Chapitre 5
« Nowell... »
Cette voix résonnait dans les entrailles de chacun et chacune.
« Nowell...tu ne m'as pas choisi... »
L'intéressée leva la tête, les larmes aux yeux.
« Je ne t'en veux pas...tu as fait ton choix...il ne faut pas revenir dessus... »
Nowell s'approcha de l'animal.
« Je ne peux que te dire ces mots...
-Quels mots ? »
Le familier la regarda puis reprit son discours.
« Je veille sur toi, je veillerai sur toi...telle est la devise de ma tribu...
-Quelle tribu ?
-Elle est ancienne...très ancienne...elle veille de depuis des générations sur de jeunes aventuriers...elle fait en sorte qu'ils ne périssent pas...Comment auraient-elles fait sans nous ? Tel est notre rôle depuis des siècles, il était, est et sera toujours important.
-Et tu...veux faire pareil avec nous ?
-Ce n'est pas une question de choix Nowell. C'est un devoir.
-Hum...
-Et ma protection commence maintenant. »
Cette fois-ci la voix n'inonda que l'esprit de Nowell
« Je t'en prie. Ne fais pas le mauvais choix. Ne choisis pas la biche.
-Pourquoi ?
-Elle vous veut du mal, elle travaille pour un mage qui lui aussi vous veut du mal.
-Tu es vraiment sûr de toi ?
-Bien sûr que oui...plus sûr que jamais...crois-moi Nowell...je t'en supplie...ne fais pas le mauvais choix...je ne peux te forcer mais écoute-moi...au moins écoute-moi peut importe si tu ne prends pas la bonne décision...j'aurai essayé...mais fais comme tu le sens... »
Nowell sembla hésiter puis elle se rapprocha de la biche.
« Fidi...écoute-moi...même si tu ne me comprends pas. Tu as l'air incroyable et tu l'es sûrement. Mais mon choix est fait. Tu ne seras pas notre familier. Tu rendras sûrement heureux quelqu'un d'autre mais ce ne sera pas nous. Je suis désolée...ce n'est pas contre toi, c'est juste moi. »
Elle réfléchit quelques instants.
« Comme dirait une personne que je connais...si on ne s'entend pas bien c'est que nos cœurs ne battent pas en harmonie. C'est beau comme phrase n'est-ce pas ? Ça nous résume assez bien en fait... »
La biche regarda Nowell.
« Nowell...pas amie ?
-Oh mais...si on est amies !
-Nowell pas choisi moi...Nowell pas aimer moi ?
-Mais si ! On est amies même si je t'ai pas choisie !
-Nowell...dis vérité ?
-Bien sûr ! Je ne te mens pas !
-Nowell...être sûre d'elle ?
-Évidemment !
-Fidi...remercier Nowell... »
Le familier disparut dans la brume, derrière son passage seul un bijou était resté. Unique trace de Fidi.
« Elle nous a...juste laissé un cadeau. Et puis elle est partie...observa Nowell
-Pourquoi elle est partie ? Même pas un au revoir ? Demanda Coraline
-Elle a...ses raisons...elle n'aurait pas pu rester.
-Oh...Nowell...
-Quoi ?
-Prends le bijou au moins... »
L'élève prit la parure, qui était en réalité deux bagues. Une en forme de soleil et l'autre en forme de lune, elles étaient finement ouvragées.
« C'est de l'or...du vrai or ? Celui qu'on trouve dans les mines ? Demanda Coraline
-Je pense, c'est trop lourd pour que ce soit du faux...répondit Nowell »
Le proviseur se précipita vers les enfants.
« Montrez-moi ! Je sais reconnaître le faux et le vrai or !
-Vous êtes sûr monsieur le proviseur ?
-Plus que jamais ! Mon grand-père était bijoutier, mon père était bijoutier et moi-même j'ai été bijoutier avant d'être proviseur...
-Ah ouais...grande histoire de famille...genre « notre savoir se transmet de génération en génération depuis... » mais ça date non ?
-Être bijoutier ça ne s'oublie pas ! Faites-moi confiance ! »
Nowell regarda le familier protecteur. Ce dernier lui envoya un court message.
« Non. Si tu lui donnes... »
« Et même si c'est du faux or ça change quoi ? C'est un cadeau,
-Mais...
-Mais quoi ?
-Mais...oui tu as...raison...
-Bien sûr
-Maintenant filez au sous-sol !
-Au...sous-sol ?
-Allez oust !"
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