Chapitre 2
"Et c'est donc lors de cet été que le président Qatero fit son discours historique : La nécessité de la perfection."
Spencer réprima un bâillement. Si le professeur le voyait en train de bailler, c'était mauvais pour lui. Il avait déjà deux avertissements comportement, et un troisième allait mettre sa position de délégué en danger. Et son père ne lui pardonnerait jamais d'avoir perdu sa place. Un Kalaan ne perd jamais, il ne fait que monter dans la hiérarchie. Son père s'était élevé jusqu'à la position de président, Spencer allait devoir reprendre ce poste et devait donc être impeccable. Parfait. Plus parfait que le reste de la population.
"C'est tout pour aujourd'hui. N'oubliez pas de réviser tout cela pour la prochaine fois, et allez vous noter sur la fiche de présence. Bonne journée."
Le professeur partit sans rien ajouter. Il leur faisait confiance, car la confiance était la base de la politique actuelle. Si quelqu'un disait qu'il payerai plus tard, on le croyait. C'était ridicule. Spencer se retourna pour discuter avec Lyna, une blonde d'une beauté époustouflante. Un exemple de la perfection attendue. Des notes exemplaires, une beauté incroyable et un comportement parfait. Si ce n'était son attirance envers les garçons qui ne remplissaient aucune des attentes de la communauté.
"Alors Lyna, tu penses être libre ce soir ? Tu ne m'a pas répondue avant." Lui demanda-t-il avec un sourire charmeur.
"Eh bien, j'ai cours de violon, et ma mère ne voudrait pas que je rate ma leçon..." Dit-elle, un sourire navré sur ses lèvres.
"Dommage, mon invitation ne tenait que pour ce soir. Du coup, je vais inviter Déborah, elle sera ravie !"
"Attends !!! Ok je viens. Quelle heure ?"
"A la sortie des cours, je t'attendrai hors de la salle de classe. A plus mon cœur."
Spencer pivota et sortit de la salle, son sac sur l'épaule. Bien sur que Lyna allait venir, elle le dévorait des yeux depuis plus d'un mois. Il avait fait durer les choses, mais elle arrivait enfin à maturité. Avec un peu de chance, il pourrait en profiter un peu avant que son père ne l'apprenne et ne l'oblige à encore changer de lycée. Spencer se demanda si son père pensait encore que son fils ne savait rien des filles, comme lorsqu'il était petit.
Certaines personnes trouvaient Spencer trop volatile. Il ne faisait que passer d'une fille à l'autre, sans s'attacher. Mais la perfection des filles avec qui il sortait lui tapait sur le système. Elles n'avaient pas de volontés propres, elles ne faisaient que faire ce que l'on attendait d'elles. Spencer commençait à se demander si il ne ferait pas mieux de poser un lapin à Lyna, et rentrer directement chez lui, dans la villa Rameau. Elle n'apprécierait pas, mais au moins pourrait-il se relaxer un peu, et arrêter un peu sa comédie d'enfant parfait. Oui, il allait définitivement faire ça.
"Je suis tellement heureuse que tu m'ai inviter avec tes amis ! Je pensais pas que je pourrais jamais être amie avec toi !"
Lyna était absolument ravie et ses yeux brillaient d'excitation. Spencer n'avait pas réussi à lui fausser compagnie et donc allait passer la soirée avec la blonde à son bras. Au moins les gens l'enviraient dans la boîte où ils allaient aller. Pendant tout le trajet, elle ne cessa de parler de tout et de rien. Spencer répondait par monosyllabes, voir des hochements de tête. Et Lyna ne remarquait rien, tout à son excitation. Une fois dans la seule boîte de nuit ouverte de 18 h à 3 h, Spencer alla lui chercher un verre avec des petits extras. Lyna allait comprendre ce que traîner avec lui voulait dire, et choisir si elle le voulait vraiment.
Il avait beau être le fils du président, seuls les adultes le pensaient encore totalement clean. Tous les étudiants avec qui il avait étudié savaient qu'il était un fêtard, et l'un des plus gros coup pour perdre la tête. Et personne ne disait rien à cause du statut de son père.
Spencer rapporta donc le verre à Lyna, qui tenait compagnie à l'un des vieux amis de Spencer. Elle le regarda d'un air interloqué lorsqu'il lui présenta le verre. Il se décida donc à lui expliquer les règles du jeu.
"C'est de l'alcool doux, qui est autorisé par le gouvernement. Si tu rajoutes cette pilule, dit-il en désignant une pilule blanche, tu passeras le reste de la soirée dans un nuage multicolore en compagnie de licornes. Si tu prends celle-là, ajouta-t-il en montrant la pilule bleue, tu te sentiras bien, tellement bien que tu ne te contrôlera plus. Tous tes sentiments, toutes tes envies secrètes seront connues de tous. Tu choisis quoi ?" Ses yeux froids la fixait du regard.
"Je, je ne comprends pas. Pourquoi je dois choisir ? Pourquoi je dois même les prendre ?" Elle le regardait d'un air perdu.
"Soit tu prends une pilule et tu fait parti du groupe, soit tu pars. C'est toi qui voit."
"Alors je pars."
Lyna tourna les talons et partit de la boîte, en se retournant de temps en temps pour vois si Spencer allait la rattraper. Ce qu'il ne fit pas. Il jeta les pilules dans la foule, souriant de toutes ses dents. Elle n'avait pas passé le test. Il n'y avait rien dans les pilules, à peine quelques grains de sucre. Il n'allait pas courir le risque de faire dans la drogue. Une jolie fille dansant comme une folle le pris par la main et l'emmena dans la foule de danseurs. Il passa le reste de la nuit à danser, flirter, et aider ses amis trop bourrés à vomir. Il sortit de la boîte de nuit vers 2h30 du matin, exténué. Sur le chemin vers la villa, il vit plusieurs corps dans la rue.
Son entraînement de soldat le mît directement aux aguets. Les morts portaient une combinaison de camouflage et pas l'uniforme obligatoire des soldats protégeants la villa. Des intrus. Son sang se glaça. Les seuls personnes ayants eu une raison de tenter de pénétrer dans la villa étaient toutes mortes ou en phase de l'être. Donc qui pouvait bien vouloir rentrer dans la villa le seul soir où son père était absent ? Il chercha dans sa mémoire si son père avait parler d'une menace, en vain. Jusqu'au moment où il vit le symbole brodé sur la manche d'un des morts. Un D majuscule, pour démocratie.
Les gens qui gisaient dans la rue étaient des rebelles.
Il regarda de plus près les corps, pour déterminer la cause de la mort. La plupart était tous mort de la même façon, d'une balle dans le crâne. Il compris soudain la raison pour laquelle les rebelles les plus prudents du pays ont tenté une attaque. Les plans de son père, donnant accès à de nouvelles technologies bien plus performantes que celle utilisées par la population. Il se dirigea vers le chemin le plus éloigné de la rue principale, celui qu'il utilisait pour éviter que son père ne sache qu'il était encore sorti. Il passa donc au dessus des haies, et tourna au niveau d'une fissure dans le mur. De la, il pouvait atteindre la fenêtre de sa chambre. Il avait en effet creuser la fissure, jusqu'à ce qu'elle devienne suffisamment épaisse pour qu'il puisse se glisser dedans. En mettant ses pieds en apposition, il était capable de se hisser dans sa chambre. En se glissant discrètement dans la fissure, il senti soudain un contact sur sa chaussure. "Encore un mort?!" Marmonna-t-il. Un soupire endormi lui réponda. Il alluma la lumière située dans son bouton de chemise (vive la technologie !) et vit une jeune fille endormie par terre.
Elle portait également une combinaison de camouflage des rebelles, mais était bien plus jeune que les rebelles que Spencer avait vu. Sentant probablement la lumière sur son visage, les yeux de la fille papillonnèrent. Ses cheveux blonds cendrés légèrement en bataille et l'air totalement hagarde, elle fini par se réveiller complètement. Elle le regarda un moment, avant de faiblement faire un geste de paix. Elle leva les bras en l'air et dit :
"Je me rends. Pas la peine de me torturer, je ne dirais rien sur la Rébellion."
Spencer la regarda bêtement, ne s'attendant pas du tout à cette réaction. Le regard bleu argenté de la fille le fixait, comme pour vérifier si elle avait été comprise. Les réflexes de Spencer lui sauvèrent la vie quelques secondes plus tard. La fille avait tendu sa jambe blessée, geste qu'il avait cru pour soulager sa douleur, qui lui servi à balayer le sol pour le faire tomber. Il sauta instinctivement, et se mît après coup derrière la fille pour la ceinturer. Il pressa un point sensible dans son coup, ce qui la fit tomber dans les pommes. Il la mît sur son dos et commença la montée vers sa chambre. Une fois en dans la pièce qui lui servait de chambre et qui était grande comme un appartement de l'ancien temps, il la posa sur le lit, non sans l'avoir attaché à l'aide d'un drap.
"Mon dieu. Mais que vais-je pouvoir faire de toi ?" Murmura-t-il.
Spencer venait de sauver une des personnes qui souhaite la mort de son père plus que tout.
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