Chapitre 13 : Prisonniers
"Et donc, si la Reine Blanche et la Reine Noire sont sœur, la Reine Noire c'est ta tante Kuro ?
- Arwen, tu trouves que c'est vraiment le moment de discuter de ça maintenant ?" rétorqua le concerné.
Nous étions ligotés à un pilier sous une tente blanche. Plus tôt, à la sortie du tunnel, nous n'avions pas retrouvé Garakushi et une horde de soldat de la Reine Noire nous avait encerclés. Nous nous étions débattus comme nous pouvions, mais le nombre n'était pas à notre avantage... En plus, j'avais le bras encore endolori après l'attaque que j'avais lancé sur le cerf humanoïde, Kuro était également blessé et Yanfei... était sûrement le seul encore valide. Un soldat m'avait attrapé les poignets et me les avaient tenus dans le dos, Kuro s'était fait rapidement désarmé et avait été ligoté. Yanfei s'était finalement rendu. On nous avait mené à un camp caché par de gros mur en bois. À l'intérieur, c'était une vraie ruche. Il y avait énormément de soldats, tous habillés d'une armure en fer brillante. Quelques-uns s'entraînaient ensemble, d'autres s'occupaient des chevaux et d'autre encore prenaient soin de leurs armes. Des gardes étaient placés à chaque entrée des tentes et du camp. Un énorme drapeau noir avec une couronne blanche au milieu flottait au fil du vent. Kuro me glissa à l'oreille que c'était le drapeau du Royaume Noir. On nous avait finalement amené dans une tente, la plus grande, et on nous avait attaché, bien serré, autour du poteau qui tenait le tissu blanc au-dessus de nos têtes. Les soldats étaient partis et l'un d'entre eux s'était assis sur une chaise et s'était mis à étudier une carte. Il avait fini par s'endormir sur la table.
"Et bah je m'ennuie vois-tu ? Alors je réfléchis à ce que nous a dit le gardien de la montagne.
- Réfléchis à un moyen de nous sortir d'ici plutôt, ça sera plus utile. dit Kuro sur un ton dur.
- Je ne suis pas une machine sur commande Kuro, les idées ne tombent pas du ciel ! rétorquai-je agacée de son attitude.
- C'est pour cela que je te demande de réfléchir, et ça m'étonnerait qu'en parlant tu y arrives bien alors tais-toi, en plus tu vas réveiller le gardien.
- T'as qu'à réfléchir aussi monsieur le chevalier !
- Eh ça suffit vous deux !" Yanfei éleva légèrement la voix.
Kuro et moi fixions l'elfes, bouche bée. C'était rare que Yanfei se rebelle ainsi, contre moi ET Kuro. Nous cessions nos chamailleries inutiles pour écouter notre ami.
"C'est... C'est pas en vous chamaillant qu'on va sortir d'ici...! I-il faut au contraire coopérer ! commença-t-il en ayant perdu l'assurance dont il avait fait preuve plus tôt. Pour commencer... Comment peut-on se libérer de ces cordes ? reprit-il.
- Ils nous ont fouillés, je n'ai plus aucune arme ou quoi que ce soit de tranchant. répondit Kuro.
- J'ai une idée. Désolée Kuro, tu ne vas pas aimer, ça va être douloureux... Mais ne fait pas trop de bruit s'il te plaît. Il me regarda, interloqué, mais en suivant mon regard, il comprit que je voulais utiliser la pierre plantée dans son bras gauche.
- Très bien vas-y. Il grimaça en pensant à la douleur. Fait vite s'il te plait.
- Très bien j'y vais."
J'essayai d'atteindre la pierre, bien que ce fût difficile avec ces liens qui m'entravaient. Je réussis malgré tout à attraper la pierre. Je vis Kuro se mordre la lèvre pour s'empêcher de faire du bruit. Yanfei pris la main du chevalier. Ce dernier le remercia d'un regard. Je fis un petit décompte et Kuro m'ordonna de la retirer sans attendre. Je m'exécutai. Il serra la mâchoire et Yanfei grimaça légèrement, Kuro devait lui avoir meurtri la main. À présent que j'avais la pierre au bout tranchant je me mis à scier la corde. Le garde se mis à bouger sur sa table. Je me figeai en priant pour qu'il ne se réveille pas. Il tourna simplement sa tête vers nous, les yeux fermés : il dormait toujours. Après un petit soupire de soulagement, je repris ma tache, stressée par Kuro qui ne cessait de me murmurer d'aller plus vite. Finalement la cordes finit par se couper. Nous la retirâmes rapidement libre de nos mouvements.
"Et maintenant ? demanda Yanfei.
- Il nous faut récupérer nos armes. répondis-je.
- attendez... Maintenant que j'y pense, ils peuvent nous amener directement à la reine Noire.
- Que veux-tu dire Kuro ?
- Et bien en tant que voyageurs ayant traversé le tunnel, ils doivent nous prendre pour des éclaireurs envoyés par la Reine Blanche. C'est pour cela qu'ils nous ont capturés ! Ils vont sûrement nous amener devant la Reine pour nous faire interroger. C'est un bon moyen pour se rendre au palais rapidement !
- Mais tu oublies le dernier dragon que l'on doit aller voir ! s'exclama doucement Yanfei.
- C'est pas grave, ce n'est qu'un détour superflu ! On a une chance d'être menés sans effort à la Reine Noire, vous n'allez quand même pas rater cette opportunité !
- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse à la Reine Noir si on arrive devant elle avec un statut de prisonnier ? fis-je remarquer.
- Il suffira de nous enfuir au dernier moment pour nous préparer.
- Mais... Le vieil homme nous a conseillé d'aller voir le dernier dragon !
- Yanfei ne fait pas confiance aveuglément aux gens voyons !
- Non, je suis d'accord avec Yanfei, nous devons allez voir le dernier dragon, le gardien à dit que c'était indispensable à notre quête ! Et puis mieux vaut qu'on se rende au palais de nous même, en étant libre que prisonnier. rétorquai-je.
- Comment pouvez voir croire sur parole ce vieil homme ? Vous ne le connaissez pas du tout !
- C'est pas grave ! Lui, il avait l'air d'en savoir long sur nous, et il nous a aidé !
- Aidé en quoi ? Nous a-t-il aidés contre le cerf humanoïde ? Lors des différentes épreuves ? Non, alors pourquoi vous lui donnez cette confiance aveugle ?
- La majorité l'emporte Kuro, tu n'as pas ton mot à dire ! ordonnai-je.
- Elle a raison... Désolé Kuro... glissa-t-il discrètement à l'intention du chevalier. Allons chercher nos armes !"
Kuro fit mine de protester puis se ravisa. Le gardien dormais toujours profondément sur sa table, heureusement que nos chuchotements ne l'avaient pas réveillé. Je passai la tête à travers l'entrée de la tente prudemment. Le camp grouillait d'activité malgré que la nuit soit presque tombée. Kuro décrocha soigneusement et sans faire de bruit l'épée qui était accroché à la ceinture du garde. Il partit au fond de la tente et se créa lui-même une entrée dans le tissu. Il nous invita à sortir, tenant le tissu ouvert. Face à nous s'élevait le mur de bois. Il était très lisse, nous n'allions pas pouvoir l'escalader.
"Comment on va sortir d'ici ? Toutes les sorties sont gardées, jamais on pourra s'en aller sans se faire remarquer ! désespéra l'elfe.
- J'ai une idée, mais il nous faut trouver l'armurerie dans un premier temps. Ce n'est pas grave si ce n'est pas vraiment nos armes, du moment qu'on en à.
- En longeant le mur, on peut essayer de se cacher dans l'obscurité. Mais il faudra être prudent.
- Avec tes cheveux blancs, se fondre dans l'obscurité ? rigola Kuro en tenant une mèche de mes cheveux dans sa main.
- C'est mieux que rien ! rétorquai-je en éloignant la main de Kuro de mes cheveux.
- Si tu le dis... Je propose que tu restes là, nous avec Yanfei on ramène les armes.
- Quoi ?! Tu veux me mettre sur le banc de touche ?
- Non Arwen, tu profiteras de ce moment seule pour essayer d'appeler Garakushi. m'expliqua Yanfei de sa voix apaisante.
- Qui t'as dit que je pouvais faire ça ?
- La dernière fois, dans le bois des murmures, quand tu as eu besoin de Garakushi, la pierre sur ton front s'est illuminée et il est apparu, ça laisse penser que tu as un lien avec lui. Tu peux donc probablement l'appeler !
- Mais comment je fais ça ?
- Crois en tes capacités. Yanfei me sourit gentiment.
- On y va Yanfei."
Kuro attrapa le poignet de l'elfe pour l'amener avec lui. Je les regardais partir en courant. Et voilà. De nouveau seule. Je me dissimulai dans un buisson et commençai à essayer d'appeler mon fidèle destrier.
"Garakushi... On a besoin de toi... Viens... S'il te plaît ? Allez quoi... Où es-tu bon sang !
- Eh vous ! hurla une voix dans mon dos.
- Quoi ?"
Je me retournai et me retrouvai face à un garde. Il me paraissait très jeune. Il tenait son casque dans ses mains révélant un visage parfaitement harmonisé encadré par des cheveux brun clair. Ses yeux bleus étaient envoûtant et me fixaient.
"Hum... Bonjour ? Je... Je suis botaniste et je... regardais... ce buisson. inventai-je sur le moment.
- Pas la peine de mentir je sais que vous êtes une des voyageurs sortis du tunnel.
- Oui... Mais je suis venue en ami, je voulais inspecter et faire la différence entre les plantes des contrées blanches et celles des contrées noires. expliquai-je toujours dans mon rôle de botaniste.
- Pourquoi étiez-vous accompagnée de gens armés alors ? Et pourquoi ne pas avoir expliqué votre situation dès le départ ? demanda-t-il avec son regard accusateur.
- Eh bien... je soufflai, il était perspicace.
- Levez-vous immédiatement. ordonna le jeune soldat en laissant tomber son casque et dégainant son épée.
- Très bien, très bien..."
Je me levai comme demandé. Il m'attrapa les poignets et il les tint fermement. Il me menotta et me ramena dans la tente.
"Pour quelle raison, la vraie, êtes-vous ici ? Me demanda-t-il sans une once d'agressivité dans la voix.
- Je suis censé être celle qui amènera la paix.
- Bah voyons, j'ai demandé la vraie raison.
- Si vous ne me croyez même pas quand je dis la vérité que suis-je censée vous répondre ?
- La vérité.
- Je viens de vous la donner.
- Je ne vous crois pas.
- Comme si j'en avais quelque chose à foutre. lâchai-je agacée de cet échange inutile.
- Quelle agressivité." dit-il en me souriant.
Je fus déstabilisé par son sourire, n'était-il pas censé s'énerver de ma remarque ? Les mots me manquèrent et je ne sus quoi répondre.
" ATTRAPEZ-LES ! des cris s'élevèrent dans le camp.
- ILS SONT PARTIS PAR LÀ !
- On dirait que tes petits copains ont été repérés. Il se leva et attrapa ma main. Allons-y, je ne peux pas te laisser sans surveillance.
- Même si je promets d'être sage ? tentai-je.
- Oui. Il tira si fort sur les menottes que je sentis mes poignets me brûler.
- Doucement !" hurlai-je de douleur.
Il ne sembla pas s'en inquiéter et m'amena dehors. Tous les camps était réveillé et je vis mes acolytes de nouveau encerclés. Soudain la pierre sur mon front s'alluma et tous les regards se tournèrent vers moi, Yanfei, bien que les larmes au yeux, et Kuro étaient les seuls à arborer un grand sourire, les mains entravées d'armes.
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