Chapitre XII

Ulrick

Le trajet jusqu'aux mines des Morgoths se fit en silence. Ils traversèrent un bon nombre de couloirs si bien qu'Ulrick ne savait plus vraiment où il était.

Les couloirs étaient de plus en plus sombres et de moins en moins surveillés. Ce n'était plus de la tapisserie noire qui ornait les mur mais de grosses pierres sombres. Ces couloirs étaient beaucoup moins éclairés que le reste du château.

Ils arrivèrent dans un large couloir avec juste une porte au fond. Cette porte était en bois vieillit et calciné à quelques endroits. Des sortes de tridents en fer forgé donnaient à la porte un aspect terrifiant.

La reine s'empara de la poignée et ouvrit difficilement la porte qui grinçait à chaque mouvement. Elle s'ouvrait sur une petite pièce éclairée de seulement une bougie. Ils entrèrent tous les deux et Ulrick détailla cette pièce qui n'en était finalement pas une.

En effet, il regarda vers le haut et constata qu'il n'y avait pas de plafond. Il y avait seulement une épaisse corde qui était attachée à une poutre en bois. On entendait le bruit du fer qui tapait contre un autre matériaux. Quelques fois, des hurlements se faisaient entendre.

La "cage" descendit dans un mouvement brusque et le cœur d'Ulrick manqua un battement. Le trajet était très gênant étant donné que l'espace était restreint et que l'épaule de la reine touchait son bras. Il ne fit pas attention à cela, même si cela le perturbait, et regardait autour de lui.

Il y avait plusieurs étages où des Morgoths, tous aussi horribles les uns que les autres, travaillaient. Ils forgeaient, pour la plupart, des armes ou des armures comme leur avait demandé la reine, pendant que certain s'entrainaient au combat.

La cage s'arrêta tout en bas assez violemment. Ils sortirent par l'endroit de la cage où ils étaient entrés. Trois Morgoths les attendaient dont un qui était celui qu'il avait vu dans la salle du trône quelques jours auparavant. Ulrick chercha dans sa mémoire son nom mais il ne lui revenait pas.

-Bonjour ma reine, dit celui-ci en faisant la révérence. Que me vaut l'honneur de votre visite ?

-Je sort du Conseil Obscur et je viens vérifier où vous en êtes, lui répondit-elle.

-Comme vous pouvez le voir, nous nous sommes tous mobilisés. Chaque Morgoth est assigné à une tâche et s'il ne la respecte pas, je me fais un plaisir de m'en charger.

Un sourire malicieux se forma sur son horrible visage. Il leur fit visiter quelques galeries où les Morgoths travaillaient. Certain se retournèrent sur leur passage et les dévisageant. En fait, Ulrick avait l'impression que c'était lui qu'ils dévisageaient.

Ils était tous aussi horribles les uns que les autres : ils avaient des bosses partout sur le visage, sur certains Morgoths elles en cachaient une partie tel qu'un oeil. Ils n'avaient pas de sourcils, pour certains, des dents jaunes ou noires et cassées ressortaient de leur bouche, et des cicatrices un peu partout. Ils avaient tous une sorte d'armure noire comportant de la fourrure animale pour certaines. Pour les cheveux, ils étaient très fins, laissant paraitre quelques parties de leur crâne cabossé, gras et souvent attachés, s'ils en avaient bien sûr. Ils faisaient au moins deux mètre de haut, si ce n'était pas plus. Et enfin, Ulrick remarqua qu'il n'y avait aucune femmes.

De la fumée noire et quelques braises sortaient des forges. Un Morgoth finissait une arme et alla la montrer fièrement à un autre mais celui-ci nous montra du doigt. Le Morgoth nous regarda et s'avança lentement, la peur dans les yeux.

-Général Galador ? Dit-il.

Une illumination se fit dans la tête d'Ulrick. Voilà, il savait bien comment il s'appelait !

-Oui ?

-J'ai fini l'arme que vous m'aviez demandé.

Galador s'empara de l'arme qui était un mélange entre une hache et une matraque. Il la regarda sous le regard hautin de la reine. Une fois qu'il ai parfaitement détaillé l'arme, en la tournant, la retournant et en faisant d'autres gestes qui seraient propices à un combat, Galador la donna à la reine qui la regarda rapidement.

-Très bien, dit-elle, faites en moi plus de ce genre.

Elle lança violemment l'arme au Morgoth qui du mettre un pied derrière lui pour ne pas tomber.

-Tu as entendu la reine ?! Cria Galador, prends une équipe et faites ce qu'elle a demandé !!

Le Morgoth hocha la tête et partit vers la forge d'où il était arrivé. Ils continuèrent leur chemin en passant devant des armureries, des forges et des salles d'entrainements. Une vraie usine.

Au centre, il y avait un immense trou dans lequel de la lave en fusion attendait d'être prise pour forger les armes. Ou peut-être qu'il s'en servaient pour brûler des corps. Sûrement les deux.

Ils arrivèrent dans une salle vide et glauque qui donnait accès à une autre. Ils entrèrent dans cette pièce où il y avait des espèces de cocon jaunes et brillants accrochés au murs et au plafond. Ulrick s'en approcha d'un et regarda. Il y avait un Morgoth les yeux fermés et en position de cadavre. Il voulu toucher le cocon et approcha un doigt qu'il posa dessus. À sa grande surprise, il n'était pas dur mais gluant. Il eu a peine une seconde pour se rendre compte de la matière que le Morgoth à l'intérieur ouvrit les yeux.

Surpris, Ulrick eu un mouvement de recul. Puis il se fit pousser par un autre Morgoth qui leva un poignard pour le planter dans le cocon. Il l'ouvrit et pris violemment l'homme à l'intérieur pour le balancer. Celui-ci avait une substance gluante sur tout son corps. Ulrick se dépêcha de rejoindre la reine et Galador. Celle-ci esquissa un sourire quand elle vit la mine apeurée du jeune homme.

-Comme vous le voyez ma reine, reprit Galador, nous avons augmenté la production d'armes mais aussi de Morgoths. Le nombre de naissance a doublé, comme vous l'aviez demandé.

Ulrick regardait tout autour de lui et hésita entre la peur et l'émerveillement. Puis il choisi la peur quand il se rendit compte que les cocon accrochés au plafond pouvaient tomber et lui atterrir dessus. Il baissa la tête et vit que la reine le fixait en plissant légèrement les yeux. Que pouvait-elle avoir ? Puis d'un coup elle se retourna, comme s'il ne s'était rien passé.

-Voulez-vous que l'on augmente encore la production votre majesté ? Demanda Galador.

-Combien êtes vous en ce moment ? Lui dit la reine.

-Je n'ai pas les chiffres exacts mais hier nous étions soixante-dix-neuf milles environ. Je dirais que nous sommes une bonne centaine de plus.

-Je veux que vous soyez quatre-vingt milles au minimum, cent mille serait parfait.

-Bien votre altesse.

C'est sur ces mots que la reine partit. Ulrick regarda une dernière fois la salle puis se rendit compte que la reine n'était plus là. Il se mit à courir vers les forges mais il ne la voyait plus. Il commençait à paniquer parce qu'il était entouré de monstres et qu'il ne savait pas où était la sortie. De plus, ce n'était pas ses petits entrainements auquel il avait assisté qui le sauverait de véritables bêtes créées pour combattre.

Un gros groupe l'encerclait et tous les Morgoths le regardèrent avec un sourire espiègle. Ulrick avait de plus en plus peur. Un d'eux se démarqua du lot et lui fit face. Il le prit par le col et Ulrick se retrouva à quelques centimètres du sol. Le sourire du Morgoth s'élargit, laissant apparaître des dents pourries. Il se débattait mais il n'y avait rien à faire, son ennemis était plus puissant.

-Alors comme ça c'est toi l'humain qui vient d'un autre royaume ? Lança-t-il, tu ressemble plus à une petite fille apeurée qu'à un homme. J'espère que tu as dit au revoir à ta petite famille parce que tu ne la reverra plus.

Les autres Morgoths se mirent à rire et celui qui tenait Ulrick resserra sa poigne autour de son cou. Il commençait à étouffer et sentit l'air lui manquer. Le Morgoth riait toujours puis d'un coup, ses yeux s'écarquillèrent puis du sang sortit de sa bouche et vint s'écraser contre le visage du jeune homme. Il tomba à terre, emmenant Ulrick dans sa chute. Il se mit les doigts au cou, il pouvait de nouveau respirer. Il leva la tête vers son sauveur et vit la reine avec un cœur entre les mains.

-Si quelqu'un doit le tuer, c'est moi ! Cria-t-elle. Si jamais un autre d'entre vous lève la main sur lui, il aura une mort bien plus douloureuse que lui. Est-ce clair ?!

Tous les hommes hochèrent la tête avec  a une pointe de peur dans le regard. Ulrick regardait le corps inerte du Morgoth. Elle a vraiment tué un de ses homme pour le sauver. Enfin, il ne fallait pas qu'il se fasse d'illusion, elle l'a sauvé pour avoir d'autres renseignements sur son royaume. Elle faisait tout dans son intérêt de toute façon.

-Bon, tu te lèves parce que je peux très bien te laisser ici et ils pourront faire de toi ce qu'ils veulent, cracha la reine.

Ulrick la regarda puis se leva et essuya son visage plein de sang avec sa manche. Ils empruntèrent le même chemin qu'une heure auparavant. La reine l'accompagna jusqu'à sa chambre en silence.

Il se retrouva alors seul, jusqu'à ce qu'une femme de chambre lui apporta un plateau repas. Il ne mangea presque rien. Il avait les pensées trop encombrées par ce qu'il avait vécu ce jour ci pour manger. Il voulait être sûr d'une chose.

Il sortit alors de sa chambre et chercha celle de la reine. Il se baladait de couloirs en couloirs, frappant et ouvrant chaque portes qui s'offraient à lui.

Quand il l'eut trouvé, il frappa. La porte, en bois avec le blason de la reine au milieu en fer forgé, s'ouvrit sur la reine, totalement différente que quand elle l'avait laissé dans sa chambre deux heures plus tôt. Ses cheveux sombres étaient détachés et lui arrivaient aux hanches. Elle portait une longue chemise de nuit ample et noire. Elle le regarda avec ses magnifiques yeux bleus, l'air surprise.

-Ulrick, que fais tu ici ? Demanda-t-elle.

-Je voulais avoir une réponse à une question.

Il s'avança et posa ses lèvres sur celle de la reine. Il posa sa main sur sa nuque. Elle ne réagissait pas. Il savait qu'il jouait avec le feu mais, pour lui, c'était bon signe. Puis il sentit une douleur dans le ventre qui devenait de plus en plus forte. Il s'écarta et vit qu'il avait un couteau planté en plein dans l'abdomen. Son sang sortait de sa blessure pour venir tacher ses vêtements et le sol. Il regarda la reine, qui restait stoïque, avec un regard apeuré. Puis il tomba au sol et ferma les yeux.

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