Chapitre 13 : Transformation


Les jours passent, dans cette nouvelle maison, dans cette nouvelle vie, avec ce nouveau compagnon. Je commence doucement à prendre conscience de ce que je suis, grâce à Bertrand et à mon Symbiote, que j'appelle affectueusement Blob. J'ai recraché tous les objets que j'avais avalé, au fil des jours, et je reprend des proportions quasi normales. Je m'entraîne alors à commander ce premier pouvoir, le pouvoir d'assimiler les objets à ma demande, et pas fortuitement. Je réussi une fois sur deux, mais cela me donne envie de continuer, d'y croire, et cela me fais oublier qu'en dehors de cette maison, je suis pourchassé. Bertrand est un bon hôte pendant ce temps. En faite, cela lui fait plaisir et fut inespéré de rencontrer une personne comme lui, même si aucune émotion ne doit transiter dans son esprit. Le temps commence à créer de la fatalité, et comme Blob me l'avait dit, tout ce qui me faut, c'est le temps de comprendre.
Pendant ce temps, dans la ville, l'activité s'estompe de plus en plus. L'été fait place à l'automne, et les vacanciers partent peu à peu, laissant une ville pacifique, calme, tranquille. En regardant de temps en temps par les ouvertures des volets, je me demande si on retrouvera ma trace un jour. J'espère aussi que Bertrand pourra aussi fuir ce jour-là. Il continu à avoir son rythme de vie, il sort faire son travail, et revient le soir pour continuer à s'entraîner. À chaque fois que je le vois ainsi, je me dis que moi aussi, je deviendrai humain, mon corps seulement, pour faire comme lui. En attendant, je m'occupe comme je peux.
Un soir, j'allume la télévision. Cette dernière n'est pas beaucoup utilisé, Bertrand ne la regarde que rarement, une ou deux fois depuis que je suis là. J'essaye d'appuyer sur les boutons, au hasard, et je tombe sur un journal télé en continu. Je le regarde, constatant les multiples guerres à l'étranger, les catastrophes naturelles, la politique, les faits divers, le sport,... Je constate que rien n'a échappé à la Sureté, personne ne parle d'une chose verte qui se serait enfuie d'un entrepôt, ou d'un paysan qui aurait vu un extraterrestre. Cela est loin maintenant. Ensuite, la pub étale ses produits à vendre, voitures, régimes, magazine, film,... je tombe sur une autre pub, une pub de parfum. Un homme se parfume et fait tomber ces filles à ses pieds.
« Il en a de la chance, je lance tout seul.
- Je ne comprends pas, me répond Blob.
- C'est sensé donner l'illusion que se parfumer te rend désirable auprès des femmes.
- Je ne comprends pas, me répète Blob.
- Tu es pas le seul, c'est juste pour faire vendre du parfum. Tout ce que j'en tire, c'est que le mec est bien et que j'aurai aimé ressembler à lui.
- Tu peux ressembler à lui.
- Oui, mais je ne sais pas encore comment...
- Si tu le sais, le veux-tu seulement...
- D'accord, je vais essayer. »

Je me concentre sur le type. Je reste assis sur le canapé, mais je me rapproche doucement en regardant chaque partie de son corps, ce que je peux voir encore de la pub, le haut du corps seulement. Je me concentre encore, mais rien, je ne sens rien, aucun changement. La pub s'arrête, pour laisser place à encore plus d'information.
« Échec, je lance, en retombant sur le canapé.
- Faux, me répond Blob.
- J'ai pas senti de changement... »
Je regarde mes jambes, rien, pas de changement. Je remonte alors le regard, et je tombe sur de la peau plus beige, et je vois mes mains, elles étaient humaine ! Je me lève d'un coup, me précipite vers le miroir, mais les traits d'humains que j'avais s'estompent déjà, et je retrouve mon corps verdâtre. Je pense déjà à une hallucination.
« Ce n'est pas un tour de ton esprit, tu l'as fais.
- Alors, pourquoi ça a disparu ?
- Tu as perdu ta concentration.
- Bertrand doit alors être concentrer toute la journée pour rester tel qu'il est ?
- Tu spécules sur quelqu'un qui fait cela pendant beaucoup de temps. Tu apprendras à rester concentrer, mais gardes en tête que tu peux.
- Je peux devenir n'importe qui, je me dis, je peux devenir n'importe qui... »

Je me répète cela plusieurs fois, pour m'en persuader. Je n'arrive pas à le refaire dans l'immédiat, mais de savoir que j'y suis arriver me donne envie de continuer.
« Si je pouvais, j'éclaterai de joie.
- Je le sais, me réponds platement Blob. Je suis heureux aussi. »

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