14 : Explications

Guillaume se tourna vers son frère et prit son bras pour l'éloigner de la cabane où reposait Marie. Arrivés près du feu, il s'assit et prit un bâton pour remuer les braises.

- Lorsque j'ai emmené autant de villageois possible dans la forêt, je me suis rendu compte que Marie n'était pas avec nous. Je me doutais qu'elle voulait chercher sa mère alors je suis retournée à Castelroc le plus rapidement possible et arrivé devant sa maison, j'ai vu qu'elle était brûlée. Je me suis précipité à l'intérieur mais il n'y avait personne, il marqua une pause pour reprendre sa respiration, ses yeux dirigés vers les lueurs des braises. J'ai entendu un bruit sourd venant de la maison en flamme, à côté. J'ai ouvert la porte et j'ai vu Marie couchée sur le sol. Je ne sais pas ce qu'elle faisait là mais je l'ai prise dans mes bras et avec les villageois ainsi que les quelques soldats qu'il restait, nous sommes allés jusqu'au cœur de la forêt et avons établi un camp ici.

Pierre de Lantagnac qui était resté debout, derrière son frère, s'assit près de lui et passa un bras autour de ses épaules.

- Merci Guillaume de l'avoir sauvée. Je t'en serai éternellement reconnaissant.

- Ce n'est pas pour toi que je l'ai fait, répondit son frère en se dégageant prestement et en se levant.

- Que veux-tu dire ?

- Tu n'as donc pas compris mon frère ? Depuis toutes ces années, vous vous êtes amoureux l'un de l'autre. Elle depuis plus longtemps que toi. Tu ne la regardais même pas avant que tu ne la sauves de bandits. Depuis ce jour, tu éprouves envers elle des sentiments.

- Que me reproches-tu alors ?

- Je l'aime depuis bien plus longtemps que toi. Tout ceci est tellement... injuste. Tu hérites du comté alros que moi rien, ensuite tu te maries avec la femme que tu aimes et par ta faute, je dois épouser une femme que je ne connais pas pour réparer ton erreur.

- Crois-tu que c'est le bon moment pour parler de tout cela Guillaume ? Père et mère sont...

- Morts ! Oui je le sais car moi, au moins j'étais présent, coupa-t-il.

- Dois-je te rappeler que l'on nous a dénoncés et...
Les yeux de Pierre s'agrandirent, réalisant tout à coup quelque chose.
C'est toi n'est-ce pas ?

- Moi ? Qu'ai-je donc fait qui mérite encore un blâme ?

- TU nous as dénoncés. C'est toi qui en a parlé à père, murmura Pierre en poussant son frère.

- Même si j'aurais aimé, je ne l'ai pas fait. Sais-tu pourquoi ? Car je respecte mes paroles moi au moins.

- De quoi parles-tu encore ? Siffla l'héritier entre ses dents.

- Tu as trahi le roy et regarde ce qui s'est passé.

- Non ! Père et mère ont trahi le roy. En aucun cas ce n'est de ma faute.

- Alors pourquoi es-tu parti en guerre contre lui ? Si tu lui étais vraiment fidèle, tu n'aurais pas rejoint les troupes des Dampierre mais plutôt les siennes.

- Ça suffit Guillaume. Concentrons-nous sur le camp des soldats français tout près d'ici.

- JE m'en occupe. Toi tu restes ici à te cacher car s'il arrive malheur au nouveau comte, nous serions mal en point.

- Cela ne t'arrangerait pas de devenir le comte ? Je croyais que c'était ce que tu voulais, bailla Pierre avec un air sournois.

Guillaume le bouscula et s'avança jusqu'à une grosse pierre pour monter dessus. Il réclama l'attention de tous et exposa son plan pour attaquer le camp des ennemis, établi non loin de Castelroc.

- Qui est avec moi ? Qui veut se venger de ce qu'ils ont fait à notre famille, à notre village, à nos seigneurs et à notre comté ? Ils ont osés détruire tout ce que nous avions. Il est temps de leur faire payer !

Tous hurlèrent pour lui montrer leur enthousiasme en soulevant les armes qu'ils avaient pu réunir. Robert de Dampierre s'approcha de Pierre :

- Les discours encourageants sont donc de famille, murmura-t-il en souriant.
Que veux-tu que je fasse ?

- Veille sur mon frère je te prie. Je ne veux pas qu'il meurt. Nous sommes les deux derniers héritiers du comté. Il faut qu'il reste en vie d'accord ?

- Bien reçu. Je l'accompagne donc.

Pierre le regarda et tendit sa main pour que Robert la serre, ce qu'il fit chaleureusement. Puis, le fils de Dampierre partit rejoindre Guillaume pour l'aider à massacrer les français.
Une jeune femme sortit de la cabane et se mit sur la pointe des pieds pour chercher quelqu'un. Pierre la remarqua et s'approcha d'elle. Il posa une main sur son épaule :

- Que se passe-t-il ?

- La jeune femme s'est réveillée. Je dois aller chercher sieur Guillaume.

- Non j'y vais.

- Mais il m'a formellement interdit de laisser entrer quiconque sauf lui.

- Sais-tu qui je suis femme ? bailla Pierre, les sourcils froncés, tu vas me laisser passer car je suis le comte de Lantagnac.

Elle s'inclina et Pierre posa une main sur la poignée. Il se retourna et bailla à la jeune femme :

- Cela ne sert à rien d'aller chercher mon frère. Je suis désormais le chef de ce lieu.

- Bien messire.

Elle s'inclina et se posta près de la porte, pour laisser le comte avoir un peu d'intimité avec la jeune fille. Lorsqu'il pénétra dans la pièce, il vit sa femme assise sur son lit, son chef dans les mains et les yeux fermés. Il toussota et s'approcha d'elle lentement. Lorsqu'elle releva les yeux, elle ouvrit, stupéfaite la bouche avant de sourire. Une larme coula le long de sa joue et elle ferma ses yeux par peur de voir une hallucination.
Pierre s'agenouilla auprès d'elle et prit ses mains dans les siennes :

- Marie, c'est moi. Pierre. Je suis de retour, bailla-t-il avant de l'embrasser sur la tempe et de la prendre dans ses bras. 


Ainsi, Guillaume a révélé son secret... Il aime Marie.

* S'il n'a pas trahi son frère, qui a pu bien le faire ? 

* Comment avez-vous trouvé Pierre ? Méchant ? Injuste ? 

* Appréciez-vous un peu plus Guillaume ? Le comprenez-vous mieux ? 

Merci d'avoir lu  ce chapitre et à très vite ! 


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