Chapitre 27 : Eux ou nous
Les humains qui nous pourchassent doivent beaucoup nous connaître derrière la porte d'entrée de notre nouvelle entreprise. Ils nous connaissent peut-être mieux au niveau anatomique que nous, ils ont des armes pour nous détruire ou nous affaiblir, ils ont l'avantage du terrain, l'avantage de la légitimité de vivre ici. Ils savent que nous ne nous rendrons pas, et que où que nous allions, ils pourrons nous repérer pour nous attaquer. Ils doivent même savoir que nous les avons perçu dans la pénombre nocturne. Mais ils ne savent pas ce qu'être comme nous signifie réellement. Nos pensées s'échangent plus vite que leurs ordres, nous n'avons aucun sentiments quand eux en ont des centaines. Notre cohésion de groupe est inée lorsque celle de nos assaillants mérites des heures d'entraînements et de disciplines, notre réaction est plus vite que ceux des humains qui veulent notre mort, et notre envie de liberté est plus forte que la leurs. Ce n'est rien, pratiquement rien par rapport à l'avance stratégique de ceux qui s'approchent.
Mais ce soir-là, nous n'avions rien à perdre, au contraire des humains bien protégés et bien armés. Nous entendions tout d'eux, leurs respirations exagérément calmés, leurs murmures d'ordres, leurs mouvements dans l'air sec et froid. Leurs décomptes s'enclenchent dans le silence. Ils se tiennent prêt à 5, nous nous tenons prêt à 4, ils visent à 3, nous nous tenons encore prêt à 2, et le 1 s'évapore dans un simplement mouvement de lèvres de leurs commandants. Mais à quoi bon respecter un compte à rebours, surtout pour nous. Nous pouvons le voir ce murmure des lèvres, quand tous les 16, nous traversons la porte et la vitre pourtant obstrué par une large et épaisse grille de métal. Nous sortons avec un objectif simple, que nous nous sommes mis d'accord d'appliquer, pour notre survie : l'attaque. Nous étions les plus rapide, l'effets de surprise a été totale pour nous, nous bousculons leurs habitudes terriennes, nous leurs faisons peur. La peur se propage alors telle une brume invisible parmi tout le peloton, la cohésion si travaillé s'évapore ne un instant. Quelques tirs inévitables viennent percuter trois d'entres nous, que les 13 autres aides après s'être rétrécis en leurs formes originels. Mais nous avalons nos ennemis, il n'y a pas d'autres mots, nous les tuons en faisant dissoudre leurs substances, nous grandissons ainsi, ils reculent devant notre présence. Nous n'avons qu'un objectif aujourd'hui : tous les tuer...
Les tirs reprennent, de loin, sans doute des snipers. Quatre encore tombent, Bertrand et moi-même les recueillons en notre corps pour les protéger, je ne ressens pas la fatigue, je ne ressens rien, seulement l'appréhension de détenir une telle force de frappe, d'une telle puissance. Il ne restait plus d'humains encore en place pour nous mettre en joue. Les installations mécaniques ne font pas long feu non plus, nous les détruisons de la même manière. Nous sortons dans les rues à neuf, nous sortons d'une attaque qui n'avait sans doute durée qu'une dizaine de secondes, nous avons exploité notre potentiel pour le seul but de survivre, et maintenant, nous ne pouvons plus nous cacher. Les gens dans les rues nous photographient d'un air apeuré, on commence à prendre son téléphone pour appeler, ou à s'enfuir à notre vue, ou les deux à la fois. Ils peuvent encore voir dans nos corps gélatineux les corps de ces soldats se dissoudre.
Au détour de quelques rues, nus tombons sur la gare qui nous avait accueilli un mois plus tôt. Nous créons quelques accrochage de voiture à notre passage, et des centaines de personnes s'amassent, nous filment, nous photographient, nous observent. Je me retourne, dos à la structure arrondie de verre de la gare, et quelques secondes de silence tombent. Seuls les humains qui nous observent, qui nous jugent, qui nos craignent, je laisse la place à Blob, car ma part d'humain s'il en reste encore n'a plus sa place. Blob ainsi me contrôle et annonce :
« Nous sommes une race qui vient des étoiles, nous sommes venus ici pour chercher un foyer avant tout, dans la paix, la discrétion, et le pouvoir de vivre. Mais nous nous sommes confrontés à des humains comme vous, avec peur, avec curiosité. Mais à la place de vos téléphones, ils ont des armes, et si vous, vous ne capturez que nos images, ils capturent nos être pur nous étudier. Nous ne voulons que la paix, mais nous préférons la vie. Nous pouvons vivre à vos côtés, caché, dans une fraternité inédite pour nos deux races, mais je vous lance cette mise en garde : si une fois encore, vous nous attaquez, si une fois encore, nos vies sont menacés, nous vous tuerons jusqu'au dernier enfant. Peuple de cette terre, vous voilà désormais averti ! »
Blob me passe le relais, je retrouve ainsi mes mouvements, devant une foule médusée et apathique devant leurs téléphones en train de filmer. Je recule alors, et je m'étire. Les huit autres s'engouffrent dans la gare pendant ce temps. J'absorbe toutes les fibres de la structures, le verre, l'acier, le plastique, le béton. En quelques minutes, sous le regard de la foule et de deux hélicoptères venus pour nous éclairer de leurs projecteurs, je fais le tour de la gare, et je deviens une énorme chose gélatineuse de 15 mètres de hauts. Puis, je fonds, rejetant tous les matériaux en vrac, et je disparais avec mes compagnons. Nous avions fais le choix ce soir de nous montrer à la face du monde, nous leurs avons montrer que nous pouvions être agressif. L'avenir me dira si nous avons fais le bon choix.
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