Chapitre X
Léréna
Elle marchait d'un pas décidé en direction de la salle des miroirs. Il fallait qu'elle le sache, elle tenterait tout. Arrivée devant la porte, elle sortit les clés et l'ouvrit après avoir ordonné aux gardes, qui étaient avec elle, de surveiller à ce que personne ne vienne la déranger. Puis elle entra en refermant la porte derrière elle et se dirigeât vers le miroir au centre de la pièce.
-Miroir ! Dit-elle, j'ai à te parler !
Rien ne se fit, elle voyait toujours son reflet. Elle leva les yeux au ciel et tapa du pied, énervée.
-Miroir, mon beau miroir, la femme la plus cruelle je veux voir.
Le reflet de la reine laissa place au visage pâle et sans âme du miroir qui apparu avec une abondante fumée noire.
-Vous savez qu'il faut que vous disiez la phrase pour me faire apparaître, lui dit-il.
-Cesse donc de me faire la morale, j'ai besoin de renseignements.
-Qui a-t-il ma reine ?
-Je veux savoir ce que manigance Ulrick avec toutes ses questions.
-Vous n'avez qu'à lire dans ses pensées.
La reine lâcha un petit rire sarcastique.
-Tu crois vraiment que je n'ai pas essayé ? Le problème c'est qu'il n'y pense pas, lui lâcha-t-elle.
-Alors peut-être qu'il ne manigance rien.
-Je veux en être certaine !!
-Tout ce que ma reine voudra.
Le visage regarda vers le ciel et la fumée fût plus abondante jusqu'à ce qu'il disparaisse et fit place à une sorte de vision pendant que la fumée s'évaporait lentement. La reine croisa les bras sur sa poitrine et regarda dans le miroir. On y voyait un petit garçon qui courait devant une petite maison. Deux hommes en sortirent et l'un d'eux appela le garçon. Celui-ci courra vers eux et enlaça le deuxième homme avant de rejoindre une belle femme aux cheveux blonds. Celle-ci monta à cheval pendant que le garçon la regardait.
-Est-ce qu'on reviendra voir mon oncle mère ? Demanda-t-il.
-Bien sûr Ulrick, lui répondit la femme qui lui souriait.
Puis la fumée reprit place jusqu'à ce qu'une autre scène apparaisse. Cette fois, Ulrick, comme elle le connaissait, sortit d'une petite maison et alla détacher un cheval. Puis la même femme aux longs cheveux blond, avec quelques rides, et des années en plus, sortit elle aussi et le rejoignit pour déposer un baiser sur son front.
-Fait attention à toi, lui dit-elle.
-Ne t'inquiète pas mère, je serai de retour bientôt et en bonne santé.
Il lui embrassa la joue et monta sur son cheval. Il commença à avancer puis se retourna.
-Je reviendrai mère, je te le promet.
Elle lui dit au revoir de la main et il partit au galop. La fumée revenue et cette fois, on voyait un village dont les habitants criaient et couraient dans tous les sens. La reine devina que ce village était Karellis. Une vingtaine de Morgoths arrivèrent en mettant le feu aux maisons et en tuant d'un coup de matraque la population. Quelques soldats les suivaient et faisaient de même.
Puis un immense carrosse noir tiré par d'immenses chevaux de la même couleur arriva et s'arrêta à l'entrée du village. Un garde arriva et ouvrit la porte puis se plaça à côté pour pouvoir accueillir la personne qui allait sortir du véhicule. La Reine Noire en sortit coiffée d'un chignon tout en hauteur, une robe impressionnante et regarda le massacre qui avait lieu, d'un air fier. Son regard se posa sur une femme qui agonisait au sol, puis elle s'approcha d'elle.
-Je vous en supplie ma reine, je suis enceinte, épargnez moi, la supplia la femme.
La reine la regarda et avec un large sourire et se baissa à sa hauteur.
-Pourquoi est ce que je vous épargnerait et pas les autres ?
Son sourire s'agrandit et la femme la regarda avec encore plus de terreur. Puis la reine plongea sa main dans la poitrine de la jeune femme et en retira le cœur. Elle se leva, toujours l'organe à la main et regarda le corps de la femme s'effondrer, sans vie. Elle jeta le coeur sur le cadavre et se dirigea vers un mur où elle y posa sa main pleine de sang. Sa signature était faite. Elle se tourna ensuite vers les deux soldats qui l'avaient suivit.
-Gardez seulement ce mur et je ne veux aucuns survivants.
Elle jeta un regard vers le cadavre qu'elle venait de tuer.
-Et brûlez tous les corps. Morts ou blessés.
Sur ces mots elle remonta dans le carrosse. La fumée noire revenue et une autre scène pris place. On voyait Ulrick arriver dans le village détruit de Karellis. Il descendit de son cheval et examina ce qu'il s'était passé sans comprendre. Puis il vit le bûcher avec les corps brûler puis il versa une larme. Une fois encore la fumée laissa place à un autre événement. Ulrick était dans sa chambre, dans le château de la reine et regardait par la fenêtre. Il ne parlait pas pourtant on entendait sa voix. Sûrement ses pensée, pensa la reine.
" Comment la Reine pouvait être aussi cruelle envers des innocents, des victimes ? D'accord, Aganon était un espion envoyé par le roi du royaume voisin pour pouvoir nuire à la Reine, mais pourquoi l'avait-elle tué ? Elle aurait pu le menacer, lui dire de faire passer un message au roi mais pas le tuer. Cette femme était horrible et je ne comprend pas pourquoi elle se comporte ainsi. Si elle l'a tué, c'est qu'elle a quelque chose d'important à cacher. Mais quoi ? Il faut que je découvre comment a-t-elle eu ses pouvoirs, pourquoi est-elle comme cela et que cache-t-elle. Après tout, j'avais besoin de réponses et me les donner ne serai pas la mer à boire avec tout ce que j'ai enduré depuis que je suis dans ce royaume."
La fumée revenue et cette fois, elle ne laissa pas place à une scène mais au visage du miroir.
-Alors ? Lui dit-il.
-Alors quoi ? À quoi cela va me servir que tu me montre tout cela ? Lui demanda-t-elle en commençant à crier.
-Qu'avez-vous retenu ?
-Que j'ai décimé le village de Karellis et son oncle avec mais je ne comprends pas en quoi cela va m'aider à comprendre ce qu'il manigance.
-Justement, vous avez pu voir qu'il ne manigance rien, il veut juste des réponses à ses questions.
-J'ai déjà répondu à certaines, lâcha-t-elle.
-Mais pas à toute.
-Il s'attend à quoi ! À ce que je l'invite à prendre du thé avec moi et que je lui raconte ce que personne ne sais ?! Il est bien stupide alors.
-Non, juste à ce que vous l'aidiez à comprendre.
-Et puis quoi encore ?! Que je lui donne ma couronne et mon royaume. Jamais, tu m'entends, jamais je ne lui donnerai plus de renseignements ou sinon, je le tue juste après.
-Tu es impitoyable et irrécupérable. Ma reine, pouvez-vous seulement exprimer le moindre sentiment positif ?
-Miroir, est ce qu'une personne dont on a arraché le cœur peut éprouver le moindre sentiment ? La réponse est non et si tu continues à essayer de me rendre plus gentille, je te brise. Est ce clair ?! Cria-t-elle.
Elle avait craché le mot "gentille", comme si c'était une abomination de la nature.
-Oui ma reine.
-Bien.
Elle lui tourna le dos et commença à partir.
-Au fait, repris le miroir, joyeux anniversaire ma reine.
Celle-ci se retourna, les yeux rouges comme le sang en serrant les dents et les poings.
-Pardon ?! Dit-elle folle de rage.
-Et bien c'est votre anniversaire et celui de la mort de votre père. Cela fait dix ans que vous l'avez tué. Auriez-vous oublié ?
-Je t'interdit de dire un mot de plus !!! Cria-t-elle.
Elle se téléporta devant le miroir, laissant une épaisse fumée noire à l'endroit où elle se situait.
-Mais je vais m'arranger pour que j'en sois sûre.
Le miroir écarta les yeux et la regarda avec terreur.
-Ne faites pas ça ma reine, je vous en supplie.
-Miroir magique au mur, la parole tu va perdre au fur et à mesure.
-Non ! S'il vous pl....
Le visage ouvrait toujours la bouche pour parler mais aucun son ne sortait. Il suppliait la reine du regard mais elle le regardait avec un sourire cruel sur le visage. Puis elle posa son doigt sur le verre et le fit glisser. À chaque endroit où passait son doigt, le miroir se fêlait. Le visage regardait ce qu'elle faisait avec horreur, voyant sa seule forme charnelle se briser.
-Tu as de la chance, je ne te brise pas entièrement, lui dit-elle avant de lâcher un rire à faire froid dans le dos.
Elle se retourna et sortit de la pièce qu'elle referma à clef. Un soldat arriva en courant vers la reine qui semblait surprise qu'il ose courir dans les couloir. Quand il fut arrivé en face d'elle, il mit quelques secondes avant de parler pour reprendre son souffle.
-Votre majesté, le Conseil Obscur se réunit. Maintenant.
-Merci, lui répondit-elle hautainement.
Elle commença à marcher en direction de la salle du Conseil mais s'arrêta au bout de quelques pas.
-Allez donc chercher Ulrick, je veux qu'il y assiste, dit-elle sans se retourner.
Puis elle continua sa marche. Une fois que le Conseil Obscur aura vu Ulrick, celui-ci sera tellement traumatisé qu'il n'osera plus jamais la défier.
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