Le reste du chemin menant au Gouffre fut silencieux. Je ruminais de sombres pensées. Aragorn était mort. Tout cela était allé si vite ... Je ne l'avais même pas vu.
Legolas me rejoignit, adaptant le rythme de son cheval au mien. Je relevai les yeux et vis dans les siens la même douleur que moi, celle de la perte. Nous ne disions rien mais sa présence me fit du bien.

Nous arrivâmes finalement à destination. Sous nos yeux se déployait une immense forteresse encastrée dans la roche. Sa façade d'un blanc légèrement salie par le temps semblait faire face à tout les obstacles. Nous pénétrons dans la cour intérieure où nous sommes accueillis comme des héros. Les soldats se précipitèrent rejoindre femme et enfants, tandis que nous posions pied à terre la mine défaite. Éowyn se précipita vers moi et me serra dans ses bras. Je répondis à son étreinte avant de me dégager en douceur.
Mon amie sembla chercher quelqu'un des yeux autour de moi.

- Où est le Seigneur Aragorn ? Finit elle par demander.
- Il...Je baissais les yeux, ne pouvant supporter son regard. Il a péri.

Je sentis son corps se tendre et l'atmosphère changer. Je connaissais les sentiments qu'Éowyn nourrissait pour Aragorn depuis leur première rencontre. Je savais que la nouvelle de sa mort l'affecterais particulièrement.

- Je suis désolée. Finis-je par dire.
- Ce n'est pas ta faute. Dit elle d'une voix cassée. Je sais que tu l'appréciais beaucoup aussi ...

Incapable de retenir ses larmes plus longtemps elle s'assit au sol et sanglota sans un mot. Je vis le roi traverser le couloir et lui lancer un regard désolé. Je m'agenouillais à côté d'elle et lui caressais l'épaule. Mais qu'est ce qui pourrait lui apporter du réconfort ? Rien.

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J'aidais Éowyn à installer le peuple dans la forteresse. Je fis par la même occasion un tour complet de la cité afin de mieux m'y repérer. Elle était immense et possédait de nombreux recoins taillés à même la roche. Une fois tout le monde installé je rejoignis le roi, le chef de la garde, Gimli et Legolas pour un conseil de guerre. Nous savions que les Orques ne tarderaient pas à nous attaquer. Nous avions donc d'ici là le temps de nous préparer. Mais un problème se posait alors. Nous manquions cruellement d'effectif. De nombreux soldats avaient péri durant l'attaque des Wargs, et même avant cela nous n'étions pas de trop pour faire face à la guerre imminente, il fallait prendre une descision, et vite.

Je m'installais sur une couchette posée à même le sol. Je me repliais sur moi même en position fœtale, essayant tant bien que mal de me réchauffer.
Je fermais les yeux en quête de sommeil...