Chapitre 13 (partie 2)
- Cessez immédiatement vos bavardages inutiles. Si l'on était en combat vous seriez déjà mort et seriez une honte pour tous les dragons, hurla le professeur.
Il avait repris sa forme humaine.
Son physique me donna froid dans le dos. Il avait de nombreuses cicatrices sur son visage. Un de ses yeux manquait à l'appel. Il était très grand, ce qui expliquait sûrement le gabarit de son dragon.
- Avant toute question me faisant perdre mon temps. Non ! Vous n'apprendrez pas cette année à vous transformer. Aujourd'hui et dans les semaines à venir nous allons déterminer qu'elle sera l'arme qui vous correspondra le plus.
Cela ne m'étonna guère. Le fait que nous n'apprendrons pas à se transformer en dragon cette année. Selon Maxime, cela requérait une maîtrise de soi et de son pouvoir hors norme. Et qu'aucun de nous n'acquerrait aujourd'hui.
- Parmi les différentes armes, se trouvent : l'épée, l'épée à deux mains, la lance et l'arc
Je n'avais pas besoin de ce cours. En ce qui me concernait, c'était l'épée qui me convenait le plus. J'avais eu des cours avec Onan chaque jour au lycée à Ilgarde.
Je pris une épée qui se trouvait devant moi. Elle n'était pas équilibrée, mais devrait faire l'affaire. Dresde fit le même choix que moi. Je me tournai vers Ulyssia, elle hésitait entre l'arc et l'épée. Tout le monde était tourné vers elle, attendant son choix, en lui vouant presque un culte. On jetait des regards jaloux à Thaïs, qui se trouvait en duo avec elle. Plutôt que d'assister à ce spectacle, je préférais me concentrer dans mon coin, le plus loin possible de la source de mes problèmes.
- Je ne vais pas vous apprendre à vous battre. La seule règle est de ne pas tuer son adversaire. Toutes les personnes ici ont normalement dû apprendre à se battre durant les dernières années. Que cela soit au lycée, par des professeurs particuliers ou par vos parents. Pour certains, se battre avec une arme particulière est inné. C'est pourquoi, quelques-uns d'entre vous changeront de cours pour un plus adapté, déclara notre professeur d'arme.
- Nous n'avons pas d'armure ? Se questionna Ulyssia.
- Pourquoi souhaitez-vous une armure ? Vous avez peur de vous faire bobo ? Après tout, c'est vrai, on vous a attendu pendant 3 000 ans, il serait bête que vous récoltiez une simple égratignure, ironisa le professeur. Que l'on ne m'interrompe plus par des questions inutiles. Et que cela soit bien clair. Que vous soyez l'origine ou enfant de traître (il appuya son regard sur Dresde.), cela ne fait aucune différence. Ici tout le monde à besoin de faire ses preuves. Bien.
Il marqua une pause en nous toisant de toute sa hauteur. Mon corps et mon esprit trépignaient de faire leurs preuves, de me défouler.
- Parez...
Je jetai un regard vers Dresde, elle avait déjà commencé à se mettre en position d'attaque. Elle était petite, mais mon instinct me souffla que ce n'était pas une adversaire à prendre à la légère. Je me mis en position. Mon épée dans ma main gauche. À son regard surpris, je compris qu'elle n'avait jamais eu d'adversaire gaucher. Cela allait donc être plus facile. Et elle s'élança, sans attendre le signal de départ, avec une vitesse impressionnante. Elle essaya de me donner un coup d'épée dans le mollet, que je parai aussitôt. Elle avait trop d'élan et passa devant moi. Je la frappai avec mon pommeau dans son dos ce qui lui fit trébucher. En tombant, elle m'écorcha ma cheville ce qui me fit tressaillir. Je lui donnai le temps de se relever. Mon attention était fixée sur ses pieds. Ils étaient tournés vers mon épaule droite. J'anticipai le coup qu'elle allait me porter. Mon coup enclencha une réponse de sa part, ce qui me fit répondre. Nos lames s'entrechoquèrent aux rythmes de nos pas sur la pelouse. Cette sensation m'avait manqué. Cette liberté de mouvement et de contrôle était ma drogue. Je n'attaquais jamais, je restais passive. Je voulais profiter de ce plaisir. Je me contentais donc de repousser ses coups avec une facilité déconcertante. Mon adversaire donnait le meilleur d'elle-même. Mais cela ne suffisait pas, sa poigne commençait à trembler, face à la force qu'il fallait déployer après 5 minutes de combat. Une ouverture se créa. Entre ses jambes, il y avait un vide non protégé. Ni par son épée, ni par son attention. Nous nous rapprochions du lac. Je sautai sur l'occasion, prends mon élan tandis que ma lame continuait à me parer. Et je glissai entre ses jambes. Elle ne vit rien venir. Je lui fis un croche patte. Et me releva. J'avais gagné.
Lorsqu'elle reprit ses esprits. Elle remarqua ma lame qui se trouvait sous sa gorge. Ses yeux s'écarquillèrent par la surprise que lui avait causée mon mouvement soudain.
- Rends-toi lui ordonnais-je d'une voix ferme.
Les amitiés et affinités ne comptaient plus sur le champ de bataille et en duel. Seule sa propre personne comptait.
Ses cheveux bouclés lui tombaient sur ses yeux, atténuant les éclaires qu'elle me lançait. J'avais gagné son respect, je le voyais bien.
- Tu as gagné, grommela-t-elle.
Je lui laissai écarter ma lame qui se trouvait sous sa gorge. Ma main l'aida à se relever. Le combat était fini, mon attention se préoccupa de ce qui se trouvait autour de moi. Qu'elle fut ma surprise lorsque je vis que les différents étudiants étaient rassemblés autour de nous formaient un cercle. Ils scrutaient notre combat. De l'argent circula de poches en poches. Des paris avaient été faits. Asher semblait fier de moi.
- La prochaine fois que vous combattrez, attend le signal pour partir, nous prévenu le professeur. Je m'adresse surtout à vous Mademoiselle Siamantaka. Vous irez à partir d'aujourd'hui dans le cours de niveau 2.
Après avoir réprimandé Dresde de m'avoir attaqué avec le signal « combattez », il se tourna vers moi. Sa bouche était moins tendue à l'horizontale et à ses yeux plus plissés. Cela devait être sa façon à lui de sourire.
- Mademoiselle Galadriel, je ne sais pas où vous avez appris à vous battre. Mais vous n'avez aucune raison de continuer à suivre ce cours. L'épée est votre arme, même si j'ai l'impression qu'il vous manque quelque chose, comme un déséquilibre. À l'avenir, vous irez dans le cours de niveau 5.
Dresde poussa un petit cri tant qu'elle était surprise. Cela ne m'étonna guère, de changer de cours.
Dresde et moi, allons nous mettre dans la périphérie du champ. Tandis que les autres élèves se mettaient en place pour la deuxième fois.
- Tu t'en rends compte ? S'extasie-t-elle.
- De ?
- D'avoir été promus directement au niveau 5.
Voyant que je ne comprenais pas où elle voulait en venir, elle s'empressa de développer. Le combat devait être sa passion. Cela nous faisait un point commun.
- Les cours d'armes, sont divisés en 5 niveaux, selon notre talent et progression dans la discipline. La différence de difficulté entre chaque palier est énorme. Pour certains, il faut plusieurs années pour accéder au niveau supérieur. Le niveau 1, ceux des débutants, est celui que nous venons de réaliser. J'ai été promu au niveau supérieur. Tandis que toi, tu es allée directement au niveau maximum. Je crois que ce n'est pas du jamais-vu. Ton maniement de l'épée était parfait. Tu aurais pu me battre en moins de 10 secondes. Je l'ai bien vu, tu retenais tes coups.
- Je vois... Qui il y a-t-il dans ce niveau ? La questionnais-je.
- À ma connaissance, il y a moins de 15 personnes qui sont parvenus à un tel niveau. Ce n'est même plus du talent ou de la chance, à ce point-là. Mais c'est inné.
* * *
Ma première journée de ma nouvelle vie est enfin finie.
Je décidai donc de me balader pour faire un petit tour des environs. Il n'y a rien à dire, le bâtiment est si majestueux, que j'ai l'impression de me trouver dans un rêve. Je ne croisai personne dont je connaissais l'identité. Alors que je me perdais dans les tréfonds de mes pensées et de l'Académie. Je remarquai un gymnase qui se trouvait non loin des salles de cours. Il ne devait être pas plus de 23 h, l'heure du couvre-feu. Et pourtant, une personne s'entraînait dans le gymnase. Je pouvais entendre son souffle qui se faisait de plus en plus irrégulier à force que les coups de son arme se répercutaient sur un mannequin. Sur la porte, était écrit : ENTRÉE FORMELLEMENT INTERDITE SAUF POUR LES NIVEAUX 5 EN COMBAT. Je poussai donc la porte, prête à découvrir l'un de mes partenaires de combat. Bien que les lumières étaient allumées, la noirceur de l'aura du combattant se répandit à mes pieds. Devant mes yeux, l'ombre laissa place peu à peu, à un visage que je connaissais que trop bien, au fur et à mesure que mon restrictio absorbait ce surplus de magie : Blake Ciaeron.
J'allais devoir m'entraîner et supporter des années ce gars, ou devrais-je dire prince ? Qui m'avait pris de haut et qui avait le monde à ses pieds ! Il ne m'avait pas remarqué. La vision qui s'offrait à moi ne me laissait pas complètement indifférente. Son torse-nu parfaitement construit, se contractait dès qu'il portait un coup à la cible. Je sentis mon cœur s'affoler battant à un rythme tout aussi irrégulier que la respiration de Blake. Ses cheveux humides cachaient ses yeux bleu sombre. Il arborait une concentration et détermination à toute épreuves, comme si ce battre était vitale. Je vis des cicatrices s'étaler sur son dos. Elles étaient régulières, comme intentionnelles...
Lorsque mes yeux remontèrent le long de son cou, puis de son visage. Je remarquai que le son de son épée avait cessé et que ses yeux étaient fixés sur moi, avec rage.
Grillée...
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