Chapitre 5: Le respect ça va dans les deux sens.

Mon coeur rata un battement. Elle aurait pu nous envoyer dans n'importe quelle île et elle nous dit d'aller sur Crash.

- Pourquoi? demanda Irys.

- Une fleur très rare y pousse. Elle est jaune avec des rebords verts. Vous ne pourrez pas vous tromper. Une fois que vous l'aurez, réduisez la en bouillie et appliquez là sur le front de mes victimes. Bonne chance les enfants!

Elle se retourna vivement et partit en souriant.

- C'est une psychopathe, soufflais-je.

- Mes victimes... Bonne chance les enfants... Je crois qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa tête, déclara Alex.

- Tu crois? répéta Aumaric plein de sarcasme.

- Vous pensez qu'on doit vraiment y aller, demanda Rosa.

- C'est tellement bizarre, soupira Irys. En tout cas, j'y vais! Je veux sauver ma mère.

- J'en suis aussi, dis-je.

- Alors, je viens, déclara Alex.

- Moi aussi, s'exclama Rosa.

- Vous êtes sérieux?! Vous allez tous mourir! Vous vous rendez compte qu'entre vous il n'y en que deux qui sont en position de vous défendre? signala Aumaric en faisant des gestes brusques avec les bras. Vous courrez tout droit vers un mur, purée. Ne comptez pas sur moi pour vous suivre dans cette folie.

- C'est d'accord, à bientôt Aumaric, dis-je en ouvrant le portail.

On le traversa dans une ambiance tendue qui s'apaisa un peu quand il partit de mon bureau les poings fermés. Il avait raison. J'aurais préféré qu'aucun de mes amis ne se mettent en danger.

- Il va revenir, prédit Irys. J'en suis persuadée.

- Il avait vraiment l'air d'être contre pourtant, dit Rosa, sceptique.

Elle haussa les épaules et sortit à son tour de la pièce.

- On se dit demain, au lever du soleil ici, déclara-t-elle.

On hocha la tête et elle partit.

- Il faut vous équiper, informais-je.

J'ouvris en grand une de mes armoires et sortit un uniforme vert.

- C'est moi qui gère les équipements de toute la caserne. Cette pièce en contient seulement une petite partie mais je suis sûre que vous trouvez des vêtements à votre taille.

Je les laissa fouiller de leur côté et me pencha vers un bac en bois dans un coin de la pièce. Il contenait des quatre-ailes, des dagues, des épées et un arc à flèches avec son carquois.

- Je prends l'arc, s'écria Rosa. J'ai appris à m'en servir un petit peu pendant un stage quand j'étais une elfe. J'avais à peine cent ans donc ça date mais je pense que je ne suis pas trop rouillée.

- Moi je prends les shurikens.

- Ce sont des quatre-ailes, Alex.

- C'est mieux shuriken, répond-t-il en fronçant son nez.

- Si tu veux, soufflais-je. Alors, vous êtes prêts?

- Non, répondit Rosa en haussant les épaules. Mais, j'ai toute la nuit pour me préparer psychologiquement.

- Vous n'êtes pas obligé de venir. Rien ne vous relie à cette malédiction. Pourquoi risquer inutilement votre vie?

- Je te suis et c'est tout, répliqua Alex.

- J'ai plus de famille à part vous. Je n'ai rien qui me retient ici, révéla ma meilleure amie. Mais, c'est très bien comme ça. Cette psychopathe m'offre la possibilité de faire quelque chose de ma deuxième vie. Je n'ai pas envie d'avoir eu cette deuxième chance pour rien.

- Mais toi, Aiiden? Es-tu sûre de vouloir prendre un tel risque? me demanda mon meilleur ami.

- Oui, absolument.

On toqua trois petits coups discrets à ma porte.

- On mange, cria Avabelle.

- Bonne chance, soupira Alex.

- Je vais essayer de survivre, lui répondis-je.

- Si tu veux je nettoie comme par hasard le couloir devant la salle à manger.

- Non, ne vous inquiétez pas.

Je suivis ma petite sœur dans les couloirs du château. Mes bottes noires foulant le sol à une allure régulière. La pièce était plongée dans un silence écrasant. La reine buvait une soupe verte. Mon frère croquait dans une pomme et ma petite sœur allait s'asseoir à côté de sa mère. Je me laissa tomber sur mon siège et pris un fruit au hasard qui s'agissait être une poire. Je la reposa en grimaçant et pris une mandarine à la place.

- Tu ne manges pas, Aii? demanda le prince.

- J'ai pas faim, lui répondis-je.

- Tu devrais être excitée d'avoir été promue sergente. Pourquoi es-tu anxieuse? s'inquiéta-t-il.

- Pour rien.

- C'est parce qu'elle sait que cela ne lui servira à rien, rigola Arck en levant les yeux de son assiette.

- Je vous demande pardon? m'exclamais-je.

- Il est hors de question que tu finisses ta vie en simple militaire, intervint Calliopée.

- La dernière fois, je vous ai demandé si je pouvais suivre des études pour devenir bibliothécaire et vous avez dit non aussi. Que suis-je censé faire?

- Disparaître, dit simplement mon père en se servant du caviar.

- C'est sûr que vous voudriez que je parte. Comme ça, j'emmène vos petits secrets avec moi.

- Ferme-la, hurla le roi en se levant de sa chaise.

- Pourquoi? Ah, je vois... Les morts-vivants et les humains qui bossent pourraient malencontreusement m'entendre si jamais je venais à élever la voix, proclamais-je calmement.

- AIIDEN LAELYNN CAEDES, TU ES ENCORE SOUS MES ORDRES ET TU ME DOIS LE RESPECT.

- Le respect va dans les deux sens. Après si tu pourrait respecter mes tympans aussi ce serait franchement sympa.

- Nous commençons notre campagne demain. Jusque là, pas un mot ne doit sortir de ta bouche, menaça la souveraine.

- Quelle campagne papa? s'étonna ma petite sœur.

- Oh Avabelle! Tu ne savais pas que ton petit papa veut cette île pour lui seul?Son plus grand objectif est d'éradiquer tous les morts-vivants et les humains d'une île qu'il a volé.

- Tu vas trop loin, soupira de rage Arck en se rasseyant.

- C'est pourtant la vérité. Vous avez pris le pouvoir d'une île qui appartenait à tout le monde et maintenant vous voulez expulser des gens qui sont chez eux aussi.

- Mais ils sont méchants, non? demanda ma petite sœur.

- Mes deux meilleurs amis sont un humain et une morte-vivante, Avabelle, soufflais-je hors de moi. Pendant que vous, vous passez vos journées à me critiquer et à me descendre plus bas que terre à cause de mon pouvoir, eux, m'acceptent comme je suis. Ce n'est pas ma faute si je suis la seule pyrokinésiste de la famille depuis des générations. Ce n'est pas ma faute si je ne suis pas aussi influençable que les autres membres de cette famille.




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