Chapitre 8

Ses bras sont l'endroit où je me sens le mieux au monde. Même si cela n'est arrivé qu'une poignée de fois. Je savoure donc ce moment, je ne pensais pas que l'on pouvait s'attacher à une personne en si peu de temps. Alors que l'on avait passé moins de 48 heures ensemble ? Le danger... Il m'a sauvé la vie et pour cela je lui en éternellement reconnaissante.Il m'avait manqué...


J'ai l'impression que ce n'est pas réel, je le serre donc d'autant plus fort. Ce n'est pas agréable vu la montagne de muscle qu'il est, mais je n'y accorde aucune importance.Après s'être sauvé de la grotte, il y a 6 mois. On s'était empressé de rejoindre le lycée. À mi-chemin, nous avons croisé une garnison de soldats qui étaient avec Maxime et qui avait pour but de me secourir. Cependant, le dragon du vent les avait quittés, dans le but d'arriver et de me sauver le plus rapidement possible de mes ravisseurs. Sans ce choix complètement fou, je serai morte à l'heure actuelle.


Aujourd'hui, il passe en cinquième année à l'Académie. C'est un pilier et un modèle à Rowengarde, par bon nombre d'étudiants. Et par-dessus tout c'est le chef des dragons de vents à l'Académie.


- Mais que fais-tu ici ? M'interrogeais-je, alors qu'il me remettait sur mes pieds délicatement.


Après mon enlèvement, on ne s'est jamais revu, ni parlé. Cependant, j'ai fait de mon mieux pour garder le souvenir le plus fidèle de lui. Je crains bien de ne pas être aussi heureux que toi, à l'idée de te revoir, déclara-t-il en baissant les yeux.


J'eus l'impression que le monde tangua et que mon cœur se brisait en mille morceaux à force que la phrase qu'il prononça se développait.


- Je veux dire que je heureux de te revoir dans des conditions différentes d'il y a 6 mois, se rattrapa-t-il, cependant, je ne crains que notre relation amicale soit vouée à être maudite, ses lèvres fines se serrèrent lorsqu'il prononça ces derniers mots.


À la mention du mot amical, je sentis les morceaux restant de mon cœur se briser à nouveau en multiples morceaux. Après l'enlèvement, il est resté dans ma tête. Avec lui, je n'ai pas le cœur qui bat à mille à l'heure comme dans les livres de Thaïs. Mais j'ai une forme de sérénité à ses côtés. Il n'attend rien de moi. Me considère toujours comme une personne et non un objet.


- Comment ça maudite ? M'enquérais-je.


- Rappelle-moi ton plus grand rêve ? Contourna-t-il ma question initiale par une autre, en faisant référence à une des discussions que l'on avait eues sur le chemin du retour.


- Je ne vois pas où tu veux en venir... Lui répliquais-je en fronçant les sourcils


Il ne me répondit pas. Une de ses particularités c'est qu'il ne parle pas pour rien dire. Un mouvement de son menton m'indique qu'il souhaite que je lui réponde, sans de me soucier de la raison de de sa curiosité soudaine.

- Me sentir enfin à ma place, pas en trop. Ni que l'on se serve de moi. Je voudrais que l'on me considère comme une personne à part entière, mais ni que l'on me voue un culte. Seulement que je ne fasse pas partie d'un plan stupide pour assouvir les désirs de pouvoirs de quelqu'un.


- Un plan... Songea-t-il en répétant l'un des mots que j'avais utilisé.


Je n'eus guère le temps de m'enquérir de parole qu'il venait de prononcer, car mon attention était rivée sur une personne qui sortait peu à peu de l'ombre, allant à ses côtés.


- Selene, je te présente ma cousine, Ulyssia, nous présenta-t-il


Je ne comprenais toujours pas où il en voulait venir. Je décide donc de récolter le plus d'information possible. Mes yeux se fixèrent donc sur la nouvelle venue. Elle possédait une chevelure châtaine, avec de magnifiques reflets blonds. Elle faisait ma taille, quoi qu'un peu plus petite. Des gigantesques yeux noisette me fixaient, à moitié cachés par ses pommettes, tant qu'elle me souriait. Elle avait choisi de porter la version de l'uniforme avec une jupe courte. De plus un serre tête noire se trouvait sur sa tête ronde. Un dragon céleste...


- Comme toi, elle rentre en première année à Rowengarde, et elle est impatiente, continua-t-il.


- Salut, je suis heureuse de te rencontrer, se présenta-t-elle de sa voix mélodieuse, en me tendant ses bras.


Je fis de mon mieux pour ne pas me crisper au moment où nos corps se touchent, mais c'est plus fort que moi. Je ne peux pas avoir de contact physique prolongé, avec des personnes qui n'ont toujours pas prouvé qu'elles sont dotées de bonnes intentions.


- J'espère que vous entendrez bien, vu que j'étais son responsable légal, elle a dû venir plusieurs fois à Rowengarde et donc connaît particulièrement bien les environs de l'Académie... Reprit-il.


- Je ne savais pas que les enfants avaient le droit d'aller dans l'enceinte de l'Académie...


- Et bien, quand nos parents sont morts en espionnant pour le compte du gouvernement de Rowengarde, le Conseil, je pense qu'ils se sentent redevables en m'accordant à peine une après-midi par mois avec mon cousin, expliqua-t-elle d'un ton sarcastique.


Je pouvais voir ses yeux se voiler à la mention de cette injustice de la vie. Ce sujet-là l'a touché particulièrement. Ses mains s'arrachaient ses peaux mortes, et son regard était dirigé vers le sol, ou plutôt devrais-je dire dans le vide. Je compatissais grandement avec elle, en tant que personne ayant dû vivre sans parents, vu qu'ils ont été tués alors que j'étais toujours attaché au cordon ombilical de ma mère.


- Tout cela s'est passé il y a quelques années. Ce qui est fait est fait, et rien ne pourra n'y changer. Parlons de sujet un peu plus léger maintenant, je suis donc comme tu as pu le voir un dragon céleste, de deuxième génération. Mon pouvoir est d'avoir la possibilité de me téléporter. L'inconvénient ? La téléportation n'est possible que lorsque je suis déjà allé dans ce lieu... M'expliqua-t-elle toute vitesse, comme si son seul but était d'oublier notre conversation passée.


- Oui, je connais assez bien ce pouvoir. Vu que je suis un dragon de première génération, je peux contrôler tous les pouvoirs des dragons célestes. Donc le tiens en fait partie.


- Assez parlé de tout ça, lui coupa Maxime, vous aurez tout le loisir d'explorer la difficulté du fonctionnement des pouvoirs des dragons de première génération en cours, dans même pas quelques jours.Il semblait complètement abattu du comportement fluctuant de sa cousine.


- Si nous avons fait une escale à l'aéroport pour te trouver, c'est pour une raison précise. Tu sais très bien que n'importe où tu te trouves, tu es en danger, car n'importe qui rêverait de t'utiliser pour sa propre soif de pouvoir, grâce à tes pouvoirs surpuissants.


Bien évidemment que je le sais. C'était même ma préoccupation principale. Savoir si je pouvais faire confiance aux personnes autour de moi, qui se dise « mes amis ».


- Mais, plus jamais cela ne sera comment ça. Vu que les seules personnes de confiance sont les dragons. Et qu'à Rowengarde, aucune autre espèce n'est autorisé. Encore moins à l'Académie, lui rassurais-je.


- Et bien détrompe toi, mais si ce n'est qu'une infime minorité, certains seraient prêt à tuer pour t'avoir à leur côté et te laver le cerveau. De plus, une tentative d'enlèvement n'est pas à mettre de côté...


Je commençais à comprendre que la suite n'allait pas me plaire. Ses yeux m'indiquaient que lui aussi, ne voulait pas continuer cet échange.


- Pour éviter cela, on a un plan, et je le crains toi et une autre personne en sont les piliers.


Mon cœur commença à battre la chamade, ma vision se troubla. Non par encore un autre plan. Je suis maudite. Maudite par le destin.


- Et qui est cette autre personne ? Peinais-je à demander.


- Moi, clama Ulyssia.


À vrai dire, j'aurais dû m'en douter. Ces présentations ne sont pas dues au hasard. Le hasard n'existe pas dans ma vie. Tout est calculé. Non pas par moi, mais par les autres.Le pire n'était toujours pas passé, je le sentais bien.


- Toi et Ulyssia, commença Maxime avec prudence, vous aller éch...


Les pièces du puzzle commençaient à s'encastrer. Sa peur de dire ce plan. Mon plus grand rêve... Je me tournais vers elle une nouvelle fois, en la toisant de nouveau avec lenteur... Merde. Merde fait chier. Sont les seuls mots que j'arrivais à prononcer clairement. Elle me ressemblait. Beaucoup même. Le même âge, presque la même taille. Si mon hypothèse se vérifiant cela voudrait dire, que j'étais repartie pour mentir, me cacher. Voir une autre personne que moi jouer mon rôle, connaître enfin le bonheur ?


- Échanger vos identités, termina avec peine Maxime.


Mon hypothèse était donc vraie. Je n'ai jamais autant détesté avoir raison, avoir un cerveau qui fonctionnait, trop vite à mon goût. Ma vision prit congé définitivement. Mes jambes suivirent leur grève et finalement, mon cerveau qui ne m'a jamais fait défaut fit de même.

Je suis maudite.

Et le monde s'effondra.


Merci d'avoir lu ce chapitre !!!

Dans celui-ci entre en scène la cousine de Maxime, Ulyssia ! (qui semble d'ailleurs jouer un grand rôle dans l'histoire...😉)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top