~✷~ Jiraya ~⁠✷~

Tsunade est partie drôlement vite, j'espère qu'elle prendra le temps de se reposer un peu quand même... Ayant perdu le concours, il m'est impossible de le lui rappeler, mais je pourrais charger d'autres ninjas de le faire jusqu'à ce qu'elle cède et aille dormir.

Je soupire et remets mes chaussures. À défaut de se reposer, j'espère pouvoir l'aider un peu à se détendre, la voir malheureuse et fatiguée me tue... Bon, qu'est-ce que je vais faire maintenant ? J'irai bien dormir, mais ça me donne mauvaise conscience... Je commence à marcher un peu, indécis.

Soudain, un cri retentit non-loin. Mon souffle se bloque lorsque je crois reconnaître la voix de Tsunade. Je me mets à courir en direction du cri et arrive en haut de l'à pic rocheux où sont gravés les visages des Hokage. Pas de trace de Tsunade. Je baisse les yeux vers le village, quand je la vois, inconsciente sur le visage du quatrième du nom.

En quelques sauts, je me retrouve à côté d'elle. Elle respire encore et son pouls est régulier mais une large entaille lui barre le front et son bras droit est tordu bizarrement. Elle a dû tomber... Peut-être de fatigue, ou alors... Non, je refuse d'y songer, ce n'est pas son genre. De toutes façons, ce n'est pas le moment, pour l'instant je dois l'emmener à l'hôpital.

Je la soulève délicatement, prenant bien garde à ne pas bouger son bras blessé, et je la serre contre moi. 

- Ne t'en fais pas, Tsunade, ça ira, je vais m'occuper de toi. je murmure davantage pour moi que pour elle.

Je commence à courir vers les escaliers et les dévale à toute allure. Mais soudain, une idée me traverse l'esprit : l'hôpital est bondé et les soignants sont débordés, Tsunade toute Hokage qu'elle soit ne serait pas prise en charge immédiatement. Mais dans son bureau, il doit y avoir Shizune vu qu'elle s'est absentée et l'assistante est l'une des meilleures médecins que je connaisse.

Arrivé en bas des marches, je me dirige vers le palais du Hokage. Heureusement, il n'y a pas trop de monde et je parviens devant le bureau sans encombres. L'équipe 7 est là. Quand ils me voient débarquer avec Tsunade dans les bras, Naruto et Sakura se ruent sur moi en s'exclamant :

- Mamie Tsunade !

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?!

Saï et Kakashi restent imperturbables, mais je vois bien qu'ils n'en mènent pas large. Le ninja copieur toque à la porte du bureau pour moi et ouvre le battant de bois quand Shizune nous répond d'entrer. Celle-ci lève la tête du dossier qu'elle était en train de consulter et pâlit.

- Tsunade ! Que s'est-il passé ? Pourquoi est-elle blessée ?

Elle accourt et commence à ausculter la Hokage, vérifiant ses points de chakra et ses blessures. Elle fronce les sourcils.

- C'est bon, ce n'est pas mortel, mais avec la fatigue accumulée, il risque d'y avoir des problèmes de cicatrisation... Elle aurait dû m'écouter au lieu de faire la maligne !

Réalisant qu'elle n'est pas seule, Shizune rougit, puis dit :

- Bon, Kakashi, vous pouvez me remplacer jusqu'à ce que ça soit réglé ?

- Bien sûr.

- Profites-en pour te reposer aussi, tu seras plus utile à Tsunade, je glisse à Shizune.

Elle acquiesce et poursuit :

- Sakura, pourrais-tu me remplacer à l'hôpital ?

- Oui, bien sûr.

- Quant à vous, Naruto et Saï, je peux compter sur vous pour ne pas ébruiter l'incident ? Ça pourrait créer de la panique et ça ne serait pas bon.

Les deux ninjas hochent la tête, soudain sérieux. Ça m'étonne un peu de Naruto qu'il soit aussi docile, mais bon. Shizune me fait signe de la suivre jusqu'aux appartements de Tsunade, au dernier étage. Je la dépose délicatement sur le grand lit. Elle a l'air si vulnérable, ainsi inconsciente et blessée, et même si je l'ai déjà vue bien plus mal en point que ça, cette fois-ci me paraît un peu différente. Peut-être parce que je savais qu'elle n'allait pas bien... Ou qu'elle a gagné le concours de ricochets...

Shizune me désigne une chaise sur laquelle je m'assois, et elle s'installe près de Tsunade, les mains au niveau de son cœur et les paumes déjà brillantes de chakra. J'observe la blessure au front se refermer peu à peu. Normalement Tsunade peut s'auto-régénérer, mais pas lorsqu'elle est inconsciente, comme maintenant.

Le temps passe. Les secondes semblent à la fois durer un instant et une heure. La pièce est plongée dans la pénombre à part une petite lampe dans un coin et la lueur verte des mains de Shizune. Au bout de ce qui me semble être une éternité, la jeune femme relève la tête.

- J'ai refermé sa blessure à la tête et ai commencé à faire cicatriser son bras, mais je n'ai plus beaucoup de chakra et son organisme doit se réparer tout seul. Tu peux rester avec elle le temps que j'aille chercher de quoi faire un plâtre ?

- Bien sûr.

Elle quitte la chambre et je m'approche de la blessée. Son teint est pâle et le long trait fin et sombre sur son front attire sans cesse mon regard. Elle aurait dû se reposer plus tôt au lieu de tirer sur la corde. 

Shizune revient sans un mot et commence à installer le plâtre autour du bras de Tsunade. Elle conclut avec une écharpe qu'elle dépose à côté.

- Jiraya, peux tu rester à son chevet ? Je dois retourner au bureau et il faut que quelqu'un reste avec elle. 

- Bien sûr, je réponds.

- Si il se passe quoique ce soit, viens me voir immédiatement.

Je hoche la tête et elle s'en va, me laissant seul dans la pénombre avec Tsunade. Je m'installe sur un petit bureau, allume la lampe juste à côté et sors de quoi écrire. Kakashi me presse pour avoir la suite de mes livres.

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Les jours passent, monotones, m'angoissant de plus en plus car Tsunade ne se réveille pas. Shizune vient la voir souvent pour contrôler et elle affirme que ce long sommeil est normal et que l'organisme de notre Hokage a besoin de temps pour se remettre de la fatigue accumulée. Mais ça fait déjà une semaine... C'est long !

Je soupire. Je vais devenir fou à rester enfermé ici toute la journée ! Et dire que Tsunade subit ça tout le temps dans son bureau... Heureusement, Sakura peut me relayer de temps à autre. 

- Hé Tsunade, t'as l'intention de te réveiller bientôt ? je lance bien inutilement à la blessée.

Elle reste parfaitement immobile et je soupire de plus belle. Au point où j'en suis...

- Tu voudrais pas te réveiller ? Je commence à m'ennuyer un peu. Et à m'inquiéter aussi. Et ça me saoule de te voir dans cet état en sachant que je ne peux rien y faire. Je préfère quand tu es détendue et qu'on se lance des paris bizarres que tu finis systématiquement par perdre. C'est comme ça que je t'aime. Et ça me tue de te voir là, si proche, et pourtant si loin, inaccessible. J'ai vraiment hâte que tu te réveilles, tu me manques. Tu sais, mes sentiments pour toi n'ont pas changé depuis toutes ces années...

Je ris doucement. Comme si elle pouvait m'entendre ! 

- Mmmh... Jiraya ?