I.8 - timéo
P R E M I E R E S A I S O N
LA FIN DE CE WEEK-END calamiteux. Oui, c'est enfin la fin de ce week-end horrible. C'est tout ce à quoi arrive à penser à ce moment-là Timéo. Pourtant, il pourrait penser à plein de choses. Comme à tous ce qui a été révélé ce week-end.
Il n'en peut plus. Il ne veut pas encore supporter les larmes de sa sœur, les crises d'un de ses amis, leurs histoires de cœur. Parfois, Timéo se dit qu'il est bien trop vieux pour supporter autant d'émotions dans juste une petite bande. Et puis, il se souvient qu'il a juste un an de plus. Parfois, il se dit qu'il aurait peut être pas dû s'éloigner autant des potes de son âge. Puis, il se souvient que quand il a été le seul à ne pas avoir son BAC et donc redoubler, ils ont tous finis par arrêter d'essayer de le voir, de lui parler, et même par message.
Ces sept abrutis, c'est tout ce qu'il lui reste à Clermont. C'est sa seule attache à cette pauvre ville d'Auvergne. Parce que c'est pas sa mère qui va l'empêcher de partir un jour. S'il reste, c'est bien que pour sa sœur et les autres. Mais vu ce qu'ils viennent de lui faire, Timéo ne va pas se gêner à tout plaquer pour partir loin après le BAC. Il attend juste que parcoursup ouvre pour faire ses demandes d'orientation dans n'importe quelle ville autre que la sienne.
Alors ce matin, quand il prend son déjeuner avec les sept autres, il a les yeux plongés dans son café. Personne ne parle, contrairement au premier jour ici. C'est un silence pesant qui règne dans la pièce. De temps en temps, c'est entrecoupé d'un bâillement, d'un souffle ou du bruit des couverts ou d'une chaise. Mais personne ne parle. Comme si on avait arraché quelques choses de précieux à la bande.
Une fois le déjeuner finit, il remonte dans sa chambre, range ses affaires dans son sac. Noé le rejoint et fait de même toujours dans le même silence. Et pourtant, à côté, on entend rire. C'est la voix d'Antoine, les rires de ses deux compères, puis celui d'Elsa.
Comme quoi tout n'est peut être pas particulièrement brisé.
Et pourtant, ça fait encore plus mal au cœur à Timéo d'entendre ça. C'est comme si les quatre avaient survécu à la tempête qui s'est abattue sur eux ces dernières heures. Comme si, entre eux, rien ne pouvait se briser.
Et à y penser, c'est un peu vrai. Les trois sont inséparables, alors que Nolwenn et William, c'est terminé avant même de commencer. Et vu ce qu'a dit Alexis sur Nolwenn aussi, c'est finit. Et même Alexis ne veut plus parler à Noé comme il a balancé l'incendie de la salle de labo. Et Antoine ne peut pas supporter Timéo et encore moins maintenant qu'il a appris que l'aîné avait couché avec l'ex de William pendant qu'ils étaient en couple.
En sachant qu'Antoine aime bien Elsa et que ça a l'air réciproque, ce quatuor résiste au tremblement de terre.
Il reste alors Kim, Nolwenn, Noé et lui, seuls, sans repère. Alors que sa sœur et l'organisatrice du week-end sont censées être inséparable en plus de ça.
Timéo n'a plus envie de se battre pour quiconque. Même pour sa sœur.
Ils plient tous bagages et descendent les valises dans l'entrée. Ils rangent dans le silence le bordel qu'ils ont mis, nettoient un peu.
Ils passent leurs derniers midi ensemble. Enfin, c'est ce que présage Timéo. Ils ne pourront sûrement plus se retrouver tous autour d'une table sans avoir envie d'en égorger après ce week-end.
Elsa sert les autres, et puis elle commence à parler.
« J'vous aime bande d'abrutis. Je sais que ce week-end a été horrible, que y'avait trop de choses qu'on s'était jamais dit. Mais j'vous aime et j'veux pas qu'on arrête de se parler. Et si on recommençait de zéro ? »
Ce n'est pas une bonne idée pour Timéo. Mais il hoche quand même la tête ainsi que tout le monde autour de cette table.
« Ce qui s'est dit et passé ici doivent rester ici. »
Et sur les mots d'Elsa, tout le monde baisse la tête. Comme si d'un commun accord, ils savaient tous pertinemment qu'ils ne pourraient s'en sortir indemne.
Mais ils font tous bonne figure, au moins pour le dernier repas. Et la bande de jeunes rigole ensemble, mais chacun avec sa rancœur.
Si une personne extérieure venait à regarder cette scène, il se dirait sûrement qu'ils apprennent à se connaître. Alors qu'en vérite, ils apprennent à s'oublier tous.
Une fois le repas terminé, la maison rangée, Timéo et Nolwenn montent leurs affaires jusqu'à la voiture. Kim a décidé de rentrer avec Noé, sa tante doit venir le chercher.
La voiture du père à William se gare dans l'allée et le trio de garçon dit au revoir aux autres. Quand la voiture de la tante au plus petit blond de la bande arrive, c'est au tour de Noé et Kim de s'en aller. Quelques minutes plus tard, les deux Laroye s'en vont aussi, ne laissant que la silhouette d'Elsa dans leur rétroviseur.
La fratrie ne parle pas du trajet, et même arrivé à la maison. Nolwenn monte directement dans sa chambre alors que Timéo décide de faire un tour.
Sur la route, il compose le numéro de son père. Quand celui-ci décroche, ile ne lui laisse pas le temps pour la politesse que le jeune homme prends la parole.
« Papa ? J'veux venir chez toi. »
Et peu importe si son père est d'accord ou non, Timéo part de Clermont avant la fin de l'année scolaire. Il ne pourra jamais faire semblant de s'entendre avec eux, malgré ce qu'Elsa leur a demandé.
Ce n'est pas possible de laisser tous ça de côté et de recommencer comme si de rien n'était. Ce n'est pas possible.
mda: chapitre court pour le point de vue de timéo, mais il faut plus le voir comme un épilogue. c'est dur d'écrire des moments avec la bande alors qu'ils se sont tous engueulés. donc voilà la fin de la saison un. vous vous imaginez quoi pour la saison deux ?
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