Un dernier souhait

Est-il trop tard ? Depuis combien de temps suis-je inconsciente ?

Je dois me réveiller et ce le plus rapidement possible !

J'ouvre les yeux complétement désorienter, il me faut un petit moment pour me remémorer ce qu'il s'est passé. J'avais pratiqué pour la première fois le saut de l'ange. Je crois que mon corps meurtri se souvient encore de mon plat et le fait d'être allonger sur le sol de la forteresse n'arrange pas mon état. Je me redresse en grimaçant, quand j'entends quelqu'un hurler mon prénom.

— Adeline ! Tu es revenu à toi ! Evite de trop bouger, s'écrie Peter heureux de me revoir.

— Calme-toi... J'ai mal au crâne. Comment va Matthew ?

Son air joyeux se ternit, laissant place à la tristesse. 

— Son état de santé s'est vite dégradé. Tu as dormi presque une journée entière. En ce qui concerne tes blessures, elles sont minimes grâce à Matthew.

— Où sont les autres ? je  l'interroge en réalisant que nous sommes que tous les deux.

— James et Jérôme sont partis cherchés de l'aide pour transporter Matthew. J'ai vraiment cru que vous étiez mort, tous les deux inertes sur l'herbe. Par chance, James a su garder son sang-froid ainsi que Jérôme. J'étais tellement tétanisé que j'étais incapable de faire quoique ce  soit donc je veux te présenter mes excuses.

Il se sent coupable de ne pas être assez fort. 

— Peter, tu n'as pas besoin de te faire pardonner. Tu es très courageux et bienveillant. Peux-tu m'aider à me lever et  me conduire à Matthew, s'il te plait. 

Il n'est pas très d'accord à l'idée que je veuille bouger, mais il finit par obéir. Sinon je vais me mettre en colère et me débrouiller toute seule au risque de me faire davantage mal.

 Nous arrivons dans la cuisine, Matthew est étendu inerte sur une vielle table en bois. Je me demande comment elle a pu résistée aussi longtemps, surtout quand il y a des mites dans les parages.  Je m'approche de lui, il est vraiment faible. Il est pâle, son visage est creusé. Il transpire à grosses gouttes et  affiche un air de souffrance. Je caresse tendrement son visage, il est tellement froid. 

— Je suis là.

Je lui murmure des mots d'apaisement en espérant qu'il m'entend.

— Je ne veux pas te perdre, alors tient encore un peu pour moi. 

J'approche mon visage du sien, je n'avais jamais été aussi proche de lui. Je n'imaginais pas notre premier baiser ainsi. Je dépose délicatement mes lèvres sur les siennes qui ne sont que glaces. Je les sens légèrement réagir à mon contacte, me prouvant qu'il est toujours parmi nous.

Le bruit d'un hélicoptère survolant la forteresse se fait entendre avant d'atterrir dans le jardin. Je me demande bien où les garçons ont pu dénicher un tel engin dans ce patelin miteux.

James et Jérôme entrent dans la cuisine au bout d'une vingtaine de minutes.

— Adeline ! Me voilà rassurer de te savoir réveiller, commente James en me prenant dans ses bras, soulagé que j'aille bien.

— Son état est critique, nous devons d'abord le conduire à l'hôpital le plus proche avant de le ramener chez vous, déclare Jérôme en venant se positionner à côté de moi, pendant que James va voir son frère.

— Il faudra que l'on ait  une petite discussion une fois de retour chez nous,  je chuchote à l'attention de mon vieux cousin.

Il hoche la tête en signe d'approbation. Je suis un peu déçue qu'il ne soit pas plus curieux que ça. 

 A eux trois, ils transportent Matthew dans l'hélicoptère. James n'a pas la moindre difficulté pour piloter ce tas de ferraille, à croire qu'il a fait ça toute sa vie.

Une fois arrivée à l'hôpital, Matthew est rapidement pris en charge. James s'occupe des formalités, tandis que les autres sont allés se rafraichir dans les toilettes. Je patiente seule dans le couloir que le docteur sort de la chambre où il repose. Les garçons finissent par me rejoindre pile au moment où le médecin sort de la pièce. 

— Son état est grave comme vous le savait déjà. Les analyses de sang ont démontrés que le poison qui le consume ne possède pas de remède. Nous l'avons placé sous anti-douleurs pour atténuer sa souffrance, mais il n'y a pas grand-chose à faire. Il lui reste une journée tout au plus, nous informe-t-il en affichant un air compatissant.

— J'ai rempli les documents de sorti pour qu'il puise rentré à la maison le plus rapidement possible, je veux qu'il parte dans un lieux qui lui est familier, dévoile James pour nous tenir au courant.

Je vais faire un brin de toilette et changer de vêtements. Jérôme m'a acheté des habits dans une boutique se trouvant en face de l'hôpital. 

Une ambulance transporte Matthew jusqu'à un aéroport où nous attend un avion privé. Je lui tiens la main durant le trajet, suivi de très près par le taxi qui conduit les garçons. Une fois arrivée, le corps de mon petit ami est installé dans un lit qui se trouve dans l'avion. Cet engin est un véritable petit bijoux en termes de conforme et de luxe. Une infirmière fera le voyage avec nous pour veiller sur Matthew.

Nous décollons sans le moindre problème. J'avais l'habitude de prendre l'avion avec mes parents étant enfant pour faire des recherches ou d'autres choses en rapport avec la végétation.

Peter et Jérôme sont allés dormir pour récupérer de ses dernières semaines. Je suis en tête à tête avec James qui sirote sa boisson alcoolisée. Il en avait vraiment besoin pour décompresser. C'est le moment parfait pour avoir une discussion.

 — Donc, tout est vraiment fini ? Que sont devenus les immortels ? l'interroge-je pour en connaitre plus sur ce qu'il s'est produit pendant mon absence.

— Les hybrides que nous avons combattu son parti en poussière, je suppose qu'il en a été ainsi pour leurs semblables. Autrement dit, les plus anciens à l'apparence cadavérique. Les nouvelles générations comme nous, ont surement du survivre et devront vivre une vie de banal humain. Ce qu'il faut avant tout retenir, c'est que tout est définitivement fini.

— Et en ce qui concerne Alliace ? je continue de le questionner.

— Je suppose qu'il est mort. Il faut dire qu'une fois les hybrides disparus, nous nous sommes précipités à votre recherche. Vôtres états me préoccupaient plus qu'Alliace. Et si par chance il a survécu, il ne pourra plus nous faire le moindre mal.

Il n'a pas tort, ce n'est plus qu'un vieux grand-père sans capacité. 

 — Maintenant que vous êtes libre, vous allez faire quoi à présent ?

— Nous allons poursuivre nos études, même si nous n'en avons pas besoin. J'adore me cultivé, alors ça me plait d'être étudiant. Toutefois, je pense que la priorité sera de profiter jusqu'au dernier moment de notre frère et vivre à fond nos vies pour lui. Il va nous falloir un peu de temps pour accepter sa mort. Pour toi non plus tout cela ne sera pas facile. C'est pourquoi, j'ai pensé que tu pourrais vendre ta maison et vivre avec Peter et moi. Tu fais partit de la famille, me confie-t-il plein de mélancolie.

— Je vais réfléchir à ta proposition. Il est difficile pour moi d'abandonné l'endroit où j'ai le plus de souvenirs de mes défunts parents et où j'ai passé mon enfance. Et puis, j'ai Jérôme, il est également un membre de ma famille, peut-être qu'il veut que reste avec lui.

— Quelque soit ta décision finale, je la respecterais. Tu devrais aller te reposer, toutes ses aventures ont été rudes, me conseille-t-il en voyant mes énormes cernes et mon teint blanchâtre.

— J'y vais de ce pas ! Tu devrais aussi en faire de même. Tu n'es plus immortel, je te rappelle. 

— Ne t'inquiète pas. Au fait, je voulais te remercier pour mon frère, tu lui as tellement apporté. Grace à toi, il a su ouvrir son cœur, alors reste à ses cotés jusqu'à la fin, s'il te plait, me demande-t-il presque en me suppliant.

— Je resterais toujours avec lui.

Je le laisse à ses réflexions pour aller m'assoupir au côté de celui que j'aime.  

Je dois avouer que la téléportation me manque, ça aurait été plus rapide de se rendre à notre destination cependant, je n'ai pas vu le temps s'écouler. Durant les trois heures de vol, je me suis endormie et j'en ai également profiter pour contempler Matthew. Sa santé s'est davantage dégradée, sa respiration est tellement saccadée qu'il a dû être mis sous oxygène. Son pyjama est trempé et son visage creusé, comme si le poison aspirer sa vitalité.

Nous atterrissons sans trop de secousse. Deux véhicules nous attendent, l'un servant pour Matthew et l'autre pour nous. Nous voilà de retour au bercail. L'infirmière engagée par James veille à la bonne installation de mon amour dans sa chambre, transformer pour le coup en chambre de soin.

Le début d'une nouvelle journée ne tarde pas à commencer. Il est à peine six heure du matin, je décide de prendre une longue douche pour me débarrasser de toutes les tensions nerveuses que j'ai accumulées depuis le début de marencontre avec ses trois énergumènes. Je retrouve James et Jérôme dans la cuisine en train de prendre leur petit déjeuner. 

— Tu comptes faire quoi aujourd'hui ? me demande le chef de famille en me scrutant du regard.

— Je vais me rendre à la boutique de ma mère pour remettre le bouquin dans sa cachette. Bien qu'il n'y est plus de danger, je préfère le garder à l'abri des regards indiscrets. Il peut toujours servir en cas de nécessité.

— Dans ce cas, je vais te confier son double, déclare mon vieil oncle avant d'aller récupérer son livre d'exploration dans sa chambre.

Je suis devenue gardienne de deux chefs d'œuvres d'une grande botaniste à la particularité de pratiquer de la magie blanche. 

— Je dois m'occuper de certaines choses, mais après le repas, nous irons discuter, me dévoile Jérôme en revenant les mains prises.

Je hoche de la tête pour accepter sa proposition. Matthew a été placé dans un coma artificiel. Il faut qu'il tienne encore quelques heures ensuite il sera libre.

Après l'excellent repas concocter par James, nous nous sommes rendus au parc qui se situe qu'à une vingtaine de minutes de la maison. 

— Quels sujets  veux-tu abordé en premier ? m'interroge-t-il pour connaitre d'abord mes pensées.

— Savoir quels sont tes plans à partir d'aujourd'hui.

— Je vais reprendre mes voyages et croquer la vie à pleine dent ! Je veux tenir ma promesse faite à Naroma lorsque que tu m'as dissuadé de la ramener à la vie, révèle-t-il content de pouvoir faire ce qu'il désire le plus au monde.

— Donc à aucun moment, tu m'avais éventuellement inclus dans tes plans ?

— Adeline, tu es un membre de ma famille. Tu es importante à mes yeux, alors si tu me dis que tu veux vivre avec moi, j'accepterais avec joie. Il faut que tu saches, je ne me suis jamais attaché à un lieu. Même quand je vivais avec ma sœur, je ne restais jamais plus d'une semaine à la forteresse. Ce que je veux te faire comprendre, c'est qu'il n'y aura rien que nous deux, voyageant à travers le monde sans la moindre attache, divulgue-t-il pour m'aider à réaliser ce que je perdrais en le suivant.

— Tu ne m'en voudras donc pas de vouloir rester dans ce village et habiter avec les garçons ?

— Absolument pas ! Je passerais te rendre visites de temps en temps ou tu pourrais aussi me rejoindre pour tes vacances, réplique-t-il rapidement pour me faire part de son avis.

Nous nous baladons en silence jusqu'à ce que je brise cette atmosphère féérique. 

— J'ai... menti.

— A quel propos ? me questionne-t-il étonné par cette phrase.

— Au moment où je me suis trouvée sur le jardin céleste.

— Je vois et il s'est passé quoi ? continue-t-il de m'interroger de plus en plus intriguer par mes propos peu explicite.

— Parmi les différents rosiers, un seul se distinguer. Un petit pied avec une rose-sang.

Il s'arrête de marcher et me fait face en me fixant d'un air sérieux. 

— Et... il y avait une pierre de vœu ?

— Oui. J'ai menti en vous faisant croire que je n'avais rien trouvé. J'espérais pouvoir la garder dans l'unique but de sauver mon petit ami mourant. J'avais supposé que mon ancêtre avait du garder dans un coin précieux, l'une des pierre qu'elle avait récolté lorsque sa création est née.

— Pourquoi venir m'en parler ? Qu'est-ce que tu attends pour exécuter le vœu ? me demande-t-il troublé par mes agissements.

— Tu es également malade, cette pierre pourrait te sauver aussi. Ça aurait été égoïste de ma part de l'utiliser pour mon propre intérêt sans te tenir au courant.

Il se met à sourire.

 — C'est adorable de ta part de t'inquiéter pour ma santé, mais il était inutile de m'en parler. Les progrès en médecine de ton époque serait capable de me guérir en me faisant opérer, donc exauce ton vœu sans la moindre culpabilité.

Cette nouvelle me réjouit au plus haut point.

— Tu as décidé de te faire opérer pour vivre normalement ?

— A vrai dire, au début je voulais simplement tenir ma promesse envers ma sœur. Par la suite, je comptais stoppé mon traitement qui ralenti ma maladie et me laisser mourir en vivant le peu d'années qu'il me resterait. Néanmoins, tu as su me faire changer d'avis. Je vais vivre plus longtemps que prévu en me faisant opérer, confesse-t-il en me faisant part de mon influence dans sa vie.

— Rassure-toi, je serais à tes cotés quand tu te feras opéré.

— Naroma serait fière de toi. Si elle avait pu te rencontrer, elle t'aurait appréciée à l'instant même, dit-il en replongeant dans ses souvenirs.

Il m'abandonne dans le parc pour me laisser seule face à mon vœu. Je sors la pierre de la  poche de mon pantalon que j'ai toujours soigneusement gardé auprès de moi.

Je la serre fermement dans mes mains et ferme les yeux, telle une prière. 

« Je souhaite que Matthew vive en bonne santé »

La lumière blanche m'éblouit à nouveau. La pierre n'était plus que cendre. J'espère que mon vœu c'est réalisé. Je me précipite de regagner la maison. Je grimpe à toute vitesse en ignorant les paroles de James. Je rentre dans sa chambre où il est toujours endormi.

Je m'approche de lui. Son visage a repris des formes et des couleurs. Je saisis l'une de ses mains qui est tiède. Il a parfaitement récupéré, sa respiration est normal et il ne se tord plus de douleurs.

James pénètre dans la pièce et s'avance vers nous. 

— Qu'est-ce qui se passe ? Il est... ?

— Non, c'est tout le contraire. Il est sauvé, je déclare en sentant mes larmes venir.

— Comment est-ce possible ? Qu'est-ce que tu as fait ?

— Rien de spéciale, juste un souhait avec une pierre de vœu qui se trouver dans l'une des roses. Je ne pouvais pas l'utiliser tant qu'il était encore immortel et que je n'avais pas eu ma conversation avec mon vieil oncle, je  lui explique dans les moindres détails.

— Tu es un véritable miracle ! Je vais de ce pas prévenir Peter, il va être extrêmement heureux !

Je caresse avec amour les cheveux de Matthew. J'ai du mal à croire qu'il va bientôt se réveiller.

Mes larmes sortiront uniquement quand il ouvrira les yeux, en attendant de nombreuses choses allaient se produire. 


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