Chapitre XVIII

Ulrick

Calleb l'avait emmené dans une des armurerie de la grotte et y avait prit deux épées non affutées. Plus les minutes s'écoulaient, plus Ulrick était anxieux. Il pensa tout d'abord que c'était dû au fait qu'il ne savait pas vraiment se battre puis il réalisa que c'était à cause de l'homme qu'il allait affronter, qui n'était autre que le frère de la reine.

Inconsciemment, il s'était imaginé en face de celle-ci lors de la bataille. Le fait qu'il se battrait certainement avec elle signifierait sa mort prochaine et c'était de cela qu'il avait peur. Mourir de la main de la femme qui tourmenterait les habitants des trois royaumes tout comme elle le tourmentait en ce moment même. Elle avait le don de faire peur aux gens même si elle se trouvait à des centaines voir des milliers de kilomètres, car elle pouvait débarquer à tout moment.

Les plus grands sages disaient qu'il fallait vivre le moment présent mais comment ne pas penser à demain tout en sachant que la femme la plus puissante voulait votre mort ? Ulrick a toujours pensé que ces hommes étaient fous de penser des choses pareilles, surtout dans ces moment là.

Ils avaient marchés, Calleb et lui, durant quelques minutes, épées à la main, pour sortir de la grotte et trouver un bon endroit pour se battre dans la forêt. Une fois que Calleb eut décidé de l'endroit parfait, ils se mirent en place. L'arme était extrêmement lourde et Ulrick eut du mal à la soulever au début mais il s'est vite habitué à son poids.

Il avait essayé quelques mouvement avec pour mesurer sa puissance. Il ne s'y connaissait pas beaucoup en matière de combat mais il avait vu des hommes faire cela dans son village.

Calleb l'attendait en le fixant pour voir comment réagissait son ennemi avec une épée. Une fois qu'Ulrick fut prêt, ils se préparèrent au combat, empoignant leur arme, un pied devant l'autre.

-Prêt ? Demanda le prince.

-Prêt, répondit Ulrick.

Calleb esquissa un petit sourire puis s'avança, en levant son épée, qu'il dirigea vers son adversaire. Le jeune homme s'écarta, évitant l'attaque, puis tenta une offensive. Pour se défendre, Calleb redirigea son arme vers celle du jeune homme. Les épées s'entrechoquèrent dans un tintement aigu.

Ulrick commençait à avoir mal au bras à force de tenir l'arme et de donner de puissants coups. Le prince retenta une offensive qui fit perdre son équilibre à Ulrick. Il réussit à se rattraper mais Calleb le fit tomber en lui frappant le tibia avec le côté de son épée. Il était à présent à terre, l'arme du jeune prince sur le cœur.

-Tu es mort, lui lança celui-ci.

Il jeta son épée sur le côté et tendit la main vers Ulrick. Celui-ci s'en empara et il fut remit sur ses pieds en quelques secondes.

-Il va falloir t'entraîner si tu veux faire le poids face aux armées de ma sœur, lui conseilla Calleb.

-Je crois bien que oui, répondit Ulrick, un sourire en coin.

Le visage du prince s'assombrit sans que le jeune homme ne comprenne pourquoi.

-Je ne rigole pas Ulrick, disait-il. Ses armées sont surentraînées et pratiquement indestructibles. Enfin, je parle pour les Morgoths et les autres soldats parce que l'armée fantôme ne peut être vaincue.

-En parlant de cela, répliqua le jeune homme, qu'est ce que c'est exactement l'armée fantôme ?

-Comme son nom l'indique, se sont des fantômes, des revenants. Pour la plupart, ils ont été tué dans d'horribles conditions, notamment par ma sœur, pour d'autres, ils avaient commis tellement de pêchers qu'ils ont atterrit dans les profondeurs des Enfers. Ils veulent se venger des personnes encore en vie et il n'y a qu'elle et les membres du Grand Conseil qui peuvent les ramener sur Terre. Et puis, comme on ne peut pas tuer ce qui est déjà mort, on a aucune chance contre cette armée.

En effet, s'il leur était impossible de tuer ces fantômes, autant dire qu'ils étaient déjà morts. Puis Ulrick repensa à ce que lui avait toujours répété sa mère, ne jamais perdre espoir. Mais comment faire revivre l'espoir quand plus personne n'y croit.

Il fallait qu'il trouve les bon mots pour faire réagir tous ces gens et faire renaître un semblant d'espoir. Et comment le faire quand la reine s'est assuré qu'il n'y en ai plus ? Il devait bien avouer qu'il avait lui aussi perdu l'espoir qui l'animait quand il a rencontré la reine. Tous ces gens à l'intérieur de la grotte voulaient leur vengeance mais avaient-ils l'espoir pour que celle-ci aboutisse ? Et combien d'hommes perdraient-ils durant cette quête de vengeance ?

-Que se passe-t-il Urlick ? Demanda Calleb, tu es devenu tout pâle, tu es sûr que ça va ?

Le jeune homme tourna la tête vers son interlocuteur.

-Leur avez-vous donné de l'espoir ? Lança-t-il.

-De quoi ?

-A ces gens à l'intérieur, leur avez-vous donné de l'espoir ?

-Ils en ont déjà assez pour se battre, répliqua le prince.

-En êtes-vous sûr ? Est-ce qu'ils vous l'ont dit ? Parce que si cela se trouve, ils ont peur et doutent de ce qu'ils vont faire. Après tout, leur ennemis n'est pas n'importe qui, ils ont toutes les raisons d'être apeurés. Et qui leur dit que vous n'avez pas peur ? Il leur faut quelqu'un qui leur donne de l'espoir, il suffit juste de trouver les bons mots. Il leur faut un guide.

Le regard de Calleb se perdit dans la forêt. Il semblait réfléchir à ce qu'il venait de lui dire.

-Tu as raison, je n'ai pensé qu'à ma sœur et non à ceux qui m'aideraient à la vaincre.

Soudain, des pas se firent entendre dans la forêt. Les deux hommes empoignèrent leur épée et se mirent sur leurs gardes. Un homme apparu entre les arbres et courraient vers eux, l'air apeuré.

-Votre Altesse, disait-il essoufflé, il faut que vous veniez voir.

Calleb et Ulrick se regardèrent puis suivirent l'homme. Ils arrivèrent dans l'entrée de la grotte où la presque totalité des Libérateurs du mal y était réunit. Il parlaient entre eux, lâchant des juron à chaque phrase et faisant un tel boucan qu'Ulrick se demandait s'ils arrivaient vraiment à s'entendre.

-Silence ! Cria Calleb.

Il n'y avait à présent aucun bruit dans la grotte, tous regardaient Ulrick et Calleb. Mais que s'était-il passé pour qu'ils soient dans cet état.

-Que se passe-t-il ? Demanda le prince.

Le brouhaha recommençait de plus belle. Tout le monde voulait l'expliquer mais ils le faisaient en même temps. Pendant ce temps, Aelis avait rejoint son mari, une main sur son ventre.

-Un seul à la fois ! Reprit Calleb.

Les gens s'étaient à nouveau tut, laissant place au silence. Mais un homme le brisa presque aussitôt.

-Venez voir par vous même, répliqua-t-il

Les personnes s'écartèrent, permettant un passage jusqu'à un corps inerte. Ulrick et Calleb s'avancèrent pour regarder de plus près ce corps. C'était un homme, un espion des Libérateurs du mal. Le corps de celui-ci était maculé de sang. Son visage avait été déchiqueté, ses mains pleines de bleus et de coupure et portait sur son torse, une main ensanglantée. La marque de la reine.

Elle avait dut le repérer, le tuer et le déposer dans un endroit où elle savait que quelqu'un le verrait. C'était un avertissement de sa part, elle arrivait et toute personne qui s'opposerait à elle, finirait comme cet homme.

Le prince s'était accroupie pour regarder l'étendue des blessures de l'homme. Il était vraiment horrible à regarder. Des femmes pleuraient, sûrement de la famille, et des chuchotement se firent entendre comme "elle ne s'arrêtera donc jamais ?" ou encore "on ne pourra rien contre elle". Ils perdaient peu à peu l'espoir qui les animait, et c'est ce que la reine voulait, les faire capituler. Calleb leva d'un coup la tête vers Ulrick.

-Il leur faut un guide, dit-il. Tu as été assez de temps avec elle pour les aider à la vaincre. Ils compte sur quelqu'un et moi je compte sur toi.

Ulrick acquiesça et se tourna vers la foule. La rage et la colère animait ces gens, cela se voyait à leur visage. Comment redonner de l'espoir à des gens qui ne croyaient plus en leur liberté ? Comme il l'avait dit tout à l'heure, il fallait qu'il trouve les bon mots. Il ferma les yeux, improvisant quelque chose dans sa tête, puis les rouvrit, faisant face à des gens détruits de l'intérieur.

-Je ne pourrais pas vous redonner autant d'espoir que vous en aviez avant, mais ne laisser pas la reine vous l'enlever, parce que c'est tout ce qu'il vous reste pour la vaincre. Elle aussi était remplie d'espoir étant jeune mais une personne le lui a détruit, alors ne la laissez pas faire même chose ! Elle sait que s'il y a trop d'espoir, on la vaincra parce que nous pouvons être plus forts qu'elle. Nous avons ce qu'elle n'a pas, du soutient et de l'amour. Et c'est ça qui causera sa perte. Alors battez vous. Battez vous pour votre liberté, pour votre bonheur et ne la laisser pas vous enlever cela ! Ne la laissez pas recommencer ce qu'elle vient de faire à cet homme, un innocent. Parce que si nous la laissons faire, il n'y aura pas un seul innocent de tué mais la totalité des gens qui s'opposeront à elle. Elle a peut-être la force du nombre mais une dizaine de personne peut faire la même chose qu'une armée si elle y croient. Alors je vous demande de lever vos armes et de croire en vous parce que vous pouvez la battre. Vengez tous ces gens qui sont morts à cause d'elle ! Et nous la vaincrons, ENSEMBLE !!

Toutes les personnes levèrent leurs bras en l'air en criant de joie. Il avait non seulement redonné espoir à un peuple qui n'en avait plus mais il avait aussi formé une armée bien déterminée à anéantir le fléau des trois royaumes, la Reine Noire.

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