Chapter 6

musique dans son casque)

Part 1

Les piliers de l'entrée entrent dans mon champ de vision. Et ma chanson préférée commence(voir média) mais mélée à tout ce brouhaha elle ne ressemble plus à grand chose, quel gâchis !! Je me lève, tout les sièges sont vides même la place conducteur...La rue est désert. Les notes s'élèvent dans l'air, résonnent dans le silence inopinément assourdissant. Je m'avance prudemment vers les portes fermées tout en regardant sous les sièges s'ils ne seraient pas cachés. Drôle d'idée mais on ne s'est jamais. Une ombre apparaît sur le muret et se dirige vers les portes closes. Premier réflexe : se loger dans le creux de la rangée la plus proche. Un grincement de vieux joins rouillés se fait entendre. Le son de ses pas retentit et se rapproche dangereusement. Ma respiration est tellement forte, j'essaye tant bien que mal de la rendre discrète mais la panique l'accentue au contraire. Le silence est à son plus haut point quand

-Sors donc de là !! déclare-t-il d'une voix assurée

Sa voix ne m'est pas inconnu. Je...son...comment décrire ceci ?! C'est comme si son attitude m'inspire confiance. Comme une partie de moi qui n'éprouve aucune crainte comme s'il était... C'est un sentiment indescriptible. Je dois lui faire face, plus j'y réfléchis plus la peur s'estompe de mon esprit. Je me redresse en m'aidant du siège. Ma vue devient floue, je perçois difficilement sa silhouette. Une boule dans ma gorge s'est formée, elle m'empêche de respirer. Une goutte roule de mon front. Mes jambes deviennent guimauve, la musique n'est qu'un fond de basses étouffées. Un souffle me chatouille le cou. La lumière s'affaiblit progressivement. En me retournant toute lumière extérieur a disparu. Je suis dans le noir absolu.  Je la sens tout près. Elle frappe maintenant mon oreille.

Ses larges mains se posent délicatement sur mes joues. Son contact me réchauffe. Son souffle se dépose sur mes lèvres et se rapproche lentement.

Soudain, je suis comme propulsée hors du temps. Mes paupières s'ouvrent mais la mise au point est aux Bahamas. Ma tête, Ahh...on dirait qu'elle est coincée dans un étau et que l'on serre davantage et j'ai la version du marteau aussi. Et le reste, j'aurais pu passer sous un camion se serait la même chose. La musique résonne si fort dans mon esprit, c'est une torture. J'enlève l'engin de torture qui crée de magnifiques mélodies. Je remonte mon regard le long du bras agrippant mon épaule pour trouver le visage du chauffard souriant. Le bus est vide. Je m'empresse de déguerpir rapidement de l'endroit avant de rendre la situation plus embarrassante qu'elle ne l'ait déjà. Je ralentis quand je ne suis plus dans son champ de vision. Je m'adosse au mur pour reprendre mon souffle. Si sur 30 mètres de sprint, je suis déjà à bout de souffle, comment va se passer l'entraînement !!?

https://youtu.be/9WsiTaSsdck

Part 2

La première semaine est la plus dure, reprendre les cours après deux mois de journées paisibles chez soi à mater des tonnes de séries, c'est une façon assez sec pour répéter les bonnes vieilles habitudes. Mais je rentre enfin chez moi pour la première fois depuis ces 5 jours ! Cette même route m'hypnotise de plus en plus et la nouvelle chanson des BTS me berce doucement. Les champs de colza s'étendent à perte de vue, délimités par la lisière du bois à peine visible sur l'horizon où se couche le soleil rougeâtre. A cette période de l'année les journées se raccourcissent pour rendre le monde plus sombre jusqu'à l'équinoxe d'hiver dans les prochains mois puis l'inverse, créant un cycle qui recommencera jusqu'à la fin, un vrai cercle vicieux. Je me décolle du paysage pour observer le rang voisin, deux garçons rigolant à gorge déployée. Il y a à peine quelques heures de ça, le brun se bagarrait avec un autre brun et son pote essayait de les calmer provoquant un effet de foule tout autour de la dispute. Aujourd'hui l'humain est avide de violence, ce monde fait pitié...Pourquoi suis-je naît à cette époque, j'ai sûrement eu un mauvais karma dans ma vie antérieur à coup sûr du coup je suis obligée de supporter la débilité que l'humanité est devenu même si elle l'était déjà bien avant mais malheureusement ça n'a pas été en s'améliorant.

Je cherche ma clef dans toutes les poches que je dispose pour finalement la retrouver perdue au fond de la petite poche de devant de mon sac où se trouve également ma très piquante pointe en fer du compas. J'ouvre la porte et dépose mes chaussures à l'entrée. La télé est allumée sur les infos, une épidémie de grippe apparemment. Ma mère se dirige vers la cuisine laissant la chasse d'eau se vider derrière elle. Je la salue puis monte en vitesse dans ma chambre. J'allume mon enceinte et choisis ma playlist "doux" pour faire mes devoirs vite fait bien fait. Malheur, une dissertation à rendre avec vendredi prochain vous avez dit, ah ! L'écran de mon ordi m'attire, il m'appelle me demandant beaucoup d'amour, plus précisément Steam... Je me remets vite à mes obligations avant de céder. Le bureau m'envoie une vive décharge puis une deuxième.

Appel manqué de Mam

"Viens manger c'est chaud"

Je ne lui réponds pas et ferme mon cellulaire, laisse le bazar de tout les bouquins scolaires en éteignant aussi la musique qui m'apaisait tant. Je la rejoins en cuisine puis nous finissons le repas dans le calme puisque ma sœur passe le weekend chez une de ses amies.

Je décide de retourner à mon devoir en tant qu'étudiante, je ne déteste pas autant les devoirs que ça mais ce n'est pas vraiment une partie de plaisir sauf pour les maths^^.

Les bras de Morphée se détachent difficilement de mon enveloppe corporelle et une voix me parvient. Je veux retourner au pays de l'imaginaire juste quelques minutes de plus s'il vous plaît !! Trop tard, du moment qu'il y a contact avec la lumière extérieur plus aucun retour n'est possible.

-Tu étais bien fatiguée dis-donc, delà à t'endormir sur ton bureau !

Quoi, ah oui sur mon bureau avec une marque de stylo sur la joue en prime.

-Il est 10h30 alors tu te lèves et viens prendre ton petit déj', déclare-t-elle

-J'arrive, retorqué-je

Elle éternue en fermant la porte pour se moucher par la suite. Je déteste rater une grasse matinée de quelques heures, peut-être demain... 


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