❄ Chapitre 17
Média : Solenn
Musique : Everdream de Epic Soul Factory
Dédicace spéciale à SosowMeow et à Missorigami pour ce chapitre et pour le personnage de Solenn !
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Chapitre 17
Solenn contre les brioches aux pralines
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Quartier général de la Résistance, chaîne des Avalanches, Royaume des Quatre Saisons,
10 juin 2017
Frédéric retira la mitaine noire qu’il portait à la main droite. Je pus apercevoir la turquoise de sa chevalière juste avant qu’il n’appose sa pierre contra la paroi de la porte. Aussitôt, le mécanisme de déclencha et le battant en béton s’entrouvrit.
— Bon, Eloane, intervint Anastasia lorsque nous fûmes entrés dans le self, tu fais ce qu’on a dit. Va voir Zéphyr et amène-le à Arcturus. (J’opinai.) Ensuite, tu viendras à la bibliothèque pour qu’on puisse faire un débriefing de la mission. On t’y attendra, Fred et moi, et je demanderai sans doute à Aurore, Kath et Colin de venir. Après seulement tu pourras rentrer chez toi.
J’opinai une nouvelle fois. Fred me fit un petit clin d’œil rieur, détonnant avec l’air grave qu’il avait quelques instants plus tôt, et il partit ensuite à la poursuite d’Anastasia qui ne l’avait pas attendu pour s’enfoncer dans l’un des couloirs de la base.
— On devrait aller chercher Zéphyr, me fit remarquer Lily. Plus vite ce sera fait, plus vite on pourra rentrer.
— Et plus vite je pourrai tout te raconter, pouffai-je en sachant bien que c’était surtout pour cela qu’elle était si pressée de rentrer.
— Ce qui n’est pas une donnée négligeable, mine de rien.
Elle trottina à ma suite tandis que je zigzaguai entre les tables du réfectoire. J’avais ma petite idée de l’endroit où pouvait être Zéphyr. En général, quand il n’était pas accroché à mon poignet comme une moule à son rocher, il était soit à proximité – voire dans – le garde-manger, soit dans le dortoir des lutins, où il ne dormait quasiment jamais, préférant le lit que je lui avais fabriqué – qui était en fait un vieux lit de poupée –, dans ma chambre, pour manger sa brioche chérie en toute illégalité. Un jour, sa passion immodérée pour les brioches aux pralines finirait par le perdre…
Comme le garde-mangé était à l’étage -3, j’avais décidé de passer d’abord par le dortoir, qui était sur ce palier.
— Au fait, pourquoi est-ce qu’il doit aller voir Arcturus ? Il a fait une bêtise ? me demanda Lily lorsque nous ne fûmes plus très loin du dortoir.
— Pas vraiment, c’est juste qu’il est l’Oracle et que le boss va sûrement vouloir lui poser quelques questions sur ses visions.
— Hum… je m’en doutais un peu, murmura-t-elle pensivement.
— Comment ça ?
— Il se prend trop au sérieux pour un simple bouffeur de brioches aux pralines, affirma-t-elle avec un sourire pince-sans-rire et en concluant sa phrase d’un clin d’œil malicieux.
Je ne pus m’empêcher de rire. En effet, vu sous cet angle-là, elle n’avait pas tort.
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Nous arrivâmes rapidement devant le dortoir des lutins. L’encadrement de la porte était de la taille d’un être humain, mais au lieu d’un panneau en bois se trouvait un rideau de perles pour en camoufler l’entrée. Comme ça, les humains comme les lutins pouvaient y entrer sans problème. Les humains car ils pouvaient tenir debout dans la pièce et les lutins car ils n’avaient pas de poignée de porte trop haute à atteindre ou de porte trop lourde à pousser.
— Mais Zolenn, entendis-je se plaindre une petite voix zozotante que je ne connaissais que trop bien, rends-moi ma brioche ! Zi t’en veux une, tu n’as qu’à aller te la chercher toi-même !
Lily et moi échangeâmes un regard. Il était là, et visiblement il était également en plein conflit avec quelqu’un.
— Non Zéphyr ! Je ne te rendrai pas ta brioche ! Si tu continues à les engloutir à ce rythme-là, tu vas rapidement ressembler à un gros ballon !
Pour le coup, j’étais plutôt d’accord avec la personne qui venait de parler – sûrement Zolenn, comme l’avait appelée Zéphyr.
— Et alors, qu’est-ze que za peut te faire ? se plaint à nouveau mon lutin préféré.
Je soupirai avec amusement. Qu’il pouvait être mignon quand il s’y mettait.
D’un même mouvement, Lily prit la moitié des fils de perles et moi l’autre, et nous écartâmes les rideaux. Nous vîmes alors, en plein milieu du dortoir, Zéphyr qui se disputait avec une lutine – qui, elle, sans surprise, avait un morceau de brioche dans les mains. Dès qu’il m’aperçut, il m’interpella pour que je le soutienne :
— Eloane, dis-lui toi, à Zolenn, que z’aie le droit de manzer des brioches aux pralines !
Lily pouffa et la lutine, visiblement Zolenn, me regarda sévèrement comme pour me défendre de lui donner raison.
— Eh bien, fis-je, toujours amusée, je suis désolée Zéph mais je crois que Zolenn a raison.
— C’est Solenn, me corrigea cette dernière en mettant une main dans la poche ventrale de son sweat.
Je lui fis un signe de tête pour lui montrer que j’avais compris et ma meilleure amie, accoudée à la chambranle en bois, intervint :
— Je pense que tu devrais te limiter à trois brioches aux pralines, tailles lutines, par jour. Sinon il n’y en aura plus pour les autres et ils vont aller se plaindre au boss.
Solenn approuva vivement, trop heureuse de ne pas être la seule à trouver qu'il mangeait trop de ces sucreries. Son carré brun virevolta quand elle opina du chef. Elle finit par rendre sa brioche à Zéphyr et rangea sa deuxième main dans la poche de son sweat vert sapin. En plissant les yeux, je parvins à lire ce qu’il était écrit dessus en caractères blancs : «Je suis un reptile». Décidemment, cette lutine devait être au moins aussi tordue que mon Oracle préféré !
— En parlant du boss, il faut que je t’amène le voir, Zéph.
Il sembla comprendre immédiatement pourquoi car un sourire malicieux étira son visage de poupon.
— Oh, lança-t-il en faisant mine d’être étonné, il ne leur a fallu qu’un mois et demi avant de comprendre qui z’étais ? Mais z’est qu’ils zont rapides dit-donc !
— À dire vrai, ils ne l'ont pas vraiment deviné, le corrigeai-je. Je suis retournée au manoir avec Ana, elle m’a posée des questions et j’ai fini par le lui dire sans savoir qu’ils te cherchaient.
— Ze zais, ze zais. Ze zavais que ze zerait comme za qu’ils l’apprendraient. Ze ne zavais zuzte pas quand.
— C’est vrai, j’avais oublié que tu savais tout, ou presque, le taquinai-je en m’accroupissant et en lui tendant ma main pour qu’il saute dedans.
Solenn nous regarda sans comprendre et nous demanda de quoi nous parlions.
— Ze t’ezpliquerai tout à mon retour, lui assura-t-il avec un sourire enjoleur, du moins zi tu parviens à zupporter mon interminable abzenze !
— Sans aucun problème, ça me fera même du repos ! contra-t-elle du tac-au-tac.
Elle s’en alla sans un regard en arrière.
— Allez monsieur le charmeur, tu as un rendez-vous ! dis-je à Zéphyr, debout dans ma main, qui la regardait partir.
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Après avoir amené Zéphyr jusqu’au bureau d’Arcturus et m’être assurée qu’il ne ferait pas trop le bazard, je m’étais rendue à la bibliothèque, comme prévu, et nous y avions fait un débriefing. Anastasia m’avait dit de ne pas venir demain, dimanche, car j'avais bien mérité un jour de repos pour me remettre de mes émotions.
Juste avant de rentrer chez moi, Aurore m’avait prise à part pour me demander de venir tous les jours à partir de lundi. Elle comptait profiter que je sois à présent en vacances pour m’aider à me transformer. Je n’avais que les épreuves du bac de français à passer la semaine suivante et je serais véritablement en vacances. À dire vrai, je stressais plus pour mon animal que pour le bac de français. Je n’avais plus qu’une seule hâte et une seule idée en tête : savoir enfin en quel animal je pouvais me métamorphoser !
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Coucou mes petits flocons ❄
Qu'avez-vous pensé de ce petit chapitre de transition ?
Solenn vous plaît-elle ?
Est-ce que vous aimez autant que Zéphyr les brioches aux pralines ?
Au prochain chapitre, vous allez (enfin) découvrir l'animal d'Eloane.
Vos pronostics là-dessus ?
Qu'est-ce que ce sera ?
- à plume ?
- à poils ?
- à écailles ?
- avec une carapace ?
- autres ?
Korrigan ❄
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