Chapitre 24. Point de vue Aaron.


— Aaron !


J'ouvre un œil en grognant, me retournant tout en grommelant alors qu'Arno entre dans ma chambre comme un gosse.


— Ça te dirait de jouer avec tes baguettes ?


Et moi comme le dernier des abrutis... Je réagis ... Putain je voulais encore dormir.. Je me redresse aussi vite, arquant un sourcil en me frottant le visage.


— Si tu parles bien de batterie... Ouais. Murmurais-je ensommeillé.




Il ricane, et je relève le visage pour le voir me tendre une tasse de café. Je le remercie en la prenant, savourant le café avant de me lever et de m'étirer. Allant chercher mes baguettes avant de le suivre, pas encore bien réveillé je dois bien l'avouer.


Du coup, je piges encore moins pourquoi il m'amène vers le toit cet abruti.



— Tu veux que je te reprenne sur un toit ? Ricanais-je


Le pire c'est que ma queue dirait pas non... Je me désespère sérieux. C'est la jumelle démoniaque du koala c'est pas possible...



Il rit en secouant la tête, et je pourrais me moquer de sa démarche... Si je n'avais probablement pas la même. J'ai tout le temps de finir mon café et d'émerger correctement que nous arrivons à peine devant la porte menant au toit. Et je ne peux que constater qu'il y a déjà des personnes sur place. Et surtout, des barils en métal.



— Ohhh... Le kiff. Murmurais-je.



Je m'avance aussi vite, testant le son alors que je sens un sourire s'étirer sur mes lèvres. La nuit est totale autour de nous, seulement deux spots pour éclairer cette immense terrasse sur le toit, je relève le regard, croisant celui de Arno en face de moi alors que j'aperçois Iblis se positionner à mes côtés avec un baril. Et comme chef d'orchestre... Suri. Comme victime, Elle.

Les premières tapes, puissante, sa posture qui change alors qu'elle ferme les yeux. Levant le visage alors que nous sentons les premières gouttes de pluie tomber. Je me laisse emporter par le sons sans même chercher à sortir mes baguettes, suivant le rythme à main nue de Suri, me calant finalement avec Arno en décalé...  Et tout comme moi, elle se laisse emporter par le rythme lourd de nos tambours. Laissant son corps parler. Iblis finit par se caler sur le rythme de Suri, le rendant encore plus lourd, encore plus inouïe alors que la pluie vient tremper nos corps. L'atmosphère devenant presque magique alors que Suri vient rejoindre sa danse, alors que les deux semblent se synchroniser à la seconde même où leurs regard se croisent. Devenant le miroir l'un de l'autre sur notre musique.


Nos battements semblent s'accélérer dans une même micro-seconde, la même réflexion semblant se faire. Comme un besoin d'exulter tout ça, tous ces instants que nous avons en nous, déversant un tas d'émotions bien trop complexes. Observant leurs corps se mouvoir, danser avec la pluie et la lumière. Là, au dessus du monde.


J'avais l'impression de les voir danser dans le ciel tellement je ne fixais que cela. Ne me rendant même plus compte de mon corps jouant avec force. Seulement guidé par mes oreilles et mon instinct, mon regard ne pouvait les quitter.



Nos gestes finissent par rester en suspends, et nous les observons reprendre leurs souffles.


— Ça me rappelle l'Afrique dis donc.. Tu me rendrais presque nostalgique joli Dragon. Provoque l'air de rien Iblis.


Je les vois tous deux se redresser, ricanant, semblant par cette simple remarque, retrouver leurs forces.


— Invincible. Increvable. Commence Suri.

— Des putains de saletés de Dragon. Termine Naëlle en fixant Suri.



Ils se mettent à ricaner. Recommençant à danser aussi vite alors que notre son reprend. Et ce n'est pas tant pour le côté inouïe de ce moment que je prends un pieds pas possible. Parce que depuis que je la connais, j'ai compris que des moments aussi surréaliste... Il n'y a bien que eux pour en offrir de tels. C'est surtout parce que oui.. Je me sens revivre à jouer de la musique. À ne réfléchir à rien, juste laisser ma musique m'envahir entièrement. Là. Comme une éternelle amante dont je ne pourrais jamais me lasser ou me passer.


Et quand l'instant se termine, que la pluie cesse et qu'ils repartent tous. Je reste sur le toit à fumer, observant les instruments tout en plongeant dans mes pensées.



— Tu n'y peux rien, c'est ainsi. La musique est ton sang, c'est les battements de ton coeur. Cette partie de ton âme dont tu ne pourras jamais te passer. Murmure t-elle derrière moi. C'est une obsession, ce qui illumine ton être.


Je sens ses doigts suivre avec précision les muscles de mon dos alors que je continue de fumer, un soupir s'échappant de mes lèvres.


— J'aime tout de toi tu sais sweetie. Ton ombre et ta lumière. Ton rire et tes colères. Ta haine et ton amour. Tes ténèbres et tes joies. Le sang qui coule sur tes ailes, et la façon dont tu illumine la salle quand tu joue. Sweetie, mon beau sweetie. Je te refuserais de t'attacher les ailes en sachant que, seul, ce clan ne peut te rendre heureux. Tu as peur que je t'en veuille de t'inquiéter pour eux ? Mais moi je m'inquiètes pour toi mon ami. Les douleurs qu'ils m'ont infligées sont d'un passé tellement lointain pour moi... Tu sais aussi pourquoi je ne peux pas juste ignorer leurs douleurs. Mais c'est moi l'origine de tout ça... Tu crois que je serais vraiment trop égoïste si je te demandais de ne pas virer tes amis de ta vie de ma faute ? Ce serait trop demander ?



Je me retournes, la prenant dans mes bras en secouant la tête. L'embrassant sur le front avant de plonger dans son mortel regard.


— Tu sais... Murmurais-je... Encore Cole, je pense qu'il prendra beaucoup de recul sur vous comme tu l'a demandé. Il prendra le temps pour lui se reconstruire... Mais les jumeaux... C'est dans leurs sangs d'être des guerriers. Si tu veux vraiment que ton secret soit gardé... Ils ne doivent jamais s'approcher d'ici. Parce qu'en un regard, ils comprendront tout.. Et là, tu découvrirais sûrement que même face à toi, ils ne trembleront d'aucune peur. Parce que ça, ça passera avant.


— Je l'espère bien. Me dit-elle dans un sourire narquois. Je n'offrirais jamais cette place là à la légère, et s'ils la veulent... Ils devront entamer la plus dure bataille de leurs vies. Je n'autoriserais personne à voler cette place qui revient à leurs géniteurs. Mais le ou les géniteurs en question, eux aussi devront me prouver qu'ils en sont dignes. Mes enfants ont déjà assez d'une mère folle pour rajouter des géniteurs incapables.. J'espère bien qu'ils me prouveront qu'ils peuvent se battre face aux choses vraiment importantes. Qu'ils apprennent de leurs erreurs. Qu'ils seront capable de tout pour eux. Je ne suis pas naïve sweetie, je sais bien que le jour arrivera où tout ça éclatera. Mais je ne faciliterais la tâche de personne pour cela. Je ferais croire que je suis contre, je ferais absolument tout pour les faire reculer. Et toi, tu tairas ce que je viens de te dire, parce que toi aussi... Tu n'attends que ça... Qu'enfin ils te prouvent que tu as raison de continuer d'avoir cette confiance conne en eux. Comme tu n'as jamais cessé d'espérer que je n'étais pas morte, comme tu n'as jamais cessé de croire en moi tout ce temps... Tu espère qu'ils comprennent enfin le pourquoi de tout ça, de tout ce que tu as fait. Je te vois me lire sweetie, je te vois avoir peur pour moi. Je te vois regretter tout ce passé que tu a laissé couler. Mais je ne regrette rien sweetie. Je ne regrette même pas de les avoir aimé si fort. Je ne regrette pas nos conneries et nos erreurs. Parce que sans tout ça... Aylan et Mila n'existerait pas. Sans tout ça... Celle que je suis maintenant n'existerait pas. Et là, je dois aller me coucher, me persuader d'à quel point j'aime mes enfants avant d'avoir envie de les égorger pendant la semaine à venir.



Elle se pince les lèvres, secouant la tête en grommelant, pestant en russes contre Hakane tout en rentrant dans la demeure. Et le seul truc qui me vient en tête c'est que je ferais mieux de disparaître de cette demeure les sept prochains jours. Parce que je suis bien trop moqueur pour survivre à tout ça.




Malheureusement pour moi, je commets l'immense erreur d'aller me recoucher. Et lorsque je rouvres les yeux... Il fait bel et bien jour. Et cela me prends environ une heure pour que je me décide à sortir de mon appartement, l'envie de café se faisant vraiment trop forte.



— Eh... Interpellais-je l'air de rien un garde.


Il se tourne vers moi, arquant un sourcil, se demandant sûrement ce que je lui veux.


— Ça a commencé ? Les tenues des...



Je n'ai même pas besoin de finir ma phrase que je vois ses lèvres se pincer alors qu'il semble se retenir de rire à la simple évocation du « problème ».


— Oh putain... À ce point ? Murmurais-je



Il hoche vivement la tête et je me pince les lèvres, prenant une profonde inspiration avant de reprendre la marche. Ne ratant pas son « bon courage » suivi de son rire.


Oh putain je crains le pire.



Ma certitude, que ça allait vraiment être n'importe quoi, connu son apogée quand la musique de « Prince Ali » se mis en route dans le couloir où je me trouvais.


Oui vous avez bien lu.


Et le pourquoi de cette musique, trouva sa réponse quand je me retournais au son des jurons. Pour y trouver... Nino.


Plus précisément...


— Jasmine ? Sérieux ? Riais-je.



Je dû partir en courant alors qu'il se mit à me courser, et au final j'étais bien trop hilare de le voir courir dans sa tenue ridicule pour réussir à courir. M'arrêtant quelques mètres plus loin, je pense avoir mis au moins vingt minutes à calmer mon fou rire alors qu'il s'éloignait. Fous rire ne m'ayant pas empêché de prendre des photos.



Lorsqu'un semblant de calme fut revenu, je repris ma route vers la cuisine. Priant pour ne croiser personne. Mais en attendant raisonner les chansons Disney... J'avais vraiment peur de comprendre le thème de cette première journée.



— Cendrilloooooooooon ! Reviens ! Entendis-je hurler.



Putain après qui il en a Luc ?



Je me figeais en clignant des yeux, me frottant les yeux avant de regarder de nouveau la personne devant moi.


Putain j'allais crever.



J'allais clairement crever mais ça... C'était pas gérable.


— Ri... Ritchi ? Bégayais-je

— Ose rire et je te fais disparaître à l'acide. Me menaça t-il

— Mais... Mais t'es en robe quand même... En robe de princesse... Alors du coup.. Hm.

— Ne rit pas ! S'énerva t-il

— T'es vraiment... Craquante cendrillon. Hurlais-je de rire.



Et, oui encore une fois je me suis mis à courir. J'avais de la chance, Ritchi et sa foutu robe de princesse n'arrivais pas à courir.



— Putain de talons ! S'énerva t-il



Oh merde.

J'allais crever à force de rire comme ça.



Cette foutu demeure était immense, alors vraiment pourquoi.. Je dis bien pourquoi, est-ce que je croisais une putain de réunion de princesses Disney en arrivant dans le hall ?



Je clignais des yeux, me les frottant en secouant la tête. Me disant que cette fois j'avais vraiment dû trop abuser de mes mélanges. Je me dirigeais donc vers la cuisine, me versant un café, et commençant à le boire en tournant la tête par habitude vers la personne entrant dans la pièce.


Grave erreur vous le devinez.



J'avalais lentement ma gorgée, reposant ma tasse sans lâcher du regard Salomon. Salomon tentant vraiment de rester digne malgré la situation. Et vraiment... L'effort était... Louable.


— Bordel de putain de merde... Ces gamins sont des putains de démons... Murmurais-je

— En effet. Concéda Salomon. Les grands patrons ont fait disparaître toutes nos armes pour éviter les problèmes. Même mes poisons. En fait, même cuisiner, ils préfèrent éviter que je le fasse.

— Tu... Pardon vraiment mais.... Tu es très... Hm... Blanche neige ? Je vais t'entendre siffloter aussi avec les oiseaux ou... ?



Putain il restait des couteaux !



Et c'est Luc qui m'aida à sortir de la cuisine, son rire ne cessant pas un seul instant. Redoublant même quand Johns eu le malheur d'apparaitre.


Johns Gomorra.... Eh bah... Écoutez... Ça va bien à son teint la robe de Anastasia, c'est tout ce que j'ai à dire moi.



Je pense que le pire dans tout ça, c'est que les « victimes » essayaient vraiment de paraître dignes. Mais essayez de paraître digne vous en robe de princesses Disney quand vous êtes un des chefs les plus craints.


Putain d'impossible.



— Putain y'a Pocahontas ! M'exclamais-je.


J'eus juste le temps de me réfugier derrière des meubles que je reconnus trop tard Noz.


— Boude pas Popo t'es bonnasse ! Rit Luc.



Je me figeais en clignant des yeux alors que Luc se mit à chanter la chanson de "Je voudrais un Bonhomme de Neige" venant de se mettre en route dans le Hall, mais il m'empêcha de me relever. Secouant la tête vivement tout en riant.


— C'est Ali qui joue Elsa ! S'esclaffa t-il. Jo est Anastasia, Jarod est Vaiana. Nino c'est Jasmine, Noz pocahontas. Ritchi, Cendrillon. Salomon comme t'as vu... Blanche-Neige. Santana c'est Tiana.. Naëlle a du bol, elle est Esméralda. Et Suri c'est...


On tourna nos visages en même temps, les relevant lentement le long d'une immense robe jaune à froufrous. Et juré que je tentais vraiment de ne pas rire. Contrairement à Luc qui semblait vraiment ne plus en pouvoir.



— Belle... Oh merde. Finis-je.



Suri tapa du pied, et cela ne fit que déclencher mon fous rire quand j'entendis son bruit de talon.



L'avantage de ce bordel, était que l'ensemble des gamins étaient vraiment mort de rire aussi. Même Uta.

Mais bon quand on voyait l'ampleur de leurs conneries, on comprenait vraiment aisément, et même les victimes ne parvenaient pas à ne pas rire en se croisant.



J'étais en train de prendre des photos avec mon portable quand Grey m'appela, et je le décrochais. Perplexe.



— Ouais Foxy ?

— Ouais Hakane demande s'il peut passer constater les tenues ?

— Ah bah ouais... Il va adorer. Riais-je en croisant Jarod

— D'accord on.........  Putain Hakane tu fais chier j'en ait plein les poils ! Hurla grey.



Je clignais des yeux, éloignant le téléphone de mon oreille en raccrochant.



Non ça vraiment. Je voulais pas savoir.


Je préférais vraiment partir avant de voir Grey en chat.

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