Ses yeux sont d'une beauté insaisissable, je l'ai toujours su. Ses bras m'enlacent comme une promesse. Je me blottis contre lui. C'est seulement dans ses seuls moments que je me sens réellement vivante. Je peux me permettre d'être moi-même. Aucun aspect de ma personnalité à cacher. Tout comme il m'accepte, je le prends lui tout entier avec ses craintes et angoisses. Je sens sa main me caresser, à chacun de ses passages je me sens revivre. Je ne fais plus semblant. Je m'assis et le vois me regarder avec désir, ses cheveux lui retombent sur ses yeux. Je le vois me parler seulement rien ne sort, ou peut être que je ne perçois aucun son. Cela ne m'inquiète pas après tout il m'aime comme je suis que je sois sourde ou bien... Sourde ? Comment ça ? Que se passe-t-il ? J'entends enfin l'une de ses paroles.

- Allez, il faut se lever, on est bientôt arrivé, me dit-il avec sa voix aigüe que j'aime temps...

Comment ça aigu ? Mais je suis où ? J'étais dans le car et...

Alors que ces pensées montaient enfin à mon cerveau, prenant bien de temps que d'habitude. Mon monde commença à tanguer, tout se flouta. Il me contemplait toujours d'un air rêveur et amoureux.

De la lumière, une lumière blanche et vive, apparu dans mon champ de vision. Une nausée s'empara de moi, je sentis quelques choses monter dans ma gorge. Ses mains et ses yeux... NON ! Stop Sélène. Alors que tous mes sens s'emparaient de moi en même temps, je sentis de la bile me remonter dans la gorge. Cette sensation est tout bonnement atroce, la brûlure se propage si vite. Bien moins agréables que ses caresses... Je relève enfin ma tête et vis le visage de ma sauveuse. Elle me tendait un sac et je m'empressai de le prendre et d'y plonger ma tête dedans et de tout simplement attendre que le supplice arrive.

- Alors comme ça tu as mis du temps à te réveiller, grosse marmotte me taquina-t-elle

Je me contentais de répondre à ses moqueries habituelles d'un simple grognement, car ma principale préoccupation se trouve dans ma gorge et non devant moi.

- Ce bon vieux mal de transport finira par te tuer ma chère coloc. Vu que tu ne peux parler en ce moment je vais m'occuper du fond sonore, s'amusa-t-elle avec un grand sourire sur le visage (du moins je l'imaginais car j'avais toujours mon visage enfoui dans ce fichu sac en plastique).

- Tu as mis plus de temps que d'habitude à te lever dis-moi ? En temps normal c'est moi le boulet de service qui dort pour deux... Tu as dû faire un beau rêve. Attends ne me dis rien laisse-moi deviner.

Je me contentais de soupirer. Son énergie finira par me détruire. Elle et moi on est vraiment des opposées, elle est le soleil et moi la lune... Puis je sentis venir ce que je redoutais depuis maintenant 22 secondes exactement. Allez ! Ce n'est que l'histoire de quelques secondes.

- Alors tu as imaginé que toi et moi on devenait les plus populaires de l'Académie. Non ! La popularité ce n'est pas ton truc, en revanche la nourriture...

Je la regardais d'un air faussement énervé, en faisant de mon mieux pour ne pas tâcher mon tout nouvel uniforme.

- Ok, pas de soucis, j'ai compris. On n'évoquera plus du tout la nourriture de la journée, dans le but d'éviter une nouvelle cascade.

Je le voyais très bien, elle prenait son pied à me provoquer. Mais grâce à elle j'oubliais peu à peu ma préoccupation numéro 1.

- Non ! Ne me dis pas ça ! Sélène Dragomir ! s'exclama-t-elle, alors que j'étais en train d'enfermer cet immonde liquide verdâtre qu'avait produit mon corps. Tu as fait un rêve érotique, me chuchota-t-elle dans l'oreille en prenant mille précautions.

Merde elle a tapé dans le mille.

- Attends quoi ? Bien évidemment que non, mais à quoi tu penses, moi qui suis vierge, jamais eu de petit copain, je ne suis pas toi. Argumentais-je en déployant mes meilleurs talents d'actrices.

- Tu me traites de dévergondée ? s'horrifia-t-elle.

Je ne répondis rien, je sais très bien que je ne l'ai pas vexée, c'est juste une tactique pour qu'elle découvre la vérité. Avec elle, c'est comme jouer à une partie d'échec.

- Je n'y crois pas tu ne dis rien, tu mens extrêmement bien mais tu ne réponds rien. Peut-être que tu n'as seulement pas d'argument contre la vérité. Oui c'est bien ça. Alors tu as fait un rêve érotique... Tu t'en rends compte ton premier !

Alors qu'elle disait tout cela, je baissais ma tête de désespoir. Qu'ai-je fait ô destin pour mériter cette personne en tant que ma meilleure amie ? Peut-être d'avoir semé la discorde dans le monde entier. Sur ces dernières paroles je réagis enfin.

- On dirait une maman à t'entendre, c'est bon ce n'est qu'un rêve...

- Pourquoi vous êtes toutes excitées derrière ? questionna Nyko en se retournant avec une voix lasse, fatigué par l'énergie de Thaïs et celle d'Asher, et c'est quoi cette odeur infâme ?

- Alors pour le point deux c'est le mal de transport de Sélène, qui refait des siennes. Et pour le point un... Réponds Thaïs avec un air malicieux, elle a fait son premier rêve éro...

- STOP, je n'ai rien expérimenté pour la première fois, la stoppai-je in extremis.

Sauvée par le bus qui s'arrêta, on descendit du transport, sous différents états d'âme : Thaïs, heureuse de sa découverte, Nyko grommelant que les filles sont des bizarreries de l'univers, Asher émergeant à peine de son hibernation et moi soulagée et remerciant à jamais que l'aéroport ne se trouve pas à 1 kilomètre plus loin.

* * *

Quelques heures plus tard

Alors que tous les contrôles de sécurité ont été franchis sans soucis ou presque, comme d'habitude Rebecca en a fait des siennes refusant d'ouvrir sa valise... Le moment que je redoutais le plus était arrivé, notre navette arrivait plus tard dans la matinée, il était temps pour Théo de prendre la sienne. Thaïs pleurait à chaude larme, Nyko et moi tentons du mieux que nous pouvons de cacher nos émotions et Asher comme je le redoutais ne se préoccupait guère de son départ.

Lors de nos derniers adieux, il me chuchota quelques choses à l'oreille. Une phrase que je n'oublierais jamais :

- Toutes tes peurs et regrets s'envoleront un jour. Ton existence n'est pas inutile, ne gâche pas le don que t'as fait le destin. Satisfait que toi-même et personne d'autre. La prochaine fois que l'on se verra je veux que tu sois en un seul morceau et épanouie !

Son habituelle légèreté s'était envolé lorsqu'il prononça ses ultimes adieux. À travers ses yeux chocolat il me fournissait suffisamment de courage pour éviter de m'effondrer.

Son départ avait quelque chose de triste, il était le seul de l'école à prendre cette navette, personne d'autre n'était comme lui, les autres Wukong n'avait aucune raison d'avoir quitté Jutsgarde.

Je ne pouvais pas quitter à nouveau une personne que j'appréciais, je décidais donc de me réfugier dans mon cerveau, me repassant tout ce que je connaissais au sujet des Wukong, laissant mon corps réagir automatiquement.

Il n'y avait que très peu de chance de revoir Théo dans l'année. Peut-être le reverrai-je au tournoi multi-espèce quand je serai en quatrième année ? Si je suis toujours vivante.

Les Wukong comme toutes les espèces de l'univers sont capables de prendre une forme humaine, cependant sous leur autre forme, ils ont une apparence de singe géant bipède, il n'y a pas plus rapide qu'eux, ils ont l'espérance de vie des humains. Il n'y a pas de vraie forme, on ne peut en contrôler aucune, on ne peut choisir notre apparence dans aucune d'elle. L'académie à Jutsgarde dure 5 ans, on y apprend comme dans les autres académies le combat mais aussi l'histoire de l'univers. Je ne suis jamais allé dans beaucoup de planète mais Jutsgarde, serait composé en majorité de jungle, cette planète n'est pas très grande. Comme dans la plupart des planètes, Jutsgarde abrite une multitude de diversités d'espèce même si à l'origine elle n'abritait que des Wukong.

Lorsque je sens, la présence de Théo s'éloigner de plus en plus vite, je parvins à reprendre le contrôle de mon corps et vois la navette en direction de Jutsgarde s'éloigner et Théo avec. J'ai l'impression qu'en partant il a pris avec lui une partie de mon cœur.

Ne voulant pas que mes trois derniers amis voient mes larmes monter à mes yeux, j'allai aux toilettes m'humidifier le visage. Je sentais les regards des familles, employés et voyageurs de l'aéroport se fixer sur moi amplifiant le mal être que j'éprouvais. Et je vis sur un miroir, ce qu'il devait contempler en ce moment même. Un dragon. En cet instant je ne souhaitais pas que l'on me remarque, moi et ma tristesse. Je m'efforçai donc de la cacher, de la surmonter.

En effet, même si j'ai toujours ma forme bipède, l'uniforme ne trompe pas. Seules les personnes de mon espèce sont habillées tel quel. Le mot maître est noir. Nous avons eu le choix entre plusieurs pièces. Cependant j'ai opté, pour un pantalon en tissu noir, une chemise blanche et une veste noire, comme la plupart des étudiants (selon la couturière). Sur ma poitrine à gauche, accroché à la veste, se trouve le blason de l'école en doré, la silhouette de 6 dragons vus de haut formant un rond. Pour fournir l'information de notre race nous devons accrocher sur notre uniforme quelques choses de la couleur correspondant à notre race. L'uniforme serait plus joyeux, si un peu plus de couleur y figuraient, cependant tout comme Asher, Niko et Thaïs, nous sommes des Dragons célestes, et l'objet de couleur de notre choix doit être noir, c'est pour cela que j'ai une chaîne qui descends de mes oreilles et se finissant par un onyx...

Il existe 6 races de dragons : Les dragons de l'eau (bleu), les dragons du feu (rouge), les dragons de la Terre (vert), les dragons de l'électricité (violet), les dragons céleste (noir) et les dragons de l'air (blanc).

En parlant des dragons du vent, mes yeux s'écarquillèrent de surprises en voyant un tissu blanc enroulé aux poignées d'un garçon, portant l'uniforme de l'Académie. Signe qu'il est un étudiant de celle-ci et un dragon du vent. Mon corps réagit automatiquement, se jetant dans ses bras. Me rappelant par la même occasion, le motif de notre première rencontre.

Merci énormément d'avoir prit le temps de lire ce chapitre

Mais qui-est cette personne ? Que représente-elle aux yeux de Sélène pour qu'elle puisse se jeter ainsi dans ces bras, brisant ainsi sa retenu ? Que s'est il passé lors de leur première rencontre ?

Tant de questions auquel on répondra sûrement au prochain chapitre...