40 : Une Aide Précieuse
Marie observa le jeune homme qui venait d'entrer et le dévisagea. Elle se leva de son lit, la robe toujours entre les mains et d'une voix sèche demanda ce qu'il voulait. Sans répondre, ce dernier ferma la porte et fit quelques pas vers elle.
- Vous êtes bien la comtesse de Lantagnac ?
- Si même mes geôliers ne savent plus qui ils gardent je comprends pourquoi la France va si mal, dit-elle en se détournant de lui.
- Je me prénomme François. Vous ne vous souvenez point de moi mais moi si. Vous m'avez sauvé il y a quelques années.
Marie le regarda, toute attentive et attendit la suite de la discussion.
- Lorsque nous étions en guerre, vous avez décidé de soigner vos blessés mais aussi ceux du camp adverse. Lorsque des cavaliers français ont fait irruption pour tuer les blessés ainsi que les soignants, vous n'avez pas hésité à me remettre une dague pour que je puisse m'en sortir au cas où. Vous avez remis le drap sur moi pour faire croire que j'étais mort.
- Oui, vous aviez une plaie au bras. Je me souviens de vous. Votre uniforme était tâché de sang et plusieurs de mes amies voulaient vous laisser mourir.
- Et vous leur avez répondu que vous étiez aussi considérée comme française et que tous pouvaient changer. J'ai réussi à m'en sortir. J'ai rejoint des cavaliers français et je suis revenu à Paris servir mon roy. Savoir que j'étais votre garde m'a procuré une immense joie. J'ai une dette envers vous ma dame. Et croyez bien que je vais vous aider de quelque manière que ce soit.
- Merci François. Il semble en effet que j'ai besoin de vous. Vous êtes mon unique espoir pour me sortir d'ici et m'aider à retrouver certains de mes amis.
- Je ne peux vous faire sortir dès aujourd'hui. Surtout que depuis le retour du roy, les gardes sont plus attentifs. La mère de notre reine est décédée dans des circonstances soupçonneuses. En revanche, je peux vous rendre la vie plus confortable jusqu'à ce que nous ayons un plan d'évasion.
- Vous m'aideriez réellement ? Au prix de votre vie ? Demanda Marie attentive.
- Vous avez risqué la vôtre en vous attardant près de moi. Vous attendiez un enfant de plus. J'espère qu'il se porte bien.
A ces mots, Marie baissa la tête et sentit une larme couler le long de sa joue. A quoi bon retourner dans les Flandres alors que rien ne l'attendait là-bas. Son époux était mort, ses enfants aussi et son ami, Guillaume de Juliers tout autant. Il ne restait plus que Robert de Dampierre qui pourrait l'accueillir. Encore fallait-il qu'elle sache où il se trouvait. Si les gardes français ne le pouvaient, elle n'allait pas réussir seule.
- Il faut que nous préparions comme il le faut notre plan. Même si cela doit nous prendre plusieurs mois. En attendant, j'ai besoin de votre aide.
- Je vous écoute comtesse.
- Le roy donne un banquet ce soir où je suis obligée de me rendre. Je ne compte point lui faire plaisir et je préfère délivrer ceux qui vont être exécutés sur la place royale. Il me faut juste une diversion le temps que j'accède aux prisons pour pouvoir les libérer.
- Je peux vous aider mais mon camarade qui garde l'entrée de la chambre lui ne voudra point.
- Alors il faut toruver un moyen. Et j'en ai peut-être un.
Durant les heures précédant le banquet, François et Marie mirent en place un plan pour libérer les flamands emprisonnés. Lorsque les servantes entrèrent pour préparer la comtesse, elles furent surpris en voyant un grand sourire sur les lèvres de la jeune femme. Pendant plus de deux heures, elles la préparèrent pour qu'elle soit somptueuse et lorsque ce fut terminé, les servantes applaudirent en voyant tant de beauté en une seule femme. La robe mettait en valeur avec un col en V, le haut de la poitrine de Marie. La robe serrait la taille et l'on pouvait croire que c'était une femme qui n'avait jamais eu encore d'enfants tellement elle était fine.
- Je suis jalouse de votre corps ma dame, dit doucement Pauline en la dévorant des yeux. Dieu vous a donné un grand cadeau en vous offrant tout cela.
Marie s'approcha de la boîte contenant un petit miroir pour s'observer. Cela lui faisait bizarre de se voir parée ainsi. Malgré son rang, elle n'avait jamais pu s'habiller de telle manière car elle était partie pour la guerre et elle avait gardé ses vêtements du village ou bien elle en avait confectionné des nouveaux. D'un coup sec, elle referma la boîte et se tourna vers les deux sœurs.
- Eh bien souhaitez-moi bonne chance !
- Amusez-vous bien comtesse, dit en souriant Ermeline.
Marie leur sourit et tira la porte pour apparaître devant les deux gardes. Ces derniers restèrent bouche-bée devant elle.
- Eh bien soldats, ne devez-vous point m'accompagner au banquet ?
- Je m'en occupe Rémi, dit François, reste devant la porte et empêche quiconque de passer.
D'un signe de tête, son camarade approuva et il se replaça non sans avoir jeté un dernier coup d'oeil à Marie. François tendit son bras qu'elle prit d'un air neutre. Ensemble ils descendirent les marches pour se diriger vers le banquet. Une fois qu'il fut hors-de-vue de son compagnon, ils se cachèrent derrière un pilier et attendirent d'être hélés au cas où ils devaient reprendre comme si de rien n'était.
- En route comtesse.
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