Chapitre 3 : Le bois des murmures
On me laissa seule dans une immense chambre. Tout était définitivement démesurés dans ce château. La chambre qu'on me prêtait était spacieuse et lumineuse, je ne vous parle pas de l'énorme lit qui trônait au centre de la pièce ! Une armoire prenait place sur le mur de droite tandis que le mur de gauche était en fait une belle baie vitrée qui donnait sur les plaines verdoyantes d'où je venais. Je m'avançai au centre de la pièce et sautai sur le lit qui s'avéra être terriblement moelleux. J'aurai pu m'endormir sur le champ ! Mais une porte attira mon attention. Elle avait une poignée en or et un bois plutôt clair. Je me levai pour me diriger vers le carré de bois. Je l'ouvris et découvrit la salle de bain, je manquai de m'évanouir lorsque je vis une gigantesque baignoire, et vu sa taille on pourrait aisément la qualifier de piscine ! Le lustre de cristal baignait toute la salle de sa lumière, autant de lumière agressait mes petits yeux. Je ne perdis pas une seconde et m'empressai d'allumer l'eau et de retirer mes vêtements tout crasseux. Je pénétrai dans l'eau chaude du bain fumant et sentis tout mon stress s'évaporer. Quelle sensation merveilleuse... J'aurai pu m'endormir dans le bain ! (Oui bon j'étais tellement fatigué que j'aurai pu dormir n'importe où...). Mais le lit paraissait beaucoup plus adapté. C'est donc après une bonne demi-heure que je sortis finalement de mon bain. J'enfilai un pyjama en soie bleu trouvé dans l'armoire et me glissai sous la couverture. La lumière de la pleine lune filtrait au travers de la baie vitrée, mais ce n'était pas dérangeant. Mon regard se perdit parmi les millions de petits points blancs parsemant le ciel obscur. Puis je finis par m'endormir paisiblement.
Le lendemain matin, une servante vint me réveiller doucement, le soleil n'était pas encore levé, mais on commençait à voir le ciel virer à l'orange. Lorsque j'ouvris les yeux, je vis la servante déposer des habits sur la table de nuit ainsi qu'un panier de fruit sur une table plaquée contre la baie vitrée et remplie de bonne chose à manger. Puis elle quitta la chambre sans dire un mot. Mon ventre gargouilla si fort en voyant toute cette nourriture ! Il est vrai qu'hier je n'avais pas cherché à manger, j'étais très fatiguée. Et maintenant mon ventre criait famine ! Je me levai et me dirigeai vers la table. Je pris place et commençai à choisir ce que j'allais manger. Il y avait de tout ! Du jus d'Orange, des croissants, des pains aux chocolats, du pain, du beurre, du chocolat chaud, du café, de l'eau chaude accompagnée d'une variété de thé, des fruits, du bacon, des œufs. J'en salivais rien qu'en regardant toute cette nourriture. Je me servis du café et engloutit au moins trois croissants. Je pris également un peu de bacon et d'œufs ainsi qu'une mandarine. Je fus rapidement rassasiée avec tout ça. Une fois mon ventre repu, je partis chercher les vêtements que l'on m'avait fournies et me changea. C'était un short gris et une sorte de kimono noir à fleur de Sakura rose. La Manche gauche manquait, c'était évidement fait exprès, mais c'était assez original. Le kimono était tenu par une ceinture de tissu rose foncé et continuait de tomber derrière. Le devant était dégagé ce qui me laissait libre de mes mouvements. Je mis une sorte de bracelet en or, qui s'accrochait au-dessous de l'épaule gauche, qui était fournis avec l'accoutrement. Devant un miroir, je brossai mes longs cheveux blancs et les accrochai en queue de cheval. La Pierre bleue que j'avais sur le front n'était pas très grosse, mais ça me faisait bizarre de voir ça sur ma tête, d'autant que des symboles bleus bizarres l'entouraient de part et d'autres.
La servante revint toquer à la porte pour m'escorter à la sortie de la ville, là où nos montures et nos sac nous attendaient. Durant le trajet, je pus admirer la ville déjà bouillante d'activités alors que le soleil commençait à peine à être vu à l'horizon. Devant ma mine étonnée la servante me dit d'une voix calme et douce.
"Dans notre royaume, la tradition est d'être levé tout le temps ou le soleil se pointe. Les jours où le ciel est nuageux et que l'on ne peut pas voir la lumière du soleil, c'est nos jours de repos. " M'expliqua t elle gentiment. Drôle de tradition, vivre avec le soleil... Ils doivent en baver l'été et quasiment rien faire en hiver. Ils devaient profiter un maximum du soleil. Je vis les habitants grouiller dans les rues dès le matin, étendre le linge, commencer à ouvrir leur boutique, balayer devant leur porte. C'était une vraie ruche réveillée.
Nous arrivâmes aux abords de la ville. Kuro et un cheval noir jais nous y attendaient, accompagnés de trois serviteurs accrochant les bagages au cheval. Je vis également le cheval-poney-dragon, portant lui aussi des sacs sur son dos. En le voyant, je sentis un sentiment de soulagement que je ne pouvais pas expliquer... Les serviteurs nous donnèrent poliment nos sacs à dos et nous montâmes sur nos montures. J'étais bien plus haut que Kuro puisque le cheval-poney-dragon était très grand. Nous partîmes au galop en disant au revoir aux quatre servants, plantés là, à nous faire coucou. Bientôt, le château s'éloigna. Lorsque nous fûmes seuls avec Kuro, je sentis un grand malaise entre nous.
"Alors comme ça tu es le fils de la reine Blanche ? Demandai-je pour engager la conversation
- ça ne te regarde pas. Me lança t il, avec un ton méprisant.
- Oh désolée je ne voulais pas t'offenser, juste engager la conversation...
- Je n'ai pas envie de parler alors tait toi.
- Très bien... Je vais parler avec le cheval-poney-dragon alors, finalement j'aime bien parler avec lui.
- Le quoi ? S'exclama Kuro.
- Comme je ne sais pas ce que c'est comme espèce, je l'ai nommé le cheval-poney-dragon. Quel drôle de nom n'est-ce ce pas ! Rigolais-je.
- Pour commencer ce nom est ridicule, ensuite, c'est une créature divine et son nom est Garakushi !
- Il a donc un nom... Garakushi... Répétai-je pour moi-même.
- Oui maintenant tait toi je ne veux plus t'entendre."
Kuro donna quelques coups d'étrier pour accélérer. Je restai en arrière. Il n'était pas franchement agréable comme garçon, je voulais juste être gentille et détendre l'atmosphère moi... Le cheval-... Non Garakushi secoua sa tête comme pour me remonter le moral. Je le remercie par la pensée et accélérai à mon tour pour rattraper le grincheux. Après une bonne demi-journée de voyage, nous arrivâmes à l'orée d'un bois très sombre. J'avais encore mon sandwich dans la bouche. Kuro s'arrêta et me fit signe de faire de même.
"Bon, nous sommes arrivés au bois des murmures, c'est un bois assez dangereux. Expliqua-t-il. Ici les arbres imitent des voix humaines pour que les voyageurs s'égare et ainsi ils peuvent les manger.
- serais-tu en train de me dire qu'on a affaire à des arbres qui parlent et qui sont anthropophages ?!
- Oui, c'est pour cela que je te demande de rester avec moi et de suivre les torches. Tu ne dois en aucun cas t'éloigner des torches Arwen.
- Très bien je note... J'aimerais ne pas me faire manger par des arbres, c'est un peu nul comme mort ! "
Il me fit un petit signe de tête pour approuver mon affirmation et nous commençâmes à nous engouffrer dans l'épais bois. C'était très effrayant, l'herbe était noire, les troncs étaient noirs et semblaient avoir des têtes ayant la bouche grande ouverte comme attendant leur festin, les feuilles des arbres était si nombreuses et obscures que la lumière du soleil ne parvenait pas à passer. Nous avions à peine entamé l'après-midi, pourtant dans la forêt on aurait dit qu'il faisait nuit. Une nuit sans lune. Seule quelques torches étaient accrochées aux arbres et formaient un chemin tout de même peu lumineux. Je me sentis très oppressée dans ce bois. Les arbres semblaient vouloir nous avaler (ce qui était en quelque sorte le cas). J'en eus des sueurs froides et je me sentis trembler légèrement.
"Euuuh... On ne peut pas contourner le bois des murmures ? Ça serait moins dangereux non ? Demandai-je désespérément.
- Non.
- pourquoi ?
- Ça prendrait trop de temps. "
Évidemment... Nous continuions à avancer dans l'épaisse obscurité. Soudain j'entendis des voix nous appeler... C'était très déstabilisant je dois l'avouer. Surtout l'une d'entre elle paraissait vraiment réelle. Une personne demandant de l'aide en hurlant. Une partie de moi avait envie de pivoter vers cette voix et de galoper à son secours, mais je devais rester raisonnable. Les cris ne s'arrêtèrent pas et je commençai à m'inquiéter... Si c'était une vraie personne et qu'elle était vraiment en danger ?
"Kuro tu entends ces cris ?
- N'y fait pas attention et avance, ils vont cesser.
- C'est ce que je me disais, oui, mais ils ne cessent pas... Et si c'était une vraie personne ? On ne peut pas l'ignorer.
- Arwen ignore la. "
Je me résignai à être raisonnable. Enfin... Lorsque j'entendis des grognements provenir du même endroit que les cris, j'arrachai une torche accrochée à un arbre et parti à grande vitesse vers les cris.
"Les arbres imitent les voix humaines n'est-ce pas ? Pas les animaux, quelqu'un est en danger je dois l'aider ! Hurlai-je à l'intention de mon compagnon.
- Non Arwen ne t'éloigne pas des torches !!!
- J'en ai une avec moi, c'est comme si je suivais les torches !
- Cet argument est débile !" J'entendis à peine ses derniers mots. La distance était trop grande. Garakushi et moi galopions à travers les arbres en directions des cris. Soudain ils cessèrent, puis reprirent de plus bel... Mais de quatre directions différentes. Je réalisai alors la connerie que j'avais faite... Je m'étais séparée de Kuro persuadée que quelqu'un était en danger et maintenant j'étais perdue... Si j'appelais Kuro sa réponse viendrait de toutes les directions possibles... J'étais tombée dans le piège que l'on m'avait indiqué avec un panneau fluo, lumineux et clignotant. Je me sentis totalement débile sur le coup... Évidement Garakushi ne pouvait pas s'envoler, les arbres ne laissait même pas passer la lumière... Les craquements lugubres des arbres me firent sursauter tandis que les cris continuaient de déchirer l'air. La tête des arbres étaient vraiment flippante. Je me pensais perdue pour de bon lorsqu'une idée me traversa l'esprit. Si ces cris était réel alors...
"KURO OÙ EST TU ?!" Hurlais-je à plein poumon. Aussitôt je reçus plein de réponse venant de partout. Les arbres imitaient la voix de Kuro pour me mener dans leurs gueules. Mais en attendant ils avaient arrêtés de recréer les cris, ce qui signifiait qu'ils étaient réels ! Ou qu'un des arbres était plus intelligent que les autres... Mais je devais m'en assurer. Je fonçai vers les cris. Les arbres autour de moi recommencèrent à imiter ces cris, mais je les ignorai et restai concentrée sur les vrais. Je déboulai bientôt dans une toute petite clairière illuminée par la torche d'une personne, pleurant et criant à l'aide. Je fus soulagée en me rendant compte que les cris étaient bien réels. Mais j'avais crié victoire trop vite... Je vis que la personne en pleurs était confrontée à une énorme créature noire aux griffes acérées. Je manquai de m'évanouir et fini par moi aussi hurler au désespoir. C'est bien Arwen tu es partie à la rescousse de quelqu'un, quel instinct héroïque ! Malgré tout... Je ne savais pas me battre et j'étais venue totalement désarmée... Juste avec une torche... Même Garakushi était apeuré. La masse sombre se tourna vers moi en entendant mon cri aigu et je manquai un battement. Me voilà de nouveau dans de beaux draps !
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