Chapitre 25. Point de vue Naëlle.


Luc... Sûrement ignorais tu que cette pièce aussi était sous nos caméras ? Que cette pièce là surtout, nos oreilles y étaient toujours reliés. Même si cette fois, Peter avait tenté de te couvrir je le reconnais. Pas que tu avais fait quelque chose de mal, mais plutôt parce qu'il avait compris ton besoin de solitude. Ce même besoin me poussant à m'y enfermer pour y jouer. Des heures durant, tout comme toi.


Et si le début de ton apparition, de ta discussion avec mes monstres m'avaient bien fait sourire... J'avais vite deviné dans tes gestes ce même souvenir lointain revenant. J'évitais d'y penser, parce qu'habituellement c'était moi à ta place. Et que sûrement comme elle... J'étais trop prise dans mes notes pour réaliser.


Mais j'avais entendu oui. J'avais entendu son prénom que tu hurlais dans ton violon. J'avais retrouvé sous ce violon ce même petit garçon que le temps ne parvenait pas à effacer. Ce petit garçon bien trop terrorisé pour ne pas repousser mon dragon blanc... Si seulement tu comprenais... Tu comprenais qu'il n'y a bien qu'avec toi qu'il était ainsi. Tu es le seul à qui il continue d'exposer ses faiblesses ainsi. Et même pour lui, c'est une lutte incessante entre son coeur et son esprit.


« votre secret »


Quelle connerie.


Je le reconnais Luc... J'ai hurlé de rage devant mon écran quand tu l'as, encore, laissé repartir. Quand cet abruti n'as pas su comprendre que pourtant ta mélodie comportait les mots que tu ne parvenais pas à dire. Putain de duo d'abrutis finit tiens... Vous avez passé trente ans et vous ressemblez pourtant encore à deux ados luttant contre eux-même.


Même moi je piges pas c'est quoi votre foutu problème à vous deux... Faut le faire. Pourtant je connais le passif, je connais tes fautes Luc. Je connais l'entêtement de Riri, je connais sa manie involontaire à veiller sur toi depuis tout ce temps malgré toutes tes erreurs. Je connais toutes les conneries que tu fais, que tu as fais en mon absence. Et on ne peux nier qu'on est frère et sœur tous les deux hein ? Des putains de calamités avec l'amour.


C'est cela que tu t'es dis quand tu as souris en te remettant à jouer après son départ ?


Mais tu n'es pas moi. Tu n'es pas eux. Tu comptes vraiment passer à côté de ta vie par péché d'orgueil foutu abruti ?



- C'est joli.. Qui est-ce ? Souffle Iblis.


Je ne quitte même pas la fenêtre du regard, je ne bouge pas. N'écoutant seulement que ses notes et sa musique.


- C'est l'âme de mon frère. Murmurais-je.



Je sens son étreinte alors que son torse vient épouser la courbe de mon dos. Ses doigts venant m'essuyer doucement les yeux me font comprendre que sans m'en rendre compte je pleurais.


- J'entends tes tourments à des kilomètres mon délice... Alors que les rires remplissent ta demeure, ton bureau reste d'un calme effrayant. Personne n'ose venir te voir. Même tes enfants semblent sentir que tu ne vas pas bien et te laissent tranquille.. Pourtant je dois concéder que cet Hakane a vraiment mis du sien pour divertir tes hommes. Alors pourquoi je vois tes larmes couler ?



Je me contente de serrer ses bras, haussant doucement les épaules. N'ayant aucune réponse tellement de choses me viennent sur l'instant.



- Mon petit frère préfère suivre ma voie plutôt que de tenter la sienne. Et pourtant... Pourtant l'univers entier entends sa mélodie emplit de cet amour... Alors pourquoi.. Suis-je la seule à comprendre ses notes ? Quand tous les mots qu'il ne parvient pas à dire sont posés là ? J'aimerais les aider, mais je n'ai pas ces clés là... John préfère continuer de se fermer à tout plutôt que d'accepter de renoncer à ses chimères. Aaron se noiera dans la luxure plutôt que de tenter de s'ouvrir de nouveau. Arno restera planté là, n'osant pas faire de pas de peur d'échouer. Le jour viendra où mes enfants me demanderont qui est leurs papas... Et je ne sais pas si je devrais mentir ou dire la vérité. La vie avance si vite, et pourtant... Nous avons tous en ce moment le regard vers le passé. Parce que nous sommes eux, des années et des années plus tôt... Et je suis là, à me demander les conseils qu'ils m'auraient donnés. S'ils en avaient eu le temps. À me demander tout comme Luc, à quoi ressemblerait-il s'il avait pus grandir ? Que serions nous devenus sans tout cela dis moi mon diable ? Le monde avance, le temps coule... Tellement de choses pour si peu de temps. Je me heurte de plein fouets à mes propres limites d'humaine...

- L'amour est une leçon qu'on ne peut apprendre que par soi-même mon délice. Ce n'est pas à toi de régler leurs tourments même si tu les entends et que c'est cette douleur qui te fait pleurer. Comprends ton petit frère ma beauté, vois ce qu'il a vécu de son regard... Les terribles épreuves qu'il a dû lui-même surmonter. Comprends la peur qu'il peut avoir à se laisser aimer autant une autre personne sans rien pouvoir y faire, et toutes les angoisses du mal qu'il pourrait lui infliger.. Je suis certains que dans son esprit, il est sûr de faire le bon choix pour préserver l'autre. Comme toi en ton temps... Mais cette bataille là... Laisse les la mener par eux-même. Et si vraiment.. Je dis bien si vraiment cela t'angoisse trop... Alors en dernier recours nous nous amuserons à ouvrir les yeux de ton petit frère.



Je ne peux m'empêcher de ricaner, embrassant son bras et il soupire en posant sa tête sur la mienne.



- Mais pour Aaron mon délice... Lui... Je ne peux m'en mêler. Et tu ne serais d'aucun recours non plus je le crains bien. Je pense que les seuls à disposer de ces cartes là sont les personnes ayant été dans sa vie à cette époque là.

- On en reviens toujours au même problème hein... Soufflais-je

- Tu n'y peux rien. Même toi tu ne peux lutter contre le destin mon délice. Ricane t-il



Chouette.

Je saute de joie ça se voit pas ?



Il se redresse, et je tourne la tête vers lui en arquant un sourcil face à son changement d'attitude. L'observant fixer la porte quelques secondes.



- Je crois que vaïana veut te parler.

- Hein ? T'a bu ou...



De quoi il me parle lui ?

C'est qui ça vaiamachin ?


Je vois la porte s'ouvrir, me laissant encore plus perplexe sur Jarod entrant dans la pièce.



- Eh bah... Mon fils t'as pas manqué mec... Constatais-je hébétée.

- Et encore, moi je suis pas en robe à froufrous avec du maquillage ! Alors je suis pas le plus à.... Oh tu les a pas vue c'est ça ?



Je cligne des yeux, secouant lentement la tête. Et Iblis en profite pour sortir du bureau tout en riant.



- Et bien, avec tout le respect que j'ai pour toi et nos... enfants... Permets-moi de te dire que c'est un sacré groupe de démon que nous avons là. M'indique t-il impassible.



J'arque un sourcil, me penchant avant de m'avancer vers la porte grande ouverte. Observant passer avec les yeux écarquillés ce qui semblerait être... Jo. Je me recule lentement, refermant la porte devant moi en clignant des yeux.



Putain je me suis droguée ou.... ?



Je me tournes vers Jarod, lui indiquant la porte en ouvrant et fermant la bouche. Et il hausse les épaules.



- Et encore... Je te jure que Ritchi et Ali c'est pire.... Parce que Uta a fait coiffer son père en princesse aussi en plus du maquillage... Et Ali.... Hm. Il a une perruque. Alors tout le monde l'évite parce qu'en plus Peter s'amuse à mettre les chansons Disney approprié à chaque... Personnage quand on arrive dans un endroit. C'est un enfer.



Une bande de gosse. Une immense bande de gosse. Voilà ce que je dirigeais.



- Je ne venais pas pour ça en fait.. Souffle t-il. Peut-on parler, sans risquer qu'on nous interrompt ou nous entende ?



Je hoche doucement la tête, fermant la porte à clé avant de m'avancer vers mon bureau. Sentant son regard me suivre.



- Heu... Pourquoi tu n'as pas de culotte ? S'étonne t-il

- Parce que ma fille a le sens du détail très poussé. Pourquoi tu crois que je sors pas de ce bureau abruti ? Grognais-je. Je suis au courant que mes enfants sont des démons. C'est ma propre chair qui me martyrise hein..Et elle crois qu'en me faisant sa tête d'innocente je vais pas avoir envie de l'étouffer.... Bref.



Il se pince les lèvres, prenant place finalement sur un siège en face de moi. Ses gestes trahissant soudain sa nervosité.



- Bien, tu veux pas fumer un mélange avant ? Non parce que...



J'arque un sourcil, m'appuyant sur mon poing en le fixant et il ne peut s'empêcher de grimacer.



- Chier. Tu as confié à certains de mes mecs la surveillance de Don. Commence t-il. Et on t'a dis qu'il était dans une petite ville avec femme et enfant.

- Oui.

- Eh bien. Il vient de quitter le territoire en question, pour se rendre au Mexique. Sans femme et enfant. Seul. On sait pas ce qui a mené à ça, mais nos hommes continuent de l'observer de loin.



Pourquoi je sens un « mais » arriver qui va encore moins me plaire ?



Je me lèche les lèvres lentement, hochant la tête en tentant de rester calmes. Attendant la suite du récit. Mais apparemment Jarod sait bien trop me lire pour ne pas voir mon énervement qui commence à monter.




- Le mais c'est ça ? Ricane t-il, gêné. Eh bien...



Il se recule avec son siège de plusieurs mètres, observant la distance avant de se rasseoir. Semblant se tenir prêt à bondir.



- Alors je te jure, avant de commencer, que j'étais pas au courant que c'était un souci.

- Déballe ton sac avant que je ne t'éventre. Commentais-je doucement.



Il ouvre et referme la bouche. Et vraiment, je sens que je vais pas apprécier pour que ce mec là prenne autant de temps à me dire les choses.



- Don se trouvait à Yazzi avant de partir pour le Mexique. Lâche t-il d'un coup.



Il se recule encore plus, finissant par se lever pour se tenir près de la porte alors que je sens que tous mes muscles se sont tendus à la simple évocation de cette ville.



- Pardon ? Hurlais-je

- Et... Comme vous le savez... On ne pouvait pas approcher en raison de... Mais...Monsieur Gomorra était au courant !.. Oh putain !



Il se baisse juste à temps, parvenant à esquiver les objets tranchants que j'ai à portée.



- Mais je savais pas putain ! Arrêtes d'essayer de me tuer ! Oh bordel !



Il sors en courant du bureau, et je ne peux pas dire que cela me calme. Bien au contraire. Puisque je décide de le suivre, et forcément très rapidement... Je me retrouve face à Angelo et à Diego.



- Nani calmes toi...



Je me contente de hurler de rage, mon poing venant s'abattre sur le mur alors que je fusille du regard Diego.



- La seule putain de chose que tu m'a promise. La seule putain ! Tu l'a laissé salir ça de sa présence ! Hurlais-je.

- Mais Naëlle.. Commence t-il

- Sacrés. Vous avez un putain de pays entier alors pourquoi les terres sacrées ! Jamais ! Jamais tu ne devais laisser y entrer des hommes pareils ! Plus jamais ! Tu m'avais juré ! Tu avais juré !



Une étreinte puissante m'empêche de bouger et je continue de hurler de rage, finissant par reconnaître l'étreinte de mon frère.



- Laissez nous. Ordonne froidement Diego.



Il s'avance vers moi, se frottant le crâne avant de souffler.



- Je sais pourquoi tu es en colère fillette. Mais la femme qu'il a rejoins habite sur place depuis longtemps. Et des hommes sur place le tenait à l'oeil. Nos affaires ne peuvent pas influer sur eux, tu le sais. C'est ta propre règle. Je venais justement te prévenir. Je viens d'avoir un appel. Ils demandent à rencontrer le Dragon.



Mon frère renforce sa prise alors que je pédale pour reculer, secouant la tête vivement.



- Dis leurs que c'est toi. Je peux pas. Je peux pas. Pas ça.

- Nani... Souffle Angelo.

- Non. Non non non. Pas ça.



Je continue de me débattre dans les bras de mon frère, refusant de remettre les pieds là bas.



- Je m'en occupe si vous le permettez. Intervient Iblis.



Mon regard se pose sur lui aussi vite, ma respiration trahissant ma panique. Il se glisse entre les hommes, s'avançant vers moi en me fixant. Venant glisser ses bras autour de moi alors que l'étreinte de mon frère disparaît. Il me laisse me débattre contre lui, me souriant avant de se pencher à mon oreille.



- Angelina mon amour, arrête s'il te plaît. C'est moi. Me murmure t-il à voix basse. Je pensais que tu n'avais plus peur de rien ? Toi aussi tu dois affronter tes douleurs mon délice. Je ne peux te suivre là-bas, le clan ne peut te suivre. De quoi as tu peur ?

- Je n'y suis jamais retournée... Murmurais-je. Jamais. Ils ont connus le sang de ma faute.... Quand ils vont me voir ils vont me...

- Te haïr ? Voyons ma délicieuse friandise...



Il redresse son visage, caressant le mien en souriant. Secouant doucement la tête avant de m'embrasser le front.



- Tu es une enfant, disparue du jour au lendemain. Et en plus de ta disparition, la mort de ta famille. L'homme peut avoir bien des défauts, mais pas celui de nommer responsable l'enfant s'étant fait prendre dans les filets d'un monstre. Et si certains osent penser cela, alors je les tuerais de ma main. Mais vous avez tous deux besoins de retourner à vos racines, maintenant plus qu'avant. Et qui sait... Peut-être que sur place, tu rencontrera des personnes importantes à l'avenir ?




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Note de l'auteur :


Eh paf.

Mon côté chieuse m'as fait couper le chapitre là.

Des théories sur ce chapitre et la suite les chats?


(Non je suis pas sympa, mais ça vous le saviez déjà hein)


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