Chapter 2

 (média=bostee, pop corn)

Part 1

Fanny est très gentille. Elle est ma colocataire. Pendant les 10mn qui me restaient pour vider et ranger mes affaires on a pu faire un peu connaissance. Elle a l'air assez timide. La sonnerie sonne.

Les dirigeants font toujours une réunion avant les premiers cours. Les couloirs sont pleins. Il est impossible de rater cette grande salle qui se trouve dans le hall avec un grand panneau « Permanence ». Même moi je l'ai remarquée. L'amphithéâtre est gigantesque, il doit y avoir près de cinq cents places. Et il est déjà à moitié rempli. Je suis Fanny pour ne pas la perdre et me retrouver seule une seconde fois. Elle va en direction de la rangée gauche où il y a le moins de monde, je la laisse choisir, je suis trop occupée à analyser chaque étudiant. Je reconnais vaguement quelques personnes, j'aperçois Ewan assis plus haut de notre rangée et à ma plus grande surprise ma sœur à sa gauche. Ils se connaissent...Nous nous sommes engagées dans un rang. J'évite le plus possible de ne pas toucher les genoux des personnes assises. Certaines se mettent debout sur les chaises. Les dernières places de la rangée se trouvent vers le fond.

Après quelques râlements, nous sommes installées et attendons qu'ils prennent la parole. Mes yeux se baladent dans tout l'espace, mais je sens un regard posé sur moi. Je balaye du regard d'éventuels yeux braqués sur moi, ma tête pivote ; ni Ewan ni ma sœur ne font attention à ma présence. Ils rirent ensemble d'ailleurs.

Le silence règne de plus en plus. Un bruit terriblement aigu vient le rompre. Mes oreilles en ont pris un sacré coup.

-Désolé...Bonjour, je suis le principal adjoint ainsi que le dirigeant de cet internat pour ceux que ne me connaissent pas. Bienvenue au lycée Fermi pour les nouveaux. Au niveau du règlement, le couvre-feu à 21h45, l'heure de permanence est de 19h à 20h puis vous avez une heure pour manger et après soyez autonome pour la salle de bain. Après le couvre-feu, chacun est dans sa chambre, je ne veux voir aucune lumière allumée, le gardien viendra vérifier. Aucun garçon et fille dans la même chambre avec la porte fermée sous peine de punition. Les garçons dorment dans l'aile B du bâtiment et les filles dans l'aile A...

Je me suis perdue dans l'aile B donc, ce qui fait quand même assez loin du hall, comment ais-je pu me perdre...Ce même regard me pèse toujours autant mais pourtant j'ai beau chercher personne ne me regarde. Je jette un œil sur ma voisine. Ses iris pétillent. Un jeune brun vêtu d'un pull kaki a une nouvelle admiratrice. Je décide d'agir avant qu'elle ne louche littéralement sur lui. Je lui donne un coup de coude, son visage reprend un air sérieux puis me regarde. Ses yeux gardent encore cette lueur. Elle me sourit en me questionnant. Je lui désigne cet inconnu. Ses joues se rosissent et elles se contractent en un petit rire nerveux. Je ne dis rien pour ne pas plus l'embarrasser. Je reporte mon attention sur le locuteur avec mon petit sourire en coin. Je me sens de nouveau observée, c'est gênant.

-...la permanence et le dîner sont le seul moment où les gars et les filles sont réunis, finit-il.

Les élèves se lèvent en masse mais l'effet de foule forme un bouchon. J'observe ma sœur parler à ses amis dont Ewan fait apparemment parti. Nos regards se croisent, je détourne la tête mais je crois qu'il m'a vue. Je ne veux pas qu'il pense que je l'observe ou l'espionne. Un coup de coude dans mon dos me somme d'avancer. Nous sommes arrêtées au début de l'escalier central. Ce regard constant sur moi commence vraiment à me taper sur les nerfs. Je suis bien décidée à trouver ce voyeur. Je le sens devant moi, sur la rangée à ma droite. J'examine chaque lycéen ... Tout d'un coup mes yeux se retrouvent plongés dans des iris couleur noisette qui ne me sont pas inconnus. Un sourire en coin se dessine sur son visage, je connais maintenant l'origine du regard oppressant. Un grand coup dans mon épaule me lance soudainement en avant. Les marches se rapprochent de plus en plus. Le choc ne va pas tarder, une force retient mon bras mais j'atterris sur les fesses entraînant avec moi mon chaleureux sauveur. Mon premier réflexe est de me relever rapidement et d'évaluer les dégâts. Demain, j'aurais sûrement quelques bleus mais rien de très grave. Fanny est encore par terre, je l'aide à se relever, je lui dois bien ça. Une fois stable sur ses jambes, nous commençons à rire. En regardant autour de nous je constate que la plupart des élèves présents, se retiennent de rire enfin pas certains. Ma très chère sœur entre dans mon champ de vision et arbore une mine désespérée devant la scène. J'en rigole encore plus.

Part 2

-Alors..., lui demandé-je

-Alors quoi, réplique Fanny

-Il s'appelle comment ?

-De qui, déclare-t-elle gênée

-Tu lui as déjà parlé au moins

-Euh...

-Je vois

-Oh ! regarde, nous sommes arrivées... dit-elle en pointant du doigt le portail

Elle est tellement mignonne quand elle rougit. Je me rappelle de ses cheveux bruns et de son pull kaki, je pourrai le repérer facilement au self s'il est grand. Fanny se dirige vers les listes des secondes. Je les scrute une à une, 2A. Je survole les noms, quelques-uns me sont familiers mais pas important, 2B...,2C ; soudain des mains viennent couvrir mes yeux, m'enlevant la vue. Je devine Alyce et ses grandes mains.

-Al !!!

-Je t'ai manqué, me mettant face à elle et m'enlaçant

Je lui rends son emprise.

-Comment ça va ?, dis-je

-Trop bien, il faut absolument que je te raconte ma semaine au camping !!!

Nous nous sommes beaucoup parlés par message et au téléphone en revanche malgré le réseau instable de sa destination. Elle m'a beaucoup parlé de cette semaine où elle est allée dans le Nord de la France. Elle a fait des trucs de dingues là-bas.

Mais dans la vie de tous les jours, Alyce est vraiment folle. On se connaît depuis le CP et sommes toujours dans la même classe chaque année pratiquement. On s'est tout de suite entendues super bien alors sans aucune raison particulière qui s'y opposerait on est devenues très vite amie, puis meilleure amie. Sa famille a emménagé dans mon quartier et mon père était le patron du sien alors des fois on se rencontrait lors des soirées entre nos deux familles.

Je me défais de ses bras et l'entraîne devant les listes. Je m'arrête devant mon nom qui est à la fin et lit plus haut : Alyce Gram. Elle est derrière moi attendant mon verdict, je me retourne. Elle me questionne du regard. Je joue la scène de la tristesse et elle fait une mine désespérée, quand je décide enfin à faire mon plus grand sourire. Elle me saute de nouveau au cou. Et me chuchote à l'oreille

-Je me vengerai de cette fausse déception

Je souris à ces paroles.

Part 3

Dès mon entrée dans l'amphithéâtre central, le plus grand du lycée, je me retrouve bouche-bée, il est tellement grand qu'au moins deux cents personnes peuvent y loger. Al et moi allons nous installer à la rangée du milieu vers l'arrière, à peine assis, notre prof principale arrive.

- Bonjour

Après s'être installée, elle continue.

-Alors je me présente, professeur principale de cette classe et ainsi que professeur d'Anglais.

Je vous épargne son monologue sur le stress pour notre premier jour de lycée...puis sur les règles de lycée etc. Emploi du temps scolaire surchargé, bonjour... Voici mon nouveau quotidien sans compter l'internat.

Alyce n'est pas concernée par la 3e partie de son monologue : l'internat. Elle habite en banlieue à vingt minutes de l'établissement et moi en campagne, loin en gros.

Pendant la visite du lycée j'apprends qu'il y a un couloir central où tous les petits couloirs commencent, ceux-ci mènent à des salles de cours. Nous sommes rendus au troisième étage, le dernier. Le lycée possède 2 hectares mais le lycée a quand même trois étages.

Nous écoutons à peu près tout, enfin moi... Alyce, elle, examine toute la classe sauf ceux de l'année dernière, je préfère écouter mais je tends l'oreille de temps en temps. Je retiens le nom Valentin, il est métis, je n'ai aucune idée à quoi il ressemble et je suis bien trop occupée à écouter pour le demander. Je remarque que Daisy la peste de mon ancien collège est malheureusement présente dans ma classe. Elle a d'ailleurs un comportement étrange, elle n'arrête pas de fixer un même point et de se recoiffer ce qui signifie si je ne me trompe pas que c'est un garçon qu'elle a dans son viseur, une nouvelle proie. Le mot est fort mais en tous cas elle va tout faire pour qu'il tombe à ses pieds, le pauvre. Il y a trop de monde, je ne peux voir la prochaine victime. 

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