Chapitre 13 - Harry
Allongés sur mon lit, je découvre le corps de Louis, sa taille fine, la cambrure de ses reins, ses fesses rondes. Je glisse mes lèvres sur ses épaules, descendant mes baisers sur ses omoplates, traçant la ligne de sa colonne vertébrale. Louis souffle et tend son bras droit vers moi. Je l'aide à se retourner, surplombant son corps, nos regards tombant l'un dans l'autre immédiatement. Ses pupilles sont presque entièrement dilatées par le désir, ses lèvres gonflées par nos baisers. Ses doigts tracent des arabesques sur ma peau. Je succombe sous ses caresses, la délicatesse avec laquelle il glisse ses doigts dans mes cheveux.
Je quitte ses lèvres et parsème des baisers sur son visage. J'embrasse la cicatrice sous son œil gauche. Louis ferme les yeux. J'embrasse ses lèvres, mordille sa peau. Il ouvre les yeux, brillants. Je bouge légèrement, étire son bras gauche sur le côté et dépose mes lèvres sur ses cicatrices. Louis se tend sous moi, mordant sa lèvre inférieure lorsque je relève mon regard vers son visage. Je poursuis mon exploration, embrasse son ventre, caresse ses hanches, glisse mes lèvres à l'intérieur de sa cuisse jusqu'à rencontrer la cicatrice sur son genou.
"Arrête s'il te plaît..." gémit Louis.
Je quitte son corps et m'allonge près de lui, ma main sur son ventre. Je dépose un baiser sur son épaule alors qu'il couvre son visage avec ses mains.
"Comment tu peux me désirer ? marmonne-t-il. Je suis abîmé...
- Ce ne sont que quelques marques sur ta peau. Elles racontent ton histoire mais ne dévalorisent pas la personne que tu es."
Louis tourne son visage vers moi, son regard bordé de larmes. Il craque un petit sourire, reconnaissant sûrement. Cette journée aura été riche en émotions pour chacun de nous, nos cœurs meurtris qu'on tente de réparer.
"Certaines cicatrices sont invisibles, Louis. Les miennes ne t'ont pas empêché de vouloir me connaître...
- Harry...
- Tout le monde est un peu abîmé. On vit avec et on avance avec. Avance avec moi..."
La main de Louis vient caresser ma joue avant de glisser dans mes cheveux. Il se redresse sur son coude et m'embrasse doucement. D'abord mes lèvres puis la ligne de ma mâchoire, ma joue et mon oreille. Son corps si près du mien, son souffle m'électrise.
"Doucement, alors..." murmure-t-il.
Je resserre mon étreinte autour de son corps en hochant légèrement mon visage.
Doucement. C'est le maître mot depuis notre rencontre. Ca ne sert à rien de se précipiter. On savoure chaque instant partagé sans penser à ce que nous réserve le lendemain.
Je rabats la couette sur nos corps nus et alanguis. Je n'ai pas envie de me défaire de notre étreinte. Je n'ai pas envie de raccompagner Louis au centre. Son visage se niche contre mon torse tandis que je caresse doucement ses cheveux.
Nous avons partagé un moment très intime mais, la passion passée, je sens Louis incertain contre moi. J'aimerais balayer ses doutes d'un simple revers de la main. Il est si beau, si lumineux. Son regard brille quand il sourit prononçant les petites rides au coin de ses yeux. Il m'écoute avec attention et bienveillance lorsque j'ose m'ouvrir un peu.
"A quoi tu penses ?" m'interroge-t-il en lissant la peau entre mes sourcils.
Je lui souris et embrasse doucement ses lèvres. J'attrape ses doigts pour les ramener à ma bouche et dépose un baiser sur ses phalanges.
"Je pensais à toi...
- Quel cliché du mec romantique tu es ! rit-il. Je ne t'imaginais pas comme ça !
- Je n'aurais pas cru non plus que tu serais espiègle à ce point !" je le taquine en pinçant la peau sur sa hanche.
Il râle et donne une tape sur ma main avant de s'allonger confortablement contre le matelas.
"Ca va ? je lui demande.
- Oui.
- Je me disais que tu étais vraiment beau...
- Harry... m'interrompt-il.
- Non, c'est vrai. Tu as peur que ces cicatrices te changent, je reprends en caressant du bout des doigts celle sous son œil. Mais je pense qu'elles te révèlent encore plus. Je ne sais pas quel genre d'homme tu étais mais l'homme que j'ai rencontré est lumineux, fort et persévérant. Un vrai modèle de résilience."
Ses pommettes rougissent à mes mots. Je colle ma poitrine à la sienne pour déposer un baiser sur ses lèvres. Les battements de son cœur résonnent contre le mien.
"Je crois que tu ne te rends pas compte de la personne que tu es, souffle-t-il contre mes lèvres. Tu trimballes une mélancolie qui te rend entier et sincère Harry."
Ses doigts caressent ma peau et me font frissonner. A moins que ce ne soit ses mots. C'est troublant ce que nous ressentons l'un pour l'autre, l'image de l'autre qui s'est imposée à chacun.
Louis est ma plus belle rencontre.
"Qui t'a appelé ? demande-t-il doucement.
- Ma sœur. Elle se demande quand je vais rentrer.
- Elle veut peut-être arranger les choses entre vous, parler, suggère Louis.
- Je ne suis pas prêt à la confronter. Elle a eu des mots durs sur la personne que je suis, sur les choix que j'ai fait dans ma vie. Partir pour échapper à cette tension a dû encore la faire parler dans mon dos. Je suis fatigué d'encaisser sans réagir."
Je resserre mes bras autour du corps de Louis. Je n'ai pas envie de plus parler de tout ça. Je veux croire que ça n'existe pas. Pas dans cette vie que je partage avec lui.
***
"Tu te rends compte que, demain, c'est la première journée où nous n'allons pas nous voir ?"
Je tourne mon visage vers Louis alors que je termine de me garer sur le petit parking devant l'établissement. Le jour commence à décliner. Il est tard pour lui pour rentrer au centre et j'espère sincèrement que notre escapade du jour ne lui causera pas de problème. Comme il l'a justement précisé, il n'est pas prisonnier de cet endroit mais j'imagine qu'il a des comptes à rendre.
Louis a raison. Depuis mon arrivée dans ce petit coin de Normandie, depuis nos coups d'œil échangés et nos politesses, il n'y a pas un jour où nous n'avons pas passé un peu de temps ensemble.
"Tu penses rentrer tard de ton rendez-vous ? je l'interroge.
- Je ne sais pas du tout, pour tout avouer.
- Tu me tiens au courant ? Même si c'est cinq minutes, ça me fera plaisir de te voir... et d'avoir de tes nouvelles.
- D'accord."
Louis acquiesce et glisse sa main dans la poignée d'ouverture de la portière pour quitter la voiture.
"Attends... Je t'aide.
- Ca va al..."
Je devine la fin de la phrase de Louis plus que je ne l'entends, interrompu par ma sortie du véhicule. Je tends ma main vers lui qui s'en empare en souriant avant de s'extirper de la voiture. Je glisse ma main sur sa hanche et me penche dans l'habitacle pour récupérer ses béquilles. La proximité de son corps rappelle au mien la tendresse que nous avons partagé dans mon lit.
Le quitter aujourd'hui va être plus difficile que les jours précédents. J'ai découvert Louis dans toute sa vulnérabilité.
"Je vais devoir y aller..., murmure-t-il.
- Je sais, je souffle. Tu me dis, hein, demain ?
- Oui, sourit-il. Je t'envoie un message dès mon retour.
- Merci."
J'embrasse sa joue tandis que Louis glisse sa main dans mon cou. Il dépose ses lèvres sur les miennes et j'ai beaucoup de mal à me contenir pour ne pas approfondir notre baiser.
"Merci pour cette agréable journée, chuchote-t-il à l'orée de mes lèvres.
- Avec plaisir. Je vais réfléchir à notre prochaine excursion."
C'est son rire cristallin qui me répond et fait faire une embardée à mon cœur. Nous échangeons un dernier baiser puis Louis se met en route vers l'entrée du centre. Je le regarde s'éloigner, droit et plus sûr de lui sur ses deux jambes.
Je souris en remontant dans ma voiture lorsqu'il n'est plus à portée de vue. Avant de reprendre le chemin de mon logement, je récupère mon téléphone dans le vide-poche de la voiture.
📧To Gem : Je ne vais pas rentrer. En tout cas pas dans les prochains jours. Tu ne peux pas faire celle qui s'inquiète quand tu m'as littéralement ignoré pendant des mois
📧To Gem : Je me sens bien ici. Je n'ai pas envie de partir tant que je n'y suis pas forcé
Je verrouille mon téléphone. Ma sœur est de ces personnes qui ne répondent pas aux messages ou juste brièvement. Je n'attends pas de réponse et n'en veux pas. Je veux privilégier ces moments passés ici, sur le roman que je tente d'écrire, sur les instants partagés avec Louis.
Quand j'entre dans ma chambre pour me changer, j'ai l'impression que son parfum inonde encore la pièce. Il me manque et c'est totalement surréaliste.
*
* *
Hello !!!
Il me semble que ça fait des semaines entières que je n'ai pas posté. Je n'ai pas beaucoup avancé dans l'écriture mais l'envie de vous partager cette histoire est toujours là, le besoin de me confier un peu aussi.
J'aime beaucoup ce chapitre, les mots et les sentiments échangés.
J'espère que vous avez passé un bon moment.
A bientôt.
Mimi 🦋
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