Chapitre 1

"Cours ! Sauve toi !"

Thalia se réveilla en sursaut. Elle avait encore rêvé de cette nuit fatidique. Elle se leva et ouvra la porte de sa chambre, enfin si on pouvait appeler ça une chambre. Cela ressemblait plus à une cellule, avec ses fenêtres quasi-inexistantes et le nombre réduit de meuble. Mais c'était sa chambre, et elle l'avait décorée petit à petit, avec les objets qu'elle trouvait lors des quelques raids qu'ils effectuaient pour affaiblir le Régime. Elle avait trouvé des oiseaux en bois, une poupée, et même un poster de l'ancien temps pas trop abimé. En tant que membre de la Rébellion depuis son jeune âge, elle avait le droit d'avoir une chambre pour elle toute seule. Nombre de personne lui en voulait pour cela. Dans le camp des rebelles, situé sous terre, la vie était dure et chaque augmentation ou récompense étaient discutées et pesée. Thalia, du haut de ses 20 ans, était la cible de personnes jalouses de son rang dans la Rébellion. Elle était chef d'escouade, ce qui voulait dire qu'elle pouvait mener des rebelles pour des raids, sans avoir besoin de supervision ou d'ordre à recevoir.

Elle s'avança dans les couloirs éclairés à la lampe pâle des néons. Une fois dans le réfectoire, Thalia s'assit près de Falio, un des meilleurs informaticiens de la Rébellion. Ils étaient amis depuis toujours et avaient rejoint la Rébellion en même temps, lors de leurs 8 ans. Leurs parents étaient tous les quatre des membres fondateurs et actifs de la Rébellion, même si la mère de Thalia avait du rester sous couverture en ville, pour assurer l'éducation de sa fille. Après son meurtre, Thalia avait rejoint son père, et par conséquent la Rébellion. Elle avait rencontré Falio lors de l'un des rendez-vous secret des membres. Ils s'étaient tout de suite liés d'amitié et avaient continué à se voir lors de ces rendez-vous. Désormais, ils se voyaient tous les jours et essayaient de passer le plus de temps possible ensemble.
Falio lui sourit, ravi de voir qu'il n'était pas le seul réveillé. La nouvelle de la mission prévue pour le soir même avait surpris toute la communauté. Beaucoup des résidents du camps s'étaient élevés contre la décision du président des rebelles, mais la majorité l'avait tout de même emporté.

"Tu penses quoi de la mission de ce soir ?" Demanda Falio.
"A ton avis..." Soupira Thalia. "C'est du suicide. Vouloir laisser un message frappant, je veux bien. Mais aller dans la maison la mieux gardée du pays, tout ça pour voler quelques documents ? Je ne pense pas que ça vaille le coup."
"Pense à ce que ces documents nous permettrait de faire ! Plus d'armes, plus de défenses, donc plus besoin de se cacher ! Nous pourrions recruter bien plus de monde !" s'exclama Falio.
"Tu n'es jamais aller dans la bataille, tu ne t'ai jamais réellement battu. Tu ne sais pas ce que c'est de voir mourir des camarades, des amis. Tu ne connais que la tristesse lors du retour des cadavres, mais que crois-tu que nous ressentons lorsque nous les portons jusqu'au camp?"
"Quel est le rapport avec la mission?" L'interrogea Falio.
"Il va y avoir des morts." Répondit simplement Thalia. Sur ce, elle partit voir son père dans la salle de commandement.

Sur le chemin vers la salle de commandement, elle vit certains de ses amis lui faire signe de venir les voir, mais elle les ignora. Une fois dans la salle, elle alla passer ses bras autours du cou de son père. Il était en train de surveiller les environs autour du camp, comme sa fonction de chef des gardes l'obligeait à le faire. Il répondit brièvement à son étreinte, puis retourna à ses écrans. Thalia soupira. Son père était l'un de ceux qui avait proposé le projet Destroyer, la mission de la soirée. Depuis la mort de sa femme, la mère de Thalia, Klaus avait perdu toute compassion pour le Régime. Bien que la plupart des rebelles veuillent mettre à bas le Régime, Klaus lui ne voulait que la vengeance. Il n'avait apporter que peu d'attention à sa fille, tout occupé qu'il était à défendre la Rébellion. Le seul moyen pour elle de lui rappeler son existence était d'être la meilleure dans tout les domaines, et encore, cela ne fonctionnait pas toujours. Il n'avait pas bronché lorsqu'on leur a annoncé que Thalia prendrait part à l'expédition, ni lorsqu'on lui a dit les chances de survie des participants. Il était allé jusqu'à lui dire qu'il aurait été mieux qu'elle se porte volontaire.

Même pas 20% de survie et il lui demande de se porter volontaire.

Le soir vint. Thalia et les autres membres du projet Destroyer s'étaient mis en tenu de camouflage. Ils n'avaient pas le droit à l'erreur, c'était la première soirée depuis un an où le "président" était absent de sa villa. Le chef de l'expédition, Dana Walter, leur remis des écouteurs et des micros discrets. Une fois qu'elle eu connecté son micro et ses écouteurs, elle entendit la voie de Falio.

"Salut ma vielle ! Devine qui est responsable de te guider dans toute la ville et de te ramener saine et sauve au petit matin?" Falio était étonnamment joyeux.
"Si on ne me retrouve pas demain matin on saura pourquoi." Ironisa Thalia.
"Mais sérieusement, tu as pas intérêt à mourir, je veux pouvoir encore t'entendre demain..." Lui dit-il, de nouveau sérieux.
"Attends, le commandant et le chef veulent nous dire quelque chose. Tais toi un peu." L'interrompa-t-elle.
"A vos ordres capitaine !"

Dana et le commandant s'avancèrent au milieu du groupe d'élite.
"Bien, je suis ravie de voir le groupe que je vais diriger lors de cette expédition. J'espère juste que nous nous sortirons tous vivants..." Commença Dana. "Vous êtes l'élite de nos rebelles. Vous êtes certes moins efficaces que des soldats entraînés comme ceux du Régime, mais votre entraînement vous a rendu redoutable. De plus, vous avez une cause à soutenir. N'oubliez jamais ça."
"Vos combinaisons nous transmettent vos signaux vitaux, vos partenaires qui vous accompagne grâce à vos oreillettes vont les surveiller pour savoir comment vous allez. En cas de blessure, il sera apte à vous dire ce que vous devez faire pour pouvoir rejoindre le camp." Leur précisa le commandant, le chef et créateur de la Rébellion. "Je sais que vous avez peur. J'aurais peur moi aussi. Mais j'ai confiance en vous et même si la mission ne portait pas ses fruits, je sais que vous allez nous revenir sains et saufs. Votre famille et votre cause comptent sur vous."
"Et maintenant, en position !" S'exclama Dana.

Le groupe bougea rapidement. Chaque mouvement était maitrisé, fluide. Ils se sont tous battu ensemble au moins une fois. C'est un groupe d'élite, mais aussi d'amis. Dans le silence de la nuit, ils s'infiltrèrent dans le centre-ville, partie de la ville protégée contre les attaques. Une fois dedans, ils se mirent en route vers la villa Rameau, la demeure du "président". A une dizaine de mètre de l'entrée, un des éclaireurs disparu. Dana leur fit signe à tous de s'arrêter, puis demanda des informations à son partenaire au camp. L'éclaireur était mort, en une seconde. Pas de détonations et pas d'avertissement. Une goutte de sueur froide commença à glisser le long du dos de Thalia. Si l'éclaireur avait disparu comme cela, cela voulait dire qu'il avait était assassiné. Ce qui voulait dire qu'ils étaient attendus...

Au moment où elle le réalisa, l'enfer se déchaîna. Les coups de fusils silencieux percèrent la protection de leurs combinaisons aussi aisément que du papier. Des hommes armés se jetèrent soudain sur eux. Les membres de l'expédition tentèrent de répondre du mieux qu'ils purent, mais ils furent débordés par le nombre. Pour un rebelle, il y avait trois soldats du Régime. Thalia se battait férocement, faisant reculer les soldats pourtant armés de fusils redoutables, sa science des arts martiaux l'aidant à repousser les assauts des soldats avec un gourdin. Le signal de la retraite sonna bientôt pour les rebelles. Ils fuirent tous sans se retourner, courant pour rejoindre le point de rendez-vous. Dans sa couse folle, Thalia heurta une pierre qui la fit glisser au sol. Elle entendit Falio crier son nom dans ses oreilles, réussit à ramper dans un coin plus ou moins discret et attendit la fin de la poursuite. Elle vit passer les soldats du Régime dans le sens inverse, une fois revenus de la poursuite. Quand elle se senti en sécurité, elle activa son micro et ses écouteurs. A l'instant où les écouteurs furent connectés, elle entendit des cris à lui faire perdre l'ouïe.

"THALIA ! Tu es vivante !!!!!" S'écria Falio.
"Bien sur que oui je te l'ai promis non? Et je tiens toujours mes promesses."
"Pourquoi tu as mis autant de temps à répondre ? J'était super inquiet !"
"J'ai du me cacher, je voulais pas prendre de risques... Tu as des nouvelles des autres membres de l'expédition ?"
"..."
"Falio ! Je dois savoir ! Tu ne peux pas me cacher ce qui arrivé !" Thalia commençait à s'inquiéter.
"Tu es jusqu'à présent la deuxième à nous avoir recontacter... L'autre était Dana qui voulait nous mettre au courant de la situation..."
"Où est-elle ? A nous deux nous pouvons nous enfuir !" Espéra Thalia, après avoir tenu un silence en hommage des morts.
"Elle est morte après nous avoir délivré son message... Je suis désolé..." Murmura Falio.
"Non... Pas elle aussi... C'était la meilleure d'entre nous..." Thalia était sous le choc.
"En tout cas, toi tu est vivante, et il faut que tu te barres de là. Tu peux bouger de ta cachette ?" L'interrogea-t-il.
"Non, je me suis prise une balle dans la jambe. J'ai d'abords cru que j'était tombée à cause d'un rocher, mais depuis une heure j'ai réussi à m'inspecter. Mais à part ça, je n'ai rien."
"On peut pas envoyer d'équipe de soin pour toi, ni même une équipe de sauvetage. Tu es seule la dessus. Je suis désolé."
"T'inquiètes pas, je vais m'en sortir. Par contre, je vais détruire les écouteurs et le micro, sinon ils pourront tracer le signal. On se reparle plus tard. Peut-être."

Elle éteigna le micro et activa la minuscule bombe prévue pour détruire le micro et les écouteurs. Un petit BOUM discret se fit entendre, et elle se figea. Par chance, personne n'arriva.

Elle était seule désormais.

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