Chapitre 26 - Harry


Je surveille la cuisson du repas alors que les voix de Charlotte et Louis résonnent dans le salon. Ils se chamaillent pour savoir lequel des deux pourra avoir le dernier petit feuilleté chorizo que j'ai pris le temps de préparer. C'était sans compter sur Lewis pour les départager, en engloutissant le petit four. Le frère et la sœur râlent d'une seule voix.


Je ne contiens pas le sourire qui naît sur mes lèvres. Ca me remue un peu, évidemment, après l'après-midi que je viens de passer. La dispute avec ma sœur, ma conversation avec Louis et ses mots. Mon amant a raison. Il faut laisser passer un peu de temps. Les choses sont dites et je n'aurai plus à faire semblant. Ces derniers mois ont été trop difficiles. Je suis heureux de prendre cette distance sans culpabiliser.


Je récupère la bouteille de vin blanc dans le réfrigérateur et retourne au salon. Louis prend son air boudeur alors que Charlotte s'acharne gentiment sur son compagnon. A côté d'elle, William reste imperturbable et dort paisiblement. Je m'assieds près de Louis dont la main vient immédiatement trouver ma cuisse. Je glisse mes doigts entre les siens tandis que nos regards se croisent. Il se redresse et embrasse ma joue. J'incline mon visage et savoure ce geste tendre.


Je bois une gorgée de ma boisson et pique dans un petit morceau de fromage quand Charlotte nous interpelle.


"Alors, quel est le programme de ce prochain mois ? Quand est-ce que vous descendez chez les parents ?

- Nous pourrions partir dans un jour ou deux, répond Louis en me regardant.

- Oui, je confirme. Nous prendrions la route tranquillement.

- Ah oui, vous ne restez vraiment pas longtemps ici, commente Lewis.

- J'ai hâte de voir Papa et Maman. Ca fait longtemps.

- Bien sûr, répond Charlotte en glissant sa main autour de celle de Louis.

- On fera la route en trois jours pour éviter la fatigue et surtout à Louis d'être trop longtemps dans la même position. Ca va faire beaucoup de route en peu de temps, et puis j'aimerais m'arrêter à Bordeaux et en profiter pour voir mon éditrice.

- Je croyais que tu vivais ici Harry, m'interroge Charlotte avec étonnement.

- Oui oui. La maison d'édition pour laquelle je bosse a un bureau dans Paris où je me rends deux à trois fois par semaine. Mais le siège est à Bordeaux.

- Je vois.

- Je ne connais pas Bordeaux mais ça semble être une jolie ville. Nous pourrions en profiter pour visiter un peu et se poser avant de poursuivre notre route."


Les mots de Louis, toujours bienveillant, s'accordent parfaitement avec ce que je souhaite, ce dont j'ai besoin. J'étouffe ici et je ne suis pas encore prêt à retrouver le quotidien, même si je le partage avec Louis.


"Vous avez bien raison de profiter, de prendre votre temps, ajoute Charlotte. La vie ici est à 100 à l'heure. Même en congé mat', j'ai l'impression d'être constamment en train de courir alors que je n'ai qu'à m'occuper de William.

- Vous envisagez de descendre un peu aussi ? j'interroge les jeunes parents.

- Ce serait sympa que nous nous retrouvions tous chez Papa et Maman, enchérit Louis.

- C'est prévu, répond Lewis. J'attends juste la confirmation de mon responsable mais il n'y a pas de raison qu'il me refuse ces congés.

- Papa et Maman seront ravis de tous nous avoir à la maison. Comme au bon vieux temps."


Charlotte entoure les épaules de son frère. L'affection qu'ils se portent l'un à l'autre fait chaud au cœur. Je leur souhaite que jamais rien ne vienne ébranler cette jolie relation.


***


Louis referme la porte de l'appartement alors que je dépose les derniers verres sur le plan de travail. Je commence à faire couler l'eau dans l'évier lorsque ses bras entourent ma taille. Je savoure son étreinte et bascule ma tête sur son épaule. Ses lèvres glissent sur ma joue et ses doigts sous mon t-shirt, provoquant un frisson agréable dans mon corps.


"Merci pour cette soirée, murmure-t-il à mon oreille. C'était parfait, le repas délicieux comme à chaque fois.

- Je sais que tu m'as invité à rester chez toi uniquement pour que je te fasse la cuisine, je réponds en pinçant sa hanche.

- Je pensais être plus subtil mais il semble que je sois découvert !"


Je me retourne pour lui faire face et embrasser ses lèvres comme il se doit. Mes mains sur ses joues, je glisse doucement mes doigts sur son cou avant de suivre la ligne imaginaire de mes lèvres. Un léger gémissement s'échappe d'entre ses lèvres.


"C'est de la torture, murmure mon amant en resserrant ses bras autour de mon corps.

- C'est tout ce que tu mérites..."


Louis rit et ce son, cristallin et tellement sincère, reste mon préféré depuis notre rencontre.


"La vaisselle peut attendre, tu ne crois pas ?! suggère-t-il.

- Non !"


J'embrasse furtivement ses lèvres, mes mains sur ses hanches et l'éloigne de moi brusquement ; à mon plus grand regret mais ça, je ne lui avouerai pas ! Louis râle derrière moi mais s'empare du torchon pour m'aider. Il a raison, plus vite nous aurons terminé dans la cuisine, plus vite nous pourrons commencer dans la chambre.


Il faut bien avouer que plus les jours passent et plus nous sommes à l'aise l'un avec l'autre. Moins pudiques et plus taquins. Louis se révèle souvent espiègle, signe qu'il va mieux, vraiment. Il est de moins en moins douloureux et ça transparaît dans tout son être. Retrouver sa famille, la terre qui l'a vu grandir va lui faire du bien. Pour cette raison aussi, j'ai hâte de partir.


Un baiser sur mon épaule, à travers mon t-shirt, me fait tourner la tête vers le jeune homme. Son sourire est doux.


"Tu étais parti où ? m'interroge-t-il en glissant sa main contre ma joue.

- Je me disais que j'avais hâte de partir dans ta famille.

- On part quand tu veux tu sais. Rien ne me retient ici, à part toi.

- On ira chez moi demain pour que je prenne mon courrier et d'autres affaires et on prend la route après-demain ?

- Ca me va."


J'embrasse doucement Louis et reprends la vaisselle. Il y a quelque chose d'apaisant dans cette routine que nous partageons.


***


Installés l'un en face de l'autre dans la rame d'un RER de la ligne A, je songe à toutes ces fois où nous nous sommes peut-être croisés. Mais perdus dans nos pensées, plongés dans un livre ou sur notre téléphone, les écouteurs bien en place dans les oreilles pour éviter les bruits environnants, nous ne nous sommes jamais vus.


Aujourd'hui, la proximité des transports en commun nous arrange bien ; nos genoux se touchent et Louis me sourit affectueusement. Nous aurions pu prendre l'une de nos voitures, mais il a insisté pour rejoindre mon appartement à pied. Nous prenons notre temps mais il a quand même pris sa canne, pour soulager sa jambe pendant le quart d'heure de marche qui sépare son appartement de la station et les vingt minutes jusqu'au mien.


C'est lorsque nous parcourons les trottoirs encombrés, notre conversation perturbée par le bruit des voitures, que je regrette vivement le calme de la Normandie. Et puis, là-bas, nous étions coupés du monde, seuls au monde. On osait se tenir par la main. Là, dans cette rue que j'ai parcouru mille fois, je n'ose pas entrelacer mes doigts à ceux de Louis. Nous marchons côte à côté, laissant parfois nos épaules se frôler mais c'est tout. Je soupire.


"Tout va bien ? m'interroge Louis.

- Ca va, j'acquiesce en haussant les épaules. Je pense à quand je vais devoir vraiment me refaire à la vie ici.

- N'y pense pas encore. Nous ne sommes que de passage."


Louis glisse son bras autour du mien et ralentit, boitant légèrement. Je m'arrête aussitôt et sonde son visage, à la recherche d'un signe de souffrance ou de fatigue.


"Je vais bien. C'est juste un prétexte pour me tenir à toi, lâche-t-il avec un clin d'œil comme s'il avait lu dans mes pensées.

- Combien de fois as-tu joué la comédie ? je l'interroge pour cacher ma gratitude, en m'emparant de sa canne.

- Je ne peux pas te le révéler, mais... c'est arrivé !"


Mon cœur s'allège face au sourire taquin de mon amant. Je ne pouvais pas rêver meilleur petit-ami, capable de lire en moi sans jamais me brusquer.


Nous poursuivons notre chemin plus lentement tout en discutant jusqu'à atteindre mon immeuble. Il s'agit d'une construction bien plus ancienne que celle de Louis et sans ascenseur. Trois étages à monter, je m'assure que ça ira pour lui, alors qu'il hoche la tête de haut en bas. Je me tiens derrière lui tandis que nous gravissons les marches.


"Très jolie vue !" je ne peux m'empêcher de souffler en glissant ma main sur son fessier.


Je l'entends pouffer puis s'excuser en se décalant légèrement. La femme le remercie et je me fige en reconnaissant la voix. Je relève mon visage pour tomber directement dans le regard clair de ma mère.


"Maman !"


Louis s'arrête quelques marches plus haut, ma mère entre lui et moi.


"Harry... Gemma m'a dit que tu étais rentré alors je me suis dit que j'allais venir te voir, dit-elle.

- Tu aurais dû me prévenir, ça t'aurait éviter de venir pour rien.

- Ce n'est pas pour rien. Tu es là..." répond-elle en inclinant son visage sur le côté.


Je me râcle la gorge et cherche le regard de Louis. D'un signe de tête, il m'incite à monter. Son sourire compatissant sous-entend que ma mère doit nous suivre.


"Je t'offre un café ?

- Avec plaisir !" accepte-t-elle en souriant.


Je passe devant elle, rattrape Louis et le guide jusqu'à ma porte. J'aurais aimé lui montrer mon appartement d'une autre manière.


"Tu veux que je vous laisse ? Je peux aller t'attendre dans un café... murmure-t-il.

- Non... Reste avec moi. Il n'y a pas de problème, ni de gêne, OK ?!

- D'accord."


J'embrasse doucement sa joue alors qu'il presse mon avant-bras, conscient du regard de ma mère derrière nous.


Lorsque j'ouvre la porte, l'odeur réconfortante de mon logement s'infiltre dans mes narines. J'ai beau étouffer dans cette région, mon appartement a toujours été un cocon où j'aime me retrouver. Je fais entrer Louis puis ma mère et les laisse dans l'entrée, le temps pour moi d'aller ouvrir les volets et les fenêtres pour aérer un peu après ces semaines d'absence.


Lorsque je reviens, Louis a enlevé sa veste légère qu'il a suspendu près du placard, comme s'il était déjà venu. Je souris. Je propose à ma mère de se débarrasser de son gilet et son sac puis je m'approche de Louis, mon bras autour de sa taille.


"Maman, je te présente Louis, mon petit-ami. Louis, voici ma mère.

- Enchanté de faire votre connaissance Madame, répond Louis en tendant sa main vers ma mère.

- Également, rétorque-t-elle en serrant sa main. J'arrive à l'improviste et j'ai l'impression de vous déranger.

- Pas du tout, dit Louis poliment.

- Allez vous asseoir dans le salon, je vais mettre en route la machine."


Je suis impressionné par la capacité de Louis à s'adapter à toute situation, et par ma mère de faire preuve de tant de politesse. J'enclenche la machine à café et remplis le réservoir d'eau. Je jette un coup d'œil dans les placards à la recherche d'un paquet de biscuits. Je sors trois tasses, dispose quelques morceaux de sucre et des cuillères sur un plateau, les biscuits dans une assiette. Je fais couler les trois cafés, inspire un grand coup et rejoins ma mère et Louis dans le salon. Le parquet craque sous mes pas, rompant le silence quelque peu inconfortable qui s'est installé après l'échange de quelques banalités.


Je dépose le plateau sur la table basse et bénis Louis d'avoir choisi de s'installer sur le petit canapé deux places, laissant à ma mère le fauteuil. Je tends la tasse à ma mère puis m'assieds près de Louis, laissant volontairement ma cuisse tout contre la sienne.


"Tu as toujours su choisir un bon café"


J'ai envie de rire (ou pleurer). A quel moment la conversation a-t-elle été si difficile à engager ? Je sens la cuisse de Louis appuyer contre la mienne, alors j'inspire, prends une gorgée de café et me lance.


"Merci. Comment vas-tu Maman ? Comment va Papa ?

- Nous allons bien. Nous sommes contents de te savoir revenu après ces quelques semaines. Tu as aimé la Normandie ?

- Beaucoup, je réponds sans pouvoir m'empêcher de me tourner vers Louis, adossé au canapé. J'y ai rencontré Louis et une certaine forme de sérénité.

- Tant mieux. C'est pour ça que tu es parti après tout.

- Oui... Mais nous repartons demain rendre visite à la famille de Louis dans l'Ariège.

- Oh..."


Les yeux de ma mère s'arrondissent et son visage se tourne vers mon petit-ami qui lui sourit gentiment. Il lui raconte rapidement son accident, l'immobilisation puis la rééducation. Notre rencontre et notre retour il y a deux jours à peine. Son impatience à revoir sa famille après ses longs mois d'éloignement.


"Rencontrer Harry m'a permis de sortir la tête de l'eau. Loin de ma famille dans mon état c'était vraiment compliqué" ajoute Louis en glissant ses doigts entre les miens.


Je capte le regard de ma mère posé sur nos mains enlacées.


"C'est important la famille, vous avez raison Louis. Peut-être arriverez-vous à faire entendre raison à Harry...

- Peut-être arriverez-vous à faire entendre raison à sa sœur ? répond Louis acerbe.

- Je vous demande pardon ?!"


Mon cœur s'emballe. Et je ne sais pas si c'est parce que je suis fier de Louis, heureux de le voir me défendre face à ma mère qu'il ne connaît pas ou si parce que la conversation que je redoutais arrive. Parce que ma mère n'est pas venue simplement pour me rendre visite.


"Maman, n'en veux pas à Louis de me défendre mais si je l'ai aidé à aller mieux, il m'a beaucoup aidé. Pas plus tard qu'hier après mon entrevue avec Gemma.

- Je ne comprends pas ce qu'il se passe entre vous, lâche ma mère dans un souffle. Elle m'a appelée hier après-midi, m'a dit t'avoir vu et que vous vous étiez disputés. Vous vous entendiez si bien...

- Il arrive un moment où on ne peut plus faire semblant, Maman. Gemma est allée trop loin ces derniers temps. Bien sûr que devant Papa et toi, nous faisions comme si tout allait bien, du moins on essayait. Mais ça fait des mois qu'il y a des tensions.

- Oui, on a remarqué mais on a mis ça sur votre fatigue, le rythme de vos journées de travail peut-être.

- Il y a des tensions entre nous tous. Je vois bien comme vous désapprouvez mes choix et puis..., j'hésite un instant mais les choses doivent être dites. Je vous ai entendu parler sur moi, dans mon dos. C'a été la goutte d'eau pour moi. Je savais que Papa et toi portiez un jugement sur ma vie, mais découvrir que Gemma en faisait tout autant, ça m'a fait mal. C'est pour ça que je suis parti."


Les doigts de Louis se resserrent autour des miens, dans un geste de soutien. Ma mère glisse ses mains sur son visage avant de les glisser dans ses cheveux, ce tic nerveux que nous partageons.


"Harry..., commence-t-elle. Ton père et moi ne voulons que ton bonheur mais parfois tu sembles être déconnecté de la réalité. Tu vis un peu dans ton monde, reconnaît le. Ca nous inquiète un peu."


Elle approche sa main et presse mon genou. Je suis un peu désarçonné.


"Je vis ma vie comme je l'entends, crois-je bon de préciser.

- On l'a bien compris avec ton départ inopiné. Mais sache que Papa et moi sommes fiers de toi et ce, peu importe tes choix."


Son regard dévie brièvement vers Louis à qui elle sourit sincèrement.


"Je ne comprends pas... Je vous ai entendu avec Gemma. Vous espériez que mon homosexualité ne soit qu'une passade. "C'est dans l'air du temps !" Ce sont les mots que tu as choisi, Maman !

- On dit beaucoup de bêtises quand on s'inquiète. Ca fait des mois que nous te voyons malheureux, ajoute-t-elle doucement.

- Je le suis..., je souffle.

- Que s'est-il passé avec ta sœur ?

- Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? je demande, curieux.

- Rien. Nous n'abordons pas le sujet. Elle dit qu'elle va bien, elle.

- Ah ça pour le dire... Tu sais, ça fait quelques années que je prends les remarques sans jamais répondre. Je la laisse dire, je subis. Elle n'est pas foncièrement méchante, elle a été là quand j'ai eu besoin d'elle et j'espère vice versa. Mais elle est allée trop loin ces derniers mois. Elle ne va pas bien, elle est agressive, égoïste. Elle ne supporte pas que moi, contrairement à Papa et toi, je n'ai pas pris partie quand elle s'est séparée. Peut-être parce que moi, je n'ai pas oublié son caractère. Peut-être, et sûrement, que j'en ai plus fait les frais que vous. Aujourd'hui, je ne peux plus le supporter. Les moments que nous avons pu passer ensemble étaient un vrai calvaire pour moi, engendrant des crises d'anxiété, appréhendant un mot, une remarque.

- Je suis désolée... souffle ma mère. Nous n'avons pas su ouvrir les yeux avec ton père. Sa situation nous a déboussolés.

- Je sais... C'est d'autant plus difficile."


Ma mère s'avance sur le fauteuil pour être plus proche de moi. Louis défait sa main de la mienne et se lève, pressant mon épaule. Je lève le regard vers lui et tombe dans son regard bienveillant et encourageant. Il sort du salon et je le vois se diriger vers la salle d'eau et ma chambre. Ma mère s'empare de mes mains entre les siennes, qu'elle porte à ses lèvres.


"Je suis sincèrement désolée Harry. Désolée que tu aies cru que nous ne te soutenions pas, ou plus. Désolée d'avoir été maladroits. Quand tu es parti, j'ai bien cru que tu ne reviendrais pas, même si c'était peu probable.

- Ca m'a fait du bien de partir. J'étouffe ici.

- Je sais... C'est OK avec ton boulot de t'absenter comme ça ? demande-t-elle soucieuse.

- Oui. J'avais pris des congés pour être vraiment libre. Le dernier projet était bouclé et parti en correction. Je n'avais rien en cours. Je m'étais organisé. Mon coup de tête était un peu prémédité quand même, j'ajoute en souriant.

- Comme quoi, tu as plus la tête sur les épaules qu'il n'y parait.

- Oui, tu vois, j'acquiesce. Nous allons descendre par Bordeaux pour voir mon éditrice principale. Je vais lui demander de reprendre principalement en télétravail. Ca ne devrait pas poser de problème et je peux participer aux réunions en visio.

- Vous allez vous absenter longtemps ?

- Louis a encore au moins un mois d'arrêt. Nous allons rester autant de temps qu'il le souhaite dans sa famille, je réponds. Je ne te cache pas que je n'ai pas envie de retrouver la routine du quotidien, ici.

- Et tes projets... plus personnels ? Tu travailles toujours dessus ?

- Un peu moins, je dois bien l'avouer" je réponds en relevant mon regard sur Louis qui revient vers nous et reprend sa place près de moi.

- Qui sait, c'est peut-être votre histoire que tu finiras par raconter..."


*

*  *


Les langues se délient et enfin les cœurs s'ouvrent.

Au départ, je n'avais pas prévu cette conversation entre Harry et sa mère, et puis elle s'est imposée. La scène dans l'escalier a tout déclenché. Je suis contente qu'Harry ait pu ouvrir son cœur. Si Gemma est pour l'instant fermée, au moins avec sa mère, les choses sont dites.

La fin approche, vous le savez. Au fond de moi, j'ai hâte de tout relire d'une traite pour voir si tout est cohérent, pour ressentir vraiment leurs sentiments.

Je suis actuellement en Normandie, sur la Terre de leur rencontre où je suis retournée hier.

Merci à vous d'être toujours là.

Je vous embrasse.

Mimi 


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