Chapitre VII

Léréna

Cela faisait à présent trois jours qu'Ulrick résidait au château. Il mangeait avec la Reine mais il ne lui avait encore rien dit sur son royaume malgré que ce soit pour cela qu'il était là mais elle ne lui demandait rien. Après réflexion, ils ne se parlaient pratiquement jamais.

Elle attendait simplement la bonne occasion. Mais elle n'attendra pas une éternité pour le lui demander car, plus tôt elle aura les informations, plus tôt elle attaquera le royaume voisin et plus tôt elle en prendra les terres. Mais cela, Ulrick ne le savait pas.

Tôt ce matin, un homme, venant de ce fameux royaume, avait été repéré dans un des village de Somara. Alors la Reine attendait que cet homme arrive avec les gardes qu'elle avait envoyé. C'était sûrement un espion qu'elle se fera un plaisir de tuer après qu'il lui aurait dit tout ce qu'il savait.

Léréna était assise sur son trône à les attendre en réfléchissant à comment elle le ferai mourir. Peut-être qu'elle le laisserait en vie pour qu'il répande la nouvelle dans son royaume comme quoi la Reine Noire arrivait. Mais cela permettrait à l'ennemi de se préparer à la bataille alors qu'elle pourrait les attaquer par surprise se qui serait beaucoup plus amusant.

Soudain, un garde entra dans la pièce ce qui fit sortir Léréna de ses pensées. Il s'avança et, arrivé devant le trône, il s'inclina.

-Votre altesse, nous avons réussi à attraper l'espion juste avant la frontière, lui dit-il.

-Bien, faites le entrer, répondit-elle froidement.

Le garde hocha la tête et sortit de la salle du trône. Il revint accompagné de deux autres de ses semblables ainsi que le prisonnier, qui avançait tête baissée. Arrivés au pied des marches du trône, les gardes le jetèrent au sol tandis qu'il regardait toujours par terre. La Reine se leva et descendit quelques marches.

-Quel est ton nom ? Demanda-t-elle.

L'interpelé leva la tête vers elle et le regarda dans les yeux. Il avait les yeux cernés, les joues creuses, du sang et des marques sur le visage. Sûrement que les soldats l'eurent frappé mais elle s'en fichait, tout ce qu'elle voulait c'était des informations.

-On dit que vous lisez dans les pensées alors faites-le, fit-il.

Léréna fut étonnée de l'audace de ce jeune homme mais on ne la déstabilisait pas facilement. Elle ne montra pas son étonnement et restait de marbre.

-Je voulais te donner une chance de pouvoir sortir de ce château, Aganon, dit-elle avec un sourire machiavélique sur les lèvres.

-Parce que vous comptiez me faire sortir ?

-Parce que tu comptais sortir ?

Aganon baissa la tête ce qui arracha un léger sourire de satisfaction à la Reine. Elle avait encore une fois eu le dernier mot et elle aimait cela. Elle décida alors de lire dans ses pensées et ce qu'elle y lit l'étonna.

-Depuis quand connais tu Ulrick ? Demanda-t-elle légèrement intéressée par ce qu'elle a découvert.

Aganon leva rapidement la tête en dévisageant la reine.

-Réponds ! Commença à s'énerver Léréna.

-C'est mon ami depuis que nous avons dix ans, Madame.

Contente d'elle, Léréna se tourna vers un garde et lui ordonna d'aller chercher Ulrick puis regarda Aganon.

-Au moins, je te donne la chance de le revoir une dernière fois, ne suis-je pas généreuse ?

-C'est cela que vous appelez généreuse ? Mais connaissez vous seulement la définition de ce mot ?

La Reine disparu d'un coup dans une épaisse fumée noire avant de réapparaître devant le prisonnier. Elle le prit par col et le souleva.

-Par contre, je me ferai un plaisir de t'apprendre la définition du mot mort, lui dit-elle.

Soudain un garde entra avec Ulrick. La Reine jeta Aganon par terre et le regarda tomber.

-Mais avant de te l'apprendre, je te montrerai ce que c'est de souffrir.

Aganon leva la tête vers elle en essuyant le sang qui sortait de sa bouche.

-Aganon ! Cria Ulrick.

L'interpelé et Léréna tournèrent la tête vers le jeune homme qui commençait à avancer.

-Pas bougé !! Cria la Reine comme si elle parlait à un vulgaire chien.

Après tout, c'est ce qu'il était pour elle, et elle se fera un plaisir de s'en débarrasser quand elle en  a aura terminé avec  lui. Ulrick se stoppa net et regardait son ami d'enfance avec inquiétude. Léréna avait les yeux rouges, signe qu'il ne fallait pas se mesurer à elle.

-Alors c'est comme ça que vous nous considérez, lui dit Aganon, comme des chiens.

Elle se tourna et s'avança vers lui de sorte à ce qu'elle ait ses pieds devant la tête de l'espion.

-J'ai plus de considération pour un chien que pour toi, lui dit-elle.

Après avoir dit ça, elle se tourna vers Ulrick qui n'en croyait pas ses yeux.

-Regarde Ulrick ce que je fais des gens qui s'opposent à moi. Alors donne moi des informations sur Licana et j'envisagerai de le relâcher.

Ulrick regardait toujours son ami qui lui disait non de la tête, pensant que la Reine ne le verrais pas étant donné qu'elle était de dos.

-Ulrick ? Demanda Léréna qui commençait à s'impatienter.

-Non, ne dit rien ! Lui dit difficilement son ami.

-Silence !!! Cria la Reine.

Elle se tourna d'un coup, fit apparaître un couteau avec une large lame et lança l'arme fort sur le sol. Aganon hurla de douleur et d'horreur en voyant une partie des doigts de sa main gauche détachés du reste de son corps. Celui-ci se tordit de douleur et ses cris résonnèrent dans la salle.

-Arrêtez ! Supplia Ulrick à la Reine.

-Donne-moi une bonne raison de ne pas continuer !

-Je vous dirais tout ce que vous voudrez.

L'ami se tenait la main et s'était mit à pleurer de douleur. Il lui manquait la moitié de quatre de ses doigts, autre moitié qui était par terre, devant le couteau toujours planté dans le sol. La Reine se tourna vers Ulrick, intéressée, attendant une quelconque information.

-Ne fais pas ça... dit Aganon de sa faible voix.

Il s'était recroquevillé sur lui même, la main en sang et tendait l'autre encore intacte vers son ami. Léréna ne jeta qu'un coup d'œil vers le jeune homme puis se retourna vers Ulrick.

-Je... Le roi de mon royaume n'incite pas ses gardes à se battre, il... il préfère discuter que d'engager le combat. En fait, la grande majorité de ses gardes ne savent pas se battre correctement. Le roi Forem préfère signer un traité de paix plutôt que de s'engager dans une guerre.

-Une armée facile à vaincre, parfait, dit-elle.

-Maintenant relâchez-le, lui fit Ulrick.

Léréna se mit à rire, d'un rire cruel.

-Non.

-Vous aviez promis que si je vous donnait une information, vous le relâchiez !

-Oui mais tu as été trop long à me répondre.

La Reine se mit à rire de plus belle et Ulrick regardait partout autour de lui. Il semblait chercher une issue pour son ami. Puis la Reine s'arrêta de rire mais ce n'est pas pour autant que son sourire disparu.

-Je vais avoir un souci. Enfin, pas moi mais ton ami Ulrick.

Celui-ci le regarda dans les yeux en fronçant les sourcils.

-Je ne veux pas que le roi de ton royaume soit au courant de mes plan, je vais devoir le tuer.

Le visage d'Ulrick se décomposa.

-Je lui avait dit que j'allais lui faire apprendre ce que c'est de mourir.

Un large sourire cruel se dessina sur le visage de Léréna.

-Comment peut-on être aussi cruelle ? Demanda Ulrick.

La Reine s'approcha d'Aganon qui continuait d'agoniser.

-Comme ça.

Elle plongea sa main dans la poitrine du jeune homme qui criait. Puis elle en sortit son cœur qu'elle brûla dans sa main en même temps que le corps d'Aganon s'écroulait au sol. Elle jeta les cendres sur le corps inerte et se tourna vers Ulrick.

-Oups, dit-elle en mettant sa main devant sa bouche, geste qui était très faux.

Elle se mit à rire pendant que deux soldats emmenèrent le corps. Ulrick quand à lui fixait son ami qui se ferait emmener. Léréna regarda vers deux autres gardes.

-Emmenez-le, lui dit-elle.

Les deux soldats s'exécutèrent. Ulrick n'essayait même pas de se débattre, sous le choc.

-Ulrick, à l'avenir tu saura qu'il ne faut pas me défier.

Celui-ci disparu avec les gardes. La Reine quand à elle monta les marches de son trône et s'y assit, le sourire aux lèvres. Elle avait la satisfaction d'avoir une nouvelle personne sur sa liste de morts.



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