Chapitre 7
L'aéroport de Paris. Un lieu si immense qu'on peut s'y perdre des dizaines de fois. Il y a des centaines de magasins en tour genre qui vendent toutes sortes de produits et qui sont répartis partout dans les différentes galeries.
Je n'ai jamais pris l'avion comme la majorité de mon petit groupe, ce qui m'angoisse un peu. Malgré le fait que je ne puisse pas mourir, ces bolides volant à 900 km/h ne me rassurent pas du tout...
Nous finissons par atteindre le guichet. Une hôtesse nous indique qu'il faut que nous passions un par un. Nous sommes tous déguisés tel que notre personnage semblerait l'être dans la réalité. Je passe seconde derrière Julian qui demeure le plus brave de nous tous.
Je tremble légèrement lorsque l'hôtesse du guichet relève mon passeport et le passe dans une machine spéciale. Je prie pour que tout se passe bien, je connais mon identité sur le bout des doigts, mais...
-Passage accepté. Veuillez étiqueter votre sac avec ceci, mademoiselle Bett Simons. Embarquement dans trois heures. Suivant, s'il vous plaît!
Je ne peux m'empêcher d'expirer de soulagement. Je récupère le code barre et rejoins Julian et Benjamin, déjà sortis de la première épreuve. Quelques minutes plus tard, nous sommes au complet, tous sortis indemnes et sans histoire. Il est temps de se diriger vers les douanes, le plus gros obstacle de la journée.
Nous traversons les couloirs, sac étiquetés, et les lunettes de soleil sont de rigueur. Pratique pour ne pas savoir précisément qui est observé par notre entourage.
Bien vite, nous atteignons la longue file menant aux barrières de détection. L'attente est longue, un dimanche d'été est prisé pour les départs, même aussi tôt.
Nous finissons par traverser la sécurité. Chacun enlève bijoux, ceinture et téléphone portable qu'il place dans un bac spécial.
Notre passage se fait sans encombre. Florian est soulagé de ne pas avoir bipé, il était celui le plus exposé à ce genre de situation délicate.
Nous sommes maintenant entourés par les différents terminaux. Nous devons nous diriger vers le D18. Il est actuellement 10h04. Julian nous paye a chacun un croissant pour le petit déjeuner. Il nous informe aussi que le vol dure 11h. Pierre nous a indiqué que la personne chargée de nous récupérer sera à 23h30 sur les lieux, heure française et à 18h30 au Canada.
Le plan est clair. Facile à suivre. Tout se passe pour l'instant comme prévu. Je peux respirer.
L'heure d'embarquer arrive à grand pas. Nous essayons d'être à l'aise mais un sentiment d'angoisse pèse sur nos têtes silencieusement. Chacun gère et le montre à sa manière. Danielle tapote la table de verre frénétiquement, Sam se ronge les ongles, Florian a une main sur sa cuisse, prêt à dégainer une arme, Julian, nerveux, regarde les personnes défiler devant nous et Benjamin épie notre terminal avec attention. Seul Hugo semble relax, les mains posées derrière la tête, attendant tranquillement que nous puissions rentrer dans l'engin volant.
Bientôt, une voix appelle les passagers de notre avion à se rassembler devant le guichet de notre terminal. L'avion est marqué comme complet, de nombreuses familles sont postées à côté de nous, les enfants pestant déjà contre la rentrée prochaine.
-Vous êtes en vacances ?
Je soulève mes lunettes pour regarder celui qui m'a adressé la parole. Un jeune canadien à l'air arrogant et au dents aussi blanches que les mecs des pubs de dentifrice à la télé. Je vais le surnommer Colgate.
-Oui.
-Ah, s'étonne Colgate, et où allez-vous exactement ?
Julian se tend à côté de moi.
-A Ottawa, comme vous.
Il sourit, presque amusé par ma remarque.
-C'est tout, vous ne visitez pas le pays? Je peux sinon...
Julian s'interpose.
-Vous ne pouvez rien du tout, le coupe t- il en passant un bras autour de mes épaules, Bett et moi partons en voyage romantique.
-Ah.
Colgate sourit à Julian poliment et nous dépasse pour présenter son passeport à l'hôtesse. Je remercie Julian et il me relâche, passant devant pour imiter Colgate.
Je tends mon billet et mon passeport à la dame derrière le comptoir. Elle valide le tout et avec un sourire, elle me dit "bon voyage" avant de passer au client suivant. Je la remercie et retrouve les garçons de l'autre côté, regroupés et guettant notre arrivée.
Une nouvelle fois, nous sortons tous indemnes. L'avion est à quelques mètres de là et Benjamin est surexcité à l'idée de monter dedans. Évidemment pour le mage de l'air se retrouver si près des nuages est une expérience unique inégalable.
Les stewards nous accueillent tout sourire lorsque nous accédons enfin à l'intérieur de l'avion. Par chance, nous sommes situés les uns à côté des autres.
Je laisse la fenêtre à Benjamin qui a les yeux qui brillent rien qu'en regardant l'extérieur.
Assise confortablement dans mon siège, je m'aperçois que je tousse plus longuement que d'habitude. Mon mal de crâne me fatigue beaucoup. J'ai hâte de pouvoir décoller pour m'endormir. Chaque seconde de sommeil peut devenir capitale.
Quand tout le monde est enfin rentré et a retrouvé sa place, les hôtesses nous présentent les consignes de sécurité. L'avion se met en marche. Benjamin est le seul homme à préférer regarder par la fenêtre que d'observer les mesures obligatoires énoncées par les jeunes femmes parfaitement maquillées et habillées.
Le vol se passe plutôt rapidement. Entre deux cafés et films d'action, avec le fantastique Tom Cruise, je somnole. Je me lève régulièrement avec Benjamin pour parcourir le bolide. Il me fait rire il essaye d'étudier chaque parcelle de l'engin volant.
Lorsque vient le moment d'atterir, je ne suis pas sereine. Benjamin, lui, est surexcité.
L'avion prend de la vitesse, il tangue légèrement face au vent violent qui souffle contre lui.
-Tuberlalences ! Ne détachez pas vos ceintures, ne quittez pas vos places !
Une jeune hôtesse passe dans les rangs pour s'assurer que tout le monde est dans les règles.
Je ferme les yeux pendant le reste de la descente. Cette sensation de chuter dans le vide me rend malade...
Le cri de joie de Benjamin et le ralentissement fulgurant de l'appareil m'annonce que nous avons réussi à atteindre la piste d'atterrissage de l'aéroport d'Ottawa. Nous y voilà enfin !
Quelques minutes plus tard, il est temps de descendre. Benjamin a une petite mine triste lorsqu'il passe la porte. Samantha passe un bras autour de ses épaules et lui murmure une promesse qui leur est réservée. Le mage retrouve le sourire et embrasse tendrement sa compagne.
Nous poursuivons notre route afin de retrouver la sortie. Nous traversons la salle bondée de gens en attente de leur bagage.
- Je dois aux toilettes, déclarai-je à mes amis.
Rentrée à l'intérieur, une toux impulsive me force à m'arrêter devant les lavabos. Je m'observe dans la glace. J'ai les cheveux emmêlés et dans un sale état, de grosses cernes soulignent mes paupières gonflées par le manque de sommeil. Je fais peine à voir.
Je me rends compte que quelque chose ne va pas quand je vois l'évier taché de gouttes de sang. Mon état empire à en devenir sérieux. Ma blessure profonde à l'épaule me lance régulièrement si bien que je dois serrer les dents pour oublier la douleur.
Je me passe un coup d'eau froide sur le visage et repars rejoindre les autres non sans être inquiétée par la santé de mon corps. Nous commençons tous à être à bout de forces, il est temps que nous regagnons un foyer où nous pourrons nous rétablir correctement.
La douane nous a accepté sans broncher. Nous avons traversé les mesures de sécurité avec brio.
La sortie est enfin devant nous. Personne ne nous a interpelé...
-Mademoiselle!
Sam, Danielle et moi nous nous retournons brusquement.
-Attendez...
Un garde canadien d'une quarantaine d'année reprend son souffle lorsqu'il s'arrête devant moi.
-Vous avez oublié ceci dans les toilettes.
Il me rend mes lunettes de soleil et mon foulard.
-Merci.
Il me sourit.
-Bonne journée !
Je peux enfin respirer avec sérénité. Nous pouvons sortir de l'aéroport rejoindre le contact de Pierre. Il est censé nous attendre non loin de là, sur un parking proche de l'entrée. Nous longeons la grande bâtisse de verre et nous nous dirigeons vers le premier car-park.
Un homme, habillé d'un gilet noir, d'un pantalon et d'un tee-shirt de la même couleur, la tête recouverte par une casquette, vous en aurez deviné la couleur, se tient devant la barrière de sécurité. Dès lors qu'il nous aperçoit dans son champs de vision, il vient à notre rencontre.
- Je suis chargé de vous déposer à 3000 km d'ici, au niveau de la frontière du territoire de l'Alpha Thompson. Veuillez me suivre, s'il vous plaît. Nous nous dirigeons vers un aéroport privé, appartenant à Julien, à 100 km d'ici.
Il paraît jeune et son accent québécois ne fait aucun doute quant à ses origines canadiennes. Il nous emmène près d'un camion - blanc, dommage - et nous invite à monter dedans.
- Je vous réveillerai quand nous arriverons devant l'avion.
Il claque sa portière et démarre sa voiture.
Direction les territoires du Nord-ouest.
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