Chapitre 40. Point de vue Cole

Note de l'auteur : Un chapitre beaucoup plus long que d'habitude ( un peu plus de 5000 mots contre les 2000 / 3000 habituels), bonne lecture pleines de surprises les chats !

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Disposant enfin d'un peu de répit, j'avais choisi de passer ma nuit libre avec William Ward.



Heu...


Attendez, pas de fausses idées.


Je crois que je devais revenir un peu en arrière pour que vous compreniez ma première phrase.



Donc, pendant des années, William et moi n'avions pas été très proche. Relation ne s'améliorant pas quand celui-ci me nargua de sa nuit torride avec Naëlle il y a des années de cela. Quand j'appris la mort de la demoiselle, on peut pas dire que mon état fut très fameux, et j'ai exploré pas mal de domaine en espérant m'y perdre.

C'est dans ces circonstances là que je suis retombé du coup sur William Ward version vie privée... Vraiment rien à voir avec la version calme et insipide qu'il offrait en tant que bras droit dans Angley Corp. Mais je comprenais bien mieux d'où venait sa façon d'asseoir si naturellement une autorité fonctionnant sur tout le monde l'air de rien.

Et étonnement, plutôt que de me laisser faire n'importe quoi, il a décidé, par je ne sais quelle envie masochiste, de me guider dans le milieu qu'il connaissait par coeur.



Aucune relation maître/soumis si c'est ce que vos esprits pervers espèrent.



Désolé... Quoi que non je suis pas du tout désolé en fait.



Voyez plus ça comme si j'avais été observateur pendant une longue période. Avant qu'il ne me laisse avec mes propres jouets. Féminin les jouets.



Nous en revenons donc à l'instant présent, tout malentendus écartés entre nous. Je l'espère.



Donc, après les événements surréalistes ayant eu lieu dans ma vie ces derniers mois, j'avais senti ce besoin impératif de me défouler dans un cadre que j'avais finis par trouver sécurisant. L'ironie ultime étant que c'était bien dans une des boîtes appartenant au clan du dragon, mais bon en matière de sexe... C'était difficile d'échapper à ce clan quand on connaissait les ramifications. C'est donc au « Secret's » que j'avais rejoins William. Pas franchement étonné de le trouver déjà en chasse de son jouet pour la nuit, bien plus de reconnaître des visages « familiers ».



Moi qui espérait oublier un peu ce foutu clan cette nuit, apparemment c'était aussi la soirée de visite de Hakane Leon dans sa boîte. Il arqua un sourcil en me regardant m'avancer dans l'antre, son attention bien vite déviée par l'homme sur ses genoux. Un roux qui semblait être la possession très exclusive de Monsieur Leon si j'en croyais son attitude menaçante quand il surprenait des regards appuyés sur le roux sur ses genoux.



J'arrivais au bar, commandant un cocktail sans alcool, confirmant mon choix au barman surpris de mon choix. Il haussa les épaules avant de s'exécuter et je saluais William venant s'asseoir à côté. Passant au crible de son regard perplexe.



- T'as vraiment une sale gueule. T'as baisé combien de femmes pour avoir une tronche pareil ? Se moqua t-il



Zéro putain. C'est ça le pire. Aucune putain de gonzesse.



- J'ai juste eu du boulot ces dernières semaines, et peu de repos. Répondis-je avec nonchalance.

- Un rapport avec eux ? Murmura t-il en me désignant Hakane d'un coup de menton.

- Aucun. Pourquoi ? M'étonnais-je



Il haussa les épaules, commandant un verre tout en s'appuyant sur son poing, plissant les yeux en me détaillant.



- On dirait vraiment que t'as pas dormi du tout.. C'est qui la gonzesse qui a réussis ça ?



Un sourire en coin s'étire sur mes lèvres en repensant à la nuit dernière, retenant de peu un « Naëlle évidemment ». Même si c'est la réalité, ce n'était pas une nuit de sexe, quoi que l'effet fut tout aussi délicieux à mes yeux je devais le reconnaître.



- Rien à voir avec du sexe, j'ai juste croisé la route de quelqu'un que je cherchais depuis longtemps. Ton enseignement me fut vraiment très pratique d'ailleurs... Ricanais-je


Mais pas sûr qu'il apprécie la façon dont ça avait servis par contre...


- Mais t'as quand même besoin de te défouler ... Devina t-il. Je crois que je préfère ignorer ce que t'as foutu.



Je hoche doucement la tête en ricanant avant de boire une gorgée de mon cocktail, tournant la tête vers lui alors qu'il reste étonnement silencieux. Je le retrouve complètement retourné, fixant quelque chose ou quelqu'un dans mon dos. Et vu son expression faciale, ça a l'air vraiment à son goût.



- Eh bah elle te plaît celle... Commençais-je sur un ton moqueur.


La réalité c'est que je me tournais avec curiosité afin de comprendre son attitude. Et que, quand j'aperçus ce qu'il fixait ainsi, ma propre voix décida de se faire la malle.



Putain achevez moi bordel.



J'avais vraiment mais vraiment choisis mon jour putain pour venir. Et pourtant même si j'avais voulu bouger de là, mon corps me semblait fait de plomb tant je ne pouvais plus faire un mouvement.


J'avais vu cette femme dans différentes tenues depuis le temps. De la nudité la plus totale aux robes de soirées divines. Mais à priori, le destin avait décidé que c'était fun de me la faire découvrir dans cette tenue là.


Ce que j'avais pris pour une robe s'avéra être en réalité une veste moulante en cuir. Une fermeture éclair, traversant de haut en bas la tenue, semblait nous narguer tant l'idée de ce qu'il pouvait y avoir en dessous me paraissait être une idée salivante. Juchée sur d'impressionnants talons, la semelle rouge que je pouvais apercevoir alors qu'elle avançait dans l'Antre venait rappeler son propre rouge à lèvre. Des lèvres d'un rouge tout aussi vif dont le regard avait du mal à se détacher quand on posait les yeux dessus. Surprenant la course indécente de sa langue sur une sucette qu'elle dégustait nonchalamment. Dans une de ses mains, je devinais la présence d'une cravache battant un rythme régulier contre sa jambe, et de son autre main, je mis quelques secondes à comprendre qu'elle tenait une laisse.



Mon regard suivis lentement la chaîne en métal, mes yeux s'écarquillant alors que je rencontrais mon propre pote avec un collier de chien tenus en laisse...



- Putain mais Aaron... Mais...




Je le vis sursauter fortement, rencontrant mon regard halluciné. Sursautant une nouvelle fois alors que je vis la cravache s'abattre durement sur lui pour le rappeler à l'ordre. Naëlle reprenant sa marche vers Hakane comme si de rien n'était.



Mais c'est quoi ce bordel putain ?



Pourtant vous savez ce qui me désespère le plus à cet instant précis ? Ce n'est pas de voir mon meilleur pote en laisse dans un club BDSM, ni d'y croiser mon exe qui m'avait fait croire à sa mort avant de revenir l'air de rien, ni même ce côté surréaliste qu'avais eu ma vie ces dernières semaines pendant la traque des responsables du passif de Aaron. Non rien de tout ça. Ce qui me désespéra profondément ce fut que mon regard était incapable de se détacher du fessier de cette foutu garce en cuir.



- Fais chier.. Grondais-je



Je me tournais brusquement vers le bar, avalant cul sec mon verre. M'interrogeant mentalement sur l'envie de prendre de l'alcool ou pas.. Un mouvement sur ma gauche me fit dévier le regard, le posant sur une femme venant s'accouder l'air de rien. Elle commande un verre, me regardant en coin avant de pencher la tête vers moi.



- Il paraît que tu te débrouille pas mal en shibari. Susurre t-elle.

- Juste débutant. Lançais-je. Maitre W à mes côtés est plus expérimenté.



Son regard ne va même pas jusqu'à William, et j'entends le rire de William à côté de moi. Il me tapote l'épaule tout en riant et je tourne le visage vers lui en arquant un sourcil. Me penchant pour qu'il me parle à l'oreille.



- Tu pourras pas me la refourguer celle-là, ça fait depuis que t'es arrivé qu'elle te bouffe du regard. Démerdes toi mec. Chuchote t-il.


Je pose mon regard sur la demoiselle, interpellant le barman pour lui commander un verre d'alcool.


- T'étais venu te défouler non ? Bah voilà, la proie idéale. Amuses toi bien. Je passerais peut-être te voir jouer. Prends ma pièce.



Je repose mon regard aussi vite sur William, étonné de son offre avant de comprendre qu'il va sûrement observer Naëlle jouer si elle fait une séance non privée. Mais je ne vais pas refuser l'offre c'est clair. Je remercie le barman en attrapant mon verre, faisant un signe de tête à William avant de me lever de mon tabouret. J'effectue quelques pas avant de me tourner, arquant un sourcil en claquant ma langue.



- T'attends le dégel ? Cinglais-je


La fille sursaute, ne se faisant pas prier plus pour me suivre. Je laisse à William le loisir d'informer Hakane que j'utilise la salle qu'il a réservé alors que je traverse l'antre pour m'enfoncer vers les escaliers. Montant les escaliers avant de parcourir quelques mètres, ouvrant la porte pour y laisser entrer la demoiselle en premier avant de refermer la porte. Elle observe la salle alors que je vais m'asseoir sur le fauteuil, posant mon verre sur la petite table. Je la vois observer les immenses miroir, la laissant comprendre comme une grande que ce sont des glaces sans tain. Permettant aux éventuels « observateurs » de pouvoirs le faire sans déranger la séance.



William est très friand de cette salle là, et j'ai appris à l'apprécier aussi en apprenant l'art des cordes et des liens.



J'ôte ma veste alors qu'elle se met en position d'attente après s'être déshabillée, et je relève lentement les manches le long de mes bras tout en me levant. Lui tournant autour tout en observant son corps. Je la fais se lever, l'observant attentivement avant de me diriger vers le coffre, sortant les cordages avant de descendre deux des barres de suspensions.


J'observe de nouveau la couleur de sa peau avant de me décider sur une couleur de cordage, revenant vers elle afin de la mettre dans la position que je désire. Son regard se pose sur la corde dans mes mains et je devine avec amusement que la demoiselle à très hâte de commencer.



- Comment me connais-tu ? Me renseignais-je d'une voix autoritaire.



Son regard ne se détache pas de la corde avec laquelle mes mains jouent, et je la vois déglutir.



- Je vous ai observé quelques fois en séances avec Maitre W, Monsieur.



Et du coup, elle a envie d'être le repas de cette nuit.. Eh bah au moins elle sait à quoi s'attendre.



Je hoche doucement la tête, commençant le travail sur elle lentement, réfléchissant tout en effectuant les nœuds. Préparant le travail alors que je les places sur différents points de compression de son anatomie. Je m'amuse même à ralentir à excès mes gestes, sentant l'impatience de la demoiselle grandir malgré elle alors que mes mains la frôle à peine. Commençant l'air de rien à faire monter la température de son corps alors que je devines que ce n'est pas une novice dans le domaine vue la maîtrise qu'elle a dans les réactions de son corps.

Je finis par me relever finissant la préparation avant de faire remonter les barres, voyant tout doucement le tableau prendre forme avant qu'il ne se forme totalement sous mon sourire ravis. J'attrape ma cravate, venant me poster face au visage de la demoiselle, enroulant ma cravate autour de son crâne, la privant totalement de la vue tout en me penchant à son oreille.



- Voyons voir si tu es bien dressée maintenant.



La moquette vient étouffer mes pas alors que je m'éloigne, et j'attrape mon verre pour en boire une gorgée. Sortant mon paquet de cigarette de ma poche pour coincer une cigarette entre mes lèvres, mes doigts venant jouer avec mon briquet alors que j'approche de nouveau de la demoiselle suspendu. M'amusant à effleurer aléatoirement différentes zones de sa peau, mon regard se posant sur l'armoire alors qu'un sourire en coin s'étire sur mes lèvres. Je me retrouve aussi vite devant l'armoire, l'ouvrant alors que mon regard parcours les objets. Mon dévolu se portant sur une plume, je l'attrape entre deux doigts avant de revenir vers mon jouet. Je la vois se mordre la lèvre alors que la plume vient effleurer ses zones sensibles, m'amusant à réveiller ses tétons exposés. Attisant le feu sur tout son corps, observant attentivement les réactions de son corps avant de suspendre mes gestes. Me fiant à sa respiration alors que je recule d'un pas souple pour poser la plume.



Je retournes m'asseoir, attrapant le cendrier avant de m'allumer ma cigarette. Ne lâchant pas du regard de mon jouet. Je m'appuie sur le dossier, fumant avant de poser ma cigarette, dépliant mon corps au bout de quelques minutes. Je fais le tour de son corps, venant souffler doucement sur son intimité offerte. Mes doigts viennent effleurer son humidité et un gémissement lui échappe. Me faisant reculer aussi vite et je devines sans mal qu'elle retient un gémissement de frustration à présent alors que je retournes m'asseoir avec un sourire sur les lèvres. Je reprends ma cigarette, la finissant avant de boire mon verre.



Je finis par me lever, me stoppant devant l'armoire en observant les jouets, me décidant sur quelques modèles. Allant les poser sur la petite table avant d'amener la table à côté de la demoiselle suspendue, attrapant dans un premier temps les pinces à tétons. Mes doigts viennent faire rouler ses tétons alternativement avant que la morsure de la pince ne la surprenne, et je profite de la surprise pour attraper le premier vibro tout en l'enclenchant alors que je me glisse entre ses jambes. Les vibrations venant percuter son clitoris font partir sa tête en arrière, et je me délecte de ses réactions muettes, enfonçant en même temps mes doigts en elle. L'amenant au bord de la jouissance avant de me stopper brutalement. Je m'amuse à la stopper ainsi deux ou trois fois avant de d'attraper un autre vibro, attendant que la pression pour la demoiselle redescende alors que j'enduis l'objet de lubrifiant, le présentant devant son vagin avant de l'y engouffrer en un geste lent, alternant les vas et viens rapide avec de beaucoup plus lents. Me stoppant quelques minutes avant de l'enfoncer plus profondément, enclenchant les vibrations avant d'aller faire descendre un peu la demoiselle. Je me repositionne devant elle, ôtant son bandeau en laissant tomber ma cravate par terre, son regard semble complètement ailleurs et ma main se pose sur son menton pour relever sa tête afin qu'elle me regarde.



- Montre moi ce que tu sais faire avec ta bouche et je te laisserais jouir.



J'ai à peine le temps de libérer mon sexe qu'elle s'exécute et un grognement de plaisir franchit mes lèvres alors que mes mains viennent agripper sa tête. Je fermes les yeux malgré moi, des images dévalant dans ma tête et mon bassin part dans un coup sec en avant. La demoiselle semble néanmoins pouvoir le supporter et je laisse aller mon envie, lui baisant la bouche sans plus de cérémonie pendant quelques minutes avant de me stopper. Allant revêtir un préservatif avant de me positionner derrière elle, la basculant doucement avant que je ne stoppe mes mouvements.



- Pardon mais la sodomie ? J'ai oublié de demander. Ricanais-je



Elle se contente de hocher la tête et j'attrape la bouteille de lubrifiant, commençant à la préparer pour éviter de lui faire mal. Pour l'instant.



Je m'insère lentement en elle, ne sachant pas son habitude de cela, observant et écoutant ses réactions. Et pour le coup, son absence de gémissement d'inconfort font que si elle avait dû réellement avoir mal... Elle aurait dû le dire. Puisque je ne patiente pas bien longtemps avant de reculer mon bassin, et de revenir, venant claquer durement contre elle. Je profite de mon recul suivant pour enlever le jouet dans son vagin, le laissant rouler au sol alors que mes doigts viennent recueillir sa cyprine pour titiller son clitoris. Mon autre main vient saisir la barre la plus proche alors que je la pilonne sans plus me préoccuper que ça de ce qu'elle peut endurer ou non. Me laissant couler totalement dans l'instant alors que je lui ordonne de s'exprimer.



La demoiselle parviens à enchaîner quatre orgasmes avant que je ne change de préservatif, détachant certains nœuds pour libérer le bas de son corps. Et je me présente à l'entrée de son vagin, mes mains venant saisir son bassin avant de lui imposer un mouvement de balancier. Les sensations de son orgasme parviennent enfin à me faire venir et je soupire de contentement avant d'aller jeter le second préservatif dans la poubelle. Me nettoyant avec une lingette avant d'aller nettoyer la demoiselle et d'ôter les nœuds restants. J'arque un sourcil en la voyant s'écrouler, ne semblant pas pouvoir tenir sur ses jambes et elle se met à rire doucement.



Je lui fais signe de ne pas bouger avant de sortir de la salle, interpellant un serveur pour commander quelque chose pour la demoiselle et moi. Revenant quelques minutes plus tard dans la salle avec une boisson sucrée. Je lui montre le siège pour qu'elle y prenne place et elle prend place avant de me remercier pour la boisson. Je bois mon verre avant de me mettre à nettoyer les objets que j'ai utilisé, les désinfectants avant de les ranger. Rangeant tout le matériel que j'ai utilisé avant de me rappeler que la gonzesse est toujours là, et elle semble observer tout mes gestes avec attention.



- Quoi ?

- Est ce que..

- Non. La coupais-je. Sympa mais juste une fois. C'est le contrat. Tu devrais le savoir si tu as observé.



Elle se contente de hocher la tête, et se concentre sur son verre alors que j'attrape mon paquet. Laissant la demoiselle finir son verre avant qu'elle ne comprenne d'elle-même qu'elle n'aura pas plus, et qu'elle peut partir. Je l'observe sortir de la pièce et je soupire en défaisant ma chemise. Allant la poser sur le siège en faisant rouler mes muscles, un goût de trop peu dans la bouche.



En même temps vu la nuit dernière, je vais avoir du mal à redescendre et évacuer tout ça. Je m'allume une cigarette, tournant le regard vers la porte qui s'ouvre sur William avec une demoiselle. Je vais pour reprendre ma chemise et ma veste, m'apprêtant à le laisser avant que sa main se pose sur mon bras.



- Restes, c'est une des miennes celle là. Et elle aime quand c'est hard.

- Putain pas de refus, j'ai pas eu ma dose. Soufflais-je en prenant place dans le fauteuil.



À sa façon de se comporter et à ses gestes je comprends vite qu'il était de l'autre côté des miroirs et surtout qu'il ne devait pas être le seul à observer. Il a donc décidé de continuer le spectacle alors qu'il m'avait fait comprendre plus tôt ne vouloir qu'observer ce soir.


Je relègue la question très loin dans mon esprit alors que je croise son regard. Mon corps se levant comme un automatisme déjà acquis inconsciemment. Et je décides d'aller me saisir d'une de ses cravaches avant de me positionner devant la soumise de William.



- N'hésite pas à me freiner au cas où W. Le préviens-je



Il hoche la tête silencieusement avec un sourire en coin alors que je relève la tête pour l'observer.



- T'en fais pas, elle est entraînée celle-là. Elle a été dressé par Monsieur Leon... Si tu vois ce que je veux dire.


Ouais.

J'ai de la marge.

Parfait.

On va juste éviter de casser son jouet quoi.




Un très long moment plus tard, je ressors de la salle. L'esprit enfin calmé, tout comme le corps. Croisant avec étonnement le regard perplexe de Hakane Leon attendant devant la salle. Les bras croisés sur son torse. Il semble s'apprêter à ouvrir la bouche avant de secouer la tête, soupirant doucement.


- Jolie performance. Finit-il par dire.



J'écarquille les yeux alors qu'il se redresse, partant l'air de rien. Et je suis surpris que ce mec là ait pus dire ça. La main de William vient se poser dans mon dos en une pression pour me faire avancer et je suis le mouvement mécaniquement. Prenant place avec William à une table.



Je bois quelques verres avec William, discutant de tout et de rien avec lui alors que quelques performances passent devant nous sur la scène. Je suis surpris de voir Hakane Leon se poster devant notre table, et il pose son regard sur William pendant quelques secondes. Celui-ci semble saisir le message puisqu'il prétend aller faire un tour, laissant la place à un des derniers mecs avec qui j'ai envie de faire la causette étrangement.



Il semble deviner que ce n'est pas moi qui engagerait la conversation alors il se contente de fourrer sa main dans sa poche avant d'en ressortir une carte de couleur dorée, la posant devant moi. Je la saisis sans comprendre, l'inspectant avant de relever un regard encore plus perplexe vers ce mec.



- Apparemment cela fait un long moment que tu viens en tant qu'invité de Monsieur W. Et certaines soumises semblent apprécier ta façon de les traiter. Commence Hakane Leon sur un ton neutre. Nous avons pus observer tes deux... Performances et la décision fut prise d'un commun accord de t'accorder une carte de membre.



Alors je pourrais questionner sur le «nous » mais honnêtement, je crois que j'ai pas envie de savoir qui ce « nous » inclus pour le coup.



Je me contente donc de demander les règles à suivre, et les modalités de cette carte de membre. Bien conscient que ce « sésame » n'est pas accordé à la légère, je reste donc très étonné que j'y ai droit.



- Si je peux me permettre. Hésitais-je. Au vu de la situation.. très confortable entre votre clan et moi... Je suis très perplexe et étonné d'obtenir cela.



Il arque un sourcil, me regardant comme si j'étais le dernier des abrutis.



- On ne mélange pas vie privée et vie professionnelle chez nous. Tu n'es pas assez con pour ne pas tenir compte de nos règles. Et tu es un habitué respectueux. Monsieur W ne t'aurais pas parrainé sinon. Ne te plains pas trop de ta chance Reed, c'est très rare qu'elle donne aussi son accord en personne. Elle est beaucoup trop exigeante habituellement. J'en déduis donc que tu as un bon potentiel dans ce club.



Son regard semble scanner l'Antre et je l'observe bondir sur ses jambes avant de filer à toute allure. Je le suis du regard, perplexe, finissant par ricaner alors qu'il a attrapé le roux contre lui en menaçant un autre homme avec un couteau.


Hakane Leon est vraiment très possessif avec ce mec là dis donc.


William vient s'asseoir de nouveau avec moi, discutant avec moi de mon nouveau statut, m'expliquant les différentes choses auxquelles j'ai maintenant le droit. La fatigue se faisant néanmoins ressentir, je décide de lui souhaiter une bonne fin de nuit avant de sortir du club.



- Cole !



Je me retourne, arquant un sourcil en voyant Aaron débouler. Et je me retiens de lui demander où est passé son collier de chien, tout comme il semble se retenir de toute question sur ma présence dans ce genre de lieu.



- T'as de la place dans ton nouvel appart ? Se renseigne t-il dans un sourire crétin.



Je ricane avant de hocher la tête, lui faisant signe de me suivre.


- Je te préviens, t'as une chambre d'amis mec. Tu approche pas mon lit. Le menaçais-je.

- Vas y j'ai apporté de la vaseline exprès putain ! Se plaint-il sur un ton théâtral.



Je secoue vivement la tête avant d'entrer dans la voiture et il rit encore alors qu'il prend place à côté de moi. Je nous fais prendre la route vers mon nouveau chez-moi et Aaron observe perplexe l'immeuble avant que je n'y entre pour aller me garer. Il reste silencieux tout le long de notre montée en ascenseur, et quand nous entrons dans mon nouvel appart il écarquille les yeux.


Ah oui c'est vrai qu'il ne l'avait pas encore vu lui, c'était encore en travaux la dernière fois que nous nous étions vu, et j'avais aménagé depuis moins de deux semaines. Laissant l'ancien appartement à ses soins pour quand il venait sur New-York et avait besoin d'intimité.

En vérité, depuis quelques années, c'était mon second déménagement. Après les conneries de Naomi ajouté à l'histoire de "Luz / Naëlle", j'avais finis par avoir besoin de laver mon « chez-moi » de leurs présences. Donc j'avais pris avec Aaron un immense appartement avec accès direct au toit. Mais depuis peu, avec la cure et le nouveau groupe, j'avais eu de nouveau besoin de renouveau. Le hasard m'avait amené à croiser Caleb Angley et lors de notre conversation, nous en étions venus à parler de ça. C'est ainsi qu'il m'avait appris que justement dans la résidence qu'il habitait, son voisin du dessus avait déménagé, et que c'était en vente justement. La résidence était très sécurisée, et contenait plusieurs grandes fortunes en son sein donc cela correspondait assez bien avec mes propres besoins.


Je laisse Aaron visiter, l'entendant s'exclamer alors qu'il a dû retomber sur la salle que j'ai dû faire insonoriser totalement pour pouvoir répéter et jouer tranquille. Et son cri d'enfant venant de raisonner doit certainement être dû au fait que son regard a dû enfin voir la batterie y trônant. Je crois qu'il est pas prêt d'en sortir...


Je ricane avant d'enlever ma veste, me dirigeant vers l'une des chambres pour y faire le lit. Sursautant en entendant son cri d'exclamation.



- Pourquoi y'a mon nom sur la porte ! Crie t-il

- C'est comme les chambres de gosses, t'sais au cas où tu te perdrais. Répondis-je sérieusement en me redressant.



Je me retourne vers lui, arquant un sourcil perplexe face à la tête qu'il fait.



- Quoi ? Je peux l'enlever si ça...



Il secoue vivement la tête, se précipitant pour me prendre dans ses bras et je finis par l'enlacer en soupirant, ma main venant caresser son dos de bas en haut pour le calmer.



- On était dans ce club parce qu'à la base, elle m'avait dit vouloir me punir pour ma réaction face à Maximilian... M'explique t-il dans un murmure contre moi. Puis elle t'a vu partir avec une gonzesse, et on était encore là quand un mec est venu expliquer que c'était toi qui prendrait la salle en fait. Apparemment la curiosité à pris le pas pour les deux vu que je me suis retrouvé dans une alcôve avec elle, à t'observer. Et tout en t'observant faire les nœuds, elle s'est mise à rire en disant que c'était marrant parce que certains des nœuds tu les avais fait sur Maximilian la nuit dernière. Ça l'a vraiment fait marrer avant qu'elle se rende compte qu'elle venait de me balancer une connerie. Elle a finis par grimacer, et comme elle s'applique à jamais me mentir, comme moi je le fais avec elle... Elle a commencé à tout m'expliquer du départ. De votre... Arrangement. Et que même si Maximilian était absolument pas prévu en présence, eh bien... Vous avez cohabité dans la même pièce pour déverser votre haine sur le même homme... Elle comptait pas m'engueuler en vérité, elle n'avait pas été mieux face à Marc... Mais elle voulait me redonner le cocon des derniers mois pour m'expliquer les choses.. Et elle a finis par trouver ça comique.. Que les deux hommes dont on avait tous les deux une peur bleue... Eh bien on ait le même homme en commun pour la mort de ces pourritures là.



Je n'avais jamais pensé à ça ainsi... Ça ne m'as même pas effleuré l'esprit une seule fois.. Pourtant elle a raison. J'ai participé à la mort de ce fils de chien qui foutait la trouille à Luz, et j'ai torturé et tué Maximilian.



- Et je ne regrette absolument aucunes des deux choses. Soufflais-je. En vérité, je pense qu'elle t'as aidé plus que tu ne le crois. Parce que elle, face à ce mec... Aussi forte et puissante soit-elle... Elle a mis du temps à reprendre le contrôle de la situation.. Parce qu'on l'y a forcé. Toi, tu es resté droit. Tu n'avais pas peur de ce mec, tu avais peur qu'elle perde le contrôle et le tue devant tout le monde... Je suis heureux, vraiment, de cet accord avec elle, de voir qu'elle a pus t'aider. Que j'ai pus faire ce que je voulais faire depuis si longtemps pour mon pote... Je te devais au moins ça non ? Vu comment je t'en ai fait chier ces dernières années ?



Il rit doucement contre mon épaule, me serrant plus fort. Il finis par avoir l'air de me sentir avant de se reculer en fronçant le nez.



- Putain mais tu pue le Fennec tu as... Ah bah ouais je suis con. T'as vraiment besoin d'une douche là mon pote. Plaisante t-il


Je hoche vivement la tête, le laissant faire sa vie alors que je vais profiter de ma douche, avant d'aller dormir. Parce que l'air de rien, je suis vraiment claqué là.



C'est le bruit insupportable du carillon de ma porte d'entrée qui me fait me lever, et je me traîne en grognant jusqu'à celle-ci. Vérifiant que j'ai bien un pantalon avant d'ouvrir la porte. Me frottant les yeux en voyant Caleb devant moi, arquant un sourcil en sentant un poids contre mes jambes.


J'abaisse lentement le regard, un sourire s'étirant sur mes lèvres avant que mes main ne viennent porter le petit bout de quatre ans gesticulant.


- Hé Jonas, mon pote ! T'as l'air en forme ! Ricanais-je. Entre Caleb.



Je garde le petit contre moi en allant me faire un café, tendant quelques minutes plus tard une tasse à Caleb après avoir reposé le petit à terre. Il me remercie, et me laisse le temps d'absorber mon breuvage avant d'entamer la conversation.


- Je suis désolé de te déranger Cole, mais j'ai un rendez-vous de dernière minute et...

- Et faut garder le démon ? Ricanais-je. Vas-y il doit me rester une tonne de ses jouets de la dernière fois. J'ai rien de prévu de toute façon, les interviews sont la semaine prochaines et on a un peu de temps.



Il me remercie avant d'aller embrasser son fils, le câlinant avant de le laisser et de filer à son rendez-vous. Visiblement il avait pas prévu de bosser aujourd'hui vu la tête qu'il tire. Je pense qu'ils vont morfler à la boite..


Je me refaits un nouveau café, attrapant la tasse avec un bib de jus de fruit pour le démon, lui apportant alors qu'en même pas dix minutes, il a déjà étalé des dizaines de livres sur le sol.


- T'as choisis mon pote ?


Il prends trois livres en me faisant un énorme sourire et je soupire en devinant qu'on est bon pour la séance lecture.


J'attrape les livres, allant m'installer dans le canapé, buvant une gorgée de café avant de poser ma tasse sur la table basse. Attrapant le premier livre, levant les bras alors que le petit s'installe.



Mais, même si pour moi il n'y a rien d'étrange dans cette situation, il semblerait que j'ai oublié que aujourd'hui... J'étais pas seul dans l'appart.



Et vu la tête que mon pote arbore face à moi en cet instant... Je crois que ça corresponds à ma propre tête la veille quand je l'ai vu avec une laisse et un collier de chien....



- Putain... Mais... Mais... C'est quoi ce bordel ? Bégaye t-il

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