Chapitre 34. Point de vue Aaron.


Je me figeais, écarquillant les yeux en me tournant vers la porte qu'Arno m'avait empêché d'ouvrir, lui désignant en hallucinant complètement.


Nan mais ils se foutaient de ma gueule ces mecs ?

C'était ça la putain d'urgence ?



- Tu...Sérieux ? Murmurais-je



Il haussa les épaules, ne comprenant pas plus que moi apparemment. Il me fit signe de venir avec lui alors qu'il attrapait le thermos de café, et nous prirent place sur le perron, se frottant les yeux en regrettant de ne pas avoir dormi au lieu de nous précipiter inutilement ici...



- Après on se demande pourquoi j'obéis qu'à elle putain ! C'était quoi ça ?

- Un.. Gémissement ? Supposa t-il en faisant la moue. Mais il avait l'air consentant le... Gémissement...

- Ça te fait rire ?



Il haussa les épaules, buvant une gorgée de café alors que je me levais en soufflant. Même pas certain qu'on soit au bon endroit en plus.



- C'est bien sa piaule au moins ?


Il fit la moue, sortant son téléphone de sa poche avant de faire je ne sais quoi dessus. S'allongeant sur le sol alors qu'une sonnerie retentissait à l'intérieur avant de s'interrompre.



- Yep yep c'est bien sa piaule.

- Tu me rappelle le message au juste ? Grinçais-je



Il leva son portable pour le mettre devant son regard, naviguant sur son téléphone quelques secondes.



- Urgent, vas sauver Riri c'est une question de vie ou de mort. Luc.

- La question de vie ou de mort c'est donc ça ? Sérieux ? Tu m'explique là ? Nan m'explique pas en fait. Tu sais quoi? Je vais faire comme je fais d'habitude. M'énervais-je.

- Mais..



Je tournes les talons, prenant mon portable en m'allumant un mélange.



- Sweetie my dear Sweetie... Tu es revenu à la vie ?


Je grimace en frissonnant, devinant que je vais m'en manger plein la tête.


- Désolé beauté, je me suis fait avoir comme un ado sur ce coup là... Mais bon, l'avantage c'est que je te le dépose chez Ritchi.. Même si j'ai aucune putain d'idée de ce qu'on fout là.

- Comment avez-vous atterris au Mexique ?

- Luc a envoyé un message à Arno en disant que Ritchi avait un souci, question de vie ou de mort... Du coup on est venu... Mais il a l'air d'aller très bien le riri...



Je clignes des yeux alors qu'elle éclate de rire, et j'entends qu'on prend le portable.


- Ouais ? C'est Iblis. Désolé elle est écroulée de rire. C'est quoi le souci encore ?


Je résume la situation, et il ricane à son tour.


- Ah. Alors le souci de vie ou de mort c'est probablement que Ritchi et un de mes gars risquent de baiser à deux. Cela ne plaisant pas à Luc, désolé...



Ah bah c'est pas risquer je crois bien...


- Putain...

- Mais bon, je pense que tant que vous y êtes, vous pourrez aider les deux doc sur place. Ensuite elle va sûrement vous demander de rentrer. Sans détour.

- Fais chier... Merci pour l'explication. Bon courage à vous.



Je raccroche avant de ranger mon téléphone, plissant les yeux en observant Arno de loin.



Alors donc si je résume, j'ai dû me priver de dormir pour débarquer en urgence parce que Arno, amoureux de Luc, est venu ici suite à sa demande. Luc ne voulant pas que Ritchi baise.


Donc, si je comprends bien, le mec que je baise est amoureux d'un mec qui lui-même est amoureux d'un autre, et le mec que je baise est venu pour empêcher le dernier de baiser pour aider le deuxième.


Nan mais sérieux ? Qu'est ce que je fous dans une connerie pareille putain.



- Aaron tu as l'air... Tendu. Devine Arno

- J'ai l'air tendu ? Répétais-je d'une voix sèche. Je devrais être rentré depuis des jours, au lieu de ça, je suis dans une favela pour me mêler de problèmes me concernant pas, en plein milieu d'un épisode de série B ! Putain de foutage de gueule sérieux ! La prochaine fois que tu veux faire la servante de ton crush, soit gentil et évite de m'impliquer là dedans !



Il cligne des yeux, ne comprenant visiblement pas et je passe à côté de lui. Rentrant dans la maisonnette pour me passer de l'eau sur le visage dans la salle de bain. Tentant de reprendre mon calme en laissant mon visage sous l'eau. Je finis par relever le visage, croisant le regard perplexe de Ritchi. Mon propre regard se faisant bien plus perplexe que le sien quand j'aperçois toutes les traces sur son corps. Il semble deviner ma question, détournant le regard en se pinçant les lèvres.


- Je suis vraiment désolé mec. Commençais-je. Je sais pas ce que c'est ce bordel mais..

- Arno a reçu un message de Luc c'est ça ? Devine t-il, visiblement lasse.


Je souffle en hochant la tête, et il me tapote le dos.


- T'inquiète, j'avais demandé moi-même à Arno de venir. Y' a eu des affrontements il y a peu de temps, alors vous serez pas de trop au cas où. Je peux...



Il me montre sa douche et je hoche la tête vivement avant de sortir de la salle de bain. Sortant ma lame en fronçant les sourcils en entendant du mouvement. Atterrissant sur un inconnu total, son cri de surprise venant raisonner.


- Putain mais c'est une manie dans ce clan, merde ! Cri le mec.

- Micky, je te présente Aaron. Aaron, voici Micky. Le doc chez Iblis. Soupire Ritchi derrière moi.

- Je préfère quand c'est toi Ritchi... Vas savoir pourquoi. Ricane le mec.



J'arque un sourcil, me redressant pour fixer avec incrédulité un Ritchi qui se sauve vers la salle de bain. Un Ritchi qui a rougit surtout.


Putain je veux pas savoir je crois.



- Je peux... Aller m'habiller ? Questionne le mec.

- Ah bah à moins que tu veuille te balader à poils toute la journée. Répondis-je en haussant les épaules tout en m'éloignant.



Je me fige, me retournant pour le regarder passer. Un sourire en coin s'étirant sur mes lèvres.


C'était donc Mr Gémissement que je viens de voir.



- Eh Ritchi ! Il boite bien ton Monsieur Gémissement ! Criais-je.



J'entends une flopée de jurons venir de la chambre et de la salle de bain, me faisant bien rire alors que je vais m'asseoir dans un fauteuil. Je me rallume mon mélange, ignorant Arno qui rentre dans la maison. J'entends le bruit de ses pas se rapprocher, et il semble décider que pour avoir mon attention.. Le plus efficace est de s'asseoir sur moi. Attrapant mon menton pour me regarder, il finit par se mordre la lèvre en levant la tête. Soufflant avant de me regarder de nouveau.


- J'ai pas saisis pourquoi t'es énervé ...

- Tu es amoureux de Luc, et visiblement Luc ne voulait pas que Ritchi et ce mec soient seuls. Tu t'es précipité aveuglément juste parce que ton crush te l'a demandé. Sans même penser à vérifier ça. C'est donc que tu savais tout le schéma, et que ça te va. Donc vu la connerie évidente de la situation, tu aurais mieux fait de me laisser rentrer auprès de Naëlle. Parce que moi je vais me faire pourrir pour VOS conneries. Et je ne supportes pas être pris pour un con.

- Je ne suis pas...



Ma mâchoire tressaute et je me lève d'un bond, le faisant chuter.



- Pas avec moi mec. Vraiment. Pas avec moi. Ce genre de merde j'en ait assez avec les trois abrutis qui me servent de pote. Alors si mes plans baise s'y mettent, je vais pas m'en sortir. Basta, ça me servira de leçon. Je vais retourner au plus simple, ça me fera des vacances.



Mon téléphone sonne et je le décroche tout en sortant, me disant que j'ai vraiment besoin de marcher.


- Ouais ?

- Oh bah dis. Tu m'as l'air tendu Sweetie.

- Putain... Désolé. Soufflais-je. Je suis juste énervé d'avoir perdu du temps. Je me croirais dans un épisode de série à la con que ma sœur regardait putain... Je déteste ça.

- T'inquiète mon frère a reçu suffisamment de seringue pour dormir un moment.

- Je vais prendre la route, je rentre au plus vite.

- Qu'as dit Ritchi ?

- Que vu la situation, on était pas de trop.

- Alors reste. En plus le deuxième c'est pas un mercenaire. T'as l'air vraiment tendu, qu'est ce que tu as ?

- Rien laisse tomber. Tu peux me rendre un service à l'avenir ?

- Ouais bien sûr, dis moi ?

- Laisse plus ça se reproduire. Sinon, pote à toi ou pas.. Il aimera pas ma façon de gérer ça.

- Faudra que tu m'explique sweetie tu sais...

- Un jour ouais.



Lorsque je relève le regard, j'aperçois Ritchi se diriger vers moi et un soupir s'échappe de mes lèvres. Je m'excuse auprès de Naëlle, lui expliquant que justement Ritchi arrive et elle demande à lui parler. Je tends donc mon téléphone à Ritchi, fumant tout en observant les alentours. Il finit par me rendre le téléphone quelques minutes plus tard, m'observant attentivement.



- Je crois que je peux t'aider pour le coup. Viens.


Il fait un mouvement de tête, fourrant ses mains dans ses poches en remontant dans la Favela et je le suis en soupirant. Plusieurs minutes plus tard, nous nous retrouvons en haut, quelques hommes semblant garder une maison. Il rentre à l'intérieur, et je le suis sans comprendre. Ritchi semble chercher quelqu'un, se dirigeant finalement vers un homme pour lui parler alors que mes muscles se tendent face aux regards.


- Aaron, viens. M'interpelle Ritchi.



Je pose mon regard sur Ritchi, le suivant sans protester, lui et l'autre homme. Nous ressortons de la maison, allant à l'arrière et nous dirigeant vers une sorte d'entrepôt en taule. Lorsque nous entrons, je comprends que c'est leurs lieux d'entraînements, et je commence à saisir ce que je fais là.



- Combien ? Me demande Ritchi impassible.

- Trois.


Il hoche la tête en grognant, et l'homme en désigne trois.


- Essayez de pas vous tuer. Se contente de dire l'homme.

- Vous y tenez beaucoup ? Me renseignais-je

- Boaf.

- Alors je promet rien.



Je m'étire en enlevant ma veste et mon haut, faisant rouler mes muscles pour les réveiller. Je m'avance vers le centre, et mes doigts dansant nerveusement dans les airs trahissent mon état. Le bruit de langue de Ritchi retentit soudain, et je sais qu'il tique sur mon état d'énervement. Comprenant bien que trois, si je suis comme elle... Ça ne suffira pas.



Le mieux étant que la raison de mon énervement débarque, et Ritchi semble comprendre que là... Arno ne doit surtout pas s'approcher. Parce que mon regard est tout sauf sympathique.


Les mecs s'approchent de moi, semblant se dire que je ne piges rien de leurs langues puisqu'ils se demandent entre eux qui me foutra à terre.


Ils croient vraiment que c'est un combat dans les règles ces abrutis ?


Même pas besoin de goûter du sang pour sombrer ce coup-ci. Même pas besoin. La simple supposition d'être encore le crétin utilisé suffit à me rendre fous de rage.



Tous pareils.



Mes coups partent aussi vite, et le bruit de craquement fait comprendre aux deux autres proies qu'elles sont tombées dans un piège.


On va pas se battre. Je vais juste me défouler sur vous.


Je vais me prendre des coups oui c'est certains. Mais je n'aurais même pas besoin de sortir mes lames. Mon corps a trop besoin de déverser sa colère.




Je ne sais combien de temps plus tard, je me retrouve à fixer les corps sans vie des deux autres. La respiration encore saccadée, mes poings serrés le long de mon corps ne détiennent plus aucune parcelle de peau visible. Ils sont aussi rouge que le sang répandu sur le sol.


La sonnerie de mon portable me tire de mes pensées et je le prends, le décrochant après avoir vu l'appelant.


- Ouais Logan ? Un souci ?

- Ouais. J'arrive pas à joindre Gomorra d'où mon appel. Tu peux venir ?

- Je dois finir ce que j'ai commencé alors je dirais demain dans la journée. Je t'enverrais un message quand je serais sur place. Ça te va ?

- Ouais ça ira, je vais vérifier en attendant.

- Ok, à demain alors frère.

- Aaron, ça va mec ?

- Ça ira t'inquiète.

- On en parle demain.

- Non.

- C'était pas une question.



Il raccroche et je secoue la tête en rangeant mon téléphone. Attrapant mon paquet pour me sortir un mélange. L'allumant tout en enjambant les corps, croisant le regard ahuri d'un gamin.


- C'est qui papa ?

- Un dragon. Soupire l'homme m'ayant conduit ici.


Je me retournes pour regarder les corps, fumant avant de poser mon regard sur le chef présumé.


- Désolé, je crois qu'ils sont morts en fait. Comment me faire pardonner ?

- Boaf... C'était des traîtres... J'aurais pas mis mes mecs face à quelqu'un de ce clan. Je suis pas fou. C'était les taupes ayant permis l'attaque de notre favela l'autre jour.



Je hoche la tête, fumant en reprenant ma marche. Je vais voir Ritchi, le trouvant plus loin à parler avec plusieurs hommes. Reconnaissant sans mal quelques médecins de HOPE. Il finit par se tourner, m'observant de haut en bas, venant vers moi en soupirant.



- Je ne peux rester que aujourd'hui, je te laisse l'autre abruti. Un souci sur New-York.. Et comme Luc fait dodo...

- En vérité, la patronne a fait venir des gardes avec Hope... Alors si tu veux filer...


J'arque un sourcil, fixant avec méfiance Ritchi.


- En échange de ?

- Ton silence pour le mien.



Je penche la tête tout en fumant, écarquillant les yeux tout en comprenant. Je souffle doucement la fumée, posant ma main sur son épaule en me penchant à son oreille.



- Je suis rassuré, j'ai cru que t'avais zéro libido en fait. Mais ce que tu fais de ta queue, et avec qui... Personnellement je n'en ai aucune idée. Mais demande son fond de teint à Hakane, vous avez pas fait semblant avec les marques.


Il ricane en hochant la tête et je me redresse en lui faisant un clin d'oeil.


- Par contre pourquoi...

- Parce qu'il croyait qu'il serait à jamais le seul à pouvoir se foutre de ma gueule sûrement. Répond-il avec nonchalance. Et qu'il a compris qu'au final, je m'étais sûrement lassé de ses conneries. Et je dois vraiment être complètement épuisé pour te dire ça.


Il se frotte le visage en grognant et je soupire tout en fumant, observant de loin le fameux Micky.


- T'as pas pris le plus moche pour oublier.

- C'est lui qui a commencé ! Se dédouane t-il avant de grogner.

- Je sais pas le passif que t'as mec. Mais pour le peu que je te connais, rends moi un service.

- Hm ?

- Laisse pas celui-là te faire souffrir, ou je serais dans les premiers à le faire crever sans douceur. Je sais bien que derrière ce rempart froid et impassible, t'es pire qu'une guimauve. Alors, fais gaffe à toi ok ?



Il me sourit, de ce vrai sourire qu'il a habituellement avec Uta avant de hocher la tête. Redevenant sérieux la seconde d'après en regardant derrière moi.


- Je sais pas le pourquoi, et je vais pas demander non plus. Je vais envoyer Arno avec Micky. Tu pourrais en profiter pour, je sais pas moi... Te doucher et te rendre où tu es attendu. Je vais la prévenir t'inquiète.

- Demande lui qu'elle m'envoie Nino alors, pour qu'il m'appelle, c'est que ça risque de pas plaire.

- Ok. Bonne ballade alors.



Je hoche la tête pour le remercier, finissant de fumer l'air de rien alors qu'il va parler avec Arno et le fameux Micky. J'attends quelques minutes, pour être certains d'être en dehors de leurs champs de visions avant de saluer Ritchi. Redescendant vers sa maisonnette pour me doucher et me changer.

À priori, mon comportement porte vraiment problème à Arno puisque je le retrouve appuyé sur la voiture. Le visage sérieux, semblant avoir pris conscience de la situation.



- Tu m'explique ? Se contente t-il de dire.


Je hausse les épaules, m'allumant une cigarette en faisant le tour de la voiture. Attrapant son sac pour lui lancer avant de lancer ma veste à l'arrière.



- Rien à expliquer. J'ai un boulot à faire, et vous êtes assez sur place pour vous passer de moi. Donc j'y vais. La patronne est prévenue que tu es là et moi que je me rends ailleurs. Vu que mon téléphone n'a pas sonné de nouveau, j'en déduis que cela lui conviens. Bonne journée donc, et à plus tard.

- Je parles pas de ça.

- Il n'y a que ça qui te concerne pourtant. Écoute Arno, je vais être clair.


Je me poste devant lui, le regard plus sérieux que jamais.


- C'était sympa, mais ça restera un c'était dorénavant. Tout ça, ça m'as permis de me rappeler pourquoi j'évitais de baiser plusieurs fois avec la même personne. Alors avant que ça sente la merde, je préfère encore arrêter de jouer. Je m'en fais pas pour toi, tu trouveras de quoi t'occuper. Oh tiens, justement je crois bien qu'il y en a un que tu vas devoir consoler. Bon courage.

- Faut se calmer, tu réagis comme si on sortait ensemble putain !


Je ricane en secouant la tête, me reculant afin de me diriger vers ma voiture.



- Nan, crois moi, ça n'arrivera jamais ça. Je te dis juste qu'on baisera plus ensemble et de trouver ailleurs. C'est juste de la politesse ça Arno. Parce que je t'apprécie. Et parce que je t'apprécie en tant que pote, je te préviens que vraiment, tu ferais mieux de bien prendre au sérieux mon constat. Toi et moi, on ne sera que pote. Et ce qu'il y a eu, n'aura plus lieu. Maintenant, je crois que tu as un mec à surveiller. Bonne journée.



Je rentre dans la voiture, la démarrant avant de partir sans perdre plus de temps que je n'en ai déjà perdu. Je sais pas la merde qu'il y a à New-York mais ça me fera des vacances de toutes ces conneries.




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