Partie 2 - Chapitre 4


Arvel gardait la tête baissée vers la lettre, le regard dans le vague. Sa mère était décédée, mais pas son père... Du moins, il ne l'était pas il a plus de dix-sept ans. Le cœur d'Arvel se mit à tambouriner dans sa poitrine. Lui qui s'était cru orphelin pendant presque toute sa vie, voilà qu'il retrouvait un frère et peut-être un père. C'était incroyable.

Arvel jeta un coup d'œil à l'heure indiquée sur son téléphone. Il était presque cinq heures du matin. Il repoussa la couverture et se leva. Seulement vêtu d'un boxer, il s'habilla rapidement d'un large bas de survêtement et d'un tee-shirt simple. Il tira un gros sac hors de son armoire et y fourra le plus de vêtements possible. Arvel récupéra également son chargeur de téléphone, son dossier d'adoption – il l'étudierait un peu plus tard – ainsi qu'une photo de lui et de Cherie et Wilfrid.

Arvel jeta son sac sur son dos et sortit par la baie vitrée. Il la referma derrière lui silencieusement et rejoignit le jardin de devant. Il récupéra son vélo dans le cabanon et partit le plus vite qu'il le put.


***


Arvel sauta de son vélo qui tomba brusquement sur le sol. Il pénétra dans l'orphelinat le plus silencieusement possible. Il grimpa les escaliers qui menaient aux chambres avant de soupirer : elles étaient extrêmement nombreuses et il ne savait pas où se trouvait celle d'Aksel. Arvel passa une main dans ses cheveux. Il avait du pain sur la planche.


***


- Aksel, Aksel ! Réveille-toi !


Le garçon gémit, peu content d'être ainsi tiré de son sommeil. Il repoussa la main d'Arvel, mais ouvrit tout de même les yeux.


- Arvy ? Mais qu'est-ce tu fiches ici ?

- Lève-toi et dépêche-toi. Nous prenons le premier avion pour la Norvège. Prends des affaires. Aller, Aksel !

- La Norvège ? répéta l'autre, les sourcils froncés.

- Oui ! Tout est dit dans la lettre !

- La lettre ?


Excédé, Arvel s'approcha de son frère et attrapa son visage entre ses mains. Leurs regards se croisèrent.


- Aksel. Je t'aime de tout mon cœur, mais franchement ferme-là et active-toi. Je t'expliquerai tout à l'heure.


Arvel déposa un baiser sur sa joue et Aksel se leva enfin. Il vida son sac de cours – qui ne comportait que des livres – et y rangea deux tee-shirts et un pantalon avec quelques sous-vêtements. Il s'habilla.


- C'est tout ? s'étonna Arvel.


Aksel acquiesça en grimaçant. Contrairement à son frère, il n'avait pas eu la chance d'obtenir grand-chose. Il avait vécu ici, à l'orphelinat, quasiment toute sa vie.

Arvel et Aksel sortirent de la chambre sur la pointe des pieds. Ils désertèrent les lieux sans un regard en arrière.


***


Arrivés à l'aéroport, les deux frères allèrent commander leurs billets. Il n'y avait aucun vol direct pour Oslo. Ils passeraient par une correspondance. Une fois tout enregistré, ils patientèrent sur des sièges près de leur porte d'embarcation.

Aksel appuya sa tête contre l'épaule d'Arvel qui lui prit la main. Il la caressa doucement avec son pouce. Il lui raconta alors ce qu'il avait vu dans son dossier qui serait très certainement semblable à celui d'Aksel. Il parla de la lettre qui était dedans. A la fin de son récit, Arvel vit qu'une larme avait coulé le long de la joue de son jumeau. Il l'essuya.


- Merci d'être avec moi, souffla Aksel.

- ARVEL !

- AKSEL !


Les jumeaux sursautèrent. En relevant la tête, ils virent deux personnes auxquelles ils ne s'attendirent pas...

Thomas. Oren.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top