Chapitre XIX
Léréna
Les armées étaient en route pour le royaume de Tyria. Elles avançaient progressivement, se rapprochant de plus en plus d'Ulrick et Calleb. Soldats humains, Morgoths, ogres, et toutes sortes de créatures des ténèbres avaient rejoint sa cause. La frontière n'était plus loin d'eux à présent.
La reine était sur un immense trône noir, porté par quatre ogres. Devant elle, marchaient les humains, et derrière, les Morgoths et créatures de la nuit. Elle regardait son royaume, du haut de son perchoir, et admirait le fruit de son pouvoir qui n'avait apporté que dévastation et mort. De temps en temps, certain Morgoths se battaient entre eux, à cause de choses insignifiantes la plupart du temps.
Ses armées étaient prêtes à prendre les trois royaume et à écraser tous les opposants. À cette pensée, un sourire se forma sur le visage de la jeune femme. Ce jour-là, Somara était à ses pieds et quelques jours plus tard, ce seront les trois royaumes, et rien ne pourra l'arrêter.
Ils entrèrent dans une forêt, la frontière qui séparait Somara et Tyria. Les feuilles craquaient sous le poids des hommes et certains arbres s'écroulèrent sur le chemin des ogres. À chaque fois que la reine touchait un arbre, il mourait instantanément, devenant noir. Tyria et ses habitants seraient bientôt à sa merci.
Elle se sentait de plus en plus puissante à chaque fois qu'ils avançaient car ils allaient vers la mort de son frère et d'Ulrick, ce pauvre garçon d'écuries, vers la vengeance et le pouvoir.
Elle ferma les yeux, visualisant la totalité de sa puissance et écoutant les cris des créatures des ténèbres et des Morgoths. Bientôt, ce seront des cris de victoire qu'elle entendra. Elle rouvrit ses yeux et leva fièrement la tête. À présent qu'elle était entrée dans le royaume, rien ne pourrai plus l'empêcher de le prendre.
Soudain, elle tourna vivement la tête vers la forêt, se sentant observée. Elle se leva de son trône et leva la main en l'air. Les armées s'arrêtèrent de marcher et le silence s'installa. Les ogres descendirent le trône pour qu'elle puisse marcher au sol. Elle fit quelques pas, puis s'arrêta. Elle distinguait une silhouette au loin qui se mit à courir en sens inverse.
-Morgoths, attrapez-le ! Cria-t-elle en pointant du doigt la personne.
Trois de ceux-ci sortirent du lot et courèrent en direction de la silhouette qui commençait à disparaître entre les arbres. Mais qui donc les observait, se demandait la reine. Peut-être était-ce un des hommes qui travaillait pour sont frère. Elle sourit à cette pensée. Si c'était le cas, il la mènerait à lui et à Ulrick qui plus est.
Les Morgoths revinrent avec le jeune homme et le jetèrent aux pieds de la reine. Celle-ci le regardait de haut, l'analysant. Il était plutôt jeune, dans les mêmes âges qu'elle environ et portait une tenue de simple paysan.
-Pourquoi nous observait-tu ? Demanda la jeune femme.
Aucune réponse de sa part.
-Je vais le répéter une seconde fois, pourquoi nous observait-tu ?
Il ne répondait toujours pas. Elle s'accroupit et lui leva la tête pour qu'il puisse la regarder.
-Qui t'envoie ?
Il détourna les yeux et se mordit la lèvre inférieure.
-Si tu ne me répond pas, je vais être obligée de te faire du mal, continua-t-elle, faisant le tour du visage du jeune homme avec son index.
-Que je vous le dise ou non vous me tuerez, cracha-t-il.
Il venait de la mettre en colère, et c'était très mauvais signe pour lui.
-Peut-être que j'aurais pu t'épargner si tu m'avais répondu.
Elle enfonça l'ongle de son index dans la tempe gauche du jeune homme, la perforant et faisant couler le sang. Il poussa un cri de douleur, ce qui ravissait la reine.
-Tu ne veux toujours rien dire ? Dit-elle.
-Jamais ! Répondit-il entre deux cris d'agonie.
Elle le lâcha et le regarda hautainement.
-C'est vraiment dommage, je vais être obligée de te faire du mal. J'aurais vraiment voulu que cela se passe autrement, lâcha-t-elle sarcastiquement. Galador !!
Le Morgoth appelé se dirigea vers sa reine.
-Oui votre Altesse ?
-Torture-le jusqu'à ce qu'il réponde à mes questions. Tu as interdiction de le tuer, fait-le juste souffrir. Et je veux entendre ses cris d'agonie.
-Oui votre Majesté.
Il s'inclina et fit signe à deux Morgoths qui vinrent et prirent le jeune homme qui tentait de rester digne, faisant abstraction de sa peur qui se lisait dans ses yeux. Ils partirent plus loin dans la forêt et commencèrent.
Les cris de souffrance de l'homme retentirent au loin, ce qui aurait glacé le sang de n'importe qui. Mais au contraire, la reine souriait, contente d'elle. Elle aimait entendre ses victimes crier et souffrir avant de mourir. Alors entendre ce jeune homme agoniser ne pouvait que la réjouir.
Entre deux cris, on pouvait distinguer des claquements de fouets ou des bruits d'armes. Plus les minutes passèrent, plus les cris étaient forts et plus la reine était fière. Puis un des Morgoth arriva d'entre les arbres, avança vers la reine et s'inclina.
-Votre altesse, si nous continuons, il mourra, disait-il.
-Bien, emmène moi à lui.
Le Morgoth partit dans la direction opposée, suivit de la reine. Ils marchèrent peu pour arriver au lieu de la torture. Là-bas, la reine trouva l'homme allongé aux pieds de deux Morgoths. Il agonisait et portait les marques de la torture sur tout son corps.
-A-t-il parlé ? Demanda la reine.
-Non, votre altesse, répondit Galador. À part que nous étions des personnes horribles, il n'a rien dit.
La reine commençait à perdre patience. Elle voulait ces informations et elle les aura. Elle s'avança vers le jeune homme qui était toujours au sol. Les deux autres Morgoths le prirent par les bras et le soulevèrent.
-Même après tout ce que je t'ai fait subir tu t'obstine à ne rien dire, dit-elle calmement.
-Je préférerait mourir plutôt que de vous dire quoi que se soit, cracha le jeune homme entre ses dents.
La reine lâcha un petit rire.
-Mais le problème très cher, c'est que tu mourra après m'avoir tout dit, lâcha-t-elle, un sourire sarcastique sur les lèvres.
-Autant me tuer maintenant parce que je ne vous dirait rien.
-Tellement d'audace pour rien. Pauvre petit paysan, tu te crois fort parce que l'on t'a dit qu'on me vaincra mais malheureusement pour toi, cela n'arrivera pas.
-Je suis obligé de vous contredire, votre Altesse, mais nous avons l'épée, répliqua-t-il fièrement.
La reine devenait de plus en plus en colère. Elle s'avança vers l'homme et prit sa tête entre ses deux mains.
-Sache que je n'ai aucunement peur de votre satané groupe dont tous les membres mourront bientôt.
Les mains de la reine chauffèrent de plus en plus ce qui brûla le visage du jeune homme qui criait de plus belle sous la douleur. Quand elle le lâcha, l'homme avait la peau rouge et brûlée. La reine était extrêmement contente d'elle mais elle n'en avait pas assez fait. Elle plongea sa main dans la poitrine du jeune homme et attrapa son coeur. Plus l'homme agonisait, plus elle resserrait da poigne autour du coeur.
-Maintenant tu vas me dire qui t'envoie m'espionner ! Cria-t-elle, la main toujours dans la poitrine du jeune homme.
-Calleb ! Répondit-il entre deux cris de douleur.
-Et où de cache-t-il ?
-Dans une grotte derrière une cascade non loin d'ici !
Fière d'elle, la reine souriait et enleva la main de la poitrine.
-Sache, paysan, que j'obtiens toujours ce que je veux, lâcha-t-elle.
Le visage du paysan s'adoucit. Il pensait peut-être qu'elle allait l'épargner, pensa-t-elle.
-Au fait, je t'avais promis une chose je crois.
Le jeune homme fronça les sourcils, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Elle s'approcha dangereusement de lui.
-Bonne nuit, chuchota-t-elle au creux de son oreille.
Le jeune homme écarquilla les yeux. Elle prit la tête du paysan entre ses deux mains et la tourna jusqu'à entendre un craquement. Le corps s'écrasa au sol, innerte.
-Emmenez-le près de la grotte pour que mon cher frère sache que je suis là, disait la reine à l'attention des Morgoth, et que je ne reculerait devant rien.
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