1 chapitre : découverte de Piwii.
Agent secret à la retraite qui vit dans un château. Mais malade. Voit des chimères.

Lord Piwii, Monsieur Piwii, Monseigneur Piwii.

Non décidément je ne sais pas.
J'ai émergé de mon petit sommeil il y a peu et me voilà déjà face à un problème de taille.
Aujourd'hui, je fête ma cinquième annee de retraite! Ce n'est pas rien.
Et je me suis donc dit qu'il serait peut-être temps que je m'anoblisse un peu.
Cinq années de vie après toute une carrière d'agent secret, ce n'est pas rien.
Surtout exposé comme je suis.
Comment dire...

Mon nom est Piwii, mon nom de code était... Non mais je ne vais pas vous donner mon nom de code ! C'est un coup à me reconnaître et me faire poursuivre par des meurtriers en cavale !

J'en ai dénoncé tellement que je peux me targuer de vivre dans un véritable château aujourd'hui. J'en fait d'ailleurs le tour aujourd'hui. Comme tous les autres jours. Je n'ai plus que cela à faire.

Je lève les yeux au ciel. Et là je le vois. Moi Piwii, je vois ce qui a mis fin à ma carrière d'agent secret. Ma maladie. Je me souviens encore lorsque Docteur Goujon m'a dit : "Monsieur Piwii, vous souffrez de troubles visuels et auditifs graves, dans le milieu, on appelle ça la folie".

Alors, pour éviter de finir cuit à la broche par soucis de vengeance, j'ai préféré retirer mon chapeau et mon manteau long et vivre avec fantômes. Dont un que j'aime particulièrement. Piwoo.

Et quand je dis que je l'aime bien, c'est pas rien.
Il faut vous dire tout de même que lorsque j'ai des accès de folie, j'ai l'impression de voir à la fois flou et loin, je ne vois plus trop ce qu'il y a autour de moi à part lui. Et je l'invente. je l'invente assez pour qu'il puisse me parler tandis que d'autres ne font que passer au loin sans qu'ils aient plus d'incidence sur ma vie.

Piwoo a une forme bizarre, on pas le même nombre de membres, il a une couleur bizarre, des yeux qui partent dans tous les sens et le meilleur ou pire de tout, il me hante tellement qu'il peut me faire faire des choses impensables. Il fait partir mon cerveau en vrille. Un jour, il a rapproché ses mains de moi, et elles ont grandies jusqu'à littéralement secouer le ciel et faire apparaître un nombre incalculables d'autres fantômes que je pensais n'avoir vu que dans des accès de folie floue.

Et il me parle aussi. Il me raconte sa vie. C'est à ce moment là que je me rends compte que je suis malade. Cette chimère me parle de sa vie. Alors qu'il n'est pas censé en avoir, de vie.

Piwoo est une maladie, mais je ne veux pas guérir. Parce que Piwoo rempli mon quotidien. Et sa présence me nourrit.

Aujourd'hui il est apparu au loin, mais ne s'est pas approché. Le flou est venu autour de mes yeux et je l'ai suivi du regard. Il s'est assis au loin et a parlé :

"Tadaa, c'est ma chambre, fais comme chez toi."

Et il a sourit. Mais je la connais déjà cette pièce infinie multicolore. Et ce n'est pas moi qu'il regarde. Je tourne la tête.

Je n'ai jamais imaginé ça. Jamais. Je suis vieux mais pas fou.
Enfin si, mais pas au point de mettre Piwoo en danger.