draconique. Ils n'étaient pas un homme, pas une femme. Ils étaient juste deux âmes alourdies et brisées par les malheurs qui jonchaient leurs passés.

Enfin, au bout d'un moment, elle sentit que le torse de Drakayn se secouait.

« Est-ce qu'il pleure ? », se demanda-t-elle.

Non, évidemment.

Il rigolait.

Elle s'écarta doucement. Le Démon arborait un air radieux, et un vrai sourire décorait son visage. Alors seulement, elle s'autorisa à rougir.

« Merci, souffla-t-il simplement.

-De rien.», bafouilla-t-elle, ses yeux partout sauf sur le Draconiaque.

Rouge d'embarras, elle ne savait plus où se mettre. Elle aurait aimé disparaître. Son cœur battait la chamade. Et la main du Démon, qui était toujours dans le bas de son dos, incroyablement chaude, ne faisait rien pour la calmer. Finalement, elle regroupa tout son courage et se décida à porter son regard sur lui.

Encore fois, le souffle lui manqua.

Drakayn l'observait. Mais d'une manière inédite. Une lueur intense brillait dans ses yeux. Si intense qu'elle perdit toutes pensées cohérentes.

« Ne me regarde pas comme ça. », lâcha-t-elle soudainement.

Sa réaction amusa le Draconiaque : il sourit davantage et se rapprocha un peu plus. Deux choses qu'elle croyait impossible.

« Oh ? Pourquoi ? », ronronna-t-il.

De nouveau, son esprit prit congé d'elle.

Drakayn venait de ronronner.

« Ça me dérange. », rétorqua-t-elle tout aussi brusquement qu'auparavant.

Elle se serait baffé. « Ça me dérange» ? Quelle magnifique répartie...

Le Démon, lui, éclata de rire.

« Mal à l'aise... ? songea-t-il à voix haute. Hum... Et là ? », lui demanda-t-il en posant ses deux mains sur ses hanches et en la mettant sur ses genoux.

Elle se figea, horriblement tendue et embarrassée. Elle tenta de parler, et rougit de plus belle en se rendant compte qu'aucun son ne voulait sortir de sa bouche.

De son côté, le torse du Démon se secouait : il riait toujours.

Il prenait bien trop goût à la situation. Et l'agacement commençait à apparaître parmi toute sa gène.

Le bras tendu devant elle, Drakaïs prit ses distances avec le Draconiaque, les sourcils froncés. Elle aurait pensé que cela aurait calmé les ardeurs du Démon, mais son regard se fit plus intense encore, l'immobilisant complètement. Elle eut des papillons dans le ventre.

Ce regard était bien trop dangereux entre ses mains, décida-t-elle.

Un claquement se fit entendre. La porte. Quelqu'un venait.

Et le charme fut rompu.

Drakaïs s'écarta et se leva violemment, laissant le Démon rire seul dans son coin, une légère moue contrariant son amusement. Drakayn détestait être interrompu, et plus encore dans une situation aussi intéressante...

La porte s'ouvrit. Firma apparut dans l'embrasure de l'entrée.

Drakayn jeta un dernier coup d'œil à la Draconique, fier de voir que ses joues étaient toujours cramoisie. Mais il se recadra rapidement. Même si l'assassin avait mal trouvé son temps, il était temps de redevenir sérieux. La pause, certes plus qu'agréable sur certains aspects, était terminée.

« Oh, pardon. Je dérange ? », fit Firma avec un regard complice.

Depuis qu'il était entré dans la salle, le regard du Démon ne faisait que passer de Drakayn à Drakaïs. Il avait également un sourire taquin et malicieux sur le visage. Le Draconiaque fronça les sourcils. En connaissant le personnage, il devinait que Firma devait être derrière la porte depuis un bon bout de temps et qu'il avait fait exprès de venir à ce moment là. Comme coup fourbe, on pouvait faire pire, mais mieux également.

Drakayn ignora la question de Firma. Après tout, il fallait qu'il se concentre...

« Pourquoi restes-tu planté là ? Donne le moi.», grogna Drakayn en se levant pour aller à sa rencontre.

Firma leva les yeux au ciel. « Eh oui, mon vieux magouilleur. Je n'ai pas la réaction que tu attendais. Je ne vais pas te faire ce plaisir... », ricana Drakayn tandis qu'il rejoignait l'assassin.

Firma lui tendit ce que Drakayn et Drakaïs avaient attendu tout ce temps : un miroir. C'était l'objet le plus utilisé pour lancer un sort de liaison. Bizarrement, il n'y en avait pas dans cette salle, et le Draconiaque avait donc demandé à en avoir un. Une fois l'objet remit en leur possession, l'assassin lâcha un « Voilà, voilà ! », d'un air exaspéré.

Drakayn ignora son exclamation et se retourna pour installer le miroir.

« Il est petit, nota avec agacement le Draconiaque tandis qu'il le plaçait sur la table.

-Oui, eh bien, c'est le seul que j'ai réussi à trouver, donc, tu feras avec. », grommela Firma.

Au ton de Firma, Drakayn comprit qu'il ne devait pas se plaindre davantage.

Bien. Tout était prêt. Il allait pouvoir faire le sort et ensuite, ce serait l'entrevue tant attendu avec Idras, puis Idris. Génial. Il avait hâte... Il se passa une main nerveuse dans les cheveux. Il se demandait comment allaient réagir les patriarches quand il leur apprendrait qu'il avait fait partie, enfin, faisait partie, de la guilde d'assassins la plus célèbre du moment...

La conversation promettait d'être intéressante.

Se sentant observé, il se retourna, agacé. Comme il le pensait, Firma était toujours là.

« Qu'est-ce que tu attends pour déguerpir ? », fit violemment Drakayn.

Décidemment, un entretien imminent avec sa mère le mettait dans une humeur détestable.

« Yls m'a demandé de rester, expliqua Firma avec un petit sourire satisfait.

-Bien joué, mais je sais que tu mens. Alors, soit un ange, et dégage. »

Les yeux de Firma se plissèrent sous l'effet de la colère.

« Tu vois, je n'ai pas envie d'être un ange. Alors, non, je ne dégagerai pas.

-Ah oui ? Tu me vois donc obligé de te forcer à le faire... », siffla Drakayn.

En quelques enjambées, il avait déjà presque traversé la distance qui les séparait. Prêt à lui mettre son poing dans la figure tandis que l'assassin se mettait en position de combat, Drakaïs se dressa entre eux. Drakayn s'arrêta net, un air amer sur le visage. Impossible pour lui de se battre avec quelqu'un pour des raisons aussi futiles en sa présence... Il avait oublié ce détail.

"Merci encore pour ton aide, Firma.", le congédia-t-elle avec sincérité et une gentillesse très douce en comparaison avec leur agressivité.

Elle ponctua sa demande cachée d'un sourire timide, que Drakayn trouva craquant. Le Draconiaque fronça ses sourcils à cette pensée. Du nerf ! Ce n'était pas le moment pour cela.

Firma avait décontracté ses épaules et éloigna sa main du manche du poignard qui dépassait de sa ceinture. Trop énervé, Drakayn ne l'avait même pas remarqué. Il n'était vraiment pas dans son état normal. Il ne savait pas si c'était à cause de l'entretien qu'il allait avoir avec les patriarches, ou si c'était parce qu'il avait parlé de son père à Drakaïs.

Peut-être un mélange des deux.

« Tu vois, Henkiel, lorsque l'on me congédie si gentiment, je ne peux pas refuser. En tout cas, ta partenaire est plus intelligente que toi. Remercie-la encore, elle vient de t'épargner une sérieuse défaite.», déclara Firma en s'éloignant vers la porte.

« Que tu crois... c'est plutôt toi qui devrait la remercier.», songea Drakayn.

Une fois l'assassin parti, Drakaïs lâcha un profond soupir de soulagement. Drakayn ne lui laissait aucun répit... Mais il ne lui avait jamais demandé d'être son garde fou.

Bon, c'était bien beau tout cela, mais il ne pouvait plus se défiler et il n'allait certainement pas utiliser Drakaïs pour se défouler un bon coup.

Il s'accroupit face au miroir. Il entendit Drakaïs s'assoir juste derrière lui et la savoir avec lui le réconforta.

Cette fois, plus d'excuse.

Il inspira profondément et commença à tracer le sort sur la glace. Il sentit la curiosité de Drakaïs dans son dos, tandis qu'il s'affairait. Son expérience avec la magie était maigre après tout. Il laissa son geste en suspens un moment, puis l'invita avec bienveillance :

-Rapproche-toi, je vais te montrer comment faire.

Même s'il ne la voyait pas en cet instant, il savait qu'elle devait sourire comme un gamin que l'on récompensait. Il étouffa un ricanement à cette idée. Au contraire de ce que Drakaïs pensait croire, il ne la considérait absolument pas comme une enfant. 

Une jeune femme fascinante serait plus exact.

Il la sentit prendre place juste à côté de lui.

« Tu te rappelles que je t'ai expliqué que selon les personnes, les manières d'utiliser la magie étaient différentes ? »

Elle hocha la tête.

« Tu m'avais dit que c'était une question de puissance. 

-Exactement. Il existe deux types de magie : la magie pure, dont les sorts font partie et les Aptitudes. Mes flammes sont une Aptitude.

-D'accord, acquiesça-t-elle en hochant la tête. Le Chasseur a essayé d'utiliser un sort sur moi, la dernière fois, c'est ça ?

-Tout à fait. Celui qu'il a tenté de réaliser s'appelle une Révélation. Je n'ai pas besoin de t'expliquer ce que c'est, je suppose."Il lui adressa un regard amusé. "Et celui que je suis en train de tracer est une Liaison, un sort de communication. C'est très pratique lorsque l'on veut parler avec quelqu'un qui se trouve à distance.

-C'est vrai que lorsque l'on n'est pas télépathe comme Seth, ça doit être le cas ! », pouffa la Draconique.

Drakayn haussa les épaules.

« Lui, il est à part. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il est... marmonna-t-il sombrement. Même si je te sermonne en te disant que tu te poses trop de questions sur lui, je dois avouer qu'il m'intrigue également. On ne voit pas souvent des êtres comme lui...

-Il est unique en son genre, rétorqua-t-elle d'un air mystérieux.

-Laisse-moi deviner : encore un pressentiment ?

-Non. »

Il la regarda avec une légère surprise et elle lui rendit son regard avec sérieux. Puis, un sourire s'afficha sur les lèvres de la jeune fille. 

« C'est une certitude. », ajouta-t-elle avec espièglerie.

Et ils explosèrent de rire, faisant retomber toute la tension de ces dernières heures. Cette fois, le Démon le savait, il avait retrouvé son état normal. Grâce à Drakaïs. Il lui jeta un coup d'œil furtif qu'elle aperçut. Elle lui sourit joyeusement, encore mal remise du fou rire qu'ils venaient d'avoir. 

« Et que ressens-tu ? »

Drakaïs était de nouveau plongée dans une concentration extrême. Elle avait les sourcils froncés et la bouche pincée. Elle était centrée sur elle-même. Comme il l'observait intensément, elle crut qu'il l'avait mal comprise et précisa :

-Quand tu fais le sort. Que ressens-tu ?

Il prit son temps avant de lui répondre, afin de bien exprimer ce qu'il ressentait.

« Je t'ai déjà dit que c'était instinctif chez moi, n'est-ce pas ?" Drakaïs acquiesça."Bon, ne t'étonne pas si mon ressentie peut-être différent des autres. »

Il laissa planer un court silence.

« J'ai l'impression que l'on me saigne. », déclara-t-il calmement.

Les yeux de la Draconique se remplirent d'horreur. Le terme était certes violent, mais c'était exactement ce qu'il ressentait à chaque fois qu'il se servait de la Magie. Mais il se devait d'être plus précis :

-Attend, attend... Quand je dis que j'ai l'impression que l'on me saigne, enlève la douleur qui va avec. Là, tu auras exactement la sensation que j'ai quand j'utilise de la magie. J'ai l'impression que je me vide. Et plus le sort est lourd, plus j'utilise mon Aptitude, plus c'est le cas. Heureusement, il parait que j'ai une assez grande réserve de Flux.

A la mine de Drakaïs, il comprit qu'elle n'avait pas compris le dernier mot utilisé.

"Le Flux, c'est l'énergie, la Magie, que chaque être à en lui. Il se vide quand tu fais usage de tes pouvoirs et se régénère plus ou moins vite selon les individus. En bref : je suis un grand chanceux. Mais même avec un petit sort, comme celui que je termine en ce moment, l'impression d'être « saigné » est là. Au début, c'était assez gênant, pas douloureux non, mais désagréable. Avec les années, je m'y suis habitué. 

-Ça n'a pas l'air tentant. »

Il eut un petit rictus.

« Pourtant, tu vas devoir passer  par là ! J'ai toujours voulu savoir ce que tu valais, en tant que Magicienne ! Tu devrais passer un examen. On évaluerait tes capacités et tu pourrais étudier la Magie avec Fergon. Car je crois que ça devient urgent. Parce que le vortex d'hier était certes une agréable surprise, mais une surprise à laquelle je n'étais pas préparé, expliqua-t-il avec amusement.

-Tu crois vraiment que j'aurais le temps d'apprendre la magie ? souffla-t-elle avec une excitation enfantine.

-Tu seras bien obligée. Je te l'ai dit, ça devient nécessaire avec toi !

-Avec Fergon ? »

Cette fois, elle semblait contrariée. Surprenant... Elle aimait bien Fergon, pourtant !

« Ce serait le mieux, oui. Ici, c'est le meilleur dans ce domaine. C'est lui qui a tenté de m'apprendre à l'utiliser.

-Tenté ? Il a échoué ?

-Oui. Mais c'est parce que j'étais un piètre élève ! Pour la plupart des Draconiaques, et pour quelques Draconiques, l'utilisation de la magie est instinctive. En temps normal, c'est rare, mais chez nos espèces, c'est plutôt répandu. C'est logique : Fergon a remarqué que ceux qui ont un Dragon comme ancêtre proche ont l'Instinct. Et comme nous sommes des espèces « jeunes », beaucoup d'entre nous remplissent cette condition. Mais le plus compliqué avec ces cas-là, c'est qu'ils doivent apprendre seuls à user de la magie. Car plus on nous explique, plus on nous embrouille.

-Donc, tu as appris tout seul ? »

Elle était impressionnée.

« Et tu peux l'être ! Il a un bon niveau et quand on sait qu'il n'est pas très âgé, cela en devient admirable. Il n'est pas le petit fils d'Onyx pour rien ! »

La Dragonne. Elle ne lui laissait pas un jour sans se manifester...

« Un problème ? », fit Drakayn.

Le Draconiaque, avec le bout de ses doigts, terminait le sort. Elle ne voyait pas pourquoi elle continuerait à lui cacher plus longtemps la présence de la Dragonne. Il n'était pas stupide et la conversation qu'elle avait eue avec Inviat la veille devait lui avoir mit la puce à l'oreille.

« Toujours la même présence nuisible... », grogna-t-elle.

La « nuisible » ricana dans son esprit. Drakayn quand à lui, semblait intéressé. Mais il fronça vite les sourcils.

« Quand on sera à l'auberge, il faudra que tu te fasses examiner par Fergon. »

Il avait refusé la première fois, à la proposition de son ami, mais cela devenait préoccupant. Évidemment, cela n'allait pas plaire à Drakaïs. D'ailleurs, il voyait déjà qu'elle n'était pas réjouie à cette idée.

« En parlant de Fergon, je pense que je me débrouillerai seule pour apprendre à utiliser la magie...déclara-t-elle avec préocupation.

-Pourquoi ? »

Drakayn finit de tracer son sort. Enfin ! Etant donné qu'Idras et Idris étaient situés dans un endroit difficile d'accès, cela avait été plus complexe que d'habitude.

« Je crois que c'est aussi instinctif chez moi.», rétorqua-t-elle simplement.

Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à cela ? Si c'était le cas, alors elle avait raison. Il lui fit signe de se taire et lui lança un regard désolé au passage. Ce n'était pas qu'il ne voulait plus parler avec elle, mais le sort commençait à faire action et il serait bientôt en communication avec Idras. Les signes qu'il avait tracé sur le miroir brillèrent légèrement d'une lueur rouge sombre.

Le miroir reflétait l'intérieure d'une tente en désordre. Sur le sol, sur les meubles: partout, des manuscrits gisaient. Mais mis à part cela, la tente était vide. Pas d'Idras en vu. Par les Six ! Il n'avait tout de même pas fait tout cela pour rien ?

« Idras ! », l'appela Drakayn avec frustration.

Il aperçut une forme bouger parmi les papiers. La voila.

« Idras ! », fit plus fortement le Démon.

Cette fois, un grognement lui répondit.

« Réveille-toi ! Idras ! »

Drakayn commençait à s'agiter. De tous les moments possibles, avait-il fallu qu'il la joigne alors qu'elle dormait ? Et il était bien placé pour savoir quelle humeur désastreuse la tenait au réveil.

Tout simplement splendide.

« C'est bon, c'est bon... Je viens. », maugréa Idras en se levant piteusement.

Drakaïs sentit Drakayn se tendre à côté d'elle. Elle le surveilla du coin de l'œil. Elle n'avait pas oublié comment il réagissait avec Idras... Hors de question qu'il fasse le moindre écart. Elle l'en empêcherait. Ou du moins, tenterait.

La matriarche se fit une queue de cheval et vint se placer devant le miroir. Elle venait de se réveiller mais semblait solide comme un roc, prête à encaisser toutes les nouvelles, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

« Tu as intérêt à avoir une bonne raison pour me déranger... le prévint la Draconiaque avec sévèrité.

-Ne t'inquiète pas, je n'aurais pas pris le risque sinon. », siffla sèchement Drakayn.

Eh bien, ils avaient vite démarré ! Drakaïs donna un coup de coude dans les côtes du Démon pour le ramener à l'ordre. Aucune réaction. Parfait.

« Alors, que se passe-t-il? Quelle connerie as-tu encore fait? »

Drakaïs secoua la tête. C'était très mal parti. Parler de cette manière à Drakayn, c'était comme jeter de l'huile sur un feu déjà bien parti... Sa réaction ne se fit pas attendre :

-Oui, tu as tout compris. C'est encore une de mes conneries ! ricana-t-il. Mais il n'y a pas que toi qui es concerné par ma connerie. Va chercher Idris. Il doit aussi écouter ce que j'ai à dire. »

La matriarche ne répondit rien pendant un instant. Et Drakaïs savait pourquoi : elle était furieuse.

« Qu'as-tu fais, Drakayn ?

-Tu le sauras quand tu seras allée chercher Idris. Je parlerai à vous deux, ou a personne. »

La mère et le fils s'affrontèrent longtemps du regard. Idras fut la première à détourner le sien, le plongeant alors dans celui de Drakaïs. Comme elle ne trouvait pas non plus de réponse satisfaisante avec elle, la matriarche finit par abandonner. Idras se leva froidement, sans un autre geste d'attention pour eux, et disparut de leur champ de vision.

Drakaïs se passa la main sur son front pour essuyer la sueur qui y perlait. Par les Six ! Un entretien entre Idras et Drakayn était vraiment épuisant ! Et ce n'était que le début !

« Désolé, lâcha Drakayn, les muscles toujours aussi tendus et la mâchoire serrée. Je sais que tu essayes d'atténuer les choses, mais un conseil : arrête. Ça fait plus de cent ans que c'est comme ça entre nous deux et ce n'est pas prêt de changer. Donc, reste à l'écart.

-Mais c'est ta mère ! », protesta vainement Drakaïs.

Elle ne comprenait pas. Il avait encore sa mère ! Drakaïs, elle, n'avait plus rien.

« Ma mère ?"Il rigola amèrement."Je ne la considère plus de cette manière et je ne suis pas sûr qu'elle me considère comme son fils. Plus maintenant, en tout cas.

-Mais_

- « Mais » rien. Elle sait qui est celui qui a tué mon père et elle n'a rien fait pour le venger. Jamais je ne lui pardonnerai ça. Jamais. Tu n'es pas la première à tenter d'arranger les choses entre nous. Fergon a bien essayé, lui aussi. Mais il a échoué. Alors, reste silencieuse et n'en parlons plus. »

Drakaïs le regarda un moment, hagarde. A cet instant, il avait l'air si souffrant, si désespéré mais aussi si furieux et si haineux ! C'était terrifiant. Mais cette impression disparut très vite. Elle comprit que Drakayn savait contrôler sa douleur. C'était compréhensible, après un siècle passé avec elle, il avait forcément dû apprendre à vivre avec...

Ce jour-là, elle avait appris beaucoup de choses sur Drakayn. Elle le voyait désormais avec un regard neuf. Et comprenait mieux certaines de ses réactions. Elle s'apprêtait à lui dire des paroles réconfortantes, mais fut interrompue par le retour d'Idras, accompagnée d'Idris. La Draconiaque semblait toujours aussi furieuse et Idris, lui, était préoccupé.

« Alors, qu'as-tu fait, Drakayn ? reprit Idras avec une fureur mal contenue.

-Rien. Je n'ai rien fait. Les événements que je vais relater se sont produits sans mon initiative. »

Et Drakayn leur expliqua la situation. Il ne fut pas coupé une seule fois dans son récit. Les deux patriarches l'avaient juste observé avec intérêt lorsqu'il avait parlé d'Inviat et du Passage, puis avec inquiétude quand il avait mentionné la découverte de leur invasion par Yls et enfin, avec colère quand il leur avait expliqué qu'il faisait partie de cette guilde et qu'Yls leur avait proposé une alliance en échange de son silence.

Idris inspira profondément et se massa le haut des tempes avant de prendre la parole d'un ton posé :

-Je ne vois pas où est le problème.

Idras sursauta face à sa réplique. Drakayn et Drakaïs, quant à eux, marquèrent leur surprise, surtout Drakayn. Il ne s'était pas attendu à cela de la part du patriarche.

« Vraiment ? Tu ne vois pas où est le problème ? siffla Idras. Je pourrais t'en citer au moins une dizaine mais le plus grave est celui-ci : nous sommes découverts ! Lâcha-t-elle en levant les bras avec exaspération

-Oui, oui... Je sais. Ne t'inquiète pas, j'avais bien noté ce point-là... maugréa Idris en lui jetant un coup d'œil mauvais. Mais ce dénommé Yls à seulement menacé de nous dénoncer. Donc non, nous ne sommes pas vraiment découverts. Pas encore.

-Oui, pas encore ! Mais ça ne tardera pas quand nous refuserons son offre ! s'exclama Idras.

-Je ne vois pas pourquoi nous devrions la refuser, commenta Drakayn.

-Toi, tais-toi ! s'écria la matriarche en le pointant violemment du doigt. Ton tour viendra, mais tais-toi !" Elle se retourna vers Idris." Il a osé nous menacer, et nous ne céderons pas a son chantage ! 

-Nous ne refuserons pas cette offre, Idras. », déclara calmement Idris en s'accoudant et en croisant les mains devant son visage.

De nouveau, Idras sursauta. Drakayn cacha un sourire. Son oncle était avec lui sur ce coup-là. Une grande première !

« Serais-tu devenu fou pendant son récit ? se moqua avec acidité la Draconiaque. Cet Yls nous menace ! Nous, enfants d'Onyx ! »

Idris fronça les sourcils.

« Oh, arrête ! Père n'a rien à voir avec cette affaire. Tu ne supportes juste pas qu'Yls nous fasse chanter nous, et donc, toi. Ton ego prend le dessus sur ta logique, Idras. Cette alliance nous serait bénéfique, tu le sais. Pense à nos peuples. Tu n'es pas toute seule dans cette histoire.»

Le visage d'Idras était traversé par une grande rage, tout le monde pouvait le voir. Elle tremblait de fureur et s'était levée, toisant son frère avec agressivité. Ce dernier la regardait posément, comme si une telle chose était habituelle entre eux. Un coup d'œil du côté de Drakayn, qui lui aussi agissait comme si de rien était, apprit à Drakaïs que c'était effectivement le cas. Eh bien ! Quelle famille ! La joie régnait parmi ses membres !

Les deux patriarches se toisèrent un instant puis Idras se rassit.

« Il faudra que nous parlions à cet Yls pour décider des clauses de notre accord.», grogna Idras en signe d'approbation.

Les épaules des trois autres se décontractèrent. Drakayn afficha un air ravi. Il n'aurait pas dû. Car Idras était encore très en colère et elle avait besoin de se défouler sur quelqu'un. Et ce fut sur Drakayn que son choix se porta :

-Toi, enlève tout de suite ce sourire stupide de tes lèvres.

Drakayn fronça les sourcils. Voilà. On en venait enfin à lui. Et cela ne lui plaisait pas.

« Maintenant, j'aimerais m'entretenir seul à seul avec Drakayn. »

La voix de la matriarche pouvait sembler calme, mais ce n'était pas difficile de voir que ce n'était qu'une apparence. Idris se leva en soupirant et lança un coup d'œil presque désolé à son neveu. Le patriarche savait que le Draconiaque n'allait pas passé un bon moment : les colères de sa sœur étaient affreuses, et il était bien placé pour le savoir. Drakaïs, elle, demanda silencieusement à son compagnon si son départ était bien ce qu'il souhaitait. Drakayn hocha la tête, mais lui demanda de l'attendre derrière la porte. Il ne voulait pas qu'elle s'éloigne trop de lui.

Une fois seuls, les deux Draconiaques se dévisagèrent en silence. Oh non, Drakayn n'allait vraiment pas aimer cette discussion...

Ce fut évidemment Idras qui prit la parole en première. Drakayn, lui, n'avait rien à dire, au contraire de la Draconiaque :

  -Quand comptais-tu m'apprendre que tu faisais partie de cette guilde ? Quand comptais-tu m'apprendre quoi que ce soit ? Sais-tu combien de temps j'ai attendu de tes nouvelles ? Etant donné que c'est toi le plus haut placé parmi les Draconiaques à Quantamoniam, je m'attendais à ce que se soit toi qui me fasses les rapports ! Mais non ! Tu as laissé cette tâche à Fergon et à Achoura ! Quand comprendras-tu que tu dois te comporter sérieusement et que tu ne peux plus passer ton temps à t'amuser ! hurla Idras.

Drakayn serra les mâchoires et ne dit rien. Ses yeux étaient de nouveaux rouges et des cornes apparurent sur sa tête. Ses crocs dépassèrent de sa bouche et ses griffes se formèrent à ses mains, ses écailles recouvrant son corps. Tous ces signes auraient dû prévenir Idras qu'elle devrait s'arrêter, mais elle continua :

- Depuis toujours, tu te comportes comme il te plaît, sans faire attention aux conséquences de tes actes stupides ! Tu as toujours été trop gâté par ton père et j'aurais pensé qu'avec sa mort, tu aurais pris conscience de certaines choses ! Mais non ! Sa mort ne t'a rien appri_

La rage et la haine envahirent le Draconiaque violemment et totalement, semanifestant d'une façon extrêmement brutale:

-La ferme !

Et avec ce hurlement furieux, il fit sans doute une des choses les plus intelligentes et stupides de sa vie : il lança son poing dans le miroir, brisant alors la glace et donc, le sort.

En entendant le cri et le fracas, Drakaïs faillit entrer pour vérifier que tout allait bien. Mais elle se retint de justesse. Cela ne la concernait pas et Drakayn lui avait dit qu'elle devait rester ici.

A l'intérieur, le Démon regardait furieusement la glace brisée et sa main désormais ensanglantée, des éclats de verres partout sur son poing. Son torse se soulevait rapidement et il avait du mal à calmer sa respiration. Par les Six ! Idras avait de la chance de ne pas avoir été en face de lui à cet instant ! Qui sait ce qu'il aurait pu lui faire... Il sourit à cette idée. Mais une nouvelle pensée l'effaça de ses lèvres : il avait fui. Il n'avait fait que remettre à plus tard une dispute certaine. D'un autre côté, Idras, en mentionnant son père, et surtout, sa mort, avait été trop loin. Drakayn savait qu'il aurait explosé s'ils avaient continué sur cette pente. Dans tous les sens du terme. Et c'était ce qu'il avait fait, en quelque sorte.

Oui, vraiment, heureusement pour Idras, c'était seulement un stupide miroir qui avait été abîmé. Il jeta un coup d'œil ennuyé à ce dernier, où béait un trou presque ridicule en son milieu, la glace complètement détruite. Firma n'allait pas aimé...

Une fois pleinement calmé, il se leva et ouvrit la porte. Drakaïs lui jeta un regard inquiet. Son sourire en coin flotta sur ses lèvres à sa vue et toute l'inquiétude de la Draconique disparur face à l'expression du Démon. Elle ne lui demanda pas ce qu'il s'était passé et il lui en fut reconnaissant. Drakaïs observa rapidement ce qu'il tenait à la main : le miroir brisé. Plusieurs émotions se succédèrent sur le visage de la jeune fille : incompréhension, curiosité puis amusement.

« Il faut que l'on aille parler à Yls. » décréta Drakayn.

Il tendit le miroir à la Draconique, pour qu'elle l'observe plus attentivement tandis qu'il prenait de l'avance.

« Et on va avoir besoin d'un nouveau miroir ! » lui lança-t-il par dessus son épaule.

Le rire de la Draconique lui répondit.

Note: ..................*s'agenouille au sol* Je suis désolée ! Je suis impardonnable ;_; ! J'avais promis, oui promis, de poster la suite très tôt, mais...j'ai relu le chapitre....et la suite ne me plaisait vraiment pas. C'était atroce. La scène entre Drakayn et Drakaïs était affreusement cucul, il y avait énormément de longueur et...et je ne voulais pas vous le donner comme ça. Donc, je voulais faire quelques corrections...Mais j'ai bloqué. J'arrivais pas à me lancer, et le temps que je m'en rende compte, deux semaine s'étaient écoulées...

Deux semaines.

Désolée ;_; !

Donc, cette aprem, j'ai décidé de m'y mettre. Et j'ai fais des corrections. Je suis loin d'être satisfaite (surtout la fin...), mais c'est mieux qu'avant donc...

Sur ce, mes petites questions:

-Les nouvelles infos sur la mort du père à Drakayn ?

-La scène "cucul" (mais moins j'espère dans la correction...)entre Drakayn et Drakaïs ?

-La magie ?

-La dispute entre Idras et Drakayn ?

Et...et je souhaite bonne chance à tous ceux qui, comme moi, demain, reprennent. J'ai de la chance, ce ne sera qu'une matinée pour moi (l'honneur d'être dans la classe des sportifs) et je compatis à tous ceux qui seront en classe une journée ;_; !

Je vous aime ! Que la force soit avec nous !

A la prochaine (dans pas longtemps j'espère...)!

Ps: On reprend un rythme satisfaisant...

Ps2: Il doit y avoir beaucoup de fautes...Car les corrections ne portaient pas vraiment sur l'orthographe, la grammaire ou la conjugaison...Désolé.

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