Chapitre 31. Point de vue Ritchi.


- Tu m'amène où là ? Me demande t-il en riant. J'adorerais abuser de la position de la princesse en détresse, mais je connais mon chef... Il nous suit du regard, et si on part de là... J'ai pas du tout envie de goûter à sa punition pour un caprice de ma part.


Je me redresse sans comprendre, le voyant grimacer en s'étirant. S'appuyant finalement sur la voiture alors que nous entendons marcher derrière nous. Je me retournes, voyant arriver Naëlle et Iblis. Les deux paraissant vraiment blasés du taux de conneries des hommes, et ils ne font même pas semblant d'être étonnés du déroulé des événements.



- Ça ira ? Se contente de demander platement Iblis

- Tu m'as fait pire. Rit Micky en se redressant. J'en déduis que..

- Je compatis. Répond-il en haussant les épaules.



Naëlle se contente de ricaner, me laissant perplexe à les observer. Et je semble être le seul à avoir raté quelques étapes à la discussion.


Connaissant Naëlle, et me fiant à mon impression sur son nouveau compagnon de jeu... Ils ne vont jamais tenir en place les deux jours.. C'est impossible. Je sais même pas comment c'est possible de les avoir encore tous les deux sur le camps plutôt qu'à faire les cons là dedans...


- Tu t'attendais à ça...Soupirais-je

- Pas de la part de.. Fin.... Ouais. Lâche t-elle alors que son regard parcours la forêt.

- Doc, je dois te parler. Intervient Iblis.



Je vois les deux s'éloigner, trouvant vraiment que c'est un duo improbable. Voir même impossible.



- Ouais même moi je me demande comment les deux là peuvent bosser ensemble. Me répond-elle

- C'est pas un ange pour être à ses côtés. Vu le masque, ça doit être l'un des pires.



Je sens son regard sur moi, et je tournes le regard pour rencontrer ses deux prunelles. La trouvant vraiment sérieuse pour le coup. Elle s'allume un de ses mélanges, semblant vouloir faire garder le calme à son corps pour l'instant. Et je devine sans mal que les deux s'attendent à d'autres dérapages.


- Certains de ses démons sont vraiment infréquentables. Des chiens à tenir en laisses en effet. Mais Doc.. Il a pas de masque. C'est ça le mec. Il va pas au combat, même si Iblis a dû probablement l'entraîner pour l'endurcir. Je le vois comme un chiot foufous débilos... Et étonnement, ils sont beaucoup à le respecter dans les hommes de mon diable. On dirait pas comme ça, mais il est très compétent. Toi t'as tes seringues, lui il a son charisme. Oh je te le concède, y a bien un domaine où il est loin d'être innocent...


J'arque un sourcil et je soupire face à son sourire.


- Je pourrais t'aiguiller, mais ce serait moins amusant. Ricane t-elle



Elle ricane en se reculant. Haussant les épaules, arborant son visage faussement innocente. Je plisse les yeux, avant de soupirer et de regarder vers le camp quelques secondes. Son rire finit par me faire la regarder de nouveau, et son sourire s'est étiré.



- Oooh pitié mec, me dis pas que tu sais vraiment pas pourquoi mon frère a fait ça ! T'es pas aussi con que ça putain ! Se moque t-elle



Mon visage se fige, et mon esprit a un blanc immense alors que je ne vois en effet qu'une explication à son comportement immature. Mais cela me paraît tellement improbable que je repousse cette hypothèse loin. C'est cependant à cette hypothèse là qu'elle fait référence, elle. Mais pour suggérer ça... Cela veut dire que...



- Tu le savais... Tu l'as toujours su... Murmurais-je. Mais tu as dis que...

- Que c'était pas mes affaires. C'est vous qui aviez mal compris ! Putain je suis qui pour juger qui couche avec qui et qui plaque qui hein ? Grogne t-elle. J'ai pas changé d'avis, je prendrais jamais de camps. Juste, en tant qu'amie.. Arno a toujours assumé, et je crois pas que ça ai changé quoi que ce soit dans le respect des hommes. Votre réputation, votre savoir et votre autorité est très assise et connu à présent. Alors ce que vous faites dans votre vie privée... Ils s'en foutent tous tu sais. C'est vous qui êtes trop cons pour le comprendre.

- Et je dois faire quoi hein ? Soufflais-je. Ça fait..



Elle pose ses doigts sur mes lèvres, secouant la tête en me souriant. S'approchant plus près, pour que ses paroles ne soient entendus que par moi.



- Lâcher prise avec le passé, et te demander ce que tu veux à présent. Quel type de personne te rendrait heureux. Nous avons bien trop couvé tous deux mon frère, alors maintenant... C'est moi qui vais m'en occuper. Je t'ai laissé ça en charge bien trop longtemps sans le voir.. Je m'occupe de mon petit frère, pense juste à ton bonheur à présent. Que ce soit avec lui, ou quelqu'un d'autre. Avancer ne veux pas dire renier votre vécu. C'est juste accepter que c'est terminé. Et s'il veut vraiment t'avoir, alors ce sera à son tour de se battre. Tu t'es assez battu pour du vent mon dragon blanc. Je refuse qu'il te fasse souffrir encore.

- Je te laisse cinq minutes et t'es déjà au bras d'un autre ! S'élève une voix.



Elle se met à rire en se tournant vers la voix, posant théâtralement sa main sur son cœur en feignant d'être choquée.



- Comment oses tu douter de moi ? Je suis meurtri !



Un sourire s'étire sur ses lèvres et il se met finalement à rire en hochant la tête.


- Sale gosse. Doc va gérer, on peut aller s'amuser si tu veux ?

- Une bataille ? Demande t-elle sur un ton surexcitée.



La sonnerie de mon portable me fait décrocher de la conversation, et je fronces les sourcils face à l'appelant, m'éloignant avant de décrocher.


C'est Naëlle qui vient finalement me retrouver, me trouvant à fixer mon portable tout en jouant à le faire tourner dans ma main, réfléchissant. Elle pose sa main sur mon menton, me forçant à relever le visage pour la regarder.



- Que se passe t-il ?

- C'est un des villages où je vais... Il y a eu des affrontements et.. Murmurais-je

- Et tu voudrais y aller ?



Je hoche doucement la tête, grimaçant avant de souffler.



- C'est rien, y'a du boulot ici. Lui dis-je dans un sourire.



Je range mon téléphone, commençant à marcher vers le camp mais sa poigne se referme sur mon bras. Je m'arrêtes aussi vite, surpris, la regardant sans comprendre.



- C'est grave ? Demande t-elle


Je connais assez ce regard là pour ne pas tenter de jouer sur les mots. Tu connais déjà la réponse, puisque tu me connais assez pour me décrypter aisément en un regard. Tu me lis comme personne d'autre en ce monde.



- Les abrutis d'ici se passeront de toi alors. Reprend-elle. Contacte HOPE pour avoir de l'aide supplémentaire. Tu peux y aller. Je dirais que t'as tes règles t'inquiètes.



J'arque un sourcil et un sourire en coin finit par s'étirer sur ses lèvres.


- Merci ma douce.


Elle hausse les épaules, son regard allant se perdre vers le camp.


- File, je garde les gosses avec mon diable. Je t'ai piqué ton stock de seringues au pire.



Les pauvres...


Je leurs souhaites de ne pas la pousser à les sortir.. Parce que si moi je vise pour endormir... Elle, elle vise pour faire durer le plaisir... Et l'autre j'imagine même pas.




Je l'embrasse sur le front avant de repasser au camps, rangeant mes affaires. Je passe un appel à Uta, prenant le temps de le prévenir que je vais devoir m'absenter mais que Hakane rentre.



- Je t'envoie la diva Uta, essaye de tuer personne en mon absence.

- D'accord... Papa ?

- Oui ?

- Tu fais attention à toi ?...

- Bien sûr trésor. Je rentre dès que je peux. Je t'aime.

- Je t'aime aussi. À plus tard papa.



Je souris en raccrochant, relevant le regard pour croiser le regard perplexe de Micky. Je ne peux m'empêcher de détourner le regard, rangeant mon téléphone avant de refermer ma sacoche. Je me redresse, cherchant du regard Hakane, sifflant après lui. Il arque un sourcil en se retournant, venant me voir assez vite.



- Tu t'échappe ? Constate t-il. Un souci à la maison ?

- Pas à la maison non. Par contre tu peux rentrer surveiller Uta ? J'ai pas envie que...

- Ok j'y vais. Me coupe t-il. De toute façon je devais y aller, il va être l'heure pour ses cours.

- Sois pas trop dur. Soupirais-je



Il arque un sourcil en me fixant, et je roule des yeux en embarquant ma sacoche. Allant pour partir avant de me retourner, le trouvant toujours à la même place. Il se contente de m'observer partir, fourrant ses mains dans ses poches.



- T'inquiètes, y'a Grey. Grogne t-il.

- Un chaton contre notre fils ? Sérieux ? Ça rassure qui ça putain ? Répliquais-je

- Il a un don avec les gamins. Même Uta. Dégage tu m'insupporte espèce de papa poule.



Je hausse les épaules, l'entendant rire et je me contente de marcher sans me retourner. Ne pouvant empêcher un sourire de s'étirer sur mes lèvres.


- Eh mon Riri d'amour ! Et mon câlin alors!! S'écrit Hakane en riant



Je me contente de lui faire un doigt d'honneur, faisant redoubler son rire alors que je m'éloignes. Lançant ma sacoche à l'arrière de la voiture avant de me mettre au volant. Observant avec perplexité un Micky qui arrive en courant vers ma voiture en faisant de grands signes.



Quoi j'ai oublié quoi encore ?

Si c'est Luc ils se démerdent.



Je commence à abaisser la vitre conducteur, clignant des yeux alors qu'il monte dans la voiture. S'installant alors que je le regarde sans comprendre.



- Tu fais quoi là ? Demandais-je

- Je viens avec toi.

- J'ai pas besoin d'une baby-sitter ni d'un toutou. Descends, j'ai autre chose à foutre.

- Je peux être utile sur place.

- Je m'en tape de ce que tu crois être. Descends je suis pressé.

- Pas si pressé que ça vu que tu es toujours là.



Je fermes les yeux, inspirant profondément. Me tournant lentement alors qu'on cogne à ma fenêtre. Rencontrant le regard noir d'Iblis qui semble deviner mon problème, mais s'en foutre royalement.



- Il bosse vite et bien, et il est même plus habitué à soigner sur le terrain que toi. Naëlle a eu l'air de dire que tu aura du boulot sur place, et le temps que les équipes vous rejoignent... Deux bras de plus, compétent, ce sera pas une perte de temps. Gain de vie donc. S'il parle trop, fout le dans le coffre, il a l'habitude.

- En gros je suis la nounou ?

- Hm... Il a une tête d'abruti mais il en a dans la tête. La route te laisse le temps pour lui expliquer la situation sur place. Tente. Et si vraiment il t'emmerde, tu le laisse sur le bord de la route. Attaché à un arbre avec la pancarte pour l'adoption.... Ce serait pas une première pour lui. Doc soit sage. Sinon...

- Ouais ouais ouais. Grogne Micky. C'est bon je sais.



Un sourire carnassier s'étire sur les lèvres d'Iblis alors qu'il se redresse, tapotant sur ma voiture. Je lance un regard à Naëlle, elle se contente d'un geste pour approuver et je grimace en démarrant. Pestant entre mes dents en prenant la route.



Tu m'emmerde Naëlle, tu sais bien que j'ai pas le droit de refuser tes ordres. Et ce putain de signe en était un.



Je suis soulagé de son silence, l'entendant ouvrir son sac et ma curiosité me pousse à le regarder en coin. L'observant sortir un livre avant de reposer son sac entre ses jambes, poussant le siège en arrière afin de s'installer. Il ne lève même pas les yeux de ce bouquin qu'il ouvre, s'installant tout en commençant à le lire. Cependant mon regard lui fait lever le sien de son livre au bout de quelques secondes, et si les premières secondes il semble très sérieux... Je vois son sourcil se lever, un sourire en coin commençant à s'étirer avant que je ne me décide à regarder de nouveau la route.


Il rit légèrement, et je me contente de rester impassible. Me disant juste qu'il semble vouloir éviter de se faire abandonner sur le bord de la route avec une laisse.


Merde j'ai pas demandé à Hakane moi.


Oh je dois bien avoir une chaîne dans le coffre...



- Merde j'ai pas pris ma corde. Grognais-je

- Qui servirait à ? Se renseigne t-il d'une voix détachée

- T'attacher à un arbre. Répondis-je pensif.



J'entends le bruit d'une page qu'on tourne, son soupir venant se faire entendre alors que je continue de fixer la route.



- Je préférerais que ce soit un lit, et si tu m'attache, tu y passerais aussi. Réplique t-il sur le même ton que sa précédente question.



Ah.

Ok.



- On va où en fait ? Demande t-il plus sérieusement.

- Une favela que je fréquente depuis très longtemps. Il y a eu un affrontement avec un cartel rival sur place, et il y a beaucoup de blessés.

- Des amis à vous ?


Je le regarde en coin, me pinçant les lèvres avant de souffler.


- Un des cartels avec qui les dragons ont des liens oui.

- Une estimation du nombre de blessés ?

- Au moins cinquante personnes, des cas inquiétants.

- T'as du stock ?

- Toujours.

- Ok. Combien d'heures ?



J'appuie sur l'accélérateur, un sourire en coin s'étirant sur mes lèvres.



- En roulant à la Naëlle... Ça ira vite. Te pisse pas dessus par contre ou je te jette de la voiture sans m'arrêter.

- T'oserais pas.



J'arque un sourcil, mon pied venant appuyer à fond sur la pédale, et je le regarde sans me détacher de mon sourire.



- Ok j'éviterais de me pisser dessus, mais pour ça.. Au lieu de me mater, tu veux pas mater la route ? Au moins tant que tu roule à... Oh bordel ! Regarde la route ! Panique t-il en voyant le compteur.



Je ricane en posant mon regard sur la route, mettant mon oreillette alors que mon téléphone sonne. Le décrochant en soufflant.



- Pourquoi Peter me demande si je conduis vers le Mexique ?

- Oh parce que je roule vite je crois.

- Ah. Ok. Iblis me dis de te dire de faire gaffe, Doc vomis quand il a peur.

- Et comment je détermine ça ?



Elle semble prendre quelques secondes à se renseigner, se mettant à rire en me reprenant en ligne.



- Tant que tu frôle pas les autres véhicules comme moi et que... Ohh...

- Ohh. Shit.



Je regarde en coin Micky qui semble perdre des couleurs, et je me pinces les lèvres.


- Ma douce, je crois que le Doc aime pas notre conduite.

- Bon courage. Rit elle avant de raccrocher.



Nan mais pas moyen qu'il me vomisse dans la voiture putain ! Je viens de la faire nettoyer !


Fais chier.


Je grogne en relâchant la pédale, posant ma main sur sa cuisse. Le sentant se détendre .



- Si ta conduite veut dire me faire tripoter.. Finalement je suis pas contre.



Il est pas sérieux là ?


Je crois que je préfère quand il se tait finalement.



J'appuie violemment sur la pédale pour accélérer, allant pour enlever ma main avant de sentir la sienne la rattraper. Ne la lâchant pas.



- Un deal est un deal. Souffle t-il. Je garde ça et tu garde... Ta conduite.



Nan mais il est pas sérieux là ?



Je le fixe, clignant des yeux alors qu'il se contente de reprendre sa lecture.



- Enlève ta main et je te promet de vomir. Dit-il en tournant une page.


Je vais tuer ce mec avant la fin de ce trajet.

J'en suis quasi-certains putain.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top