Chapitre quarante-neuf

Exurie avait suivi Arzel sur les toits en direction du baraquement en charge de la place. Elle n'aimait pas laisser ses amis dans une telle situation, mais elle savait qu'Arzel avait pris la bonne décision.

La rue sous eux était étroite, ils se postèrent au-dessus, attendant des renforts. Elle entendit le rugissement des rebelles, et ça lui fit chaud au cœur. Les soldats l'entendirent aussi, et quatre d'entre eux se pressèrent dans la rue. Elle sauta derrière le dernier et le tua.

Arzel rapide et discret comme à son habitude les doubla et tua le premier, alors qu'Exurie en éliminait déjà un second. Le dernier fut vite abattu, et ils remontèrent sur les toits, pour rejoindre la place, ou le bruit de l'acier chantait encore, conscient qu'ils seraient submergés et inutiles s'ils restaient à attendre d'autres soldats.

Sane se battait comme un acharné, il avait vu deux rebelles tomber. Il refusait d'avoir fait tout ça pour rien. Il resta contrôlé dans ses attaques pour ne pas ouvrir de brèche dans leur cercle protecteur. Il détestait cette formation, elle lui rappelait de trop de mauvais souvenirs, mais il prit sur lui.

Tagan ne quitta pas des yeux Maelia, il mourrait d'envie d'aller se mettre à ses côtés pour la couvrir, mais il ne pouvait pas, outre le fait qu'il devait garder Cadwil, il savait que dans son état actuel il serait un fardeau.

Il admira la femme qu'il aimait, sa puissance, sa force, sa rapidité, malgré la blessure sérieuse qu'elle semblait avoir au bras.

Il était soulagé de ne pas voir arriver d'autres soldats, surtout que la bataille touchait à sa fin et qu'ils avaient eu le dessus, il aperçut Arzel et Exurie prendre par surprise des assaillants avant de se tailler un passage jusqu'au cercle. La cloche d'alarme sonna à ce moment-là.

— Derrière nous, s'alarma Cylia.

— Combien ?

— Trop pour être comptés !

— Laissez-nous en arrière, déclara Drystan.

— Il en est hors de question, répliqua Sane. Exurie, Feary venez prêts de moi, nous allons faire front et forcer le passage. Les autres, si vous devez porter les blessés, faites-le, nous ne nous laisserons pas arrêter.

Kenelm chargea rapidement Cylia sur son dos, Eunan en meilleure forme que le géant passa un bras sous son épaule, Wilton aida Folke, les autres étant à peu près capables de suivre le rythme.

Maelia se mit en arrière, prête à aider les traînards ou à couvrir leur fuite.

Le ciel s'était éclairci, l'aube n'était plus très loin, et par des fenêtres ouvertes elle remarqua quelques badauds.

Ils ne courraient pas assez vite, elle entendait le martèlement des pas des troupes à leur trousse sur le pavé.

— Plus vite, Sane, l'implora-t-elle.

Le rythme de leur avance ne changea pas beaucoup. Mais malgré ça elle remarqua que Tagan souffrait, il avait rengainé ses lames et ne faisait que tenir le prince, qui donnait plus l'impression d'être celui des deux qui s'occupait de l'autre, il le tirait vers l'avant, sans donner le sentiment de vouloir s'échapper.

— Devant nous, les avertit Cylia.

Sane jura, ils n'avaient pas d'autre issue que de passer par la place où se situait la fontaine à cause des troupes dans leur dos.

Ils débouchèrent sur le terrain dégagé.

— Place, hurla Sane en brandissant son épée et en taillant un premier soldat en pièce.

Leur charge fut fortement ralentie, Maelia se retourna, en plus des soldats avec leurs épées, certains étaient équipés de lances et de bouclier. D'autres arrivèrent par devant équipés de la même façon.

— En cercle défensif, cria Beag.

— Vous êtes tous morts, fit Cadwil à Tagan.

— Non, on a déjà survécu à pire.

Lances et boucliers formèrent un mur autour d'eux. Les soldats attendaient les ordres pour agir.

Sane chercha une faille, une issue, imité par les autres. Il croisa le regard d'artisans et de prostitués, et de quelques esclaves.

Il mit son épée au fourreau, et sourit. Il gratta du sang séché sur son visage, puis s'étira.

— Que voilà une situation délicate, déclara-t-il à la ronde, avec nonchalance. Beaucoup d'acier. Beaucoup de morts en sursis. Et beaucoup de spectateurs. Venez peuple de Senacnacsor, venez voir la liberté mourir. Dites adieu à vos espoirs de vie meilleure. Venez dire adieu à ses braves soldats que je vais tuer.

La voix de Sane enflait de plus en plus, donnant l'impression de remplir l'espace, les soldats ne savaient pas quoi faire. Tagan empêcha Cadwil de parler en repositionnant sa lame sous sa gorge.

— Oh ! ne vous y trompez pas les gens, nous ne sommes pas venus vous promettre mieux, vous n'êtes pas stupides, vous savez que le pays frôle de plus en plus dangereusement la famine et qu'il faudrait une génération entière pour retrouver un niveau de vie décent. Mais il faudra bien que ça commence à un moment, et je pense qu'aujourd'hui est un bon jour. N'ayez pas l'air si effrayé, le changement ça fait toujours peur, mais vous n'aurez plus à avoir peur de ne plus pouvoir payer les impôts trop gourmands et de finir sur le front d'une guerre que vous ne comprenez même pas. Après tout, qu'est-ce que ça vous apporte à vous que ce soit un roi ou un âne sur le trône ? Je vois à vos visages que vous pensez qu'un âne serait certainement un meilleur choix, et vous n'avez certainement pas tort. Le plus drôle dans tout ça, c'est que, dans les royaumes voisins, c'est la même misère, les mêmes dirigeants égoïstes, prêts à sacrifier tout leur peuple pour garder leurs privilèges. Avant, ces quatre peuples n'en formaient qu'un, il serait peut-être temps que certains aient le courage d'amorcer le changement.

Beag scruta les visages, ceux des gardes, ceux de la populace. Le timbre subjuguait la foule, mais elle ne semblait pas réceptive au message.

— Vous êtes tous esclaves, vous soldats, en levant vos armes contre vos frères et sœurs, vous civils à suer sang et eau pour ne pas terminer enchaînés, et définitivement esclaves. Mais sans liberté, vous l'êtes déjà. Aucun de vous ne peut garantir la liberté à ses enfants, et ça vous tue. Et le roi est sourd à votre souffrance, il faut que ça change. Nous avons décidé de ne plus attendre, de vivre libres et de vous offrir la liberté à laquelle vous avez droit. Mais nous voilà dans une situation délicate. Plus de morts à venir, simplement pour ça, déclara-t-il en montrant Cadwil du doigt. Il n'a rien de plus que vous, ce n'est qu'un homme, il peut saigner, il peut mourir.

Sane eut un sourire inquiétant en dévisageant le prince, Tagan en eut froid dans le dos. Il se mit à arpenter l'espace entre les soldats et les rebelles. Tagan retenait son souffle, n'importe quel soldat, en un coup pouvait l'abattre.

— Quelle arme de qualité médiocre, déclara-t-il en examinant le tranchant d'une lance. Sous-payé et mal équipé, dit-il en regardant le jeune soldat dans les yeux.

La foule continuait à s'amasser derrière le mur de soldats. Maelia se demandait quel jeu jouait Sane, il ne leur gagnait que des minutes, mais durant ce temps, d'autres soldats risquaient de les encercler, et il n'aurait même plus une petite chance de fuir, ce serait fini. Mais comme les autres, elle n'osait pas parler et briser la magie que la voix grave de Sane avait tissée. À la grande surprise de Maelia, le soldat se laissa enlever la lance des mains.

Sane regarda davantage l'arme, la soupesa, sous le regard inquiet du soldat.

— Je ne tue pas les hommes vaillants désarmés, dit-il pour le rassurer, en lui rendant l'arme. Vous êtes tous face à un choix. Je pourrais parler des heures supplémentaires, mais je sais que vous n'avez pas besoin que j'énonce des évidences. Vous avez besoin d'espoir qu'on vous montre que c'est possible. Et nous voilà, avec le prince, mais la route est barrée. Et je n'ai pas envie de vous tuer.

Tagan regarda, complètement catastrophé, Sane se délester de Détermination, et la poser au sol, sans son fourreau. D'autres soldats arrivèrent à ce moment-là, accompagné d'un général assis sur un hongre bai.

— Qu'est-ce que vous attendez ! Tuez-les tous, ordonna le général.

Sane se tourna vers les rebelles.

— Baissez vos armes les amis, nous ne voulons pas tuer des innocents.

Il y eut un curieux moment de confusion, les rebelles l'arme moins haute, mais qui rechignaient à la baisser complètement, et les soldats qui attendaient que le premier d'entre eux attaque.

— Si vous nous voulez morts, venez me tuer en personne, général, fanfaronna Sane, je ne suis pas armé.

Il traversa le cercle de rebelles pour se rapprocher du commandant.

Feary capta le regard de Sane quand il passa près de lui. Il y vu de la détermination, mais aussi la touche de folie qu'il avait lors de ses transes berserk. Il était prêt à tous les sacrifier, sans se défendre, si ça avait une chance de payer.

— Vous voulez passer pour un martyr, c'est pour ça que vous voulez que je vous tue désarmé.

— Serait-ce gênant ? C'est ce qui aurait dû arriver demain lors de l'éxécution. Des innocents morts, désarmés, affamés, battus. Un programme très glorieux, et festif, de ce que j'ai pu comprendre.

— Je ne m'abaisserai pas à te tuer en personne. Tuez-le, ordonna-t-il aux deux soldats près de lui.

Sane se retourna, avisant son arme au sol. Feary, comprit qu'il était en train de l'appeler, mais que pour une raison ou une autre il n'avait pas été assez rapide.

Sane esquiva un coup de lance en se baissant et attrapa la hampe de l'autre à deux mains. Les mains ainsi occupées il n'arrivait pas à appeler Détermination. Et les choses dégénèrent, les soldats du cercle attaquèrent, heureusement sans trop de dommage, que des blessures mineures. Feary se précipita sous les hampes et toucha Détermination qui disparut en un éclair aveuglant, et retourna dans son fourreau, faisant reculer les soldats près de Sane. La foule s'exclama, mais les combats ne cessèrent pas. Sane réussi à dégainer et se défendit en fendant à tout va, il voulait approcher le général et le tuer.

Tagan était au centre, avec quelques autres rebelles, inutiles, il grogna.

— Si tu t'enfuis, je te tue, dit-il à Cadwil avant de le lâcher et d'ajouter avec force pour que les autres l'entendent : il faut briser leur cercle.

Il prit le couteau du Prince qu'il avait gardé, et le lança dans la gorge d'un soldat là où le mur de bouclier semblait le plus faible, puis il dégaina Mirage et Vérité et se jeta en avant. Mais il fut vite obligé de reculer, aiguillonner par les soldats qui resserraient de plus en plus leurs mailles. S'il avait été en forme, il aurait tenté de prendre appui quelque part pour sauter au-dessus.

Cylia avait envie de hurler, elle voyait et elle sentait les peurs, les angoisses, la douleur, les esprits dérangés qui se répétaient de la violence et qui étendaient leur aura, la souillant, et souillant tout autour. L'angoisse de Kenelm et Eunan pour elle était tout aussi insupportable. Il n'y avait plus de combat, mais les soldats déterminés avançaient vers eux, avec l'envie de leur faire payer. Les couleurs de leur chef montraient qu'il attendait de voir les rebelles complètement désespérés. Puis, avant de sentir l'acier contre son cou, elle vit les couleurs du prince changer, dans un éclair solaire de satisfaction.

— Ça suffit, clama-t-il. Déposez vos armes, ou je la tue.

Les soldats avaient stoppé leur avancée.

— Tu n'en es pas capable, Cadwil, lui dit Tagan. Ou alors tu es vraiment bien différent que dans ma mémoire. Tuer une jeune femme, aveugle, de surcroît, ce n'est pas toi. Ce n'est pas princier.

— Il n'en est pas capable, ajouta Cylia. Il pensait que ça suffirait. Mais...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Sane se jeta sur Cadwil. Ce dernier repoussa violemment l'aveugle et dévia l'attaque.

— Restez en dehors de ça, soldats, relevez vos piques et maintenez les boucliers, ordonna le prince, défiant du regard Sane de faire pareil.

— Vous aussi les amis, j'aime donner des leçons aux princes, ricana-t-il.

— Tu n'en es pas digne, lâcha Cadwil en attaquant.

— Tout comme toi, Prince.

Il y eut quelques échanges, les rebelles se poussèrent autant qu'ils purent, mais ils avaient peur d'une traîtrise de la part des soldats et ne voulaient pas se mettre trop à leur portée.

Les deux princes se tournèrent autour. Et se jaugèrent avec des feintes.

— Il ne faut pas qu'il s'entretue, murmura Beag à Tagan, Cadwil est le meilleur interlocuteur au pouvoir que nous puissions avoir, même si ce n'est pas le plan de départ. S'il ne nous restait que son père, sans tous les tuer nous n'y arriverons pas, et nous ne sommes pas en position d'envisager cette option. Et Sane nous ouvre des perspectives, s'il meurt, j'ai peur que ça ne nous condamne aussi.

Tagan avisa le nombre de rebelles restant, dix-neuf, insuffisant pour espérer quoi que ce soit.

— Je ne sais pas si les gens ont été réceptifs ou pas du tout à ce qu'à dit Sane, soupira Tagan.

Il espérait les voir réagir, mais il se berçait peut-être d'illusions et tout était déjà fini.

— Beaucoup espère que nous vainquions, l'informa Cylia, même des gardes. Mais d'autres ont envie de nous voir saigner, et crier, chuchota-t-elle ébranlée.

— Je sens que Sane va me détester, informa Tagan, et peut-être que certains rebelles ne vont pas apprécier non plus.

Beag le dévisagea, comprenant où il voulait en venir. Il ferma lentement les yeux en signe d'assentiment.

— Princes ! s'exclama Tagan, en faisant une révérence.

Sane jeta un coup d'œil à Tagan, l'inquiétude de ce qu'allait dire son ami se mit à le tourmenter. Il ne voulait pas que son identité soit révélée.

— Pas maintenant Tagan, répliqua Cadwil qui tenta de profiter de la diversion.

— Vos Majestés, j'insiste. Vous gâchez une rencontre qui pourrait être différente.

— Tagan, grogna Sane entre ses dents.

Cadwil recula hors de portée.

— Vos ? répéta-t-il en dévisageant Sane. De quoi est-il prince ce paysan ? ricana-t-il, d'un bois.

— Le paysan te donne du mal, sourit Tagan en se redressant. Il se bat bien pour un paysan ou un simple soldat.

— Tagan, ça suffit, s'énerva Sane.

— Si on meurt tous ici, personne ne saura... Ridwen, et ce serait du gâchis.

— C'est un complot, s'offusqua Cadwil. Tu m'as trahi pour rejoindre un autre prince, ou te joues-tu de moi, Tagan ?

— J'ai envie de te tuer, Tagan, j'espère que tu en es conscient, cracha Ridwen entre ses dents.

— Si tu as l'occasion d'essayer, ça voudra dire qu'on se sera sorti de ce mauvais pas, et ça me fera plaisir, Rdiwen.

— Mensonge ! s'emporta Cadwil en se jetant à nouveau sur Sane.

Les deux duellistes obligèrent rebelles et soldats à se pousser et le cercle fut brisé à plusieurs reprises. Tous les rebelles s'amassèrent dans un coin, sans faire mine d'essayer d'en profiter, mais les soldats s'agitèrent quand même. Leur prince fut plusieurs fois dangereusement proche de prendre un coup mortel, ce qui fut aussi le cas de Sane, tout le monde retenait son souffle.

— Ça suffit, hurla Tagan, en s'interposant, chacune de ses lames contrant celle d'un des princes.

Un garde paniqua, pensant son souverain en danger et par réflexe, planta sa lance dans le buste de Tagan.

Un cri échappa à la gorge de Maelia.

— Stop, ordonna Cadwil avant que d'autres soldats n'interviennent, en baissant son arme, imité par Sane.

— Non, non, non, bredouilla Maelia en se précipitant sur Tagan, à genou.

— Désolé, Mae... vraiment.

— Non, non, je t'interdis de t'excuser, on va te soigner. Tu ne vas pas me laisser. S'il te plaît, l'implora-t-elle.

Tagan s'affaissa contre elle, du sang commençait à envahir sa bouche.

— Je t'aime, ne me laisse pas. Pitié. Pitié, je te dois la vie tant de fois. Je ne pourrais pas vivre avec ça. Sans toi.

— Et... toujours pas de merci, articula-t-il difficilement dans un rictus qui se voulait un sourire.

— Merci, Tagan, merci pour tout, mais laisse-moi des années pour te le dire, pleura-t-elle.

— J'aimerai, dit-il faiblement en fermant les yeux.

— Non, non, reste avec moi encore un peu, je ne suis pas prête.

— Trop fatigué, murmura-t-il dans un dernier soupir.

Maelia embrassa le front de celui qu'elle avait tant aimé. Et qu'elle aimerait jusqu'à la fin de sa vie. Mirage et Vérité luirent et disparurent avec leur fourreau dans un flash intense bleu-vert.

La stupeur, une peine infinie, le vide, et la colère déferlèrent dans la jeune femme, elle se leva rageusement prête à sauter sur le tueur de Tagan, mais un bras la ceintura.

— Non, soeurette, il a fait ça pour qu'on vive, ne gâche pas son sacrifice.

Sane tremblait.

— Ton ami, mon ami, a donné sa vie, pour que j'arrête d'essayer de te tuer. Il m'a désobéi en venant te voir et tu l'as fait prisonnier, il voulait une issue pacifique. De nous tous, il était celui qui regrettait le plus d'être impliqué dans cette histoire. Es-tu prêt à parlementer ? Sans des soldats, partout, autour de nous, sans arme.

— Tu es capable de faire apparaître ton épée, ça ne serait pas très équitable. Il faudrait que je laisse repartir les rebelles, je suppose. Ça pourrait être une idée très intelligente, de te sacrifier pour qu'ils aient le temps de s'enfuir.

— Tue-nous tous qu'on en finisse alors, je pense que nous préférons mourir maintenant que de servir de divertissement demain.

— Je laisse partir tout le monde, sauf toi, Beag et Eunan, c'est à prendre ou à laisser. Je refuse de perdre d'autres soldats inutilement et nous nous sommes assez donnés en spectacle.

Sane se tourna vers les concernés qui acquiescèrent.

D'un ordre du prince, les soldats dégagèrent la voie et les rebelles commencèrent à partir. Cylia hésita, elle sentait la sincérité du prince, mais elle sentait aussi ses doutes. Malgré tout, Kenelm la tira vers une rue sans qu'elle ne résiste, mais elle prit le temps de dire au revoir à Eunan.

Maelia refusa de partir, regardant son frère avec désespoir, les yeux rougis d'avoir pleuré Tagan, elle refusait de perdre son frère aussi.

— Pars, Mae, et quoiqu'il arrive ne cherche pas à me venger, ça ne servirait à rien, mais j'ai confiance. Aide Drystan à arriver en sécurité. À bientôt.

Il l'embrassa sur la joue et se détourna.

Assomée par tous les évènements, elle se laissa guider en dehors de Senacnacsor.



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