Prologue
Mélusine entra dans l'appartement, les sacs de courses en équilibres dans ses mains. Elle fut surprise de trouver les lieux vides. D'habitude, à cette heure-là, Michaël était déjà rentré du travail.
Elle haussa les épaules et se dirigea vers la cuisine. Elle rangea ses provisions dans les placards tout en chantonnant. Lorsqu'elle eut fini, elle alla directement dans la salle de bains. Elle avait des lessives à faire.
Elle sourit tendrement en voyant les vêtements éparpillés partout sur le sol. Michaël n'était pas le roi du rangement. Elle se souvenait du jour où elle était entrée pour la première fois dans cet appartement. C'était un véritable capharnaüm ! Il lui avait fallu une semaine avant que l'on ne retrouve les couleurs initiales des sols et des murs.
Elle n'était pas une adepte du ménage, mais elle devait bien ça à son sauveur. Il l'avait sortie de la rue, et lui avait offert de vivre avec lui. Tout d'abord réticente, Mélusine avait compris que Michaël ne lui voulait aucun mal. Au contraire, il ne voulait que son bien.
La première machine venait de démarrer lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir et se refermer. Elle se rua dans l'entrée et sauta au cou de l'homme qui venait de rentrer. Elle plaqua ses lèvres sur les siennes, et enroula ses jambes autour de lui.
- Doucement princesse ! Laisse-moi le temps de me déshabiller.
Sans se séparer d'elle, il ôta son manteau. Il ne s'arrêta pas là ! Il retira son pull, puis son tee shirt, et enfin son pantalon. Une fois en caleçon, il noua ses bras autour de la taille de la jeune fille et l'emmena dans la chambre. Il se laissa tomber avec elle sur le lit. Mélusine se mit à rire. Michaël était dans de bonnes dispositions.
Elle l'accueillait toujours de la même manière, et sa façon de réagir lui donnait la mesure de son humeur. S'il la repoussait, c'était qu'il était de mauvaise humeur. En revanche, si comme là il se déshabillait et l'emmenait dans la chambre, elle pouvait se dire que sa soirée serait merveilleuse.
Avec une rapidité confondante, elle se retrouva nue sous lui. Il se mit alors à l'embrasser sur tout le corps, insistant sur sa poitrine qui n'était pas très épanouie. Ce qui était normal à quatorze ans !
Puis ses mains rejoignirent ses lèvres, s'immiscèrent dans les replis humides au creux de ses jambes. Mélusine se cambra et soupira.
- Micka ! Viens !
Le jeune homme se positionna au-dessus d'elle et la pénétra d'un violent coup de reins. La jeune fille se mordit la lèvre pour ne pas crier. Il lui faisait toujours mal lorsqu'il entrait en elle, mais elle savait que c'était ainsi qu'il prenait son plaisir. Et même si elle ne ressentait que de la douleur dans leur rapport, elle s'en moquait. Elle lui devait trop pour se plaindre.
Pourtant, elle sentait qu'il y avait autre chose que le mal. Les livres qu'elle lisait parlaient tous d'extase, d'orgasme. Elle n'avait jamais connu ça, mais ne se décourageait pas. Michaël saurait la rendre heureuse un jour.
Les larmes montèrent à ses yeux. La douleur croissait lentement à mesure qu'il allait et venait en elle. Mélusine gémit. Cette fois ci elle n'avait pas de chance, Michaël prenait tout son temps, la brûlant à chaque fois qu'il entrait en elle.
Elle lui griffa le dos, et lui mordit l'épaule pour ne pas crier de douleur. Elle se répéta comme un mantra qu'elle devait supporter ça pour avoir le droit de vivre chez lui. Il lui offrait un toit, de la nourriture, de quoi s'habiller. Sans lui, elle serait dans la rue, morte de faim et de froid.
Elle soupira de soulagement lorsqu'elle le sentit se raidir sur elle et pousser un cri animal. Il avait fini. Elle pouvait enfin respirer.
Il s'écroula sur le dos à côté d'elle avec un soupir de contentement.
- Tu es incroyable ma princesse ! Je connais des copains à moi qui seraient heureux d'être accueillit de la même manière chez eux.
Mélusine essuya furtivement les larmes avec le coin du drap et se tourna vers lui. C'est en voyant son sourire qu'elle se rappela pourquoi elle endurait ça. Elle ferait tout pour le rendre heureux.
- Aller ! Debout ! Ce soir je reçois du monde. Il faut que tu nous prépares à manger.
L'adolescente se leva et fila dans la salle de bains. Elle était heureuse qu'il se contente d'une seule fois. Ordinairement, il la retenait au lit pendant des heures. Bien souvent, il lui fallait plusieurs jours avant de s'en remettre.
Elle entra sous la douche, et plaça le jet brûlant sur son entre jambe. C'était la seule chose qui la calmait un peu. En sortant, elle se passa une crème apaisante et s'habilla. Micka ne devait jamais suspecter qu'elle avait leur rapport en horreur. Il devait continuer à croire qu'elle aimait ça autant que lui. Elle ne voulait pas lui briser le cœur. De plus, elle avait peur qu'en l'apprenant, il ne trouve une femme qui aime ça et en la renvoie à la rue.
Lorsque les amis de Micka arrivèrent deux heures plus tard, elle se sentit mal à l'aise. Il s'agissait de ses revendeurs. Elle avait découvert quelques mois plus tôt que son petit ami se droguait. Elle avait essayé une fois avec lui pour lui faire plaisir, mais n'avait pas apprécié le voyage. Elle se contentait donc de le laisser faire. Cela ne la dérangeait pas. Lorsqu'il était défoncé, Michaël était incapable de lui faire l'amour.
Elle servit des rafraîchissements à tout le monde et voulut retourner dans sa chambre pour se reposer, mais son petit ami l'en empêcha. Elle fronça les sourcils, étonnée. D'habitude, lorsqu'il « s'amusait » avec ses amis, il la tenait à l'écart.
Rassurée par son sourire, elle s'assit à côté de lui sur le canapé et prit un verre. La conversation roulait sur des thèmes banals comme le sport, les programmes télévisés, ou la mécanique. Mélusine s'ennuyait un peu, mais elle était heureuse que pour une fois il ne la laisse pas en dehors de ses projets. Cela voulait dire qu'à présent elle était sa petite amie officielle.
- Bon ! Maintenant passons aux choses sérieuses. Tu as combien Micka ?
- Cinq cents !
Le dealer fit une grimace et secoua la tête comme un professeur face à un élève qui vient de dire une grosse bêtise.
- Tu sais que ce n'est pas suffisant !
- Oui ! C'est pour ça que je vous ai fait venir. On m'a dit que parfois vous acceptiez d'être payés en nature.
Le dealer fronça les sourcils, et regarda ses amis. Les trois autre hochèrent la tête après avoir rapidement regardé Mélusine. L'adolescente sentit un frisson d'appréhension lui parcourir l'échine. Leurs regards lui faisaient peur.
Celui qui devait être le chef se tourna à son tour vers elle et l'examina de la tête aux pieds, comme un marchand examinant le bétail. Mélusine sentit la peur croître en elle. Elle prit la main de son petit ami et la serra fortement.
- C'est une proposition intéressante Micka, mais il faut que l'on rentre dans nos frais. Ce sera vingt-quatre !
- Tant que ça ?
– C'est ça ou alors tu réduis ta commande.
Michaël se passa une main nerveuse dans les cheveux, puis sur le visage. Il finit pas opiner de la tête. Le sourire sur le visage du dealer se fit carnassier, et Mélusine frissonna de plus belle. Elle avait la sensation désagréable de n'avoir rien compris à cet échange, et que cela la concernait de plein fouet.
Sa peur se mua en panique lorsque le chef de bande se leva, s'approcha d'elle et lui passa une main dans les cheveux. Elle se recroquevilla sur son petit ami. Michaël la repoussa vers le dealer.
Ce dernier lui prit le bras et la força à se lever. Ses doigts l'enserraient brutalement, lui laissant une marque où il la tenait.
- Vas-y ! Défends-toi ! J'aime qu'on me résiste. Ton copain le savait d'ailleurs. C'est pourquoi il ne t'a rien dit. Je ne prend mon pied qu'en violant les femmes.
Mélusine était tellement paniquée qu'elle fût incapable d'empêcher le baiser qu'il lui donna. Michaël était souvent brutal dans leur échange, mais jamais à ce point. Elle sentit le goût du sang dans sa bouche.
Lorsqu'il se sépara d'elle, l'adolescente hurla et se débattit, mais les compères du dealer vinrent le rejoindre. Ils l'allongèrent de force sur le tapis et déchirèrent ses vêtements. Mélusine se retrouva nue encore plus vite que quelques heures plus tôt. Elle n'eut même pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait que le chef de bande s'était déjà violemment introduit en elle et la martelait de coup de reins furieux qui lui déchiraient les entrailles. Elle hurlait à pleins poumons tandis que lui prenait son plaisir.
Il avait à peine fini, qu'un autre prenait sa place. Elle tenta de se débattre, mais ils étaient à trois à la tenir. Alors qu'un lui tenait le buste, les deux autres s'occupaient de garder ses jambes bien écartées pour permettre au dernier de la pénétrer plus facilement.
Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Jamais elle n'avait eu aussi mal de toute sa vie. La légère brûlure qu'elle ressentait lorsque Michaël lui faisait l'amour n'était rien comparée à l'impression qu'on la déchirait de l'intérieur.
Mélusine tourna la tête et regarda son petit ami. Elle voulait qu'il l'aide comme il l'avait déjà fait auparavant. Elle crut mourir lorsqu'elle vit Michaël qui la regardait tranquillement alors qu'il prenait sa première dose de drogue. C'était tout juste s'il ne souriait pas. À cet instant, elle cessa de se débattre. Elle avait compris que rien ni personne n'arrêterait cet enfer.
Un troisième homme vint remplacer le précédent. Elle ne sentait plus rien. La douleur était tellement vive qu'elle avait l'impression qu'elle irradiait de son corps tout entier.
À un moment, elle perdit connaissance. Sadique au-delà de tout ce qui est possible, le chef de bande la secoua pour qu'elle se réveille. Elle vit son visage au-dessus d'elle lorsqu'elle rouvrit les yeux.
- Je préfère que mes victimes soient conscientes de ce qu'il leur arrive.
Le cœur au bord des lèvres, Mélusine en put retenir la nausée. Elle tourna la tête et vomit tout ce qu'elle avait dans l'estomac. Le dealer se mit à rire avant de pousser son compère et de prendre sa place. Il attrapa le menton de l'adolescente et la força à le regarder alors qu'il allait et venait en elle.
- Au cas où tu ne l'aurais pas compris chérie, tu en as pris pour vingt-quatre heures non stop !
Il ponctua ses mots d'un violent baiser. Mélusine était comme morte. C'était la seule chose qu'elle voulait à cet instant. Mourir ! Seule la mort pourrait lui apporter le réconfort auquel elle aspirait.
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