— Elle était ma famille, ma précieuse sœur.

Waouh... Quel choque ! Je n'avais absolument rien vu venir !

— Naroma m'avait stocké pas mal d'élixir au cas où si elle n'était pas présente à la forteresse et aussi à cause de mes voyages. Il m'a été très facile de duper les gens avec mon âge, il suffisait tout simplement d'ajuster la dose à prendre pour rajeunir. Adeline, je me suis rapprochée de toi uniquement pour que tu me conduises à la pierre de vœu.

— Comment as-tu su pour ta sœur ? Tu n'étais pas présent, l'interroge perplexe qu'il soit au courant.

 — Nous nous écrivions très souvent des lettres. Alors que je me trouvais au Japon à la découverte de sa culture, j'ai reçu une lettre où elle me faisait part de son inquiétude à propos de son fiancé, Alliace. Dès le début de leur relation, je l'avais prévenu que ce type était sombre, mais je ne pouvais pas lutter contre l'amour. J'avais donc décider d'écourter mon séjour pour m'assurer de sa sécurité. Quand je suis rentré, la forteresse était sans dessus-dessous et le corps inerte de Naroma était étendue dehors recouverte par les pétales de fleurs fanées. Je m'étais mis à rechercher ce meurtrier seulement il avait disparu sans laisser de trace. Selon la volonté de ma sœur, je l'ai enterré dans ce coin de paradis. Nous l'avions bâti ensemble, donc je ne risquais absolument rien avec ses épreuves. Si ça peut te consoler, j'aurais grillé ma couverture plus tôt que prévu pour vous sauver. Lorsqu'elle a créé cette endroit, elle voulait juste être prévoyante pour un futur qui était venu la prendre trop tôt.

— Et elle ne t'a jamais confié l'emplacement de la reine des roses ? Ni de la pierre ? Demande James étonné. 

— Elle me faisait partager son amour pour la végétation et son incroyable don, elle utilisait sa magie blanche pour venir en aide au plus nécessiteux. Je n'ai jamais cherché à obtenir d'elle autre chose que sa présence à mes côtés. Elle m'avait parlée de « Blood » et de son pouvoir, elle voulait l'utiliser pour me guérir définitivement de ma maladie. Je refusais constamment car je voulais laisser la vie suivre son cours.

Il est le seul à l'avoir véritablement aimer. Alliace mérite de tout perdre.

 — Tu comptes faire quoi avec la pierre, si nous réussissons à mettre la main dessus ? Je le questionne pour connaitre son plan.

— Je veux la ramener à la vie pour qu'elle puise se venger et lui accorder une seconde vie.

— Tu ne devrais pas faire ça ! C'est contre nature, de ramener les morts à la vie ! Tu ne crois pas qu'elle a déjà assez soufferte ? Elle se souviendra de tout ce qu'elle a subi et même de sa mort ! Elle ne mérite pas ça ! Je m'emporte prête à défendre son repos.

Cette fois, c'est moi qu'il devra affronter si il veut profaner sa tombe ! 

— Je lui ai fait la promesse qu'elle aurait sa vengeance, je ne suis pas du genre à briser un engagement, m'explique-t-il en me faisant comprendre qu'il ne renoncera pas facilement.

— Ça suffit ! Elle ne t'a rien demandé ! Lorsque j'étais plongée dans le passé, j'ai vu une scène où elle écrivait dans un bouquin que sa plus grande peur était de te perdre et qu'elle s'en voulait de ne pas avoir utiliser la pierre contre ta volonté. Au lieu de penser qu'à ton intérêt personnel, ce que tu pourrais  faire, c'est de vivre pour elle ! Profiter à fond de chaque instant, comme ça, quand tu la rejoindras, tu pourras lui raconter tes aventures. 

Mon petit dialogue l'a profondément chamboulé. Il va se recueillir sur la tombe.

— Pardonne-moi... J'étais aveuglé par le chagrin. Ta présence dans ma vie me manque. Je ne peux pas te ramener parmi nous, mais je te fais la promesse d'aider Adeline jusqu'à la fin. Quoi qu'il arrive, je vivrais pour toi jusqu'à ce que tu viennes me prendre.

Depuis quand notre conversation a pris une tournure aussi sinistre ? 

D'un seul coup, tout se met à trembler autour de nous. Un nuage de poussière s'élève dans le petit espace.

— Tout le monde va bien ? S'inquiète James en toussant.

Aucun de nous ne manque à l'appel.

Un mystérieux passage vient de s'ouvrir dans le mur à l'opposé de l'entrée.

— Jérôme, il y a quoi de l'autre côté ? Je demande en espérant qu'il sache.

— Pas la moindre idée.

Nous allons devoir prendre notre courage et traverser le mur en priant qu'aucune épreuve nous attende.