Chapitre 2 : L'heroine de la prophétie
Un long voyage plus tard rempli d'arbres, d'arbres et... D'arbres. Je ne voyais toujours pas la fin de la forêt... Cette forêt calme où aucun bruit ne venait briser le silence. Elle semblait dépourvue d'oiseaux ou tout autre animaux. Même les pas de la créature étaient étouffés par le tapis d'herbe. Et comme tous les arbres se ressemblaient je ne pouvais pas savoir si le cheval-poney-dragon ne me faisait pas tourner en rond... Je commençais à m'impatientais de ne pas voir la sortie et me mis à prier de toutes mes forces que ce voyage se termine, j'avais mal au cul moi.
Mes prières furent manifestement entendues quand nous quittâmes la forêt pour les plaines. De belles plaines verdoyantes bien rondes et parsemées de petites fleures colorées à droite et à gauche. Je sentis, depuis longtemps, un courant d'air me caresser le visage. Je pris une grande inspiration et criai jusqu'à m'époumoner, la raison ? J'étais contente ! Lorsque je rouvris les yeux, essoufflée d'avoir criée, je scrutai l'horizon.
Pas de village...
Pas de chemin...
Pas de fumée au loin...
Pas de civilisation en vue...
Ma joie disparut d'un coup et je sentis ma tête devenir lourde de fatigue.
"Dit moi cheval-poney-dragon... Est-ce qu'il existe des humains doués de parole au moins dans ce monde...."
En tant que réponse, j'eus un grognement. La créature se mit à se secouer de plus en plus violemment, voulait-elle me virer de son dos ?
"Eeeh qu'est ce que tu fais, désolée si j'ai dit quelque chose qui pouvait te blesser hein ! " m'empressai-je de dire avant de tomber lourdement au sol, une seconde fois.
La créature déploya alors ses grandes ailes. Je restai bouche bée devant un tel spectacle, elle avait de magnifiques ailes de dragon. C'était donc ça, elle ne pouvait pas déployer ses ailes avec moi sur son dos. Lorsque je remontai de nouveau sur le cheval-poney-dragon, je pris soin de mettre mes jambes devant ses ailes. Je m'accrochai encore plus fortement qu'avant. La créature se mit à agiter ses grandes ailes, soulevant un gros nuage de poussière et de terre avec de grosses bourrasques. La créature se mit à courir sur les vastes plaines et commença à s'envoler, je me sentis nauséeuse d'un coup... Je vis le sol s'éloigner petit à petit et je me vis tomber plusieurs fois, resserrant mon étreinte de plus en plus fort jusqu'à ce que la créature gémisse pour me faire comprendre que je l'étranglais.
"Désolée..." m'excusai-je.
Je fixai mon regard sur l'horizon pour ne plus regarder le sol. Le vent était si frais aussi haut dans le ciel et je frissonnai. Les nuages n'étaient pas nombreux dans le ciel, mais quelques un nous fonçait dessus (enfin, c'est plutôt nous qui foncions dedans). C'était vraiment un moment magique, une fois avoir oublié ce sentiment de nausée et ne pas regarder le sol, c'était vraiment un moment fabuleux. Sentir le vent se heurter à son visage, pouvoir "toucher les nuages" et voir plus loin encore devant. Se sentir vraiment libre, libérée de la gravité, libérée de ses chaînes qui nous obligent à rester à terre. Dans les airs on se sentait si léger, on filait à travers le ciel et le vent sans aucun obstacle. Il n'y avait rien devant ni derrière, ni sur les côtés, ni en haut et je ne regardais pas en bas pour ne pas vomir en plein vol ( imaginez un peu si mon vomi tombez sur une pauvre personne à terre ! ). De plus l'air paraissait plus pur à une telle altitude.
Au loin j'aperçus un grand château s'élevant très haut. C'était sûrement là que le cheval-poney-dragon m'amenais. J'allais enfin retrouver la civilisation, avoir une conversation avec quelqu'un ! Peut-être que des gens me connaissaient là-bas et pourraient m'apprendre des choses sur moi et ce monde. Le château se rapprochait de plus en plus. Une partie de moi aurait préféré continuer son chemin à travers les cieux, mais ma curiosité était plus grande encore.
Nous commençâmes à descendre petit à petit. Je sentis l'air se réchauffer. La créature remit pied à terre et replia ses grandes ailes sur ses flancs. Nous galopions quelques minutes encore puis le cheval-poney-dragon ralentit l'allure jusqu'à passer au pas. Nous étions arrivés devant un pont-levis très large, retenus pas d'énorme chaînes en fer. Deux gardes vinrent à notre rencontre.
"Qui êtes-vous ?"
Je fus d'abord très heureuse d'entendre quelqu'un avec qui je pourrai converser, quand je me rendis compte que je ne pouvais pas répondre à sa question...
"Eh bien... Euh vous allez rire, mais je n'en ai pas la moindre idée hehehe... je riais nerveusement.
- Arrêtez de raconter des âneries et déclinez votre identité sur le champ !" Son ton devint agressif et ils pointèrent leur lance vers nous.
Le cheval-poney-dragon recula en grognant.
"Chuuut doucement... rassurai-je mon compagnon. Je ne vous raconte pas de salade, j'en ai bien peur... Je me suis retrouvée dans une clairière et j'y ai rencontré cette magnifique créature, je lui ai demandé de m'amener à la civilisation ce qu'elle a gentiment fait. Et me voici devant vous, expliquai-je tant bien que mal, très mal à l'aise d'être menacée.
- Descendez de votre monture immédiatement" ordonna le garde le visage sérieux.
Je m'exécutai sans broncher.
"Bien veuillez nous suivre" ajouta-t-il.
Je sentis mon cœur ralentir la cadence, soulagée de pas avoir été embrochée. Le deuxième garde s'avança vers moi et me menotta. Je lui lançai un regard d'incompréhension et remplit de détresse. Il ne daigna même pas me regarder et tira la chaîne accrochée aux menottes pour me faire avancer. Tremblante de peur je me motivai à poser une question dont j'espérais une réponse positive en retour :
"Est-ce comme ça que vous accueillez les gens chez vous ?
- Évidement que non ! Vous êtes en état d'arrestation pour avoir asservi une créature divine.
- Évidemment, répétai je avant de me rendre compte de ce qu'il venait de dire. Pardon vous pouvez répéter ?
- La monture sur laquelle vous étiez est une créature divine il est formellement interdit de monter dessus, seul les héros de prophétie ont ce privilège, expliqua le garde d'un ton dur.
- Mais je ne savais pas Monsieur le garde, je ne sais même pas comment je m'appelle voyons ! m'écriai-je soucieuse.
- Bien sûr, comme si nous allions vous croire. Maintenant avancez et fermez-la un peu ou nous vous couperons la langue. "
Je frissonnai de peur. Super la civilisation humaine hein, solidarité vous ne connaissez pas ? J'étais dans de beaux draps moi ! Pourquoi avais-je donc voulu allez à la civilisation humaine !
Les gardes me menèrent dans une cellule où ils me jetèrent violemment. Le sol était glacé et il n'y avait aucune entrée de lumière. Les gardes repartirent avec la lanterne me plongeant dans le noir total. Une cellule sombre, glacée et humide ; super accueille. Combien de temps allais-je rester ici ? Je m'installai dans un coin de la cellule. Le garde avait parlé d'une créature divine ? De héros de prophétie ? Qu'est-ce que c'était que tout ce baratin ? Risquais-je la peine de mort ? Toutes ces questions m'assommèrent et je finis par m'endormir.
Des bruits de pas et de cliquetis d'armure me réveillèrent. Je vis la lumière s'approcher de ma cellule. Deux gardes en armure ouvrirent ma cellule. L'un d'eux entra et prit la chaîne de mes menottes pour me tirer hors de la cellule. Je sentis mes poignets me brûler et me faire souffrir tant il tirait. Aucun d'eux ne m'adressa la parole.
Ils me menèrent simplement à une grande salle blanche et lumineuse. Un grand tapis rouge était déroulé jusqu'à un trône. Une belle femme blonde vêtue de beau vêtements blancs y était assise, bien droite. Deux rangés de gardes en armure semblables à ceux qui m'avait amené ici se tenaient plaqués contre le mur de chaque côté de la salle. J'avançais doucement en découvrant la magnifique pièce. Elle avait un très haut plafond semblable à une cathédral orné d'un énorme lustre en cristal qui filtrait la lumière du soleil donnant un aspect étoilé au plafond. La pièce était baignée de lumière grâce aux grandes fenêtres aux contours dorés. Le trône où prenait place la magnifique femme était en or et en velours rouge. Des colonnes de marbres soutenait le plafond, des lierres dorés y étaient représentaient grimpant. Je me sentis toute crasseuse dans cet environnement propre, lumineux et luxueux.
Un des gardes mit fin à mes observations et émerveillements en me donnant un léger coup de pied dans mes articulations, les faisant se plier automatiquement. Les deux gardes s'éloignèrent de moi me laissant seul au milieu de la pièce et des regards intrigués.
Devais-je dire bonjour ? Je ne m'étais jamais autant sentie entourée et seule à la fois. Les grandes portes par lesquelles j'étais rentrée en compagnie des gardes se fermèrent en un gros fracas. Elles aussi étaient ornées de petits dessins dorés. Cet endroit était vraiment majestueux et luxueux... Dans quel pétrin m'étais-je donc encore fourrée ? La jeune femme me scruta de la tête au pied et, ne pouvant soutenir son regard, pourtant doux, je baissai la tête.
"Ne baisse pas la tête voyons. Désolée pour les manières de mes gardes, s'excusa la jeune femme à la voix si douce et réconfortante. Je suis la reine Blanche enchantée. J'ai entendu dire que tu étais amnésique ?
- B-bonjour... saluai-je peu confiante. En effet, je ne sais pas vraiment où ni qui je suis...
- Si je te dis le mot "Arwen". Cela t'évoque-t-il quelque chose ? "
Lorsqu'elle prononça ce nom, je sentis tout mes sens s'éveiller et une voix m'appeler par ce prénom. Une sensation de nostalgie et de déjà-vu s'empara de moi. J'en étais sûr à présent ! Mon nom était bien Arwen, Arwen Konsui ! La première pièce du puzzle était en place, j'en savais un peu plus sur moi !
"Ce... C'est mon nom... Je m'en souviens, je m'appelle Arwen Konsui ! m'exclamai-je tout sourire. Mais comment avait vous su ? Me connaissez-vous ? Elle rigola d'un rire beaucoup trop mignon.
- Je suis désolée je ne te connais pas seulement tu es dans mes livres Arwen Konsui.
- Dans... Vos... Livres ? Répétai-je, sans trop comprendre.
- Oui. Tu es l'héroïne de la prophétie :
Arrivant des aires,
Avec de grands yeux verts,
De long cheveux blancs immaculés,
Arwen Konsui,
Héroïne de la prophétie,
Ramènera la paix,
Scellant le conflit entre l'ombre et la lumière à jamais.
Tel dit la prophétie. De plus, c'est rare qu'une créature divine ne se laisse dompter aussi facilement. Lorsque j'ai entendu ton histoire par mes gardes, cela m'a mis la puce à oreille. "
Aussitôt je regardai la couleur de mes longs cheveux et remarqua, qu'en effet ils étaient d'un blanc immaculé. Quel drôle de prophétie explicite, pensais-je très peu convaincue.
"Alors... J'ai bien des cheveux blancs et peut être des yeux verts, je n'en sais rien, mais je ne peux pas être l'héroïne de votre prophétie... Je ne comprends même pas ce qu'elle dit... De quel conflit parle-t-elle ?
- La reine Noire a son royaume de l'autre côté de la montagne des Dieux. Elle prévoit de marcher sur notre royaume pour étendre son territoire et ses ténèbres. Les habitants vont être transformés en monstres maudits et chaque plante dépérira lors de son arrivée sur ces terres. Il faut l'en empêcher.
- C'est en effet inquiétant... Enfin qu'est-ce que je peux y faire ?
- Pour le moment tu n'as en effet aucune compétence" Je me vexai de sa remarque, mais n'en fit rien paraître, gentille la reine Blanche... " C'est ton voyage vers les terres désolées qui t'offrirons les armes nécessaires pour vaincre la reine Noire.
- Donc... Vous voulez que j'aille voir la reine Noire et que je me batte avec elle pour qu'elle ne détruise pas votre royaume, c'est ça ? résumai-je peu convaincue.
- Grossièrement, oui.
- D'accord et si je meurs pendant le voyage, comme en attendant je n'ai pas de compétence ? lâchai-je, une pointe d'agressivité dans la voix
- Mon fils Kuro vas t'accompagner. "
Un jeune garçon s'avança et entra dans la lumière. Il avait des cheveux noirs jais et des yeux très foncés. Ces derniers me lançaient déjà des éclairs et son visage était renfrogné. Je n'aurai jamais imaginé qu'il soit le fils de la reine Blanche, ils étaient comme l'ombre et la lumière... Enfin, je suppose il devait ressembler à son père.
"Il t'accompagnera durant ton voyage et t'aidera dans ta quête.
- Euh... Bonjour ? tentai-je, mais je me pris un vent.
- Il n'est pas très sociable excuse-le, s'excusa la Reine Blanche en fusillant son fils du regard. Mes gardes vont te mener à une chambre où tu pourras te laver, te remplir la panse et te reposer avant ton départ demain matin. Les cuisiniers vous prépareront vos bagages."
Deux gardes s'approchèrent pour exécuter les ordres de leur reine. Ils m'enlevèrent mes menottes et je les suivis totalement perdue. Je me convainquis qu'avec ce voyage, je pourrai voir du paysage et peut être, ainsi, trouver les réponses à mes questions, en savoir plus sur moi... Au moins j'avais une raison de faire cette quête, en plus de ramener la paix évidement. C'était vraiment fou ce qu'il m'arrivait ! Enfin, si c'était mon destin il fallait bien que je m'y plie. Et puis, je doutais que la reine accepte mon refus, je n'avais pas vraiment le choix. C'était sois partir à l'aventure sois rester cloîtrer dans une cellule. Mon choix fût vite fait.
Sans m'en rendre compte, je venais de m'embarquer dans un long et périlleux voyage.
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