Chapitre 1: Les statues de pierre
Je relisais pour la millième fois le même texte.
Transformés en statues:
Humains: 5.
Elfes: 7.
Morts-vivants: 3.
Je l'avais trouvé dans le bureau de mon frère. J'avais tout de suite appelé mes meilleurs amis pour leur raconter. Aucun ne savait de quoi cela retournait.
Je poussais un soupir de frustration et me levais de ma chaise pour faire les cents pas dans mon bureau.
Au début, j'avais crû que c'était le nombre d'arrivants sur notre île mais mon hypothèse ne tenait pas la route.
Mon monde a toujours été séparé en cinq îles. La Flarme, celle des Humains. Crash, pour les fées puis l'Alénie qui abrite les morts-vivants. Il y a aussi celle des bannis et enfin au centre Syngstra. Mon île, celle qui loge les elfes, des humains et des morts-vivants.
Elle était dirigée par le roi Ark et la reine Calliopée, mes parents. J'étais la princesse de Syngstra.
Ne tenant plus en place, je me glissais dans le couloir du château et marchais dans le plus grand silence. La lune l'illuminait faiblement me permettant de ne pas trébucher. Je poussais doucement la porte du bureau du prince, mon grand frère, qui fit un bruit pas possible. Je grimaçais et vérifiais que personne n'arrivait avant d'entrer en douce. J'allumais une boule de feu dans le creu de ma main qui diffusait une douce lumière et une source de chaleur apaisante. Je calmais ma respiration saccadée et ouvrit différents tiroirs qui ne cachaient aucune autre liste étrange, aucun document suspect.
On ouvrit brusquement la porte dans mon dos et je me figeai. Je me retourna doucement et vit deux de mes amis en uniforme militaire.
— Qu'est-ce que tu fais là? demanda Irys. On a vraiment cru qu'on avait attrapé un voleur.
La jeune elfe remit ses longs cheveux blonds derrière ses oreilles pointues et me rejoignit.
— Irys a eu tellement peur en ouvrant, rigola Aumaric en la refermant. Tu aurais dû voir sa tête.
— C'est pas drôle, arrête de te moquer, répondit-elle en croisant ses bras.
Aumaric était dans la même école que mon amie et moi.
Je ne les écoutais plus vraiment, j'étais attirée par une pierre, peut-être de l'opale, qui me semblait étrange. Elle était dans les moulures qui décoraient une magnifique cheminée blanche.
— Tu commences à me faire peur Aiiden, on dirait une psychopathe, souffla Aumaric en s'approchant.
J'appuyais sur la pierre et la pièce se mit à trembler.
Irys me lança un regard paniqué. Elle étudiait comme moi à l'école juste à côté du château le matin et pendant son temps libre, l'après-midi, elle étudiait les différentes techniques de combats et les différentes armes de notre monde. Parfois, nous étions sélectionnés pour surveiller un couloir ou une pièce la nuit. Si le lendemain rien n'avait volé ou cassé, on gagnait des points bonus.
De la poussière tomba du plafond et la cheminée s'ouvrit en deux pour révéler un passage secret vers une destination inconnue qui ne m'inspirait pas vraiment. Depuis quand et pourquoi mon frère avait-il une pièce cachée?
— C'est quoi ça? demanda Aumaric en passant sa tête dans le trou présent dans le mur.
— J'en sais rien, chuchotais-je encore sous le choc.
— Vous venez?! s'exclama Irys en entrant.
Elle disparut de notre vision. Soudain, ma meilleure amie hurla comme une folle. Terrifiée, je la rejoignis et la vit faire un câlin à une statue de pierre.
— C'est ma mère, lâcha-t-elle entre deux sanglots. Elle avait disparu.
Je la pris dans mes bras et essaya de la réconforter tandis que mon ami observait toutes les autres personnes pétrifiées. Le nombre correspondait à celui sur la liste. Pourquoi Adanel avait-il ces personnes dans une pièce secrète dans son bureau?
— C'est tellement étrange, murmurais-je.
— On devrait rentrer, dormir et tirer cette histoire au clair demain, proposa Aumaric.
— Vous pensez que je dois informer ma famille de notre découverte? Demanda mon amie.
— Je sais pas, je n'arrive pas à tirer de conclusion rationnelle à tout ça, m'exclamais-je.
— Ton frère, le prince héritier à des gens transformés en pierre dans une pièce secrète de son bureau. Il tient une liste de ses potentielles victimes. On dirait un psychopathe, rappela Aumaric en haussant les épaules. Il serait préférable de peut-être disparaître d'ici avant qu'on finisse en statue à notre tour.
— Cela ne répond pas à nos questions, contra Irys. Tant qu'on est là, autant fouiller.
— Je vous rappelle ce qu'on à demain les filles?
On avait les résultats des examens dans notre école militaire. Pour cette occasion, on raterait les cours normaux du matin.
— Il ne faudrait pas que vous ayez des cernes jusque par terre quand vous serez élue sergentes.
— Je n' y pense pas une seule seconde, soupira Irys en observant le visage d'un homme en pierre.
— Moi non plus, confirmais-je. Le général est un peu... très stricte et il est un peu anti-Caedes et vu que j'en suis une...
— Il m'a déjà fait des avances et j'ai refusé, rigola tristement Irys en regardant le sol. J'ai plus aucune chance.
- Bha c'est un humain quoi, souffla Aumaric.
- Je ne vous permet pas, dit Alex.
Je sursautais en même temps qu'Aumaric et Irys. L'adolescent se tenait dans la pénombre, avec son habituel sourire en coin.
— Comment? Demanda la blonde en le pointant du doigt.
— C'est Ignis qui m'a prévenu que vous faisiez des trucs pas très légaux...Sans moi!
Ignis, c'est un bébé dragon pas plus haut que trois pommes qu'Alex avait trouvé seul dans la rue. Ce type de dragon tant qu'il n'est pas arrivé à l'âge adulte à besoin de quelqu'un à qui se lier. Il faut pour ça un elfe capable de contrôler le feu. Nous sommes donc liés et bien que je doive le protéger, c'est souvent l'inverse. C'était en quelque sorte mon petit protecteur.
— Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi vous êtes ici entourés de statues un peu...heu...effrayantes?
— On sait pas, j'ai juste appuyé sur un caillou et nous voilà ici.
— Mais, ce ne sont pas de vraies personnes...
— Je peux te jurer que ma maman est vraie, souffla Irys.
Cette réflexion me fit mal au cœur pour elle. Mon amie n'était pas tellement proche de sa mère mais je ne pouvais imaginer le choc qu'elle a dû avoir en la voyant ici.
— Alex, tu n'as pas cours l'après-midi? Demanda Aumaric.
Mon ami humain suivait les mêmes cours qu'Irys et moi le matin mais ne suivait pas les cours militaire de l'après-midi. Il préférait passer son temps à aider ses grands-parents en Flarm. Ils tiennent un petit restaurant dans une rue commerçante.
— Non, mais je comptais venir voir votre cérémonie, répondit-il.
— Tu pourrais quand même faire des recherches sur tout ça, dit l'adolescent en balayant la pièce du regard.
— Je vais fouiller comme je peux. Mes parents doivent garder un tas de documents venant du palais, peut-être que je vais trouver quelque chose.
Alex à perdu ses parents très tôt. Il n'a plus aucun souvenir d'eux. Mais, il s'est fait adopter par un couple d'elfes vers ses un an et demi. Ses parents adoptifs sont le ministre de l'enseignement et la ministre des affaires confidentielles.
— Parfait, alors on se retrouve demain dans mon bureau à seize heures, dis-je.
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