Partie 1 - Chapitre 5
Arvel courut à l'intérieur de l'animalerie à l'instant où Cherie ouvrit la porte. Il regarda à droite et à gauche, un immense sourire lui mangeant la moitié du visage. Il se planta devant la vitre cachant plusieurs chatons, avant de partir du côté des poissons.
- Regardez, regardez ! dit-il à l'intention de ses parents.
Arvel pointait du doigt les différentes espèces aquatiques. Quelques secondes plus tard, il repartait déjà voir d'autres animaux. Cherie et Wilfrid avaient même du mal à le suivre tant il bougeait. Ils finirent par se diriger vers les chiots. Arvel sautillait dans tous les sens.
- Je veux celui-ci ! Ou alors celui-là ! Oh, lui est adorable !
Arvel pivota sur lui-même, les yeux grands ouverts. Les coins de sa bouche s'affaissèrent pour afficher une moue suppliante. Il joignit ses mains devant lui.
- J'ai trouvé celui que je voulais, fit-il.
Cherie et Wilfrid s'approchèrent de leur fils qui désignait un petit bâtard. Son poil était caramel et blanc. Il avait un air joyeux et le regard joueur. Une vendeuse arriva au même instant. Son badge indiquait que son prénom était Nathalie.
- Bonjour. Est-ce que je peux vous aider ? demanda-t-elle avec un sourire.
- Oui. Notre fils souhaiterait adopter un compagnon.
Arvel n'écouta plus ce que les adultes racontaient à partir du moment où Nathalie sortit le chiot pour lui montrer. Il se mit à le caresser et à jouer avec en riant bruyamment. Arvel suivit ses parents et la vendeuse jusqu'à la caisse. Cherie et Wilfrid portaient tous deux tout un tas d'affaires pour chien. Arvel, quant à lui, tenait son chien dans ses bras.
En passant à la caisse, Wilfrid interrogea son fils :
- Comment comptes-tu l'appeler ?
- Je ne sais pas encore... répondit Arvel en caressant doucement la fourrure du chien. J'aime bien les noms en A.
- Pourquoi ?
Arvel haussa les épaules. Il avait revêtu une triste mine. Sa joie liée à l'obtention d'un animal de compagnie semblait s'être totalement envolée. Il poussa un long soupir.
***
Arvel jeta le caillou dans la troisième case de la marelle. Il commença à sauter à cloche-pied, tout en gardant un œil sur son chien qui gambadait autour de lui. Cependant, Arvel rata un saut et trébucha sur le sol. Il s'écorcha le genou et se mit à pleurer.
Alerté par ces sanglots, un autre petit garçon s'approcha de lui. Il s'agenouilla devant lui en lui souriant. Il avait de beaux cheveux sombres et de grands yeux noisette.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda le garçon.
Arvel lui montra son genou en reniflant. Il était écorché et à vif. Le petit garçon repartit un moment, avant de revenir. Arvel, les yeux encore humides, le regarda ouvrir un gros pansement et lui coller sur le genou en souriant.
- Et voilà ! Tu es guéri ! sourit-il.
Arvel sourit à son tour. Il sécha ses larmes et se remit debout en même temps que l'autre garçon. Son chien vint vers eux pour lécher la main d'Arvel.
- Au fait, je m'appelle Thomas. Et toi ? Et ton chien ? Il est trop mignon !
- Moi c'est Arvel, répondit celui-ci, et lui c'est Atchi.
- A tes souhaits ?
Thomas pouffa de rire alors qu'Arvel le regardait sans comprendre.
Finalement, Thomas récupéra un ballon et ils firent une partie de foot. Thomas passait tout son temps à parler, mais Arvel ne comprenait pas les trois quarts de ce qu'il disait. Son anglais était encore trop imparfait et son nouvel ami s'exprimait bien trop rapidement. Il ne connaissait que les mots de base.
Arvel et Thomas jouèrent ensemble tout l'après-midi. Les deux mères des petits en avaient profité pour se rencontrer. Elles se rendirent compte que leurs enfants avaient le même âge et étaient dans la même école, mais qu'ils étaient dans deux classes – d'un niveau similaire – différentes. Juste avant de rentrer chez eux, Cherie et Melinda se promirent de se revoir le lendemain.
***
- Excuse-moi, mon chéri. Je n'avais pas vu que tu t'étais fait mal tout à l'heure.
Cherie appliqua un pansement propre sur la blessure nettoyée d'Arvel. Ce dernier afficha un grand sourire.
- Ce n'est pas grave ! Thomas m'a aidé. Il est trop gentil. C'est mon nouveau meilleur copain !
Cherie sourit.
Wilfrid arriva au même moment et Arvel se jeta dans ses bras. Ils se câlinèrent un instant, avant d'aller dans la salle à manger. Ils passèrent les deux prochaines heures à travailler tous les trois l'anglais d'Arvel. Pratiquer cet exercice tous les jours lui permettrait de rapidement devenir bien meilleur dans la langue.
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