Chapitre 3

Thalia se sentait bien.

Pour la première fois de sa vie peut-être, elle sentait pas le bois sous le matelas, sa couverture était aussi douce que de la soie et le soleil lui caressait doucement le visage. Elle ne savait pas où elle était, mais elle comptait bien profiter de ce moment. Elle se retourna dans le lit, et sentit une main se poser sur son épaule. Surprise, elle sursauta et assena un coup de poing sur le bras étranger.
"Aïe ! Mais ça va pas !"
Devant elle se tenait un jeune homme, d'une vingtaine d'année, aux cheveux noirs avec des reflets écarlates. Thalia resta figée un moment, avant d'ouvrir la bouche en grand pour crier. Le garçon lui mît précipitamment la main sur la bouche, et lui fit signe de se taire. Des bruits de pas se firent entendre derrière les murs. Un homme toqua à la porte, et le garçon aux cheveux rouges se leva, en murmurant à Thalia de faire semblant de dormir. Il ouvra la porte, et fit un petit sourire nerveux à l'homme en face
de lui.

"Salut papa, comment ça va ?"
"SPENCER WATSON DAVID KALAAN ! Tu as une idée de comment j'était inquiet quand on m'a dit que la villa avait été attaqué ?!"
Thalia cessa de respirer une seconde. Un Kalaan ?! Elle était dans le lit du fils du pire ennemi de son père ? Le regard du président glissa le long de la pièce, à la recherche d'un éventuel adversaire. Quand il porta sur regard sur le lit et vit la forme endormie, il haussa les sourcils.
"Je vois que tu étais en bonne compagnie..."
"En effet" répondit Spencer avec un sourire." Papa, je te présente hum...."
Il n'avait aucune idée de son nom. Thalia sourit, se leva et vêtue de seulement une nuisette, alla serrer la main du président.
"Thalia, monsieur le président. Je suis honorée de me retrouver en votre présence." Ajouta-t-elle avec un sourire ravie.
"Tu as bon goût, mon fils." Commenta Kalaan père. "Comment vous êtes vous rencontrés?"
Les deux jeunes gens se regardèrent, confus. Thalia, confiante dans ses talents d'improvisations, se lança.
"Votre fils ne vous l'a pas dit? Nous nous sommes rencontrés lors d'une soirée. J'avais un peu trop bu, et des garçons ont commencés à s'approcher un peu trop. Alors Spencer est arrivé et m'a sauvé d'un étudiant aux mains baladeuses. Nous sommes ensemble depuis."
Thalia lança un regard énamouré vers Spencer. Le président les dévisagea, soupçonneux.
"Alors comment cela se fait-il que tu ais hésité sur son nom, Spencer ?"
"La soirée était hier." Dit-il simplement.
Les deux jeunes gens regardèrent le président d'un air amusé. Kalaan père les fixa un moment, puis éclata de rire.
"C'est donc comme ça que ça se fait chez les jeunes maintenant ? Enfin, j'ai d'autres choses à faire, alors votre vie amoureuse ne m'intéresse pas. Ravi de voir que tu étais en vie fiston."

Le président sortit de la chambre. Au moment où la porte se referma, Thalia et Spencer s'écroulèrent sur le lit.
"J'ai jamais cru que je rencontrerai le dictateur comme ça..."
"C'est de mon père que tu parles? Je te signale que je viens de te sauver la mise, mais sinon je peux toujours te dénoncer."
Thalia le regarda, puis sourit.
"Merci."
Elle remonta ses jambes contre sa poitrine, et remarqua qu'elle n'avait pas mal.
"Ma jambe ! Mais, comment tu as fait ? C'est pas possible !"
"Bienvenue au XXIV siècle" plaisanta Spencer. "Mais sérieusement, vous n'avez pas de gaz soignant dans votre rébellion ?"
"Nope, sinon on aurait probablement moins de blessés."
Ils restèrent allongés dans le silence. Spencer pris soudain la parole.
"Tu sais, j'ai pensé à te laisser dehors hier, mais je me suis dit que je ne voulais pas être responsable de ta mort. C'est fou comme je suis égoïste, hein?"
"Pas vraiment, je t'aurai laissé, je pense. On m'a formé pour être efficace, et je dois être prête à faire des sacrifices pour sauver le plus grand nombre."
"Tu es aussi l'enfant du chef?"
"Je ne vais pas répondre à ça. Je ne peux rien te dire à propos de la Rébellion. C'est comme si tu me disais les plans de ton père."
"Pas faux." Spencer laissa échapper un petit rire. "Au fait, tu veux des vêtements ? Non pas que je n'apprécie pas la vue..."
Thalia rougit fortement. Elle avait totalement oublié le fait qu'elle ne portait qu'une nuisette. Spencer alla lui chercher des vêtements, et la laissa se changer.

Une fois dans un jean et un t-shirt blanc, Thalia commença à faire les cent pas. Elle devait sortir d'ici, pour rejoindre la Rébellion. Spencer la regarda marcher, puis fini par sortir du lit pour l'obliger à s'assoir.
"Écoute Thalia, tu vas pas pouvoir partir maintenant. Avec tous les gardes dans les environs, tu seras questionnée à chaque tournant."
"Mais je dois rentrer ! Mon père, Falio, ses parents... Ils doivent se faire un sang d'encre !" S'exclama Thalia.
"Falio? Ton petit copain?"
"Nan, juste un ami... On a pas vraiment le temps pour penser à autres choses là-bas. Pourquoi tu demandes?"
"Non, pour rien." Murmura Spencer.

Il n'avait pas envie qu'elle parte. Thalia s'était révélée être de bonne compagnie, et elle faisait tout ce qui lui passait par la tête. Il avait failli avoir une crise cardiaque quand elle s'était présentée à son père, et elle était comme une petite fille pour certains objets, comme le gaz soignant. Pour ne pas gâcher le tableau, elle était vraiment belle, sans artifices. Elle avait failli le faire tomber le soir d'avant, et elle l'avait surpris. Pour la première fois de sa vie peut-être, il éprouvait du respect pour une personne.

Il ne savait pas quoi faire. Même si elle ne lui avait rien dit pour l'instant, elle allait vouloir partir. Si il l'aidait à partir, il ne la reverrait probablement plus, mais si il l'obligeait à rester, elle serait malheureuse et le détesterait. De plus, si son père découvrait qu'il cachait un membre de la Rébellion, Spencer pourrait dire adieu à la vie qu'on lui avait promis.

De son côté, Thalia réfléchissait à un plan pour sortir de la villa. Elle s'aperçut très vite qu'elle ne connaissait pas l'agencement des pièces, et qu'elle aurait besoin de l'aide de quelqu'un pour se repérer. Elle savait que plus jamais la Rébellion ne tenterait de récupérer les plans du dictateur Kalaan, et elle probablement la rebelle la plus proche des documents. Si elle arrivait à les voler, elle pourrait ensuite s'enfuir en douce et retourner à la base pour être récompensée. Peut-être son père serait-il enfin fier d'elle?
Mais en attendant d'avoir une chance de sortie, elle allait devoir rester ici. Comment convaincre le dictateur de la laisser rester ?

"Bon, on fait quoi maintenant ?" Demanda-t-elle.
"Comment ça ?"
"Je ne peux pas rentrer chez moi, mais je ne peux pas rester ici non plus."
"Bien sur que si. Si je dis à mon père que j'aimerai que tu restes, il te laissera rester tant que tu ne fouines pas partout. Par contre, pour ne pas éveiller les soupçons, tu vas devoir aller au lycée avec moi."
"Hors de question."
"Bon sang Thalia ! Le périmètre va être extrêmement sécurisé pendant le mois qui suit, voir plus. C'est la procédure de sécurité, et si tu te comportes différemment des autres, ils vont t'embarquer."
"Je veux bien tout faire, mais je n'irais pas dans vos lycées !"
"Thalia ! Tu n'as pas le choix !"
"..."
Thalia resta silencieuse, son regard assassin tourné vers Spencer. Il eut un sourire amusé et prit ses affaires de toilettes.
"Je vais mettre mon uniforme. Je vais envoyer un message à la direction pour qu'un uniforme t'attende au lycée."
"Et en plus ils ont des uniformes !" Répondit Thalia d'un ton exaspéré.
Spencer entra dans la salle de bain adjacente à sa chambre en rigolant doucement. Un fois qu'il eut fermé la porte, elle examina la chambre autour d'elle. Elle était immense, presque aussi grande que le réfectoire de la Rébellion. Les murs crèmes et les nombreux meubles en bois (en bois ! Ça valait des fortunes! ) donnait une atmosphère agréable à la chambre. Le grand lit aux draps de soie était situé près de la fenêtre, et en face de celle-ci se trouvait une énorme bibliothèque.
"Depuis quand on trouve des bibliothèques dans une chambre..." Murmura-t-elle, excitée à l'idée de toucher un livre.
Quand, deux cent ans auparavant, un incendie avait détruit les derniers arbres d'origine en réserve, les livres avaient tous été retranscrits sous format électronique et retransformés pour recréer l'ADN des arbres, et donc recréer les forêts et autres espaces verts. C'était l'une des raison pour lesquels tous les arbres était de la même espèce. Thalia s'approcha de la bibliothèque, et pris un livre dans sa main, émue. Elle l'ouvrit délicatement, et l'odeur musquée des produits utilisés pour le protéger se diffusèrent dans l'air. La jeune femme sentit des larmes couler le long de ses joues. Elle était en train de tenir une relique. Elle se souvint soudain de l'amour que sa mère portait aux livres.
Grace était une des rares personnes qui avaient accès aux bibliothèques de livres, et elle passait souvent des mois sur un seul livre pour tenter de le réparer. Thalia reposa le précieux livre à son emplacement, et examina les moulures de la bibliothèque d'un œil appréciateur. Un bruit en provenance de la salle de bain. Elle se retourna, pour voir un Spencer aux cheveux mouillés, vêtu d'un blazer noir au boutons de manchettes écarlate, et d'une chemise blanche. Son pantalon noir mettait en valeur ses jambes puissantes, et Thalia ne pût s'empêcher de jeter un coup d'œil rapide au torse du garçon, ses muscles fins visibles sous la chemise. Voyant qu'elle le dévisageait, Spencer sourit. Quand il vit les larmes coulant sur ses joues, ce sourire fanât.
" Est-ce que ça va ?" Demanda-t-il.
" Oui, c'est juste que... C'est incroyable" lui répondit-elle en essuyant ses larmes d'un geste brusque.
" Je sais." Spencer alla caresser la bibliothèque d'un geste affectueux. " Mon père était contre, trop d'entretien apparemment. Si il en avait les moyens, il n'y aurait plus le moindre livre dans tout l'état. Heureusement, j'ai réussi à le convaincre de me laisser les livres de ma mère."
" De ta mère ? Elle est morte ?"
Spencer lui lança un regard noir. "Des rebelles l'ont tuée parce qu'elle était sa femme."
Il quitta la chambre et lui fit signe de le suivre. Il marchait vite, et Thalia devait trottiner pour pouvoir rester à sa hauteur. Le reste de la villa était magnifique. Toujours les mêmes murs crèmes, mais des meubles plus récents donnait un air neuf aux couloirs et aux nombreuses chambres d'amis. Ils arrivèrent dans le salon, et Thalia s'immobilisa, sous le choc. Contrairement aux autres pièces à l'exception de la chambre de Spencer, le salon était fait pour inspirer le confort. Un tapis représentant la Terre un millénaire auparavant, des fauteuils de cuir dans lesquels Thalia avait l'impression de s'enfoncer rien qu'en les regardants et surtout, une énorme table en chêne recouverte par des dizaines de plats. Il y avait là plus de nourriture que Thalia pourrais jamais manger.
Spencer vit à quel point elle était absorbée et désigna la table d'un mouvement large du bras.
" Mange tout ce que tu veux, c'est là pour ça."
Thalia le dévisagea une minute, puis se précipita sur la nourriture. Tout était absolument délicieux. Le chocolat chaud était crémeux à souhait, le bacon grillé à la perfection et il y avait tellement de sortes de cupcakes et de muffins qu'elle ne savait plus où donner de la tête. Spencer, lui, se contenta d'une tasse de chocolat chaud et d'un pain au chocolat à la pâte dorée. Une fois que Thalia eut fini, il se leva et l'amena vers le garage. Là, elle vit une limousine blanche, et un chauffeur en costume blanc également. Le chauffeur ouvrit la portière, et ils s'engouffrèrent dans la voiture. Le trajet fut court, et aucun d'entre eux ne parla.

Leur arrivée au lycée fut un enfer pour Thalia. Quand la limousine franchit les portes de la grille d'entrée, tous les regards se portèrent sur elle. Le chauffeur se dirigea vers la place la plus proche de l'entrée principale. Spencer sortit le premier, puis il aida Thalia à sortir en lui tendant sa main. Une fois qu'elle fut sortie de la limousine, il ne lui lâcha pas la main. Le jeune homme s'approcha du chauffeur et lui donna ses ordres.
" Elle ne part pas du lycée sans moi. Tu n'obéis pas à ses ordres, compris Bernard ?"
" Oui Monsieur."
Spencer eut un petit sourire satisfait, puis il emmena Thalia vers un casier en fer à l'intérieur de l'énorme bâtisse, avec son prénom gravé dessus.
" Mon casier." Dit-il en désignant le casier situé à côté de celui de Thalia. Celui-ci était également en fer, mais le nom de Spencer était lui gravé en lettres dorées.
" Pourquoi ton nom est en doré ?" L'interrogea Thalia.
" Ça veut dire que je suis le capitaine du lycée. Et tu vois l'étoile juste devant mon prénom ? Ça veut dire que je suis délégué de ma classe."
Il ouvrit le casier de Thalia et en sortit un uniforme blanc.
" Va dans les vestiaires des filles et changes toi. Ils sont au bout du couloir."
Thalia allait protester, mais le regard intransigeant de Spencer lui fit comprendre qu'elle n'avait pas le choix. Elle soupira et alla se changer. Quand elle comprit que l'uniforme était composé d'une robe, elle jura.
En tant que rebelle, elle ne portait pratiquement que des pantalons, et les rares fois où elle avait du porter une jupe, c'était pour les célébrations de la fondation de la Rébellion. Elle avait détesté la sensation d'air entre ses jambes et le fait de devoir faire attention à comment sa jupe se pliait tout le temps l'avait très vite énervée. Enfin bon, ce n'est pas comme si Spencer allait la laisser se promener dans son pantalon. Raaaaaaaaah !
L'uniforme en lui-même n'était pas si mal, si on écartait sa répugnance des robes. La robe blanche lui arrivait aux genoux, et les broderies dorées le long du bustier mettait en valeur sa poitrine. De longs gants arrivant jusqu'à la moitié du biceps, blancs aux broderies d'or également. Étrangement, ils ne recouvraient pas ses doits, mais s'arrêtaient aux poignets pour se regrouper en un seul point, une bague qu'elle devait porter à son troisième doigt. Il y avait également des ballerines blanches, qui possédaient des bandeaux de tissus qu'elle devait croiser sur ses jambes avant de les noués. Apparemment, c'était inspiré des chaussures de gladiateurs qu'elle avait vu au musée étant petite. Elle sorti enfin des vestiaires et vu Spencer qui l'attendait. Quand il la vit, il arrêta de respirer un moment. Il ouvrit la bouche pour faire un commentaire, mais une rousse plantureuse accourra vers lui, passa ses bras autour de lui et l'embrassa à pleine bouche. Il chercha à se dégager, mais elle arrêta le baiser et s'approcha de Thalia.
" Écoutes-moi bien la nouvelle. Spencer n'appartient à personne. On te tolère tant que tu ne l'accapares pas. Tu cherches à l'avoir pour toi toute seule, tu es morte." Voyant un professeur arriver, elle fit un grand sourire et changea complètement d'attitude. Elle avait l'air accueillante, presque bienveillante. " J'espère que tu vas te plaire ici, on a tous hâte d'être ton ami. À plus tard !" Elle s'approcha pour lui faire la bise, et lui murmura à l'oreille. " N'oublies pas. Tu n'es pas d'ici. Tu ne seras jamais acceptée."
Elle repartit vers l'endroit d'où elle était venue. Thalia se tourna vers Spencer, toujours sous le choc.
" Eh bien, c'était intéressant. C'est qui ?"
" Miranda, reine des hypocrites et sous-capitaine du lycée. Bienvenue dans l'arène." Ajouta-t-il avec une grimace.
Thalia soupira encore une fois.

Elle avait vraiment hâte de mettre la main sur les dossiers secrets et de pouvoir rentrer à la maison.

Hey,
Désolée pour toute cette attente, mais j'ai vraiment une bonne excuse !
Je suis en Australie ! Enfin, j'était en Australie les trois derniers mois pour un échange, et du coup j'était un peu occupée. J'ai pas d'excuse pour l'attente d'avant les trois mois, mais pour les grandes vacances j'en ai une très bonne.
Du coup, pour me faire pardonner, un chapitre super méga long !
N'hésitez pas a me dire ce que vous en avez pensé, ça m'aide toujours pour rendre cette histoire meilleure.
J'espère que vous avez eu de bonnes vacances (et que vous m'en voulez pas trop xD )
M.
PS : si vous vous ennuyez ou si vous voulez lire plus de mes histoires, cherchez : La magie pour les débutants et Je suis pas gai bordel !

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