Chapitre 28 : Le mauvais choix nécessaire
Le dernier TGV pour Paris part une minute plus tôt que son horaire habituel. La panique dans les wagons est compréhensible, au vu de la destruction de l'édifice où le train s'était arrêté. Il laisse derrière lui une ville en plein désarroi d'avoir fait la connaissance d'une vie extraterrestre, de la destruction de leur gare, ainsi que du danger potentiel de ces inconnus. Les téléphones tournent à plein régime, pour montrer le contenu des informations et des réseaux sociaux qui viennent à peine de se réveiller. Tout le monde se demande alors s'ils sont en danger, plus que se demander qui nous étions vraiment. Nous le constatons, wagon 5, en 2ème classe. Nous sommes 9 humains qui se regardent, feignant la peur que nous ne pouvons pas avoir, attendant de partir très loin de cet endroit.
Une voix dans le haut-parleur nous informe que le train partira jusqu'à Paris sans faire les arrêts prévus. Le train file tout droit devant lui, pour échapper à une menace qui n'existe pas, mais qu'ils croient. Un mois... c'est tout ce que nous avons pu soutirer à la vie avant qu'elle vienne nous reprendre notre liberté. J'avais pu tenir plus longtemps avec Bertrand, qu'est ce qui a changé ? Comment nous avons pu être démasqué aussi vite ? Nous ne devons pas nous lamenter sur notre sort, nous nous soulageons d'avoir pu nous échapper, d'avoir pu attaquer à nous 16, que nous pouvons tenir tête à cette petite armée qui veut notre peau. Nous avons sans doute fait le plus mauvais choix de notre vie, en attaquant, en tuant, en nous montrant, en détruisant, mais c'est un choix nécessaire. Nous sommes tous d'accord que nous ne pouvons pas cohabiter si notre existence est constamment en danger. Nous allons chercher un endroit où nous cacher, le temps de réfléchir, de voir comment la situation évoluera. Surtout, trouver d'autres corps pour les symbiotes que nous protégeons dans nos corps et qui nous pompent notre énergie petit à petit. Nous nous laissons grisé par la vitesse du véhicule sur rail, grisé par l'énergie qui commence à nous manquer tout doucement. Nous pouvons donner quelques nouveaux corps dans cet espace clos à nos amis, mais quel message nous donnerions dans ce cas... Nous avons assez fait parlé de nous aujourd'hui, nous trouverons une solution.
Le train s'arrête enfin à la gare de l'Est, à Paris. Nous descendons avec les passagers, incognito. Le jour nous illumine de ces rayons et nous revigore, pour quelques instants. Un cordons de sécurité à été mis en place par la police pour contrôler les passagers, nous nous échappons donc comme des pestiférés par une grille d'égout, prêt d'un kiosque à journaux.
« Où allons-nous maintenant, demande Bertrand d'un ton las.
- Tout droit, nous trouverons un endroit où aller. »
Ils me font confiance, et de toute façon, nous n'avons pas d'autres solutions dans l'immédiat. Nous remontons le cours d'eau grise brunâtre que le plastique cache abondamment. La pollution dans ce lieu se fait sentir, en plus des déjections humaines qui s'y trouve. Nous avons beaucoup de mal à bouger dans ce lieu sombre et humide, en plus que la fatigue se faisait ressentir. Nous suivons les égouts qui suivent les rues. Rue d'Alsace, rue de l'aqueduc, rue Demarquay. Je constate alors que les déchets deviennent plus "médicale" : seringue, pansement, et objets en tout genre viennent baigner dans le liquide déjà chargé. Nous ressortons dans un local poubelle, comme c'était prévisible, d'un hôpital. Nous devons rapidement trouver des corps pour nos amis, je suis personnellement éreinté de partager mon corps avec un autre symbiote. Je trouve l'opportunité de me soulagé de mon fardeau par un employé venu jeter les poubelles. Les autres purent faire un peu plus tard, par un médecin, des infirmières et un patient trop pressé d'aller au toilettes. Nous nous retrouvons maintenant avec 7 symbiotes à leurs états gélatineux, nous avons régler le problème du sauvetage des nôtres en créant un notre soucis : nous étions dans une énorme ville, dans un local poubelle que nous avons rejoint, sans autres abris, et avec 7 symbiotes qui doivent attendre un moment que les âmes qu'ils ont prisent se réveille. Nous sommes coincé.
« Nous devons nous échapper d'ici, suggère l'un des symbiotes.
- Comment ? Nous ne pouvons pas nous permettre de faire un nouveau coup d'éclat, pas avant d'avoir tout essayé.
- De toute façon, admet-le, me rétorque Bertrand. Les être humains ici nous verront toujours comme des monstres, ils ne voudront que nous capturer ou nous tuer, crois-en mon expérience humaine. Ce que nous avons fait ce matin n'a renforcé que leurs craintes. Nous avons réussi à nous faire respecter, nous pouvons continuer. Je veux bien croire en une fraternité entre nous et les humains, mais nous sommes les intrus, et nous ne seront perçu que comme cela. »
Il avait raison, dans un sens. Nous avions mis un coup de pied dans la fourmilière, nous ne pouvons pas échappé aux conséquences. Un jour ou l'autre je devrais choisir entre les humains et nous. Un jour, je sens que je vais devoir mener nos races vers sa préservation, ou son annihilation. Je cherchais au départ mon passé, je dois maintenant l'oublier et choisir un futur. Voilà encore la fracture incollable entre le genre humain, et les symbiotes...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top