Chapitre 8 - Elias
13 avril bureau, Milwaukee
Il est dix-huit heures quand Selenne me téléphone. Avec une fébrilité que je n'avais plus connue depuis l'adolescence, je réponds le plus vite possible. J'ai passé la journée à balancer entre colère et regrets.
— S'il te plaît ! Écoute-moi, supplie ma sœur. Pardon. Je ne voulais pas te faire de mal. J'ai besoin de toi... de te voir. Élias... S'il te plaît.
Je souffle pour éviter de crier, laissant un silence qui doit lui être douloureux.
— OK... Tu es sortie depuis quand ?
— Ce matin.
— Et tu as trouvé mon numéro ?
Selenne a toujours su se débrouiller, seule sa rapidité pour me retrouver me surprend.
— Ah... eh bien, je sais toujours utiliser un ordinateur. Retrouver ta trace n'était pas si difficile.
— Toi ! Tu sors de prison pour piratage et tu recommences direct !
Je me marre, fier d'elle malgré le fait qu'elle ne devrait pas replonger aussi vite dans ses travers.
— Hmm...
— T'inquiète, je ne te balancerai pas.
— Merci, elle grogne.
— Donc, tu as besoin de moi ?
— Comment ? Je n'ai pas le droit de téléphoner sans avoir d'idées derrière la tête ? Je pourrais juste vouloir savoir comment tu vas, s'exclame-t-elle faussement choquée.
Je retiens le rire que me provoque son ton de petite peste.
Les taquineries entre nous reviennent de façon naturelle, ce sentiment de reconnaissance fraternelle me détend. C'est elle, ma Selenne, elle est de retour.
— C'est ça, sœurette ! Je te connais encore, ose dire que tu n'as pas quelque chose à me demander.
— Pfff...
Sa mauvaise foi est évidente, nous nous ressemblons trop pour ne pas nous comprendre.
— Tu as un endroit où dormir ? Il te faut un job ?
— Oui, ce serait un premier pas. Mon agent de probation a l'air d'un parfait salopard, tu n'as pas idée. Pas commode, une vraie tête de con !
Mes sourcils se froncent en entendant une fêlure dans sa voix. Le mec ne va pas vivre longtemps s'il emmerde ma sœur. Je ne le tolérerai pas qu'elle soit encore malmenée.
— Je m'en occuperai s'il le faut, ne te fais pas de soucis.
— Merci, elle me répond à nouveau.
Je me souviens qu'elle a toujours porté plus sur ses épaules qu'elle ne le devait. Elle a toujours pensé qu'elle ne devait pas demander d'aide ou qu'elle ne le méritait pas. Pourtant, notre duo n'a jamais été sujet à contrepartie. Je ne lui demanderai pas de me rendre quoi que ce soit.
— Je t'envoie l'adresse d'un appartement déjà meublé, que je connais et qui est libre, je t'y retrouve dans deux heures.
— Merci Élias.
— De rien, mais... ne me fais plus jamais le coup de disparaître sans nouvelles. Compris !
Je raccroche avec unsourire qui se fane quand j'aperçois plus loin une chevelure blonde quis'éloigne. Helena me fuit encore. Pas moyen de l'approcher sans qu'elle ne s'encoure.
************************************************************
Hello,
Un court chapitre, mais le prochain sera plus long.
j'espère que vous aimez retrouver le POV d'Elias face à sa soeur revenue presque "d'entre les morts" comme on dit. Pour ceux /celles qui ont lu La Dette, vous noterez que ce sont des scènes en miroir. On peut du coup connaitre cette fois-ci ce que ressent Elias.
Bonne lecture.
Kiss Marjy
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top