Chapitre 17 : Rattrapé

Nous fêtons Noël ensemble. C'était une fête qu'affectionnait Bertrand, et qu'il continue de perpétuer. C'est ainsi que Bertrand se fait livrer un sapin en pot chez lui quelque jour avant, et que nous décorons ce dernier. Même sans émotion, Bertrand n'avait trouvé que ce point de repère qu'il puisse se souvenir, car les années lui avait fait oublier la date et le lieu de sa transformation. Ou tout simplement il ne voulait pas vraiment s'en souvenir. C'est ainsi que Noël pour lui signifiait une année de plus dans cette nouvelle vie.   
    « J'aimerai être humain pour pouvoir faire ces choses que font les humains, lance Bertrand comme s'il n'était jamais été, et qu'il aimerait être de cette race.
    - Ils ne font que manger et boire, pour oublier qu'ils doivent aller travailler après, je réponds simplement.
    - Cela me manque... tu as de la chance de n'avoir aucun souvenir, moi je dois m'en rappeler à chaque moment, et ne rien ressentir. C'est fou de savoir que la cause de tout cela est maître de mon corps et qu'il est le seul à me soulager de cet "peine"... »

Je sentais que Bertrand voulait se confier. Comment un être peut-il vivre ainsi ? Sans sens, sans sentiment, sans rien à quoi se rattacher ?
    « Il t'arrive de rencontrer ta famille ?
    - Je ne peux pas, si je les retrouve un seul instant, je les mettrais en danger, et nous ne nous le permettrons pas ! »

Bertrand s'avance vers moi et fusionne sa main avec la mienne. C'est seulement la seconde fois que nous nous touchons et fusionnons.
    « Mais maintenant nous sommes tous là, ensemble. Nous ferons face à ceux qui pourrait mous pourchasser, et aucun moment de nostalgie ne pourra nous affaiblir. J'ai survécu parce que j'ai le pouvoir de vivre, parce que j'ai envie de voir le monde tel qu'il devrait être, en parfaite équilibre. »

Je comprends et suis en totale accord avec ses pensées, comme il est en totale accord avec les miennes. Il me montre dans mon esprit la nature comme il l'imagine, comme il la voit, comment le symbiote aimerait qu'elle soit. Il voit comment le symbiote perçoit la nature, à la protéger, à l'accompagner, à la guérir. Je vois déjà que Bertrand aura prévu de replanter le sapin pour éviter qu'il meurt. Ce dernier retire sa main.
    « Tu vois comment nous devons percevoir les choses, me lance-t'il.
    - Je vois, je t'aiderai comme je pourrais, je confirme. »

Bertrand me sourit, et nous finissions la soirée de Noël devant la télévision.
La nuit. Je suis en train de tuer le temps dans le salon, sans pouvoir m'endormir, pendant que Bertrand s'entraîne encore. Je sens soudainement un signal me transpercer le corps, je sens qu'un danger arrive. Je me lève d'un coup. Bertrand sort et vient à ma rencontre. D'une voix humaine et symbiotique, harmonieusement, il m'ordonne :
    « Fuis ! Ils sont là ! »

Il vient à peine de finir sa phrase que la porte d'entrée vole en éclat. Je me cache par réflexes le visage, mon bras absorbe les petits bouts de bois projetés vers moi. Bertrand n'a pas le temps de réagir, une balle rouge clair, gros comme une balle de tennis, vient se loger dans son corps bleu. Une autre balle qui m'était destinée me frôle, m'arrache l'épaule gauche. Je me retourne vers Bertrand pour l'entraîner dans ma fuite, mais je sens que quelque chose ne va pas. La balle coincé dans son corps commence à libérer un gaz rouge. Je viens vers lui tandis que les premières unités cagoulées et vêtues de noirs rentre dans la maison.    .
    « Non, fuis, c'est ta seul chance, me lance Bertrand en me regardant.
    - Mais...
    - FUIS ! »

Le symbiote de Bertrand me lance ces derniers mots avant de se jeter sur l'unité. Certains s'échappent dans le salon pour éviter la charge, d'autres tombent sous la force du symbiote, et ce remue-ménage crée une opportunité pour moi. Je m'engouffre dans la brèche, et me retrouve devant des dizaines  de militaires, armes à la mains, tout autour de la maison, à nous mettre en joue.

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