Gerbe de Feu se tient devant nous, il nous surplombe de toute sa hauteur car il fait plus d'un mètre au garrot; un véritable géant. Il se met debout sur sa pierre de feu, chatoyante de ses mille teintes orangées.

-Regardez le Soleil, nous ordonne-t-il de sa voix rauque, et imaginez un océan.

Je pensais qu'il allait nous réprimander mais il se contente de nous toiser de son regard impénétrable. Le Soleil c'est la pierre, qui est en fait un fragment de cet astre qui veille sur la Terre. Le fragment éclaire et réchauffe la grotte exigüe. Il parsème la fourrure blanche et luxuriante de Lune de reflets bleus et argentés et ses yeux brillent d'excitation; elle adore la méditation.

Lion me murmure une voix dans mon esprit concentre toi sur la pierre au lieu d'admirer ta camarade. Je lance un regard noir à Gerbe de Feu qui me scrute avec insistance. J'avais oublié qu'il pratiquait la télépathie! Je me reprends et exécute ses ordres.

La méditation se passe bien même si cela ne sert à rien et m'ennuie. Le Sage dit que ça nous permet d'éliminer les tensions, le stress et nous calme. Mais à mon avis c'est juste un moyen de nous faire perdre tout notre temps et de tenter de nous connaitre le mieux possible. Vous direz sûrement que je suis paranoïaque mais je suis sûr qu'après chacune de ces séances; Gerbe de Feu fait un rapport aux chefs. Peut-être que ça leur sert, peut-être qu'ils nous envoient par deux pour voir où en sont les relations entre loups dans notre tribu, peut-être qu'ils nous jugent, nous espionnent. En fait, vous avez un peu raison; je suis paranoïaque. Je ne pense pas que ça leur serait très utile de nous garder à l'œil. Non. Je secoue la tête pour en chasser ces idées fausses.

Je suis Lune en dehors de cette petite grotte humide. Nous croisons Polaire qui nous fait son plus beau sourire.

-Vous sortez de chez Gerbe de Feu? nous questionne-t-il.

-Oui, on sort de la méditation! répond Lune avec empressement.

On se dirige vers Soleil pour connaitre notre emploi du temps de demain.

-Tiens! Vous voilà! s'exclame le chef sur un ton de reproche. Comme vous n'avez rien fait aujourd'hui, je me vois obligé de vous envoyer avec Blue, Marécage et Brume chasser pour demain. Pendant que Joyce, Laïka, Gaïa et Marty iront faire le tour du territoire pour surveiller les intrusions de l'autre tribu sur nos terres.

Je râle mais je l'ai bien mérité; au lieu d'aller chasser en attendant Lune, j'ai passé ma journée à la chercher et à rêvasser. La louve qui accapare tant mes pensées ne bronche pas, où a-t-elle bien pu aller? Je secoue la tête pour chasser ses pensées absurdes de mon esprit. Pourquoi pensé-je à elle?

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En attendant que l'astre blanc qu'est la Lune soit à son point culminant dans la mer noire des étoiles, Lion, Brume, Blue, Marécage et moi dormons à l'entrée du camp serrés les uns serrés contre les autres.

Je rêve du renouvellement de la nouvelle frontière pour éviter les combats que nous ne cessions d'entamer. Mes yeux s'ouvrent lentement lorsque je sens une patte me secouer doucement. Je me lève, me retourne et me retrouve devant Lion.

-On y va? me demande-t-il.

-Oui allons-y! Mais où sont les autres?

-Ils nous attendent plus loin.

Je le suis et nous rattrapons le groupe. De temps en temps Blue, Marécage ou Lion lèvent la truffe et suivent une piste de gibier. Bien vite nous nous retrouvons avec trois marcassins malades et une souris aveugle entre les pattes car nous ne chassons que le gibier défectueux - malade, blessé, handicapé, vieux ou autre. Quand soudainement les chasseurs trouvent les effluves toutes fraiches d'un groupe de cerfs. Brume et moi suivons les traqueurs sans bruit. Arrivés aux abords d'une clairière, nous les apercevons. Nous choisissons une vieille proie malade et encerclons les grands mammifères forestiers. Puis nous courrons tous en même temps vers notre proie comme guidés par un signal inexistant. Pris par surprise, le troupeau s'enfuit laissant derrière lui le vieux cerf qui les suivait tant bien que mal.

Brume et moi patientons dans la clairière; ce n'est qu'une question de temps avant que nos coursiers rattrape .le cerf. Quand une proie est affaiblie; elle ne peut tenir le rythme de nos chasseurs bien longtemps et ils l'attrapent à coup sûr.

Dites moi en commentaire si je devrais faire des chapitres plus longs!