Chapitre 11

Un brouhaha envahissant m'interrompue dans ma tentative de sommeil. Après une respiration profonde pour calmer mon anxiété, je pris mon courage à deux mains et me décidai, malgré mes difficultés à sortir de mon nouveau lit. Est-ce que j'étais prête à affronter mes nouveaux camarades de classe ? Absolument pas, mais il le fallait, tout simplement. L'idée que ce soir, je verrai quelqu'un me piquer le moment que j'attendais le plus dans ma vie m'était insupportable. La plaie était malheureusement toujours ouverte, et elle faisait mal.

D'un geste maladroit, j'ouvris la porte de ma chambre et échouai de peu à rentrer dans Asher, qui se trouvait là, tout souriant devant moi.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? L'interpellais-je. J'ai failli te rentrer dedans imbécile.

Il partit alors dans un de ces fou rire que je lui connaissais bien. Il ne sembla pas s'importuner du mot duquel je lui avais qualifié. Il en fallait beaucoup pour contrarier Asher Nesryn.

Une fois qu'il est fini de se tordre les côtes et qu'il daigne à me regarder, je lui lançai un coup d'œil que je voulais réprobateur.

- Désolée, désolée, désolée, parvint-il à articuler avec difficulté. Je ne voulais pas te mettre de mauvais poils. Vois-tu, je me promenais, attendant que le discours se déroule, et je me suis dit : tiens et si j'allais voir ma super amie.

Je levai faussement les yeux au ciel.

- Inutile de cacher tes véritables intentions. Tout monde sait très bien que tu es dans ce couloir pour une seule raison.

Je m'approchai de lui, et fis mine de lui chuchoter à l'oreille. Je n'avais pas besoin de me surélever, il n'était pas bien grand.

- Pensais-tu réellement à draguer des filles, alors que l'on est arrivé, il y a seulement quelques heures ?

Il me lança un clin d'œil confirmant ainsi mon hypothèse.

-Blague à part je suis réellement venu te voir en particulier. Malgré le fait que j'ai découvert l'estime que tu me portes, moi, je te tiens près de mon cœur. De plus, ses yeux se baissèrent. Thaïs nous à tout relater de ta rencontre avec le proviseur... Il m'est dur de me passer de ta présence durant quelques semaines...

Sur ces paroles et en me prenant au dépourvu, il m'enserra dans ses bras. Je pris le temps de fermer les yeux en savourant ce moment. L'un des seuls ou Asher est sérieux. Toujours enserrer, il me murmura :

- Voyons, ne te fais pas pleurer. J'aurais tout le temps de te préparer de nouvelles surprises. Tu en auras déjà assez de moi lorsque l'on se retrouvera.

Je m'étais fortement habitué à sa présence. Au début, il était assez... Encombrant. Puis sous ses charmes et clins d'œil, se trouvait un cœur sensible, qui avait besoin d'être protégé et chéri.

- Tu vas tellement me manquer. Mais même lorsque je me trouverais loin de toi, d'une manière ou d'une autre, je serai là à t'épauler et à te soutenir, déclara-t-il sur un ton d'adieux.

En disant tout cela, il avait perdu son ton de plaisanterie. Et ses yeux de jade luttaient pour ne pas s'humidifier. Ses adieux, ses paroles seront à tout jamais encrés dans mon cœur.

Essayant de cacher du mieux qu'il pouvait ses yeux mélancoliques. Il se détourna de moi et alla de l'avant car il le fallait.

Quelque chose de brillant attira mon attention, un éclat de lumière qui était apparu sur mon poigné. Un petit point de lumière doré. Elle n'était ni aveuglante, ni brûlante. Simplement tiède, elle avait un éclat réconfortant. C'était l'œuvre d'Asher, le dragon de la lumière. Je compris enfin de quoi il voulait parler en insinuant qu'il serait toujours avec moi.

Après une nouvelle respiration profonde, je me décidai à suivre la nuée de dragons se dirigeant en dehors de notre salle commune.

Commencer une nouvelle relation amicale me paraissait tellement dur. Les mêmes questions revenant sans cesse. Les précautions inutiles à prendre accompagné de songes et de regrets.

Après être sorti de la salle des dragons célestes. Nous nous dirigions vers des escaliers en acajou. Puis une suite de portes en bois sombre et de couloir en marbre se succédèrent, condamnant mon sens de l'orientation. Je n'avais rien contre les dédales, seulement, j'aurais bien aimé avoir un plan du tout.

Mes doigts se replièrent d'eux-mêmes, machinalement causés par mon esprit. Il fallait que je perdre cette habitude qui allait me condamner. Il le fallait.

Une lumière tamisée se manifesta, lorsque l'on rentra tous à travers l'arche, de nombreux soupirs provenant des premières années se fit entendre. Les miens se mélangèrent aux autres, lorsque je découvris l'amphithéâtre qui faisait face à nous. Il était noir mêlé à du doré et à du verre. Les sièges étaient baignés d'une lumière céleste, causée par les constellations au plafond.

Je croisai le regard de Nyko qui était là, au premier rang. Il me laissa voir combien il voulait me rejoindre, échappé au supplice d'être mis en avant. Je le fis savoir que je compatissais, mais que contrairement à lui, j'avais la possibilité de me cacher dans l'ombre. Sa meilleure amie.

Une fois assise, je me confortai dans l'idée que le néant était désormais mon plus fidèle allié. Contrairement à l'ombre, qui elle possédait au moins quelque chose : l'air, le néant, lui avait tout abandonné sans possibilité de retour en arrière.

Un garçon prit place à mes côtés m'interrompant de mes pensées macabres. Un soupir de soulagement parvint à mes oreilles, me révélant combien il était heureux d'être à l'ombre de tout projecteur. Je le comprenais.

Je ne pris pas la peine de le regarder. Mais lorsque les bavardages devant m'indiquaient que la personne se trouvant à mes côtés possédait un rôle précis, je ne pus réfréner ma curiosité et me tournai vers lui.

Il était adossé contre notre accoudoir commun, ne semblant pas remarquer qu'il possédait une voisine. Il était grand, l'uniforme noir de l'Académie, mettait en valeur ses épaules carrées. Ses cheveux noirs, qui ondulaient en boucles lâches sûr son front m'empêchaient de voir ses yeux.

Cependant, lorsque je me reposai sur mon siège, ma curiosité rassasiée, je découvris un brouillard épais noir autour de moi. Ce trouble happait et engloutissait toute positivité aux alentour. J'ignore qu'elle a été la réaction de mon corps, mais mon cerveau, lui, n'a pas apprécié cette démonstration.

J'avais beau regardé toutes les personnes se trouvant autour de moi, aucune ne semblait gênée par ce brouillard.

Je ne savais pas que l'on pouvait se noyer dans de l'air jusqu'à maintenant. Mes yeux emmètrent des larmes de peurs à mesure que ma respiration refusait de fonctionner correctement.

- Tout va bien ?

Je me posais la même question à vrai dire, mais je ne pouvais y répondre. On retrouve souvent les mêmes réponses lorsque l'on demande de quoi l'on a rêvé. Les mêmes rêves reviennent souvent. On doit souvent fuir quelque chose, mais l'on ne peut courir ou bien l'on doit composer un numéro de téléphone sans connaître le numéro en question. La même chose m'arrivait en ce moment même, sans possibilité d'évasion, sans possibilité de réponse. Cette fois-ci, je n'allais pas le réveiller, car je l'étais déjà.

Tout à coup, le brouillard se dissipa, me causant une douleur invraisemblablement douloureuse au coup, me causant ainsi un glapissement.

Une lumière se fit alors à mon cerveau, la même qu'orne nouvellement mon poigné. Cette douleur au cou, mon restrictio.

Ce brouillard noir, serait-ce l'un de mes pouvoirs ? Elle ne venait pas de moi, cette obscurité.

Je me tournai vers mon voisin à mesure que mon restrictio absorbait cette manifestation de mon pouvoir. Cette aura... Elle appartenait à mon voisin.

- Veux tu que j'appelle de l'aide ?

Cette voix se manifesta à nouveau. Il me fallut quelques secondes de plus pour comprendre qu'elle appartenait à mon voisin, tout comme le brouillard...

- Excuse-moi... Oui... Non... Tout va bien, complétais-je avec difficulté ma phrase le plus vite possible pour qu'il ne me prenne pas pour une folle.

Ses yeux se tournèrent vers moi. Ils étaient bleus. Non comme le ciel, mais comme les abysses. Celui qui t'attire pour que tu t'approches pour qu'ensuite, il te piège, t'empêchant de remonter à la surface.

- Mais je devrais plutôt te retourner la question, lui rétorquai-je, après avoir retrouvé mes moyens.

Seul son regard interrogateur prit la peine de continuer la discussion.

Oups, j'avais parlé trop vite. Il valait mieux que je me taise maintenant avant de me faire passer pour une folle. Mais d'un autre côté... Il avait besoin d'aide, une aura ne ment jamais. J'en ai vu des brouillards et des présences remplient d'obscurité, mais jamais à cette intensité-ci...

- Laisse-moi t'aider, tu vas me prendre pour une folle, mais, même si tu n'en as pas conscience, je vois que tu es en détresse. Tu sombres peu à peu dans des abîmes dont tu ne pourras pas te relever, lui révélais-je.

Son regard se fit de plus en plus épouvanter. Je voyais bien qu'à ses yeux, cette fille étrange aux derniers rangs venait d'être catalogué comme : NE DEVANT SURTOUT PAS ÊTRE APPROCHÉE.

- Mais qui es tu ? Qui es tu pour ainsi lancer ces informations de folles aux visages des autres, son regard furibond me détailla de haut en bas.

Lorsque je voulus m'expliquer en me levant, je trébuchai vers lui.

- Ne m'approche pas ! Commença-t-il à hausser la voix, elle était rauque terrifiant n'importe quel étudiant.

Je ne comprenais pas pourquoi il s'énervait autant. Évidemment, je peux admettre que lorsqu'une personne inconnue s'approche de toi en te cataloguant de dépressif cela ne fait jamais bonne impression. Mais à ce point-ci ? Il semblait avoir été mis à nu. Derrière sa colère se cachait en réalité une panique sans fond.

Ses yeux exprimaient une terreur mêlée à une détresse sans nom. Il se leva à son tour en me faisant face de toute sa hauteur.

- Je te préviens espèce de... Tant la rage avait pris possession de son corps il ne parvint pas à finir sa phrase. Si tu ne divulgues ne serait-ce qu'un mot, qu'une émotion, qu'une sensation de notre échange. Je te préviens que tu le regretteras, plus que n'importe quelle sensation que tu as ressentie depuis que tu es né, me hurla-t-il au visage.

Cela doit être un miracle que personne ne se soit retourné tant que ces mots contenaient une colère violente. Je ne pus lui rétorquer une de mes remarques acerbes dont j'ai le nom, qu'il détourna les talons, me laissant toute seule dans mon coin au dernier rang.

La peur me tordait le ventre face à cette interaction que je venais d'avoir. Mes ongles avaient repris leur rite sur mes poignées, tentant tant bien que mal d'arrêter mes pensées incessantes.

Cela marcha dans un sens, je ne pensai plus tant le sang perlait dans mes paumes de mains. Mais cette douleur me rappela celle que j'avais découverte en cet homme.

Toutes les lumières s'éteignirent en concert. Seules les constellations au plafond continuèrent d'éclairer faiblement l'amphithéâtre.

La silhouette de 6 personnes se dessina peu à peu dans l'obscurité. Les chefs des races de dragons de l'Académie.

Tout d'abord, il y avait le Vent. Maxime Galadriel, il était en cinquième année. Son regard café me perçait de toute part.

À ses côtés, se trouvait la Terre. Je ne l'avais jamais vu. Il se nommait Pierre Avani et tout comme Maxime, il était en cinquième année. La couleur ébène de sa peau était en harmonie avec ses cheveux coupés ras. Il était la personne la plus grande de la pièce. Son bras ornait un tatouage vert qui serpentait tout le long de son bras.

Je basculai mon regard vers la personne suivante. Le chef de ma race. Où devrais-je dire la cheffe. Edith Ashford, une des fiertés des dragons. Elle entamait sa septième année e bien qu'elle fût encore à l'académie, ses exploits avaient déjà fait le tour de l'univers. Ses cheveux noirs étaient coupé court contrastant avec sa peau de porcelaine. Tout comme pierre, pour marquer l'appartenance à notre race, elle arborait un tatouage, qui lui était noir, emprisonnant son cou tel un serpent avec sa proie.

Lui tenant tête par sa taille, Eléonore Dunst se trouvait à ses côtés, le dragon de feu de première génération dont j'avais déjà eu l'honneur de partager sa si charmante compagnie. Elle était la petite fille du directeur. Elle avait enlevé ses immenses lunettes de soleil, dévoilant ses yeux de la couleur de l'herbe. Son corps long et svelte ne dissimulait pas ses muscles. Elle n'avait qu'un an de plus que moi.

Un nouveau visage se trouvait à ses côtés, si j'en crois les bavardages incessants autour de moi : l'homme se nommait Torcyne Burusk, il était en cinquième année. Ses yeux violets réussissaient à percer l'obscurité ambiante, en symbiose avec l'unique boucle d'oreille qui pendait à son oreille. Il avait beau à être petit, il était la personne la plus musclée que j'avais vue jusqu'à ce jour. Les filles devant moi soupiraient à la vue de ses yeux et de sa chevelure brune. Il les répondit en leur faisant un clin d'œil charmeur. Un coureur de jupon, super...

Enfin : l'Eau. Il était plus dans l'ombre. Comme s'il voulait que l'on évite qu'on le remarque. Seulement, ses yeux semblaient chercher quelque chose, ou quelqu'un. Jusqu'à ce qu'ils se fixent sur moi, d'un éclat intimidant et furieux.

Le chef des dragons de l'eau, se trouvant être aussi le première génération de l'eau était aussi le garçon perdu dans le néant de tout à l'heure : Blake Ciaeron

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